Sofja
« Rien n'use plus promptement que les vacances, quand elles se prolongent. »
La voilà toute jeune diplômée de sa première année de médecine, Sofja avait donc proposé à sa petite famille quelques jours de repos avant de reprendre les cours à Belrupt. Sa sur ne connaissait pas plus quelle la mer et son époux, natif des marais, avait plus quapprécié lidée histoire de se ressourcer de ce manque familial quil avait. Faut dire que le Limousin noffrait point ce petit plaisir quest la bonne odeur du sel, la houle de la mer, le calme que cet ensemble imposait. Ainsi la direction avait été choisi : La Rochelle, cela nétait pas très loin et lon lui avait vanté tous les mérites de cette ville.
Sa fidèle et vieille domestique, Aicelina avait préféré rester au domaine de Bellegarde afin de veiller au bon fonctionnement du Vicomté. Sa dame de compagnie, Faustine avait sauté de joie en apprenant ces quelques jours de dépaysement. Une auberge avait été réservé ainsi, ils navaient point besoin de personnel, ils restaient en petit comité.
Du haut de leur litière richement couverte de drap d'or cramoisy, la famille Jagellon pouvait admirer les paysages. Les panneaux de ladicte litière étaient d'argent aux armes de mondict Vicomtesse de Bellegarde en Marche et tout le bois richement peinct aux armes de mondict châtelaine. Ladicte litière était portée par deux chevaux noirs moult beaux et moult fiers ; lesquels chevaux étaient en harnachés de velours bleu à gros clous d'argent, richement ; et sur iceux chevaux avait deux pages vestus de robes de velours bleu, chargés d'orfèvrerie, ayant barrettes de mesme ; et estaient housses de petits brodequins jaunes et sans esperons, et avaient chacun un fouet en la main. Dedans ladicte litière estait la famille, à demy assis sur de grans coussins de riches velours cramoisy : et le fond de ladicte litière était d'un tapis de Turquie. Ladicte litière était adextrée de quatre soldats montés sur des chevaux joliement harnachés. Ils ne voyageaient jamais sans eux, car tout ce velours, cet or, ces beaux chevaux, et ces belles robes attiraient la convoitise spéciale de tous les coquins qui exploitaient les routes et qui ne pouvaient manquer de flairer pareille proie de plusieurs lieues à la ronde.
Après une journée et demie de voyage, les voilà enfin arrivés à destination : dans une auberge au bord de la mer, ils étaient à une vingtaine de mètres du sable. La vue était magnifique, mesme si le temps était gris. Ce nétait pas la meilleure période pour aller à la mer mais cela était suffisant pour rêver, se ressourcer et profiter de sa famille. Tandis que le personnel de lauberge soccupait des valises, on pouvait lire sur son visage tous le bonheur du monde. Sofja remit en place le bas de sa robe et replaça la lourde hermine de son manteau qui faisait col. Sa toque en hermine blanche lui tenait bien au chaud sa tête. Elle pouvait affronter toute les tempêtes ainsi.
Nous voilà en vacance pour une bonne semaine. Que cest bon !!!
La jeune Vicomtesse relava ses jupons et ne put retenir ce fou besoin quétait de marcher sur le sable, de toucher cette eau salée. La mer était agitée, elle garda une certaine distance. Au milieu du sable, elle se retourna vers sa famille et cria :
Vous sentez cette odeur de la mer ? Venez donc.
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La voilà toute jeune diplômée de sa première année de médecine, Sofja avait donc proposé à sa petite famille quelques jours de repos avant de reprendre les cours à Belrupt. Sa sur ne connaissait pas plus quelle la mer et son époux, natif des marais, avait plus quapprécié lidée histoire de se ressourcer de ce manque familial quil avait. Faut dire que le Limousin noffrait point ce petit plaisir quest la bonne odeur du sel, la houle de la mer, le calme que cet ensemble imposait. Ainsi la direction avait été choisi : La Rochelle, cela nétait pas très loin et lon lui avait vanté tous les mérites de cette ville.
Sa fidèle et vieille domestique, Aicelina avait préféré rester au domaine de Bellegarde afin de veiller au bon fonctionnement du Vicomté. Sa dame de compagnie, Faustine avait sauté de joie en apprenant ces quelques jours de dépaysement. Une auberge avait été réservé ainsi, ils navaient point besoin de personnel, ils restaient en petit comité.
Du haut de leur litière richement couverte de drap d'or cramoisy, la famille Jagellon pouvait admirer les paysages. Les panneaux de ladicte litière étaient d'argent aux armes de mondict Vicomtesse de Bellegarde en Marche et tout le bois richement peinct aux armes de mondict châtelaine. Ladicte litière était portée par deux chevaux noirs moult beaux et moult fiers ; lesquels chevaux étaient en harnachés de velours bleu à gros clous d'argent, richement ; et sur iceux chevaux avait deux pages vestus de robes de velours bleu, chargés d'orfèvrerie, ayant barrettes de mesme ; et estaient housses de petits brodequins jaunes et sans esperons, et avaient chacun un fouet en la main. Dedans ladicte litière estait la famille, à demy assis sur de grans coussins de riches velours cramoisy : et le fond de ladicte litière était d'un tapis de Turquie. Ladicte litière était adextrée de quatre soldats montés sur des chevaux joliement harnachés. Ils ne voyageaient jamais sans eux, car tout ce velours, cet or, ces beaux chevaux, et ces belles robes attiraient la convoitise spéciale de tous les coquins qui exploitaient les routes et qui ne pouvaient manquer de flairer pareille proie de plusieurs lieues à la ronde.
Après une journée et demie de voyage, les voilà enfin arrivés à destination : dans une auberge au bord de la mer, ils étaient à une vingtaine de mètres du sable. La vue était magnifique, mesme si le temps était gris. Ce nétait pas la meilleure période pour aller à la mer mais cela était suffisant pour rêver, se ressourcer et profiter de sa famille. Tandis que le personnel de lauberge soccupait des valises, on pouvait lire sur son visage tous le bonheur du monde. Sofja remit en place le bas de sa robe et replaça la lourde hermine de son manteau qui faisait col. Sa toque en hermine blanche lui tenait bien au chaud sa tête. Elle pouvait affronter toute les tempêtes ainsi.
Nous voilà en vacance pour une bonne semaine. Que cest bon !!!
La jeune Vicomtesse relava ses jupons et ne put retenir ce fou besoin quétait de marcher sur le sable, de toucher cette eau salée. La mer était agitée, elle garda une certaine distance. Au milieu du sable, elle se retourna vers sa famille et cria :
Vous sentez cette odeur de la mer ? Venez donc.
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