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[RP-Lieu Public]Un pont...

Un pont
Un simple pont.

Comme il en existe des dizaines, jetant leurs bras tremblants par dessus de la Seyne, faisant jonction entre les rives parisiennes.
Il est de bois fait, ancien, tremblant au premier vent.

Vermoulu, comme les masures à demi écroulées où reposent ses fondations. Fendues, vacillantes.
Son jumeau à quelques centaines de mètres plus bas s'est écroulé il y a peu. Trop de passage, trop de poids sur leur dos.
Un autre lui succèdera, plus vert, plus accueillant pour les passants.

Rien ne dure en Paris de ce siècle, encore moins les ponts de bois. Ils ne sont pas cathédrales et autres églises de pierre pointant leurs flèches au travers des fumées de cheminées.

De simples ponts, qui vivent, vieillissent et meurent après avoir rendus leur office des années durant de dur labeur.

Il en a vu le pont. Il en aurait des histoires à raconter, de rendez vous galants, de charrettes aux roues qui se coincent dans ses entrailles, de jeunes filles aux joues rosies des premiers émois, de jouvenceaux déclarant leur flamme devant leur belle accoudée à ses barrières. Combien de tire-laine ont passé par là, usant leurs chausses déjà trop usées pour aller grappiller sur les marchés. Combien de coureuses de rempart avaient franchi cette frontière pour finir dans des bras généreux ?

Soupirs, disputes, imprécations...
Premiers baisers, derniers baisers emplis de larmes, vols, espoirs, poursuites, galopades de marmots en haillons...
Que n'a-t-il connu ce pont ?

Fier, toujours debout, sans savoir encore pour combien de temps avant qu'il ne rejoigne ses semblables au fond des eaux saumâtres...
Il existe.
Astana
Une simple attente.

La mercenaire, fraîchement sortie du quartier des Halles chargée d'un paquet au contenu énigmatique, mire son reflet dans la Seine crasseuse à souhait. Celui-ci s'en trouve fort déformé, et prend vite l'allure de ses songes décousus. Cette eau verdâtre silencieuse et passive, donc coupable, est témoin des misères, des mystères de Paris. Combien de cadavres, hideux et imbibés, repêchés à la semaine ? Combien de trésors enfouis en son lit ? Combien de secrets morbides cachés en son sein, préservés par cet écrin aussi fluide qu'intimidant ?

C'est justement l'Écrin qui se trouve coupé dans le fil de ses réflexions par une altercation à l'orée du pont. Le cas typique d'une arnaque visant des étrangers auxquels l'on propose de l'eau pour se désaltérer. Sots que vous êtes, ne vous a-t-on pas avertis ? L'eau potable est une denrée rare, et celle de la Seine n'en fait assurément pas partie. Suicidaires du dimanche, tenez-le pour dit : l'eau tue, est une maîtresse fade et sans intérêt. Dans de tels moments, la Danoise songe à sa regrettée flasque laissée dans son paquetage. Traître oubli.

Enfin.

Avec toute la nonchalance qui la caractérise ainsi accoudée à la rambarde branlante du pont, la blonde attend. Le museau enfouit en son col pour se protéger du froid mordant, elle observe son monde. Faute de mieux. C'est qu'Il ferait mieux de se magner, la sorgue devrait tomber sous peu.

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Finn
Une simple halte.

Fuyant le tumulte des marchés, l'Irlandais chemine comme une âme en peine le long des quais. Un étranger de passage parmi tant d'autres que la capitale avale en son sein et régurgite au pied de ses murs une fois l'affaire conclue. Lui n'a que faire de cette foire où se côtoient le meilleur comme le pire.

Alors il marche, s'attarde même, en attendant de pouvoir reprendre la selle. Parfois, un événement minime accapare son attention et le retarde un peu plus encore. Un mot plus haut que l'autre, un rire, tout est bon à prendre. Le reste du temps, son profil criminel se réfugie dans la contemplation de l'onde en contre-bas. Eviter les patrouilles et se fondre dans le paysage. Pas d'esclandre, la Mercenaire fait ses courses.

