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[RP] La chute d'un Duc

Maryane.
[Hôtel des Guerrero, Lyon]


Je me regarde dans le miroir. A quinze ans passés, j'ai déjà compris depuis bien longtemps que je ne suis pas une beauté. Mon époux ne m'a d'ailleurs jamais dit que je suis belle, il préfère me complimenter sur des qualités plus justes. Mais les couleurs me vont bien, le vert me rend sérieuse. C'est la prestance des Brocéliande, tout est dans la légende. Aujourd'hui, je vois celui que j'ai épousé alors que je ne l'ai pas croisé depuis deux semaines (entières, pas un jour de moins). Ce n'est pas que je suis anxieuse. C'est juste que que ça fait deux semaines. Bon d'accord, je suis anxieuse.


[Sur les berges sauvages du Rhône, au coeur d'une dispute]


Vous ne pouvez pas vous comporter ainsi! Vous n'êtes plus seul mon époux!

Non mais c'est vrai quoi à la fin, je suis là!

Quoi? Vous me dites ça? A moi? Vous osez me dire que je ne pense qu'à moi?

Je fais genre je suis outrée mais il n'a pas tout à fait tord, je n'ai pensé qu'à moi en préparant notre départ.

Mais c'est vous d'abord! C'est vous qui prenez des décisions égoïstes!

Je me sens défaillir, tout tourne autour de moi. Mon époux se trouve flou, j'aimerai le toucher mais mon bras refuse de se lever. J'aimerai crier mais ma voix semble éteinte. Il s'éloigne et pourtant rien ne bouge. Tout à coup, je ne vois plus rien. L'instant d'après un homme s'approche de moi. Je ne le connais pas, son visage est mangé par une barbe épaisse. J'entend mon frère au loin, il me crie de partir mais je ne le vois pas. Où est-il? L'homme me secoue, il lève une lame ensanglantée, j'aperçois une femme qui git au sol. Je ne la connais pas non plus. Ils me semblent pourtant étrangement familiers. Mais voilà que la lame s'abat sur moi, je pousse l'homme dans un sursaut, j'y mets toutes mes forces. Dans ma tête la voix de mon frère retentit de nouveau, tout me semble si lointain maintenant, tout s'estompe.

Soudain je me retrouve de nouveau sur les bords du Rhône, tout le monde s'affole. Les domestiques me regardent hébétés, les gardes se précipitent dans l'eau.

Je...

Qu'ai je fait? Mon époux! J'ai poussé mon époux dans le Rhône! Je suis un monstre!

Amalric! Non! Je ne voulais pas... Oh non... Sortez le de là! Je vous en prie... Pitié...


[Back home]


Nous voilà trois heures plus tard. Je n'ai pas cessé de pleurer, j'ai ordonné à tous de sortir de la chambre. Me voilà seule avec lui et c'est terrible. Il se trouve allongé, le crâne bandé, inconscient et fiévreux. J'ai voulu tuer mon époux. La vérité m'apparaît bien cruelle mais je dois réagir à présent. Je commence par imiter son écriture pour rédiger une lettre de démission à l'intention du Conseil Ducal. Personne ne doit savoir que le Duc est mourant, personne ne doit savoir ce que j'ai fait. Je rédige ensuite une lettre à l'attention de mon frère.


Citation:
Mon frère,

Je vous en supplie, vous devez rentrer. J'ai fait quelque chose d'horrible, jamais je ne pourrais me le pardonner. Mon frère, je crois que j'ai tué mon époux.
Je vous aime, j'ai besoin de vous, je vous attends, hâtez-vous.

Maryane.


