Boskdeportkar
Le tavernier avait posé un verre plein d'eau de vie. Et je lui avais demandé de laisser la bouteille.
La premiere gorgée fut bienveillante. Comme du feu en bouche. De quoi me rechauffer.
J'avais reposé le verre, le temps que ma langue et mon palais refroidissent.
Des tonnes d'idées me submergerent alors. Et du désespoir.
A quoi bon rester à boire. S'enniver pour quoi faire ?
Je me levai, laissai une piece et sortis prendre l'air.
Sur le perron, on pouvait deviner le bal des mouettes qui tournoyaient dans le ciel. Je me dirigeai rapidement vers le port. Il y avait beaucoup d'embarcations.
De toute nature, de toute taille.
J'interpellai un homme affairé à réparer un filet.
"Dites moi, connaissez vous un bateau qui partirait prochainement le long de la cote vers le nord, et qui pourrait me déposer vers Talmont ou au pire plus bas vers Lucon. Je peux grassement payer. L'envie de faire un rapide aller retour ".
L'homme de répondre, les yeux tournés vers le ciel.
"Le temps semble propice pour la navigation si vous partez promptement. Mais ca va surement se corser dans les heures à venir. La lune change, et les marées sont de plus en plus importantes. Ca risque de brasser dur dès ce soir ou demain."
"Vous serez tout seul ? Ca vous derange pas que ca sente un peu le poisson ?"
Partir seul ? C'etait tentant après les propos de Sofja. Aurais je l'occasion de revoir ma terre natale ?
Que faire de ces dames ? Qu'allais je trouver la bas dans mes marais?
Des fantomes de mon passé.
Et de répondre à mon tour.
Le mauvais temps ne me derange pas, ni l'odeur du poisson. C'est votre bateau celui là ? Vous etes le capitaine ou faut il que je m'adresse à quelqu'un d'autre ?
Si j'etais le capitaine, je ne serais pas à reparer ce foutu filet dechiré, mais on va reprendre la mer bientot, et m'est d'avis que le capitaine du rafiot serait pas contre un passager qui paye sa place.
On devrait partir, si la marée est à l'heure, en milieu d'apres midi. Le bateau n'est pas tres grand, mais suffisamment pour longer la côte et vous deposer où vous voulez contre bon paiement.
Vous trouverez le capitaine à l'auberge qu'on voit de là. Vous ne pourrez pas le manquer, il a une balafre sur la joue. Vous aurez des bagages avec vous ?
L'homme finissait de racommoder un passant du filet. Puis releva la tete apres sa derniere question pour attendre ma réponse.
Il n'y avait plus personne à coté de lui. J'avais changé d'avis et je courrais deja vers la taverne où nous etions hebergés.
Je montais quatre à quatre les escaliers pour trouver notre chambre vide.
Je descendis à toute vitesse, interroger le tavernier pour savoir s'il avait apercu mon épouse.
Il confirma qu'elle etait sortie seule. Mais vers quelle direction il l'ignorait.
Sur le pas de la porte, je ne savais quelle direction prendre ! La ville ou la plage.
Et puis à priori, il etait plus probable que Sofja ait souhaité marcher un peu tranquillement vers la plage, le bord de mer, pour que les vagues viennent calmer ses pensées.
Par instinct j'optai donc pour la plage, mais celle ci se releva bien grande, et il y en avait des endroits pour se promener ou se réfugier.
Ce n'est donc pas sans peine que je parcourus au plus vite les abords sableux, à chercher de loin où ma chère épouse se trouvait si tant est qu'elle ait choisi la plage.
Il faut croire qu'un peu de chance me fut accordée, car il me sembla reconnaitre une silhouete, aux cheveux couleur des blés murs. Et plus je m'approchais d'elle, plus mon coeur battait la chamade.
A quelques pas legerement derriere elle, je me retins de parler, ne sachant pas quoi commencer. Et puis je me lancais.
"Regarde comme l'ocean est magnifique, il m'a toujours apaisé."
"Viens. Viens dans mes bras s'il te plait. J'ai envie de te serrer fort.
J'ai envie de vous serrer fort, toi ma tendre épouse et notre petit enfant."
Je lui tendis la main pour qu'elle la prenne. Le désir d'etre tout proche d'elle.
De profiter de l'instant. Admirer l'océan. Etre simplement heureux. Ensemble.