A mesure que le jour décroît sur sa nuque, ses pas le ramènent vers l'édifice en bois censé le mener à l'autre rive. Si Dieu le voulait. Un pont, lui aussi choisi parmi tant d'autres pour accueillir leurs retrouvailles. Archiblonde en vue, le Grisonnant se traîne à sa rencontre. Quelques grincements sous ses houseaux de cuir pourraient bien l'alerter mais il ne se démonte pas et, traversant à couvert, se glisse dans son dos.

Sans semonce, les pognes s'arriment aux flancs et envoient la Scandinave contre la rambarde, menaçant de la faire passer par-dessus bord.

Quel gamin.

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Astana
Horreur.

Précipitée contre son gré sur la barrière grinçante, et ce au péril de leurs vies à tous les deux, la Danoise encaisse le coup en jurant. Qu'un plaisantin veuille lui foutre les jetons passe encore. Mais qu'il pose ses sales pattes sur ses hanches ? N'abusons pas. Le maigre rempart de bois pourrait-il supporter les coups d'estoc à venir ? Pas si sûr. Très sèchement, la scandinave se dégage de l'emprise masculine et porte aussitôt la dextre à la fusée de son épée. Petit manège qui s'avère bien inutile en découvrant l'auteur de cette triste farce. Oscillant entre l'idée d'un rire nerveux et la gueulante sévère, la mercenaire opte pour le regard réprobateur.


Vous êtes devenu sénile ?

Elle hausse un sourcil. La question se pose d'autant plus sérieusement qu'il ne semble pas se départir de son air goguenard.
Tout en lissant les plis de sa cape d'un revers de main, elle avance une deuxième hypothèse toute aussi plausible, innocemment.


Ah non... Laissez-moi deviner. Vous êtes allé à la messe et vous vous êtes miné au vin ?

Bien votre genre, à vous les Papistes...
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Finn
La main qui s'arme voit l'amusement enfantin du Gaélique s'élargir en un demi-sourire, seulement limité par la paralysie qui frappe l'hémisphère gauche de sa trogne.

Lui aurait-elle manqué cette austère ferrailleuse ?
Certainement pas suffisamment pour qu'il se trahisse davantage.

L'Archiblonde conjecture et se heurte alors à l'ingénuité dans laquelle il se drape aussitôt.


- « Non, mon capitaine. », éructe-t-il dans une ivresse apparente.

Plongeant la pogne sous un pan de sa huque, le vieux seigneur en goguette en arrache une fiole. Débouchée, les effluves qui s'en échappent confinent au bon Armagnac, assez pour berner le touriste en question.


- « Esseulé, je dus me rabattre sur les petits commerçants et leurs produits, ma foy.. fort goûtus ! »

Un léger ricanement fuit ses lèvres imbibées d'alcool frelaté alors que le zef des bords de Seine lui souffle dans les bronches.
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Astana
Les naseaux danois s'élargissent pour humer tant l'Armagnac que l'haleine Irlandaise. Ce qui constitue une agression olfactive en bonne et due forme. Oups, Archiblondeur offusquée en vue. Pure mauvaise foy de la part d'une alcoolique notoire tristement sobre en ce jour.

Mais vous êtes complètement bourré !

Tu vas redescendre vite, mon gars.

Espèce de pigeon.

Sans cérémonial, la senestre l'attrape par le collet et la dextre s'empare de la fiole pour l'envoyer au plus bas, entre les bras aimants de la Seine. Sait-on jamais, des fois que le Gaélique ait l'idée saugrenue de sauter pour retrouver sa seule amie. Peut-être avaient-ils traversé des murs ensembles, mais la rambarde de la passerelle de bois resterait intacte. On ne pète pas un pont, point barre.

Et puis l'Armagnac, c'est dégueulasse de toutes façons.


Arrêtez de vous faire remarquer.

Assurément, c'est un ordre.
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Finn
« Oh bah, ma bouteille.. ! », s'écrie-t-il.

L'Irlandais esquisse un geste vain, aussitôt retenu en arrière par la poigne scandinave. Il ne lui reste plus que ses yeux pour pleurer lorsque la fiole est emportée sous les flots nauséeux. Destin cruel qui le prive de sa plus tendre rencontre de la journée. Une fin digne d'un amour de vacance.

