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[RP ] - Car c'est à toi qu'appartient le Règne.

Etincelle_funebre


    [Chambre du Roi, Palais du Louvre]

-« Pourquoi.. »

Oui, pourquoi l’a-t-elle aimé ?

Alors qu’il dort paisiblement en dépit de ce Royaume qui rugit à corps et à cris, elle s’interroge. Pourquoi a-t-elle aimé cet homme qui lové sous les fourrures se fout des cris des foules qui grondent contre lui ? Peut-être pour cette raison. Peut-être parce qu’en dépit des mécontents et des haineux, il n’a jamais rien laissé heurter sa carapace, son air fier de rapace. Il n’a rien de beau, quand bien même il repose tranquille sur la couche royale, son nez aquilin nargue les cieux d’un orgueil aussi démesuré que l’arête nasale qu’il se plaît à appeler bec. Tu n’es pas beau Balbuzard et ne l’a jamais été, alors pourquoi t’aimer ? Pour cette bouche qui laisse expirer des soupirs ensommeillés ? Celle-là même qui a su l’embrasser si doucement la première fois et outrageusement lors de la nuit mâconnaise. Pour ses mains capables de caresser comme de blesser ? Ces mains qui, posées autour d’une épaule ou d’une taille, la faisaient se sentir si forte et si pleine de volonté, ces mains qui l’ont enchainée et brisée. Était-ce tout cela à la fois ? Tout son être qui avait réussi à l’ensorceler et l’attacher à lui en dépit de cette haine qu’elle aurait voulu lui vouer, mais les barrières sont si faibles et reste sur les lèvres un goût d’inachevé, un goût de leur dernier baiser. Était-ce tout ce qu’il pouvait lui offrir ? Une nuit de haine en lieu et place d’une vie d’amour.

Et elle a su s’en contenter, et la haine qui a ravagé son cœur n’a été là que pour étouffer le trop grand amour qu’elle lui portait.

Debout dans la chambre royale, elle ne sait plus quoi penser et pourtant, les choses se font d’elles-mêmes, les pas feutrés la guide jusqu’à la couche et allongée sur les fourrures contre lui, elle attend. Quoi ? Un souffle, un signe, mais l’attente n’a jamais été le fort de l’Etincelle, et quand bien même la mission est délicieuse, elle est d’importance. A l’oreille alors quelques mots.


-« C’est un rêve mon Amour, un délicieux rêve. Regarde-moi. »

Je suis revenue d’entre les morts pour te hanter, pour t’aimer.
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Eusaias
[Le repos du guerrier]

D’abord il y avait le nez, dressé fièrement comme la tour de Babel défiant Dieu et les siens. Ce nez dont s’enorgueillissait le balbuzard - car pour lui il était symbole de grande vertu, de témérité, d’esprit éclairé et de panache – inspirait à plein nasaux l’air frais de la nuit. Ni l’humidité, ni l’odeur de la cheminait venait troubler ce pic.

Les yeux étaient clos eux, tout comme la bouche d’ailleurs, malgré que celle-ci laissait échapper un long et fin filet de bave qui venait imbiber le coussin. Un ronflement, proche du grognement de l’ours soulevait régulièrement la poitrine du roi. Les cheveux, quant à eux, étaient étalés en auréole autour du visage serein du dormeur. Non… Il n’avait pas deux trous rouges au côté droit.


-« C’est un rêve mon Amour, un délicieux rêve. Regarde-moi. »

Aléanore…

Le visage de la défunte était là tout proche de son oreille. Toujours aussi beau, toujours aussi jeune. Il pouvait sentir son souffle sur lui, il approcha sa main pour lui caresser une joue.

Aléanore… Vous m’avez manqué mon amour… vous m’avez laissé seul.
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Etincelle_funebre


♪♫

C’est cela qui fait leur amour, cette douceur inattendue entre deux êtres naturellement implacables, et ordinairement détestables. La main calleuse est saisie entre les siennes et placée d’autorité sur sa joue en coupe pour en savourer le toucher, les lèvres exsangues se déposent doucement sur la paume de la main à sa portée et un sourire moqueur se dessine sur le visage de porcelaine.

-« Seul ? Mais tu ne l’as jamais été mon Amour. Tu avais les enfants, et puis tu t’es marié bien vite. Oh, je ne t’en veux pas. J’aimais Agnès, et puis, elle a su te donner un enfant, je n’aurai pas su le faire, j’en suis convaincue. Au moins te tient-elle tête, et cela te fait du bien. »

Elle en parle avec tendresse d’Agnès, cette insupportable radasse qui lui tenait bien souvent tête et lui crachait son mépris et son amitié tout à la fois, Agnès la bourgeoise à qui on a confié une couronne et qui la porte mieux que bien des nobles. Mais elle se moque, oui. Eusaias a toujours trouvé où se consoler et très vite, et elle ne peut lui reprocher puisqu’elle est partie.

-« Tu sais que je n’ai pas eu le choix. Ils m’ont tuée Eusaias.. Ils ont causé ma mort et toi qui est Roi par Dieu et pour Dieu, tu devrais te faire le bras armé de la justice divine et les faire brûler tous au lieu de frayer avec Clodeweck. »

A-t-elle parlé durement ? Pas le moins du monde. C’est une confidence sur l’oreiller, c’est un mot d’amour. Elle parle de flammes, elle parle de justice divine, elle pourrait parler d’orgasmes et de leurs corps, le ton serait le même. Voilà pourquoi elle est en Enfer : La haine.

-« M’aimes-tu toujours ? »

Suis-je toujours ta préférence ?
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Eusaias
Un nœud lui noua les tripes quand les lèvres déposèrent un baiser au creux de sa main. Puis les doigts glissèrent sur le visage de l’Etincelle, chassant délicatement les mèches sur sa joue. Le bec rejoignit la chevelure de la jeune femme afin d’inspirer, à plein nasaux, une odeur perdue depuis longtemps.

Agnès est une bonne épouse. Je lui mène la vie dure, mais elle me le rend bien, parfois un peu trop... Les enfants ont grandi, Cassian est parfois un peu trop… provocateur. Alycianne bien trop absente. J’ai adopté Jusoor aussi et Griotte est devenu maman à son tour.

Un sourire apparu sur le visage du roi alors qu’il pensait à sa petite horde.

J’ai un fils Parfait. Je me dis que s’il a ma férocité et le génie criminel de sa mère, le monde va trembler. J’en suis fier, tu sais…

Il souffla bruyamment tentant de chasser ce pincement au cœur.

Tu me manques Aléanore… Je t’aime, tu le sais, tu l’as toujours su…

Une main se crispa de toute ses forces sur le drap, alors que le visage bourguignon n'était plus que colère.

Je briserai cette église qui t’a enlevée à moi, j’embrasserai le Diable et tuerais Dieu s’il le faut… Je t’aime…
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