Le vieux dinosaure qui sortait très rarement de chez lui ou de la bibliothèque de l'université, décida de faire un tour en ville par cette belle nuit de pleine lune. Et oui, parfois des idées étranges traversent l'esprit de ce vieux grincheux... Un soir par exemple il s'était réveillé vers 04h00, en sursaut et tout dégoulinant de sueur, sonna ses domestiques et leur ordonna de creuser un endroit précis autour de son hôtel afin de déterrer son coffre fort, ayant rêvé, ou plutôt cauchemardé, qu'une taupe aidée d'un castor s'étaient alliés pour creuser une galerie partant des bois et se dirigeant tout droit vers l'emplacement de ses écus, en passant sous les remparts de la ville, dans le seul but de percer le bois du coffre et lui dérober ses piécettes. Il n'est donc pas étonnant que certaines personnes le prennent encore pour un fou !
Mais revenons à nos taupes, enfin plutôt nos moutons, enfin je veux dire nos soldats. Le vieux rectalien comme l'appelait encore parfois son ami Saxoténor, avait donc décidé de sortir de sa tanière et d'aller voir ce qui se passait sur les remparts de la ville. Même s'il était en phase d'hibernation et qu'il s'était retiré des affaires de l'état, il n'en était pas moins informé de la guerre civile qui s'annonçait en Bourgogne, guerre voulue et désirée ardemment par le clergé et un pseudo Duc, et soutenue par des traitres toujours prêts à donner des leçons de morales aux autres mais aussi à sauter sur toute occasion qui leur était proposée d'accéder au pouvoir.
L'ancien CaM, Bailli et recteur se vêtit de sa plus chaude redingote et fît seller son cheval. Cependant au moment de le monter il réfléchit quelques instants. Et oui, malgré son grand âge ou son âge avancé, il lui arrivait encore d'avoir quelques neurones en état de marche. Il repensa à la situation actuelle : une armée aux portes de la ville, deux autres à l'intérieur et lui bientôt sur les remparts... La situation serait dangereuse pour son fessier ! Il retourna donc dans sa chambre et ordonna à l'un de ses domestiques de l'aider à revêtir son armure, son épée et son bouclier. Le rectalien était peut être un peu fou de temps en temps, surtout du point de vue de ses amis, mais il ne l'était point assez pour accepter de mourir bêtement sur la muraille ! Surtout que s'il lui arrivait malheur, ses écus iraient directement dans les poches des domestiques car eux seuls savaient, en dehors de lui, où était enterrée sa fortune. L'idée même que ses domestiques puissent lui voler son or, même après sa mort, était suffisante pour le rendre lucide et ne pas oublier ses protections ! Maintenant qu'il repense à cette situation, il se dit qu'il était impératif qu'à son retour il fasse déterrer son coffre et aille le planquer ailleurs, dans un endroit connu cette fois ci que de lui ! Il regarda ses domestiques un par un pendant qu'ils l'habillaient et se dit :
Toi, je te vire dès mon retour. Quand à toi je t'arracherai la langue bien pendue dès demain, cela t'évitera d'avoir l'envie de raconter quoi que ce soit à es petits copains!
Après une bonne demie heure d'enfilage de cote de maille et d'armure, l'élite était enfin prête. Il congédia ses domestiques, monta son cheval et pris la direction du rempart près de la porte principale non sans avoir jeté au préalable un regard noire en direction de ses 2 domestiques.
Après quelques minutes de déambulation à travers les rues étroites de la capitale, il parvint à destination. Il fut alors surpris par le silence qu'il régnait. Le silence, c'est toujours un très mauvais signe dans de telles circonstances car cela n'augure généralement rien de bon. Il descendit de sa monture, accrocha ses rennes, puis marcha en direction de la grand tour. Il croisa un garde qui l'ordonna de s'identifier, répondit à ce neuneu qu'il était Gothyra, élite de Bourgogne, ancien recteur, CaM et Bailli de Bourgogne, ami des Ducs et Duchesse NIall, Maud et Angélique, et surtout qu'il si cela ne suffisait pas, qu'il ferait mieux de s'écarter de son chemin s'il ne voulait pas se faire embrocher plus tôt que prévu ! Ce dernier argument semblait apparemment bien plus dissuasif que les précédents, allez comprendre pourquoi...!
Une fois le simplet de service passé, Gothyra entendit des hurlement surgir du haut de la tour. Tout d'abord un grand" Aieeeee", puis un "A l'aide" semblant provenir d'une autre personne. Il pensa tout de suite que l'assaut avait été donné ! Il grimpa les escaliers 2 par 2, l'épée à la main droite, le bouclier à la main gauche, le casque... et bien sur la tête évidemment ! Arrivé au sommet il regarda par dessus les créneaux, au bas du rempart, mais ne vit aucun assaillant... Pas l'ombre d'une échelle, aucune tour de siège, de baliste ou de trébuchet, rien, nada, le vide total. Le vieux était-il vraiment si vieux qu'il entende des voix ? Etait-ce le moment pour lui de rejoindre le très haut ou était-il vraiment sénile ? Non il ne se peut ! Gothyra était une élite, donc un être exceptionnel et rare, d'autant plus que les anciens fossiles comme lui n'étaient pas légion...! Il regarda en direction du braséro placé le long de la courtine, et vit à ce moment là 3 individus : la duchesse Maud, écroulée au sol, Effelissianor et une autre élite, Leos.
Il s'approcha d'eux, en ayant pris soin de rengainer son épée au préalable, puis leur dit :
Mais qu'est ce qu'il se passe ici bon sang ? Vous avez le mal des montagnes ?