Armagnac, quand te reverrai-jeuh eau-de-vie merveilleuuuse ?

Sa rancœur pour l'Ecrin s'évapore aussi promptement qu'elle est apparue tant un autre détail attire son regard trouble. A sa demande, le vieux briscard encore verdelet exécute un salut militaire impeccable, à peine déséquilibré par son impressionnant taux d'alcoolémie, et reporte ses yeux couleur charbon sur le mystérieux paquet qu'elle charrie.


- « Qu'est-ce que vous cachez là... »

Et de fourrer ses pattes là où la prudence lui assure pourtant de s'en garder.
Mais que voulez-vous, c'est pas si souvent qu'il a une bonne excuse.

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Astana
Non mais... ?

Forte d'une volonté de ne pas l'envoyer rejoindre sa fiole illico, la scandinave se contente de contrer les assauts répétés du Cazayous. Ils tournent, ils tournent, sur le pont. Comme des gamins. Accrochée à son paquet comme une moule à son rocher, la Danoise ne lâchera rien. Il paiera pour cet affront une fois sobre. Le tournis se pointe avec ses gros sabots ; Astana marque un temps d'arrêt et se poste face à lui. Et la tape grincheuse de frapper la main sournoise de l'Irlandais...

Ôtez vos sales pattes de là. Misérable...

Grognement. C'est mon Mien ! Ma drogue, ma bataille.

Dans un froncement de sourcils, elle considère le paquet tenu si fermement entre ses serres possessives qu'on dirait qu'il va en sauter. Un coup d'oeil pour le Gaélique, puis pour le paquet. Le Gaélique, le paquet. Toujours le paquet. Sans gêne, ce dernier est planqué sous sa chemise. Là où ce saoulard n'oserait certainement pas risquer les mains, de peur de raquer quelques dents en guise de péage. Mais l'homme aviné est une créature instable. Lorsque l'on prend, il faut donner en retour. La mercenaire jette quelques mots, juste de quoi satisfaire sa curiosité.


Quelques produits. Pour l'ivresse de l'âme.

Dans un haussement d'épaules, elle lui intime de la suivre. Petit petit petit, viens par ici. Et par pitié, tiens sur tes cannes.

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Finn
Tournis qui lui arrache un-haut le-cœur.
Un tour de plus et l'Insulaire lui payait son tribut sur les grolles.

Un râle dolent accuse la disparition de l'hermétique trouvaille sous la chemise de l'Ecrin. Courageuse mais pas téméraire, la paluche stationne. Là où l'estomac, contraint par le roulis du vieux pont battu par le vent, s'acharne à l'avertir. Armagnac à la sauvette et houle des eaux parisiennes, mauvais combo.

Mais un Irlandais, ça ne rend pas. Jamais. Pas même quand des vents favorables l'y encouragent. D'autant moins quand ça risque de se faire mettre une chasse à proximité d'un bastingage aussi instable.

Des grésillements scandinaves de l'Archiblonde, il ne retient que la volonté de lever l'ancre. De fait, il en prend déjà le chemin et se traîne à sa suite, abandonnant l'idée de retrouver de quoi étancher sa soif.


- « Me parlez plus d'ivresse... »
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Cymoril
Un pont.

Un simple pont. De bric et de broc, accroché par miracle à des masures tremblantes. Sans doute pas le même que celui emprunté des heures avant dans l'autre sens. C'est égal. Ils mènent tous d'une rive à l'autre avec un peu de chance. Il s’en écroule chaque année et s’en rebâtit tout autant. Rien ne dure que les cathédrales.

Les coudes sont appuyés sur ce qui tient lieu de rambarde. Tremblante, fragile, aussi vermoulue que celle qui s’y arrête. Le nez relevé vers la trame bleue foncée qui gagne sur le soleil mourant de la fin de journée. Là haut quelques étincelles miroitent déjà faiblement, en lutte avec l’orbe orangée qui disparait dans un soupir flamboyant.

Plus loin, les badauds s’affairent encore aux dernières lueurs du jour. Commerçants qui pressent les derniers passants pour une vente avant de fermer les étals, des mères qui houspillent les enfants trop enclins à jouer encore, courant derrière les bêtes qui trainent. Les pavés eux-mêmes racontent leur histoire au rythme des charrettes et des sabots qui claquent.

