[RP] Retour vers le futur - Part II

Je suis parti...

prenez soin de vous ma mie.

J.

En réponse à la courte synthèse des évidences,
A l'Heure où l'ami capricieux use d'aigreurs et de mots crus pour hâter l'accord de ce qu'il considère son dû,
A l'Heure où Breizh voit l'acte subjectivement utile plus que l'estime des hommes pour juger d'un mérite,
Fais de moi ta patrie, ou replie ton drapeau.
Mes hommes seront là dans quelques jours. Nous passerons par la Bourgogne. Heureux les pas qui vont sans savoir où, sans s'inquiéter de cet indeterminé.

A vous,
Apatride offerte. A moins que vous ne préfériez chasser. Avez-vous déjà pris la biche au poitrail blanc fatiguée de lutter?
C.

Je ne considère rien, encore moins vous comme dû, je n'ai pas la subjectivité de Breizh lorsque je fais en moi même le secret article de vos vertus, je veux bien vous laisser m'épingler au coeur l'étendard de votre mérite...

Je suis à Blois, où je prie pour que le Domaine Royal/Bourgogne ne soit pas un second Angers/Sémur... Que me soit épargnée l'ironie des jours où une vallée nous sépare, que cette vallée soit armée ou muraille, nulle herse ne saurait plus m'étriquer l'humeur...

Je prend ce que du bout des doigts m'offrez, le serait-il même du bout d'une chausse, négligé. Je garde les jeux de chasses pour la promesse d'un repos futur, à Cholet, loin de cette guerre. Je saurais là me faire loup des sous bois, courrez Chimera...

J

A toi, Judas de moi
A toi, Judas, de moi

Pardonnez l’écart, je l’ai soumis aux nécessités de la rime et aux taquineries de la langue, car certains accords sont tentants quand les mélodies manquent.
L’attente, l’attente me rend folle. Elle est l’attente de tout, avec le péril inhérent de n’être celle de rien. Menace omniprésente d'un réconfort potentiel et inconstant.

J’ai quitté Saint-Just définitivement ce jour. S’en est fini de mes efforts, semble-t-il encore déplacés, pour participer à quelque chose que je ne cautionne ni n’approuve plus.

Je me fais femme de peu de mots, car les seuls qui veulent bien s'échapper de ma main sont ponctués de façon à vous harceler. Afin de ne pas vous voir éKaffekvarn, je vous laisse donc libre et maître de vos contenus...

Désormais j'aspire à quitter l'Anjou, et mes hommes ne peuvent me rejoindre, faute d'y laisser la vie. Aussi je quitterai Angers dans les jours à venir, assurée désormais que vous estimez n'y avoir rien oublié.
Courir, Judas, j’en ai l’énergie, je crois, mais vers où, quoi, et qui ?
C.

Aedem Mensura.
E Angers, d'ar Yaou 31 a viz Genver 1461,

A Sa Grace Calyce de Dénéré-Malines,
Duchesse itinérante de Brissac,

Ma sœur,

J’apprends ce jour, par mon dévoué et rigoureux vassal, que tu es à Vannes. Surprise. J’ignore s je t’envie, vue l’ambiance, la ville a fait fuir de belles promesses de renouveau, récemment.
Profites de ton séjour là-bas, je suppose que tu t’y trouves pour une juste et bonne raison que tu n’as pas jugé utile de me connuniquer. J’en suis encore éloignée pour de longs mois, je pense. Etrange sentiment que de se dire que cela me manque autant que cela me soulage. Salue Henri de Plumaugat si tu en as l’occasion, ainsi que Caelliane, une amie chère venue de Genève que malheureusement je ne verrai probablement pas.

Reçois toute mon affection,
C.

PS : Au fait, Protozoaire est ici. J’ignore pour quel coup fumeux, encore. Le jeune Brocéliande qui séjourne en ce moment à Cholet m’affirme qu’il court toujours après son rêve de prendre c=Chateauroux pour y loger tous les poils de carotte qui voudront bien le suivre dans son projet. Tu parles d’un havre, lui qui n’a jamais réussi a cultiver le moindre champs. Quel genre d’utopie compte-t-il établir ?

