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[IG/RP] Le Lys et la Croix: Siège de Dijon

Castelorazur
Une bonne Trappiste sur et sous les murailles de Dijon !? Ciel !

Et il fourrageait à droite, puis il fourrageait à gauche !

Sous ses assauts, les autres gémissaient, frémissaient, soupiraient… gloussaient même parfois (un peu trop souvent à son goût, d’ailleurs, mais que voulez-vous, le poids des années est ce qu’il est).

Après quelques heures (bon, d’accord, « minutes ») d’intenses agressions au gourdin, le Baron baissa sa garde et le pavillon.

Il était temps de quitter discrètement ce lieu malfamé pour en retrouver un autre : le champ de bataille. Les Frères Teutoniques du Provençal allaient bientôt sonner le rassemblement, sans aucun doute.

Aussi, le preux chevalier lança-t-il, d’une pichenette du pouce, quelques écus sur la large couche qu’il venait de quitter.

Ensuite, il engagea le combat. Encore. Alors, il frappa dans le l’air. Encore. Du coup, il s’épuisa en vain. Encore.

Alors qu’il s’apprêtait à rebrousser chemin, il entendit un « … yyyyyyyYYYYYYYYYY ! » qui attira son attention. A peine eut-il le temps de se retourner qu’un lourd godet atterrit sur son heaume. Le « boum » fut des plus fracassants et résonne encore dans les oreilles du Baron.


Plopper de plop ! beugla-t-il. Qu’est-ce que… ?!

D’un geste lent, il se saisit du calice resté bien droit sur le dit heaume, comme par mag… comme si le Très Haut lui accordait un temps de répit, au milieu de la violence ambiante.

Une fois la coupe en main, il se délesta de son casque et leva un œil circonspect. Un petit homme, parce que tout là haut, faisait des grands gestes. Mateù plissa les yeux, afin d’affuter sa vue d’aigle.


Mais c’est ?! Oui ! Ce bon vieux Charly !

Après avoir levé le godet dans la direction du lanceur, le Provençal le porta à ses lèvres et fut instantanément transporté sur le Soleil. Le breuvage était divin, ni plus ni moins. Nonobstant, un cube ou l’autre de fromage n’aurait pas été de trop. Soit.

Excellent Charly ! Merci !

Il sirupa voluptueusement une gorgée supplémentaire, tandis que sa garde rapprochée s’acharnait à assurer sa sécurité, tant bien que mal. Loin d’être abasourdis, ils ne montraient guère de signe de surprise. Le Baron n’était pas à une fantaisie près.

Soudain, il crût réaliser.
Mais ?! Il est passé… Il est passé !

Mateù posa soigneusement son précieux récipient et posa les mains autour de la bouche, en portevoix : Foncez Charly ! Mais foncez donc, bougre que vous êtes !

Alors, il se mit à bondir et à agiter les bras, tel une roue à aube frénétique.
_________________
- Mateù 'Castel' de Sabran -
Charly
Une bonne Trappiste sur et sous les murailles de Dijon !? Ciel !

Ainsi donc invité, même au beau milieu des combats qui faisaient rage avec une rage terrible, Charly fut tenté.

J'arrive, Baron ! cria donc Charly.

Ce dernier se laissa alors subrepticement glisser le long d'une espèce de corniche qui n'était là que pour permettre aux gens de glisser, et s'avança ensuite auprès du baron de Castelorazur, son ancien camarade de Provence.

Ah mais quelle joie de vous revoir icilieu, Baron ! dit Charly en tapant dans le dos de Matéu.

Je bois à vostre auguste santé, et aussi à ces combats qui partout nous honorent !

Charly lève son godet et avale une lampée de bière flamande, quoique pourtant trappiste (!).

Rha Lovely, mais qu'est-ce qu'elle est bonne ! dit Charly en s’essuyant la bouche sur sa manche.