Il n’y a qu’elle qui se tienne là, immobile, de ce côté de ce pont branlant, au dessus de la Seyne…
Si sombre en est la couleur, si tumultueux en est le cours. Loin de l’Adour émeraude qui enjoint à la douce rêverie ou des torrents joyeux de montagne et leurs éclats bleutés qui égaient le cœur et l’âme qui les regarde. Noire est la Seyne. Assortie aux pensées de la fille sur le pont.

Elle imagine le blanc flottant sur les remous, formant un linceul miroitant autour de sa petite carcasse et s’enfonçant lentement alors qu’elle se laisse gagner par l’ombre, ouvrant la porte à son propre crépuscule. La bise hivernale engourdit le corps aussi bien que l’esprit ou l’idée de douleur. Ne reste que le vide glacial qui croit, comme une bête immonde qui parasite et se nourrit lentement de sa proie.

Les clameurs se taisent peu à peu, les sons s’étouffent derrière les volets de bois qui se claquent alentour. Le clapotis de l’eau devient une lente mélopée, sirénéenne envoûtante. Ne sont ce pas de engoulevents qui chantent au loin et joignent leur triste appel ? Se pencher, à peine, pour sonder l’invisible au travers de l’eau sombre, en effleurer la froide apparence de calme est si tentant…

Elle ne regarde plus rien, le front baissé et les paupières à demi closes ; sa main vient se poser sur un côté de son front alors que, les mâchoires serrées, la seconde enserre le bois pourri qui commence à s’effriter et craquer en un grincement lugubre. Concentrée sur le vacarme assourdissant de ses pensées concourant avec le tumulte propre à la lancinante douleur de son crâne, elle ne l’entend pas, ni même ne sent les copeaux de bois sous ses doigts…

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Lucifer_l_encapuchonne



Depuis sa sortie précipitée de Saint martin, il a suivi la petite silhouette, marquant à distance le pas de la Blanche de son ombre protectrice. Les rares ivrognes dans les ruelles de la Cour des Miracles s’écartaient en entendant le claquement sourd des bottes ferrées du Prince Démon de l’Acédie.

Tout comme ses pas font grincer ce vieux pont à l’agonie. Pourtant elle ne se retourne pas en sa direction. Il a bien senti les failles qu’elle avait dissimulé tout du long de cette curieuse entrevue, perçu la douleur dans l’expression fugace d’un regard. Il en sait certaines causes et en ignore d’autres.



N’y songe même pas…


Vif, le bras s’est détendu et sa poigne ferme a saisi le bras fin de la Fourmi, alors que dans un sursaut au son de sa voix elle faisait craquer un peu plus la rambarde et risquait la bascule. Un pas en arrière pour l’entrainer loin du bord.

Derrière son masque d’ivoire, Lucifer scrute longuement le visage opalin. La lune et ses premiers reflets blanc argenté illuminent son vêtement immaculé et lui donnent un aspect quasi fantomatique. Par le Sans Nom qu’elle est pâle. Plus pâle encore que lorsqu’elle a quitté leur antre.
Toute la passion qui l’avait animée, tout ce qui les avait séduits ses Frères et lui semble avoir disparu. Ses doigts libèrent le bras et vont effleurer la fine cicatrice qui traverse son front avant de dégager une mèche tombée en travers de son visage.



Tu nous offenserais…



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Vos Faiblesses sont mes Forces...
Cymoril
Oui, elle a sursauté en entendant la voix grave résonner juste à côté d'elle. Surprise, comme elle l'aurait été de n'importe quoi. Que ce soit lui n'était qu'accessoire.

Pas une fois elle ne lève les yeux sur l'ivoire. Le regard perdu se brouille un peu plus et Cym ferme les paupières pour réprimer les perles salées qui poignent. Une longue inspiration et elle s'imprègne de son odeur. Unique. Caractéristique. Même aveugle elle le reconnaitrait entre tous. Elle déglutit lentement, avec difficulté, une boule naissant dans sa gorge, puis se détache d'un geste sec, et recule.


Va-t'en...

