Le_g.
Son ami tentait de lui parler, il tourne la tête, le regarde, mais il faut qu'on... fasse quoi ? Le coup porté arrête Lest en pleine phrase, et le Gaucher grimace de nouveau en imaginant sans peine la douleur, vu que lui-même est perclus d'élancements, tant à la cuisse qu'ailleurs. Il se félicite d'avoir pensé mettre son gambison, bien que maigre protection, il a quand même fait son office.
Il murmure :
Chuuttt, donnons pas d'informations.
Se tournant, il arrive à se mettre sur le dos, et appuyant sur sa jambe gauche, serrant les dents, arrive tant bien que mal à se mettre assis dans le chariot, chose pas très pratique quand on a les mains attachées dans le dos. Peut-être que l'un des lorrains l'aura aidé, il n'en a pas vraiment conscience, et baisse la tête, avant de la rejeter en arrière, le visage tuméfié, la lèvre en sang suite aux coups reçus et au fait d'avoir été tiré par le fantassin. Il l'observe, d'un regard assassin, lui, il ne l'oubliera pas de si tôt, et la vengeance se déguste avec des glaçons il parait que c'est la saison.
Mais pour le moment, il va devoir remettre à plus tard ses idées de vengeance, il n'est pas sur le point de pouvoir les réaliser, en étant assis sur son fion dans un chariot, en route pour le castel, et sans doute derrière l'abbaye de monte-à-regrets... Autant dire, un mort en devenir. La situation n'est donc pas brillante. Il regarde le barde et le broucolaque, hors service tous les deux, son roux vient de tomber dans les pommes, et le blond a été envoyé de même sans doute, vu qu'il ne l'entend plus. Il soupire, la douleur à sa cuisse s'estompant, alors que le froid l'engourdi petit à petit. Il ferme les yeux, tête posée contre quelqu'un, ou quelque chose, essayant de trouver une position à peu près confortable, d'autant qu'ils vont certainement en voir du pire s'ils parviennent au castel.
Songeant à l'interrogatoire narbonnais, il se dit que ce jour, il ne tiendra pas si longtemps, avant de causer, et il serre les dents, crever plutôt que trahir, il se galvanise, sexhorte, et s'engueule lui-même. Pas question de trahir, plutôt la mort que le déshonneur.
C'est le moment que choisit la "tatie" improvisée pour faire un nouveau caprice... et pour foutre un coup sur le flanc du cheval, alors que son génial "neveu" complètement amoché, venait à peine de finir de s'installer. Et vous voulez savoir ce qu'il se passe quand un cheval se cabre ? Et ben le chariot, il bouge ! Donc le gaucher, il se retrouve allongé à même le sol. Sa tête heurtant le sol dudit chariot, il ne verra pas la suite, il est sonné, et c'est le trou noir, même s'il entend vaguement des rumeurs dans le lointain, il est incapable d'ouvrir les yeux, ou de bouger, ne serait-ce que soulever une paupière.
Bien mal avisé, il ne pourrait même pas dire si le couple est monté à bord ou pas, ni rien de ce qu'il se passe, complètement sonné. Du coup, au premier virage pris à fond de train par l'animal, il glisse un peu plus, et se retrouve à se cogner contre le barde... virage suivant, hop, on tourne dans l'autre sens, et il se retrouve à cogner contre le broucolaque, glissant un peu plus vers l'arrière du chariot...
Vous devinez la suite... Au bout d'un moment, à force de rouler, tanguer... et bien l'animal finira sans doute sa course folle avec un chariot vide... les trois saucissonnés tombent au sol, et s'il y avait des personnes à bord, c'est : descendez tout le monde, on vous demande sur les pavés...
Le nom de la rue ? Faut pas pousser non plus ! A vous les studios, je vous rends l'antenne.
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