Or ça cher Baron : depuis nos combats en Provence, j'ai beaucoup voyagé ! D'abord je me suis z'installé à Saint-Claude, beurk ! Ensuite je suis parti guerroyer chez les catalans -j'ai même acheté un joli z'appartement à Barcelone- et maintenant je suis z'installé à Troyes, en Champagne...c'est pas trop terrible, mais bon...

Notez que je commence à aimer la Bourgogne moi, je me verrais bien habiter ici. On verra.

Je me bats du côté des défenseurs, parce que d'abord je préfère le Roi à la religion, et puis parce que j'aime bien me battre du côté des plus faibles.

Et vous Baron : quoi de neuf ?
Dit Charly en assommant un ennemi qui n'avait rien compris à la trêve de la bière.
Trixolas
[L'empire contre-attaque...]

Enfin, enfin ils s'étaient décidés à assaillir Dijon.
Une nouvelle armée sainte à leurs côtés, de même qu'une armée berrichonne, celle du duc d'Argenton, jamais leurs forces n'avaient été aussi importantes.
Pourtant, malgré plusieurs jours, ou plusieurs nuits plutôt, de tentatives désespérées, le château n'était toujours pas tombé.
Certes les pertes ennemies étaient importantes, un de ses hommes lui avait même rapporté avoir sérieusement blessé l'ancien président du Collège de la noblesse.
Mais la revanche des ovins avait aussi payé un lourd tribut sous les murailles dijonnaises. Fort heureusement de nouveaux volontaires se présentaient chaque jour.

Ce soir là, épée affûtée et bouclier rafistolé malgré les récentes traces de coups sur la peinture écaillée, le joinvillois conduisait ses hommes au pied des murailles de la capitale bourguignonne.
La porte est de la cité était leur objectif.
Une porte mal gardée et peu consolidée aux dernières informations qu'il avait reçues.

Il leur avait échue la lourde tâche de la défoncer à coups de bélier.
Même l'Eglise a un sens de l'humour certain...

Le bois sis à proximité de leur campement avait donc lui aussi payé son tribut à la guerre civile. Un de ses hommes avait même pris le temps de sculpter un semblant de tête de bélier pour orner l'engin de siège.

Mais Trixolas aurait préféré y voir la tête de la Mirandole.
Déjà il s'imaginait son crâne venir s'écraser avec perte et fracas sur les portes de Dijon, inondant le sol de sang et d'éclats de ce cerveau malade qui avait tant coûté à la Bourgogne.
Il ne désespérait d'ailleurs pas de la croiser lors des combats et de l'embrocher de sa vieille rapière rouillée.
Quant à la régente, il en était encore à se demander quelle serait sa réaction s'il l'apercevait en armes. Pas sûr qu'il ait la force de l'affronter après ce qu'ils avaient vécus ensemble et ce malgré ses agissements qu'il avait perçu comme une profonde trahison.

C'est donc bélier en mains, leurs têtes protégées par leurs boucliers, qu'ils arrivèrent en vue des murailles et de la dite porte.
Une pluie de flèches les accueillit, parties du haut des murailles, mais les boucliers s'avéraient efficaces.
Restait à éviter l'huile, bien plus dévastatrice encore en cela qu'elle faisait fondre la chair dans une douleur insupportable et qui refroidissait le plus courageux des soldats.

Bien vite on entendit le bam du bois lancé à force de bras sur le chêne centenaire de la porte. Mais cette dernière ne cédait pas et la floppée de flèches redoublait d'intensité.
Déjà quelques uns des siens tombaient sous les tirs des archers dijonnais.

Un bélier! Quelle idée!
Et pourquoi pas un lapin géant dans lequel on se dissimulerait et qu'on abandonnerait devant les portes de la cité en gage d'offrande avant d'en surgir la nuit venue, en espérant que la régente soit suffisamment idiote pour le faire pénétrer dans la ville.

Un cor retentit.
Puis un autre, et encore un autre.

Une nouvelle fois les armées royales tentaient de les prendre à revers, à l'exception près que cette fois-ci leurs troupes semblaient décuplées.