_________________
l'Epoux de ma Dame de Coeur, Sofja JAGELLON
La premiere gorgée fut bienveillante. Comme du feu en bouche. De quoi me rechauffer.
J'avais reposé le verre, le temps que ma langue et mon palais refroidissent.
Des tonnes d'idées me submergerent alors. Et du désespoir.
A quoi bon rester à boire. S'enniver pour quoi faire ?
Je me levai, laissai une piece et sortis prendre l'air.
Sur le perron, on pouvait deviner le bal des mouettes qui tournoyaient dans le ciel. Je me dirigeai rapidement vers le port. Il y avait beaucoup d'embarcations.
De toute nature, de toute taille.
J'interpellai un homme affairé à réparer un filet.
"Dites moi, connaissez vous un bateau qui partirait prochainement le long de la cote vers le nord, et qui pourrait me déposer vers Talmont ou au pire plus bas vers Lucon. Je peux grassement payer. L'envie de faire un rapide aller retour ".
L'homme de répondre, les yeux tournés vers le ciel.
"Le temps semble propice pour la navigation si vous partez promptement. Mais ca va surement se corser dans les heures à venir. La lune change, et les marées sont de plus en plus importantes. Ca risque de brasser dur dès ce soir ou demain."
"Vous serez tout seul ? Ca vous derange pas que ca sente un peu le poisson ?"
Partir seul ? C'etait tentant après les propos de Sofja. Aurais je l'occasion de revoir ma terre natale ?
Que faire de ces dames ? Qu'allais je trouver la bas dans mes marais?
Des fantomes de mon passé.
Et de répondre à mon tour.
Le mauvais temps ne me derange pas, ni l'odeur du poisson. C'est votre bateau celui là ? Vous etes le capitaine ou faut il que je m'adresse à quelqu'un d'autre ?
Si j'etais le capitaine, je ne serais pas à reparer ce foutu filet dechiré, mais on va reprendre la mer bientot, et m'est d'avis que le capitaine du rafiot serait pas contre un passager qui paye sa place.
On devrait partir, si la marée est à l'heure, en milieu d'apres midi. Le bateau n'est pas tres grand, mais suffisamment pour longer la côte et vous deposer où vous voulez contre bon paiement.
Vous trouverez le capitaine à l'auberge qu'on voit de là. Vous ne pourrez pas le manquer, il a une balafre sur la joue. Vous aurez des bagages avec vous ?
L'homme finissait de racommoder un passant du filet. Puis releva la tete apres sa derniere question pour attendre ma réponse.
Il n'y avait plus personne à coté de lui. J'avais changé d'avis et je courrais deja vers la taverne où nous etions hebergés.
Je montais quatre à quatre les escaliers pour trouver notre chambre vide.
Je descendis à toute vitesse, interroger le tavernier pour savoir s'il avait apercu mon épouse.
Il confirma qu'elle etait sortie seule. Mais vers quelle direction il l'ignorait.
Sur le pas de la porte, je ne savais quelle direction prendre ! La ville ou la plage.
Et puis à priori, il etait plus probable que Sofja ait souhaité marcher un peu tranquillement vers la plage, le bord de mer, pour que les vagues viennent calmer ses pensées.
Par instinct j'optai donc pour la plage, mais celle ci se releva bien grande, et il y en avait des endroits pour se promener ou se réfugier.
Ce n'est donc pas sans peine que je parcourus au plus vite les abords sableux, à chercher de loin où ma chère épouse se trouvait si tant est qu'elle ait choisi la plage.
Il faut croire qu'un peu de chance me fut accordée, car il me sembla reconnaitre une silhouete, aux cheveux couleur des blés murs. Et plus je m'approchais d'elle, plus mon coeur battait la chamade.
A quelques pas legerement derriere elle, je me retins de parler, ne sachant pas quoi commencer. Et puis je me lancais.
"Regarde comme l'ocean est magnifique, il m'a toujours apaisé."
"Viens. Viens dans mes bras s'il te plait. J'ai envie de te serrer fort.
J'ai envie de vous serrer fort, toi ma tendre épouse et notre petit enfant."
Je lui tendis la main pour qu'elle la prenne. Le désir d'etre tout proche d'elle.
De profiter de l'instant. Admirer l'océan. Etre simplement heureux. Ensemble.
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l'Epoux de ma Dame de Coeur, Sofja JAGELLON