Aedem Mensura.
E Angers, d'ar Yaou 31 a viz Genver 1461,

Chimera,
ma mie amie,
les Toi, le filant,

oserais-je vous indiquer de courir là où le sang coule? Sans doute non. Je le préfère en épi soigné, là sur votre tête, de celui qui ne donne pas le mal des ardents et qui attise mon admiration. Je me prend encore trop souvent à tenter d'y glisser mes doigts en songe, avant que la lame malandrine ne s'essaie à me les trancher. Je crains que le péril de l'attente en question ne soit soumis à la même règle éternelle . A vaincre sans... L'adage cas présent, vaut ce qu'il vaut...

De l'inconstance, n'est que celle des faits et méfaits de la guerre. Nonobstant ses fléaux, et qu'importe de quel coté de la religion, elle ne change pas la détermination des hommes qui la font, je vois chaque jour la mienne s'endurcir quant aux décisions prises aux temps que vous savez. Puis... J'ai pu constater combien la votre n'était pas en reste, malgré moi. Sans rien exagérer, je vous crois plus capable de garder en vue La Ligne d'horizon, par delà tout oriflamme.

Mais de ceux là ne parlons plus jamais, puisque chacun est campé, et que je préfèrerai à l'avenir toujours débattre de ce qui nous rapproche, plutôt que de ce qui nous sépare. Ainsi suis-je, tel que désiré, libre de mes contenus et de mes suggestions, tout à propos de vous adorer du plus lointain de ma profonde Bourgogne. Aujourd'hui, et demain.

J.

A Sa Grace Calyce de Dénéré-Malines
Captaine de surprises rentrées dans le rang

Je comprends mieux à la lecture de tes mots pourquoi tu n'as pas souhaité m'informer de ta présence en Bretagne.
J'espère que Junior a pu en apprendre sur Mumia. Il a laissé sur la ville une empreinte positive et fédératrice, je suppose qu'il a reçu mille louanges dans les voix teintées de l'émoi du souvenir des vannetais l'ayant connu. Je crains en y songeant que nombre de ceux-ci ne soient plus en ville, voire ne soient plus tout court.

En ce qui nous concerne, nous sommes en route, enfin, vers l'Est tonnant d'abord avant de bifurquer vers le Sud tourmenté. L'entreprise est périlleuse, mais bravement appréhendée par les quelques fous qui se sont mis en devoir de m'accompagner. Nous évitons l'Anjou, pour les raisons que tu sais. Je ne m'en réjouis pas, car il compte des âmes touchantes.

J'ignore si tu en as eu vent, puisque les ambiances ne t'atteignent pas -beaucoup t'enviraient- que Maeve a perdu le jeune duc auquel elle était promise. Elle est affligée et prostrée. Elle n'aurait pas du connaître si tôt ce tourment...

Aedem Mensura.
Du sud de la Loire, le dixième jour du mois de Février,

Judas,
A-mi,
A-mant

La sémantique est cruelle, aimé, d'affubler ces titres de son vilain suffixe privatif. Une simple adresse l'est, justification mesquine de la démarche d'écriture dans l'absence d'autrui. Mi, mant, vous serez donc, désormais.

Vous n'écrivez pas. J'en déduis, naïve fidèle à son rôle, que l'aiguillon meurtrier de l'ennemi perpétuel vous épargne, justifiant l'absence de soirs tendus d'écarlate où la plume caressante vous apaise, faute de mains aimante, outil cathartique, baume nocturne, pansement de l'épreuve des jours. Je gage que la bourgogne à double titre vous occupe et vous accapare, tout comme Vannes ces derniers jours m'a happée.

Cette incursion en territoire Breton a ravivé, bien entourée, envies et intentions, et le départ flaire cette fois bon le retour, délibérément oublieux de tourments inéluctables. Nulle question de triomphe, mais d'une simple proposition qui je l'espère me permettra de bâtir sans trop dépendre, de faire plus que d'attendre, et de secouer des piliers fatigués.