On se retire! beugla-t-il.

Et, à l'instar de leurs alliés délaissant échelles et tour de sièges, ils s'éloignèrent des murailles, abandonnant bélier et tout espoir de pénétrer dans la cité pour mieux affronter les armées venues de Sémur.

Le bouclier repassa devant son buste et l'épée sortit de son fourreau lorsque apparurent les premiers soldats ennemis.
Le joinvillois crût reconnaître les couleurs de l'armée d'Emmaline, l'armée d'une des rares nobles qu'il estimait encore et qui s'était dit vouloir rester neutre dans ce conflit.
Visiblement il avait raison. La neutralité en ces lieux n'était que couardise, vile tromperie ou encore, dans certain cas, la simple émanation d'un intérêt personnel calculé.

Il chargea les troupes royales en compagnie de ses compagnons, taillant découpant, gesticulant, mais déjà nombre d'entre eux tombaient, victimes de la perfidie de ses amis d'antan.

_________________
Elwenn
[Compagnie d'Artus]

" La souffrance n'émane pas toujours des blessures que l'on peut voir ..."

Une Corleone à terre, une!

Les raisons de la présence du clan au milieu de cette guerre lui échappait encore ... mais il n'empêche qu'ils étaient bien là.
L'histoire avait mal commencé.
Qui va où et qui fait quoi, avait été La question durant deux jours.
Ils n'avaient même pas leur mot à dire concernant leur affiliation ... ils suivaient donc les ordres qu'on leur transmettait.
Bienvenu dans un désordre sans pareil, veuillez acquiescer d'un sourire et prière de fermer vos grandes gueules d'Italiens ... c'est pas vous les chefs épicétou.

~14/02 au p'tit matin~

La rousse reçu une demande de rallier une armée, ce qu'elle accepta puisqu'ils étaient là pour.
Au saut du lit, après avoir prit connaissance du message, elle prit donc son petit groupe par la main bien gentiment et l'amena sous la tente de la Compagnie d'Artus ... ils s'étaient donc installés en attendant la suite des événements, certains des membres s'étaient même rendormi!
A faire des folies de son corps durant la nuit, on finit par être épuisé ...

Deux heures plus tard, un contre-ordre tomba.
Il fallait céder la place à la section que menait Laell, sa cousine, qui était plus important que la leur, vrai que quatre face à huit on avait vite fait le choix, on prenait celui de huit sans hésiter, Elwenn quitta donc la tente de la Compagnie comme il le lui était demandé pensant que ses compagnons lui aurait emboité le pas sauf que ... son cousin, le bellâtre qui comblait les nuits de la rousse, roupillait encore comme un bébé là où elle l'avait laissé, d'ailleurs il n'était pas seul car Venuss et Hippolyte étaient restées sur place aussi, occupant encore l'espace qui n'attendait que d'être libéré pour accueillir la seconde lance Corleonienne.

Nouveau courrier ...


*Votre cousin et les deux greluches que vous avez ramené squattent toujours la tente, nous perdons du temps blablabla ...
Veuillez vous adressez à une de mes collègues pour que l'on trouve une autre solution afin de vous intégrer ... *


Blasée qu'elle était la rouquine, réponse fut envoyée.

* Désolée on verra ça d'main, je suis déjà trop occupée pour aujourd'hui ... *

Sbaff, non mais franchement elle n'était pas un vulgaire pantin que l'on baladait d'un côté puis de l'autre. Fallait prévenir avant ...
Nouveau pigeon, en provenance de son tombeur préféré.
Il ne comprenait rien de ce qu'il s'était passé à son réveil ... en fait Elwenn l'avait trainé là bas alors qu'il dormait encore tout debout et une fois arrivé, il avait repiqué du nez immédiatement ... les quelques lignes étaient râleuses, ce qu'elle comprenait très bien.
Finalement il avait décampé et été parti s'occuper ailleurs lui aussi, laissant en plan les deux nouvelles recrues du clan.
Puis elle apprit que Zezette alias Venuss les avait imité. Ne restait plus que Marie-Eustache, alias Hippolyte, qui faisait de la résistance pour on en sait quelle raison sous le chapiteau de l'armée.
Cette histoire l'avait saoulé ... ça sentait le cramoisi à plein nez ... mais ils s'étaient engagés à être de la partie.


