Mahelya
- Personne ne peut porter longtemps le masque.
(de Sénèque)
Et l'illusion se fissure à mesure que la voix de son frère berce son esprit. Les mots la touchent mais pas autant que l'attention qu'il lui porte maintenant. Elle sent bien qu'il remarque la petite trace rouge qui apparaissait à la naissance de ses boucles. Mais ce n'était pas l'importance de l'instant, plus tard elle lui dirait. Pour l'instant, seuls eux comptaient... Avait-il vu qu'il l'avait déçu ? Sans aucun doute apparemment. Mais n'avait-elle pas réagit un peu trop excessivement ? Sans doute également. Rappelons que la Frêle était usée, fatiguée, les traits de l'age poindraient certainement bientôt sur son visage aux tâches de rousseurs. Tant de choses bouleversaient sa vie, et elle, Petite Flamme se sentait désemparée face à tous ses changements. Son frère lui manquait terriblement s'était indéniable, mais devait-elle vraiment lui faire payer son incompétence à elle ? L'émotion la gagnait, lui transperçait même le cur. Et LÉtincelle ne résiste pas longtemps à son Brun et naturellement la main fine vient se glisser dans les cheveux de son Frère quand il posa son menton sur son épaule. Ses sinoples devenaient humide. Pourquoi fallait-il qu'elle lui fasse du mal à lui ? Lui son tout, son Unique ! Le seul. * Doit-on faire du mal aux gens qu'on aime ? * Si Kylian se sentait en dessous de tout, il était à présent avérer que la Flammèche l'était elle. L'étau qui enserre sa poitrine se serre davantage et la voix se brise pour lui murmurer au creux de l'oreille.
- Pardonnes-moi mon Brun, c'est moi qui suis en-dessous de tout. Pardonne-moi mon Tout.
Et l'emprise des petites mains blanches, se raffermit à mesure que les mots sont prononcés par celle qui ne fait que consumer ceux qui l'entourent. Tous finissaient par la fuir, et même si elle avait cru un instant qu'il en était de même pour Son Frère, l'avoir là tout contre sa frêle silhouette, ravivait la Flamme de Mahelya. L'évidence même, sans lui elle n'était rien. Peut-être aussi était-ce son absence qui faisait que chaque jour elle vacillait. Heureusement les parchemins qu'ils échangeaient maintenait le lien avec lui, Son Lui. Il s'écarte, et un instant elle craint, qu'il ne parte, qu'il la laisse, qu'il ne lui pardonne pas ses caprices d'adolescente. Pourtant il n'en fait rien et s'installe à ses côtés. Alors la carapace de la Jeune Fille se brise et c'est sans réfléchir qu'elle se plonge dans les bras de son Éternité, l'humidité de ses sinoples se matérialise en perle ruisselantes sur ses joues.
- Pardonne-moi Kyl, mon Unique, ce n'était pas contre toi ... Je suis juste lasse de tout et j'avais besoin de tes bras pour qu'ils m'insufflent la vie qui me manquaient. Pardonne-moi mon Éternité, je ne suis bonne qu'à te faire du mal, qu'à faire naître des larmes au fond de tes beaux yeux.
Le charnu de la lippe purpurine est alors assaillit par ses dents blanches. LÉtincelle s'en veut de faire souffrir le seul pour qui elle donnerait sa vie. * Pardonnes Kylian cette sur dont parfois le défaut est le couple de l'égoïsme et de la possessivité. Pardonne ses failles et ses faiblesses quand tu es loin d'elle. Pardonne la simplement de t'aimer. * Le Frêle se presse contre le Frère, les bras fins enlacent la taille masculine. Sa chaleur à lui pour la raviver elle. Elle a juste besoin de lui. Alors les prunelles se lève en direction de sa lumière, les larmes ont coulé, mais qu'importe ils sont ensemble à présent. Et déjà l'éclaircit se profile à l'horizon.
- Mon Unique ? Me garderais-tu ainsi dans tes bras tout le long de la cérémonie ? Et après je te raconterai tout ce qu'il s'est passé pendant ton absence. Pardonne-moi Kyl, ne me fuis pas ! Jamais ! j'en mourrais. Les mots étaient sincères pesés comme tout ce que faisait lÉtincelle et dans un instant de communion elle lui souffle doucement.- Pourquoi ne m'as-tu jamais dis tout ce que tu subissais en place d'homme de la famille ? Je t'aurai épaulé, je t'aurai déchargé...
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