A votre question rhétorique je réponds, comme une évidence.
Osez! Osez! Cette invective à quelque chose près pousserait presque à l'écoute, n'est-ce pas? A quelque chose près. Qui sait, peut-être que l'épi dont vous parlez tiendra les hordes guerrières en respect, lame Nature d'une Godiva unanime, la nudité en moins, par égards pour vos réclamations exclusives. Proie téméraire vient au chasseur. Nous filons donc aujourd'hui vers les larmes et le sang, sans nous faire corbeaux pour autant, chargés d'une mission croisée, quand une seconde, d'une nature privée, ou est-ce privée d'une nature, sous-tend l'ensemble et encourage l'audace de la troupe.

Parlons commun, oui, et dans le sang soyons unis.

Aedem Mensura.
Du sud de la Loire, le dixième jour du mois de Février,


PS: J'ai une mission à vous confier. Je désire la compagnie d'un chat. Un chat bourguignon en espérant que vos serments vous laissent le temps de la prospection. N'oubliez pas la marque de l'ange si le jais vous semble convenir, vous ne voudriez pas que vôtre choix me conduise au bûcher.

Chimérique vous,
à vous Chiméra,

Bourgogne sombre et m'attire, son trouble est mien, préoccupé par son devenir. Déductions en tout point justes, je suis sauf mais pourtant l'âme blessée. Comme si Sémur, berceau de mes jours, désignait une capitale déchirée sans que je ne puisse l'atteindre, jamais.

D'abord je ne compte plus les buts repoussés et crois en celui de votre apparition prochaine. Je suis quiet tant qu'inquiet, partagé entre mes visions nocturnes cousues de votre souvenir chaleureux et mes constatations diurnes où le rouge n'est jamais la douceur de vos cheveux.

Ensuite je me suis laissé amuser par votre singulière demande, distraction fugace quand la réalité du sort félin s'est faite cruelle. Ici les minets gras et doux finissent dans les panses des plus affamés, gagez qu'il me fut difficile de vous contenter. Enfin, la guerre ne saurait m'ôter jusqu'au plaisir de vous faire plaisir... La beste était prête à cuire, sans doute la boite ouverte voudra-t-elle fuir. L'animal est mâle, baptisé au féminin. J'y vois là l'imminent présage de nos différences bientôt réunies. J'aurais tout de même été plus à même de vous faire présent d'un de mes lévriers, mais soit, Constance est là. Noir chaussé de blanc, ainsi ne vous causera tracas.

Enfin, ma mie, laissez-moi vous apprendre la naissance de mon fils ainé, béni d'avoir su voir le jour vigoureux au vu des circonstances de son enfantement. Sa mère ne s'en est pas encore vraiment remise, mais cet héritier est beau et goulu accroché au sein de sa nourrice. Amadeus Foulques. Je n'ai pas loisir de le voir, préservé qu'il est du sort de son Pays, pourtant je met quelques mots sur l'émoi de m'attacher à ma progéniture. Je vend ma demeure Bolchénienne, froide et venteuse, bien trop humide et austère pour un prompt rétablissement de la mère et pour la santé de l'enfant. J'ai mandaté Rose pour négocier en mon nom un manoir en bordure de Sémur, et décidé à l'acquérir, je sais déjà comment je le nommerai. Clos Saint Hermine.

Vous me manquez.

J.

A vous,
Devin des intentions félines,

Constance a posé dans le ragoût sa patte immaculée.
Je répète, Constance a posé dans le ragoût sa patte immaculée.
Subliminal du non-dissimulé, pour soulager vos yeux et accuser réception du paquet invariable. C'est lui a reçu l'expression de ma gratitude, faute de vous...

Bourgogne attire quand en son sein elle vous retient. Nous y voilà, donc, pour une raison autre qui échappe à la mienne, depuis déjà quelques temps. Qu’avez-vous atteint, dans vos protectrices intentions ? Je ne puis vous vous en doutez m’en faire l’inspecteur, retenue moi-même, mais si peu, par le souci des hommes qui m’accompagnent. Vous savez pourtant que guerre ne saurait freiner choletaise résolue et obstinée.
Sauf vous étiez ? A présent ? Puisse cette exception bénie rimer encore avec la préservation que je vous souhaite.

