Rosalinde
Petit à petit, l'oiseau fait son nid.
Heureusement pour le Chevalier, sa proposition n'avait pas totalement coupé l'envie de la Rousse. Lentement, très lentement, cette dernière se laissait regagner conjointement par plaisir et désir mêlés, savamment provoqués par les mains expertes de Baile. Et pourtant. Quelque chose clochait, quelque chose l'empêchait de s'abandonner totalement. Était-ce le souvenir de cette intrigante proposition qui persistait à s'imprimer dans son esprit, suscitant sa curiosité au point de l'empêcher de jouir pleinement des efforts de la brune ? Ou la cause n'en était-elle que physique ? A vrai dire, il fallait également prendre en compte le fait que Rosa supportait mal la passivité au cours de relations charnelles.
En tous les cas... Cela n'allait pas aussi bien qu'elle le voulait. Oh, bien sûr, elle prenait du plaisir. Mais nulle extase ne semblait vouloir pointer le bout de son nez. Alors, lorsqu'elle fut définitivement convaincue qu'elle ne pourrait atteindre l'apogée de la luxure, elle fit ce que toute femme a un jour fait. Et elle le fit bien, expérience oblige. Tête qui se renverse vers l'arrière, les poings se crispent et enserrent en eux le drap sur lequel elle repose. Dos qui se cambre, et dans un timing parfait, le simulé ultime gémissement s'échappe d'entre deux lèvres frémissantes. Pas de doute, la Rose avait de grands talents d'actrices, dont par bonheur elle ne faisait usage que très rarement.
Baile fut-elle dupe ou non ? Sans doute ne le saurait-elle jamais. En tous les cas, elle paracheva sa petite mise en scène en se laissant retomber sur le matelas, sourire repu aux lèvres. Quelques instants de silence qui se tissent, avant que la Blanche n'attire Rosalinde contre elle, et n'embraye de nouveau sur son idée de complot, ou Dieu seul savait quoi. Et le doute se confirme, cela a bien un rapport avec Judas. Organiser une entrevue secrète ? Cela se peut, en effet. Savoir ce que Judas trouverait à redire au fait que son intendante aie passé la nuit dans la couche d'une autre que lui ? Elle hésitait entre la jalousie possessive dont il avait toujours plus ou moins fait preuve, et peut-être l'excitation que ferait naître en lui cette idée. Il était des hommes qui prisaient l'idée de voir deux femmes ensemble dans un lit, elle le savait. Après tout, chacun ses fantasmes !
- Je ne sais pas ce qu'il dirait. Mais de toute façon il n'y a aucune raison qu'il le sache.
Un instant de réflexion.
- Quant au rendez-vous... Il doit partir sur Paris, bientôt. Si l'affaire n'est pas urgente, il serait sans doute plus opportun d'attendre son retour.
L'Anjou, le départ de Baile pour la Normandie, la guerre contre l'Anjou... Tout cela n'était encore que futur, qui lui était inconnu, car si la Rousse possédait de nombreux talents, elle ne disposait guère de celui de la pratique de la cartomancie. Ce à quoi elle ne croyait pas de toute manière. Alors oui, elle s'imaginait que le von Frayner serait rentré dans deux semaines, tout au plus... La Blanche pouvait bien attendre jusque là.
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Heureusement pour le Chevalier, sa proposition n'avait pas totalement coupé l'envie de la Rousse. Lentement, très lentement, cette dernière se laissait regagner conjointement par plaisir et désir mêlés, savamment provoqués par les mains expertes de Baile. Et pourtant. Quelque chose clochait, quelque chose l'empêchait de s'abandonner totalement. Était-ce le souvenir de cette intrigante proposition qui persistait à s'imprimer dans son esprit, suscitant sa curiosité au point de l'empêcher de jouir pleinement des efforts de la brune ? Ou la cause n'en était-elle que physique ? A vrai dire, il fallait également prendre en compte le fait que Rosa supportait mal la passivité au cours de relations charnelles.
En tous les cas... Cela n'allait pas aussi bien qu'elle le voulait. Oh, bien sûr, elle prenait du plaisir. Mais nulle extase ne semblait vouloir pointer le bout de son nez. Alors, lorsqu'elle fut définitivement convaincue qu'elle ne pourrait atteindre l'apogée de la luxure, elle fit ce que toute femme a un jour fait. Et elle le fit bien, expérience oblige. Tête qui se renverse vers l'arrière, les poings se crispent et enserrent en eux le drap sur lequel elle repose. Dos qui se cambre, et dans un timing parfait, le simulé ultime gémissement s'échappe d'entre deux lèvres frémissantes. Pas de doute, la Rose avait de grands talents d'actrices, dont par bonheur elle ne faisait usage que très rarement.
Baile fut-elle dupe ou non ? Sans doute ne le saurait-elle jamais. En tous les cas, elle paracheva sa petite mise en scène en se laissant retomber sur le matelas, sourire repu aux lèvres. Quelques instants de silence qui se tissent, avant que la Blanche n'attire Rosalinde contre elle, et n'embraye de nouveau sur son idée de complot, ou Dieu seul savait quoi. Et le doute se confirme, cela a bien un rapport avec Judas. Organiser une entrevue secrète ? Cela se peut, en effet. Savoir ce que Judas trouverait à redire au fait que son intendante aie passé la nuit dans la couche d'une autre que lui ? Elle hésitait entre la jalousie possessive dont il avait toujours plus ou moins fait preuve, et peut-être l'excitation que ferait naître en lui cette idée. Il était des hommes qui prisaient l'idée de voir deux femmes ensemble dans un lit, elle le savait. Après tout, chacun ses fantasmes !
- Je ne sais pas ce qu'il dirait. Mais de toute façon il n'y a aucune raison qu'il le sache.
Un instant de réflexion.
- Quant au rendez-vous... Il doit partir sur Paris, bientôt. Si l'affaire n'est pas urgente, il serait sans doute plus opportun d'attendre son retour.
L'Anjou, le départ de Baile pour la Normandie, la guerre contre l'Anjou... Tout cela n'était encore que futur, qui lui était inconnu, car si la Rousse possédait de nombreux talents, elle ne disposait guère de celui de la pratique de la cartomancie. Ce à quoi elle ne croyait pas de toute manière. Alors oui, elle s'imaginait que le von Frayner serait rentré dans deux semaines, tout au plus... La Blanche pouvait bien attendre jusque là.
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