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Souviens-toi de mon nom !

Fauve_mor
De sa petite enfance on ne peut pas dire qu’elle en garde beaucoup de souvenirs, si ce n’est quelques flashs heureux qui traversent parfois sa mémoire.
Douce chaleur, une mère aimante, un père travailleur et trop souvent à ses champs à son goût.
Ses sœurs et ses frères, jouant, chahutant, se chamaillant, se courant après autour du grand chêne qui trônait au milieu du jardin derrière la maison.
Des odeurs, des rumeurs, des chants… un parfum de vanille et le doux prénom de sa maman… Tulipe !

Elle était calme et tranquille, le nez souvent tourné vers les étoiles à rêvasser, et de par sa douceur enfantine et candide sa mère avait pris l'habitude de la surnommée l'Ange. Bien que son nom de naissance soit tout autre... mais ça peu le connaisse...
Sa tignasse rousse et flamboyante avait bel et bien inspirée ses parents alors, car en réalité, elle se nommait... Fauve !

Tout semblait si paisible, si presque trop parfait, jusqu’à cette nuit-là.
Jusqu’à ce que la haine et la folie s’emparent des hommes, ces démons fous qui entrèrent dans leur maison sans aucune raison.
Ces mêmes démons qui hurlaient dans la pièce commune, renversant tout sur leur passage, brisant les meubles, traînant le père et la mère qui se débattaient sous des cris affolés.
On entendait des rires gras et railleurs, des rugissements, des insultes…

Puis vînt un bruit de pas rapides, furtifs, et une main qui attrape les jeunes enfants, un visage familier qui se voulait rassurant qui leur disait de se taire, de ne pas avoir peur.
Ce même visage, celui du grand frère, qui se voulait souriant, leur proposant un nouveau jeu, celui de se cacher et de faire le moins de bruit possible, le plus longtemps possible…

Puis le noir… tout ce noir…

Blottie contre le sein de sa sœur aînée, serrant contre elle ses autres sœurs et le tout petit frère, un fin rayon de lumière paraissait entre les lamelles de bois, où son œil trop curieux ne put s’empêcher de s’y coller.
Silencieuse et tremblante que les démons ne les trouvent, figée devant l’horreur qui se déroulait au-delà de sa cachette, elle imprimait dans le fin fond de sa mémoire, sans même le vouloir, chaque détail de l’abjection des hommes.

Elle a tout vu !



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Fauve_mor
Elle a vu sa mère, secouée comme une poupée de chiffons, les jupes relevées et le corsage déchiré, subissant les coups de boutoirs des hommes déchaînés.
Elle a vu sa pauvre mère encore, se mordre la langue, ses cris étouffés par les mains encerclant sa gorge, les yeux révulsés, se noyer dans ses larmes à la vision de son fils se faisant besogner comme une vulgaire catin.

Elle a vu son père, battu et roué de coups, attaché à une chaise, la corde lui entamant la chair, contraint de regarder la scène qui s’offrait à lui.

Elle a vu les vauriens prendre leur temps et s’acharner encore et encore sur sa famille, sous les cris de douleurs, les pleurs, et les rires gras des sadiques du groupe.

Elle a vu ces mêmes hommes se redresser, réajuster leurs braies et tirer leurs armes, pour embrocher sa mère sur toute la longueur de l’abdomen.
Elle la vit, secouée de spasmes, le sang jaillissant de sa bouche en un fin filet rouge sombre, ses yeux s’éteindre et se figer, le regard se vider de toute substance de vie.

Elle a vu son frère, soulevé comme une marionnette, se faire empaler comme un cochon sur un pieu.

Elle a vu…

Et puis ses yeux se sont fermés.
Tout est redevenu noir !



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Fauve_mor
Le temps passait. Des minutes ? Des heures ?
Aucune idée… le temps s’était figé.

Dans un regard empli d’effroi, la petite rousse alors implora sa sœur, la plus grande, de pousser le battant de bois qui les avait si bien protégé.

La vision d’horreur qui éclaboussa leurs yeux enfantins fit hurler les plus petits, tandis que les plus grandes détachèrent leur père, inconscient, renversé sur le sol, encore ligoté à sa chaise…

Quelques jours plus tard, ou quelques semaines, le pauvre homme succomba à ses blessures, laissant à leur sort les petits rescapés orphelins.

Les plus grandes se débrouillèrent pour survivre, et s’occuper des plus petits.

Le soir pour les rassurer et les endormir, l’adolescente qu’elle était devenue fredonnait une berceuse légère en pensant à sa mère :

«Les yeux de maman sont des étoiles
Qu'il ne faut pas faire pleurer
Le moindre des pleurs mettrait un voile
Sur le clair regard adoré
Et pour conserver l'éclat de ses yeux
Je serai toujours sage, je le veux
Les yeux de maman sont des étoiles
Qui pour moi sont venues des cieux. »


Bien qu’au fond d’elle tout était en pagaille. Le cœur gros mais ne le montrant pas, elle ruminait :

« Mais les beaux yeux se sont fermés à la lumière désormais.
Victime de la mort farouche, maman repose sur la couche. »


Elle se voulait rassurante pourtant, alors pour cacher l’horrible chose, elle leur chantait d’une voix tremblante :

« Les yeux de maman sont des étoiles
Qui nous ont quittés pour toujours
Elles sont là-haut au ciel sans voile
Brillantes de tout leur amour
Allons, mes petiots, mes tout petiots
N'ayez pas de chagrin calmez votre coeur gros.
Les yeux de maman sont des étoiles
Que vous verrez au ciel, là-haut. »


Hélas l’hiver, la faim, le chagrin avaient eu raison des petits corps trop fragiles.
Et c’est en embrassant leurs fronts froids que la jeune rousseur, leur fredonna un dernier refrain :


« Les yeux de maman sont des étoiles
Que vous allez pouvoir embrasser
Elles sont là-haut au ciel sans voile
Et d'elle, vous vous languissiez
Allez ! Je sais cacher mes larmes
Mon cœur saura s’apaiser
Les yeux de maman sont des étoiles
Allez les embrasser pour moi. »



La jeune femme qu’elle est à présent n’a plus prononcé le moindre mot depuis qu’elle a enterré de ses mains ce qu’elle avait tenté de sauver de sa famille.

C’est sur les routes qu’on a pu la croiser par la suite, préférant voler de ses propres ailes, en laissant ses deux sœurs à leur vie respective.

Mais elle n’a rien oublié de cette nuit-là, et des mois qui suivirent. Elle a simplement enfoui ses souvenirs au plus profond de son âme et s’en nourrit parfois quand elle se demande qui elle est.

Non, elle n’a rien oublié…
Son frère aîné se faire torturer et massacrer, sa mère souillée de la pire des façons.
Son père laissé pour mort, anéantit, baignant dans une mare de sang…

... Ces images qui la hantent encore chaque jour et qui font d’elle ce qu’elle est maintenant.

La Tulipe Nøire !

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