Le couple, le gouape pensait que sen était un, continuait de papoter avec le sergent.
Ça larrangeait le gouape, le temps de réfléchir encore un peu, de se faufiler dans le noir, frôlant le mur auquel il faisait dos. Que faire, que faire, ils étaient nombreux les chenapans, armés, entrainés.
Il secouait la tête, tantôt frottait le menton.
Trois blessés, les plus forts. Les amis, les frères, les potes, la tronche par terre ou la jambe qui saigne et qui boite
Malins
Sa respiration est inaudible et ça tombe bien, un peu de bonne étoile dans sa triste vie, ses gestes précis et en pleines santé non plus.
Il fait froid, encore un truc qui narrange rien, il fait nuit, cest pire
la Belle et létincelle, il les avait vu fallait quelles le rejoignent, pigeon expéditif impossible, dire
« Bonjour la Belle et létincelle vous pouvez me suivre sil vous plait ? » même avec un sourire des plus courtois, niet. Jeter une pierre ou une arme, ça serait pas sérieux.
Il continue dobserver, remerciant la lune qui avait bougé depuis le début du moment, ou peut-être linverse, le débat à lépoque était encore très ouvert sur le sujet, on ne savait pas trop, en tout cas, il les observait, toujours pas vu à ce petit jeu de cache-cache très ludique et enrichissant.
La belle nétait plus de la partie, le tricheur super rapide lui ne quittait plus le sergent, le gouape ne lavait même pas vu venir, cétait vexant. La blondasse approche, toujours aussi bien gaulée celle-là, pensa le gouape à presque haute voix. « Regardez-moi ce déhanché
»
Il est temps qu'tu ramasses tes couilles et qu'tu trouves un plan, tu comptais rester caché là longtemps?
Bien sûr quil lavait senti près de lui depuis quelques secondes déjà, mais la Belle, aucun danger pour lui, enfin presque, enfin non, elle était de la famille, elle allait aider et changer de ton très vite.
« Parles moins fort déjà, commence pas à faire tout capoter, et parles mieux de mes couilles, Louis et Lesta sont blessés, je pourrais tarracher les oreilles quils ny verraient que du feu !
Il lenvoie valser quelques mètres plus loin encore, pas grand-chose, trois quatre pas, ils entendent toujours, surtout Louis et le Sergent.
La blondasse maintenant vient se coller à lui, décidément, la concentration allait devenir compliquée, cerné par toutes ces femelles, qui en plus ne sont pas vraiment foutues de sentendre. Il la regarde, sourit, la félicite de son petit manège avec les soldats.
« Bon le plan, le plan et simple il faut attendre quils bougent, ici cest trop dangereux, trop de lumière sur cette maudite place, jai eu deux archers mais je sens quil en reste un, je les flaire les enfoirés
Alors fermez là, arrêtez de stresser et de me stresser là
Vous avez des armes ? La petite gamine là, elle est où ? Et lEtincelle quest ce quelle fout défection ! Elle sest paumée ? Jétais pourtant sûr quelle te suivait la
euh
Belle. »
Les choses bougent, le barde tente une négociation, le gouape retient un rire, il ne perd jamais la tête ce barde, aussi bavard quune femme, le gouape pourrait facilement se résigner face à autant de paroles, pourvu que le barde ne le sache jamais et nen profite jamais. Le sergent expédie vite la négociation, comme quoi avec le Sergent le palabre ne marchait pas du tout. Le barde nétait pourtant pas méchant, il voulait juste aider et le gouape lui, le croyait.
On parle dun autre archer, ils ne sont pas futés ces soldats, ils pressentent que le masque, le broulaque et le reste ne sont pas seuls, mais ils donnent au gouape le nombre de danger restant de leur côté. Le gouape aurait oublié un archer caché dans lombre ? Il plisse les yeux, cherche, pousse un peu les deux-là qui sagrippent, qui se détachent. Où peut il être ? Une zone quil navait pas encore fouiné avec ses billes noires. Un sourire se dessine, quils étaient niais ces soldats. Il sarrête sur larcher, là à trente pas à peine, larcher qui se cure le nez, enfin cest ce que pense le gouape. Il prend son arc, parle pas trop aux filles pour le moment. Il lèche sa flèche, et bande larc pointant la rotule de larcher.
Il décoche.
Pffffffffffffffffffffiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiittttttttt ( bruit de la flèche à peine audible hein ^^)
La flèche traverse une toute petite partie de la place, rapide comme léclair, on la voit mais il faut être en bonne santé, pas de mal de crâne, pas mal au yeux, pas déconcentré, sinon on ne le voit pas.
Pourvu quelle touche le genou, priait le gouape, un petit « aïe » quelque chose qui lui ferait penser que larcher arrêtait la partie. Il attend louïe fine, si larcher est touché, ils devront changer de planque et très vite et récupérer lEtincelle au passage.
Dès que les autres auront quittés la place, et que le tricheur prendra les ruelles pour emmener SES ou SA famille blessées au Castel. Le gouape pensera à un plan
Le Frodon ne perdait rien pour attendre, il fallait mieux pour lui quil reste très vigilant. La colère dun homme qui est sur le point de perdre ses frères
. Peut-être dun sadisme hors du commun.