Un nouveau pas en arrière pour mettre de la distance, ne pas céder au besoin viscéral de chercher la chaleur des bras de Lucifer.
Cym pivote, repose ses mains sur la rambarde chancelante et respire lentement pour restaurer son calme.
Elle a eu sourire amer en l'entendant venir défendre les intérêts de sa fratrie.
Un long silence s'installe. Elle voudrait qu'il parte. Elle voudrait qu'il reste. Elle voudrait que tout soit différent. Mais entre les désirs et la réalité, il y a un monde. Cruel. Sordide. Douloureux.


Il ne viendra pas...

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Lucifer_l_encapuchonne



Sous le masque, Lucifer grince des dents et accuse le coup des premiers mots. Secs. Cinglants.
La blanche agnelle s'est faite dure et froide. Et pourtant...

Pourtant il devine les larmes qu'elle contient, le regard en perdition sur le vide glacé du lit du fleuve.
Il sent les doutes, les hésitations, la résignation grandissante.
Le Prince Démon de l'Acédie, droit dans sa bure, son ombre enveloppant la petite silhouette de la Fourmi, gronde d'une voix doucereuse.


Et tu aurais fait tout ça pour finir...

...

là...


D'un doigt ganté de cuir il désigne le cours de la Seine, ses eaux sombres.
Inacceptable. Contre nature.
Tout est fantasmagorique et apocalyptique depuis son entrée chez eux.


Je n'en crois rien.

Contre nature.
Alors qu'il inciterait n'importe qui à mettre fin à une existence vaine, il répugne à l'idée même qu'elle puisse y songer un instant.


Tu as pris des engagements vis à vis de nous, tu dois les respecter... Et faire en sorte qu'il vienne.

La piquer sur l'honneur, le devoir et la parole engagée est son meilleur recours. Et surtout, faire ressurgir la femme forte, réfléchie et passionnée qu'il a découvert durant quelques heures, effacer celle qui doute et est prête à renoncer.


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Vos Faiblesses sont mes Forces.
Cymoril
Elle entend les mots qu'il prononce... Mais elle n'écoute pas. Il ne comprend pas.

Là, oui...


Pourquoi pas...

Après tout, ce ne serait pas une fin pire qu'une autre.
Ce serait comme de s'endormir au final.
Se laisser porter par l'eau glacée, la laisser envahir, engourdir et gagner tout l'être d'une froide éternité avant de sombrer sans même s'en rendre compte.

Il ne comprend pas.
Il ne peut pas comprendre.


Il ne viendra pas...

Même moi... je ne viendrais pas à mon appel...


Regarde moi Lucifer...
Je suis moi.
Toujours moi.
Inutile et impuissante.
Celle qu'inlassablement on oublie quelque part.
Pas assez bien.
Pas assez ceci.
Pas assez cela.
Trop de ceci...
Toujours moi.
Trop moi.
Toi mieux que quiconque devrait le savoir.

Les yeux embués de larmes se tournent sur le masque, au delà du masque.
Un sourire triste se dessine alors qu'une perle salée glisse lentement le long de sa joue pâle.
La "mission"...
La parole n'engageait qu'elle.

C'est... sans intérêt pour l'heure.

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Lucifer_l_encapuchonne



Agacé.
Elle serine.
De peur de...
De peur de quoi ? Echouer ?
Sa simple visite est déjà une victoire en soi.
Elle leur a rendu l'Envie d'être, l'Orgueil d'être...



Oh si tu viendrais... Parce que tu es assez folle pour le risquer...

Un sourire en esquisse sous l'ivoire. Il a suffisamment eu la preuve sous les yeux pour en avoir pris la pleine mesure.

Et parce que tu es suffisamment réfléchie pour le risquer...

De cela aussi il avait eu la démonstration. Comme ses Frères présents.
Qu'ils aient tous accepté l'idée en était l'évident constat.

Il a baissé la voix, se rapprochant peu à peu.
Du pouce il vient essuyer la larme unique qu'elle laisse échapper avant de reprendre sur le ton de la confidence.


Tu sais que même morte je ne saurais te laisser partir… Les doigts gantés vont effleurer doucement la boucle de ceinture, symbolique suprême. Tu sais ce qu’il en est…


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Vos Faiblesses sont mes Forces.
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