Il ne me reste à présent qu'à tenir la main d'Amalric en priant le Très Haut pour qu'il s'éveille. Jamais de ma vie je n'ai eu l'air plus misérable. Je suis dévastée.
_________________
Alix_ann
Elle marche à pas feutrés dans les affres de l'Hôtel des Guerrero. Alix essaie de se retrouver dans le fatras de couloirs mais sans résultat probant. Pourtant quelques instants plus tôt avant de tourner sur sa gauche elle aurait pu jurer que la chambre de Maryane était quelque part dans ce coin là, approximativement en tout cas. La Fadette avait passée toutes ses dernières années sans jamais chercher à se diriger correctement. C'était pourtant d'une utilité irrévocable qui n'avait jamais franchement trouvé grâce à ses yeux jusque là. Des châteaux, des hôtels, des appartements. Toute sa vie passée dans des grands domaines sans jamais s'être soucier d'en apprendre l'architecture. Sans jamais éprouver un quelconque besoin de connaître la géographie interne ou celui de pouvoir situer l'emplacement d'autre chose que les cuisines.

Depuis les quelques semaines qu'elle logeait dans l'antre de l'Altesse qui l'avait sauvé de la prison à plusieurs reprises sans pourtant la connaître et simplement de par son courage et son altruisme le problème s'était sensiblement aggravé. Déjà, ici, il n'y avait pas de cuisiner nommé Linien avec la moitié de la face ravagé par les flammes et de ce fait il était impossible de trouver des madeleines au citron et rendait complètement accessoire l'importance de connaître la situation géographiquement parlant des cuisines. De plus, elle avait bien d'autres choses à foutre que de se demander par où passer pour se déplacer à sa guise, c'est à dire où elle le désirait, comme songer à d'autres choses. Pour commencer à maudire le cuisinier pour ne savoir confectionner que des bugnes. Les bugnes c'est bon, y'a des petites bulles dedans alors c'était bien marrant. Mais les bugnes demeuraient éternellement des bugnes, et donc ne sont pas des madeleines au citron. Alix depuis ces quelques temps passés ici avait radicalement changé ses habitudes alimentaires jusqu'à ce qu'on puisse constater qu'elle avait perdu cette armure de potelage qu'elle avait travaillé avec assiduité pour éviter la maladie, pour s'éviter de creuver comme son jumeau ou comme sa mère, ou comme son père, ou comme sa marraine et ainsi de suite.

Alix tousse.
Une, deux, trois fois.
Et de lever son index jusqu'à ce qu'il vienne se poser sur son menton admirablement bien fait pour venir s'inscrire dans la parfaite symétrie de son visage qui, heureusement, était encore bien rond lui.
En môme pas débrouillarde qu'elle était, elle était complètement incapable de se retrouver par elle-même. Elle n'avait jamais eut le soucis du déplacement, déjà toute petite elle s'était résignée à ne pas tenter de mettre un pied devant l'autre jusqu'à ce qu'elle se décide à bouger son cul par elle-même, une grande première, à l'âge de trois ans, ou plutôt que son frère eut à la tirer pendant une bonne dizaine de minutes et lui montre pas à pas. Jusqu'à maintenant elle s'en était donc bien sortie, elle n'avait presque pas étudier la possibilité que ça ne suffisait pas d'avoir réussi à se hisser sur ses deux pieds et de les faire marcher. Ne pas savoir par où passer pour rejoindre la princesse en détresse, ça la dépassait totalement.

Et de prendre le parti de continuer à mettre un pied devant l'autre. Jusqu'à maintenant ça s'était presque pas trop mal passé. Elle avait du se perdre que deux trois fois. Elle avait du rater l'entrée de la taverne seulement une dizaine de fois, et n'allez pas la réprimander parce que la dernière fois elles se sont retrouvés avec sa chaperonne enceinte dans une taverne mal famé avec des mercenaires qui voulait la manger.

Un pied, puis l'autre. Ainsi de suite. Des coups d'oeil furtifs, comme si ça pouvait sérieusement lui servir. C'est à ce moment qu'elle voit un messager un peu pressé qui sort d'une pièce qu'elle vient visiblement de dépasser. De revenir sur ses pas, de rattraper la porte qui allait se refermer, de laisser passer sa tête, de murmurer :


Votre Altesse? C'est vouuuus? Haaaannnn !! Mais qu'est-ce qui vous arrive, vous avez une de ces tro... » Ne pas s'exprimer comme Alix et Alienor, ne pas... « Euh.. tête... »
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« Nous étions mardi – c’était le seul fait réel. »
- Brett Easton Ellis
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