Samuel.land
Dune fenêtre du logis, des yeux se perdirent dans la cour du château. Lhiver navait rien de bien intéressant, il ny avait pas beaucoup danimation, et la gadoue recouvrait les pavés qui avaient résisté tant bien que mal aux assauts des chevaux ferrés. Un temps morne pour une vie morne en quelque sorte. Rien à faire au dehors, pas plus à lintérieur.
De là pas besoin de faire remarquer quaccoudé au rebord de cette fenêtre, Samuel paraissait un peu déprimé. Depuis que son maître darmes avait dû le quitter pour effectuer une mission bien trop loin dici à son goût, le gamin navait rien trouvé de plus instructif à faire, si ce nétait lire. Mais à force détudier les cartes du royaume, il en avait le cerveau et les yeux en compote.
Il aurait pu essayer de sentrainer à lépée. Mais sans avis professionnel, il avait peur de mal effectuer les mouvements quil avait appris. Un cercle vicieux en somme, lobligeant à senfoncer toujours plus dans sa profonde léthargie. Même Gimbo, son chien, passait son temps à dormir au coin du feu.
Et au moment où la tête allait se retourner, Samuel entendit des pas de chevaux. Encore un, avec un messager sur son dos à nen pas douter ...
Pourtant, de son perchoir, le gamin reconnut Serpentis.
Le visage illuminé dune joie toute neuve, il ne mit pas longtemps à rejoindre les marches de létroit escalier en colimaçon qui le séparait de la salle où larrivant avait dû être conduit.
Dévalant les marches comme jamais, cest un peu essoufflé que trois étages plus bas il entra dans cette fameuse salle. Mounia était déjà là, avec le maître darmes donc.
Un immense sourire aux lèvres, Samuel salua sa mère dune bise, et lhomme dun signe de tête.
- Vous revoilà !
Il sinquiétait peu de savoir sil dérangeait ou non. Dans sa précipitation il ne sétait posé aucune question. Le chien, qui le talonnait, non plus dailleurs. Il tirait la langue dun air vif, aussi joyeux que son maître.