Plus loin du cœur que je le pensais, le bas blanc par vous fourni présente d’indéniables et diplomatiques avantages. Agité aux frontières, il amadoue le douanier et appuie les mots qu’aux âmes du cru j’adresse. On ne se refait pas. En cela vous avez eu nez fin. Aucun tracas, bien que je sois au regret de vous dire que du bûcher il ne me protègera guère, si juge tatillon et populace superstitieuse je devais rencontrer. J’honore le présent, évidemment, taquin comme le précédent sans sûrement vouloir l’être. Différemment, bien sur, vous vous en doutez bien. Je porte encore les stigmates de sa délivrance, par vous sûrement prémédités, patounes distantes d’un seigneur au bras par les serments et le sang raccourci.

Cholet n’est pas ingrat. Puisse donc la cavité inhospitalière du présent ci-joint faire écho aux froides et cruelles attentions de la réplique démembrée dont vous avez fait mon compagnon. Autrement, voyez l’entrelacs comme le divertissement qu’il se veut être, promesse d’errances perdues dans l’antre immense de votre terre, à la recherche d’un minautore à tête fauve. Vous sachant chasseur, je vous y appelle. Vous avez l’avantage de connaître le terrain. Point encore hautaine, pour être franche, allant de l’avant, pour n’aller plus à l’envers. Si heures et passion ne vous font pas défaut, tirez.

Pour le reste, Je ne peux pas. Ca n’est pas à moi de le faire. Ca n’est pas à moi…

C.

A vous,

qui me manquez encore. Combien de nuits sans que la félonie des lames ennemies ne blesse mon corps? Puisque mon être semble préservé de la douleur physique mais point des maux de l'âme, je fais voeu d'inverser la tendance pour pouvoir trouver d'une manière ou d'une autre l'apaisement de la guérison. Il me semble que les nuits s'amoncellent insipides, et nombre d'humeurs stupides égrènent en moi une haine viscérale. Les fléaux de la guerre seraient-ils si néfastes qu'ils feraient germer en tout homme leurs rejetons infâmes? Où est-ce ma solitude, trop inhabituelle qui tendrait à me faire perdre le fil de la sérénité?

Chimera, me confesserais-je à vous de la colère qui me ronge, moi qui n'ai jamais su le faire auprès de quiconque? Laissez-moi m'affranchir de quelques remarques, et prenez-les sans les garder, en réceptacle fugace. Je crains que l'adversité m'ait ôté le peu de chaleur que j'avais tenté de concéder à mon épouse. Je suis dans les rangs d'une guerre sans merci lorsqu'elle épouse la vie monacale, laissant mon héritier aux soins de nourrices. Si je me suis octroyé le droit d'être absent lorsque notre hymen était encore stérile, je ne lui donne pas le droit de se soustraire à ses obligations de mère, et qu'importe que ce soit pour les remplacer par celles qu'elle croit devoir à Dieu. Jamais. Faut-il que je paye par ces vilénies les liberté que j'ai prises souvent sans en avoir le droit?

Cette vie n'est-elle pas absurde? Vous qui chérissez un homme par la procuration d'un chat, moi qui maudit mais attend celle que je me suis marié, alors qu'elle n'est point méritante de la moindre expression de mes ressentiments à son égard. Mon enfant élevé par des étrangères, et l'épistolaire pour seul jouissance, pénible. J'ai beau défaire les entrelacs, les refaire mil fois encore, il n'est pas d'occupation qui apaise mes rancoeurs. Voilà que j'ai égaré le gout du jeu, et l'astuce de la réponse. Vous êtes si proche et pourtant je le sens bien lointaine. Pardonnez ma franchise, je la sais ne pas vous épargner. Recevez ces écrits pour vous, déclarations que je ne saurai faire à autrui. Recevez-les sans y réagir, je ne saurai en reparler.

Demain jour nouveau se lèvera, et avec lui la surface plane et lisse des masques que je saurai porter. Lorsque cette guerre sera terminée je parachèverai les changements que je nous prédis, que je me prédis. Je crains de m'enfoncer dans une austérité palpable au sein de mon foyer, et si Dieu réclame mon épouse, parfois je pense à la lui donner.

J.