~14/02 au soir~

Pigeon porteur de missive encore ...
Ce coup ci c'était la Rouge, elle avait combattu à ses côtés lors de la fronde, bien plus perspicace que sa collègue, elle lui demandait ses dispositions du lendemain afin de convenir d'une heure pour son intégration.
L'entrevue fut fixée en soirée et en taverne! Jamais sans chopine dediou!
Journée gâchée pour son peloton, la rousse se consola en passant la nuitée dans les bras de son adoré cousin.



~15/02 au soir~
Pétage de plombs!


Direction la taverne, c'était l'heure de son entretien avec la rouquine.
Embauche militaire en vue ... sauf que les choses tournèrent au vinaigre.
Deux des membres de sa section devaient être enrôlés dans une armée autre que celle où elle serait et ça c'était tout juste pas possible surtout que dans les deux y'avait Amalio ... le hic de la mort qui tue!
Si il y avait une chose à pas faire c'était bien celle là, la séparer de son amant et de sa brunette, Venuss, qu'elle s'était juré de protéger.
Elle fulminait et le faisait bien savoir, que les cheffes d'armées ne soient pas contentes rienafoute, la Corleone était passée en mode taureau qui voit rouge.
Et ce n'était pas fini.
L'info de trop tomba, 'Stache ne pouvait venir combattre à leurs côtés, les armées étaient pleines ... sans dec'.
Ambiance enflammée dans le local, reproche en tout genre et bouffage de nez.
Un seul remède pour apaiser sa colère avant d'aller au front ... s'abandonner dans Ses bras masculins dont elle commençait vraiment à avoir du mal à s'en passer




~15/02 dans la nuit~

Ensemble ou pas il fallait y aller.
Les Corleone n'avaient qu'une parole et ils s'y tenaient.
Tous se mirent en marche et inévitablement l'affront éclata aux abords de la capitale.
Le bruit des fers se croisant éclata comme une douce mélodie au cœur de la nuit.
La rousse maniait l'épée du mieux qu'elle le pouvait, elle n'était pas une guerrière dans l'âme mais savait un minimum se défendre lorsqu'elle se retrouvait face à un adversaire à sa taille.


Citation:
16/02/1461 04:06 : Vous avez frappé Dame.clara. Ce coup l'a probablement tué.
16/02/1461 04:06 : Orlando_ vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
16/02/1461 04:06 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Ne Craint que Dieu" dirigée par Makcimus., l'armée "La Revanche des Ovins" dirigée par Trixolas, l'armée "Deus Manum Ducit" dirigée par Istar.333, et l'armée "Vae Victis !" dirigée par Alleaume.


Sa lame se planta entre deux morceaux de l'armure d'une ennemie, la laissant inanimée au sol. Morte? Gravement blessée? Peu importe, seul son clan comptait à ses yeux, retirant le métal du corps immobile l'italienne s'autorisa durant ce bref instant à chercher du regard les siens.
Erreur. Elle venait de baisser sa garde, elle en paierai le prix.
L'opportunité fut saisie, un soldat sur son flanc allongea son tranchant dans sa direction, réaction immédiate, la mâchoire se crispa pour éviter un hurlement strident, la main pâle se porta automatiquement sur son bas ventre, les noisettes suivirent le geste et à la vue du sang coulant entre ses doigts la rousse lâcha un grognement.


sala cane*

La roussette s'écroula de tout son long sur la terre retournée par les sabots des multiples montures passées ici depuis le début de cette foutue guerre.
Les images défilèrent sous ses yeux, Elles, Lui, Eux. Sa vie c'était sa famille ... l'idée que l'un des siens puisse y rester était encore plus insoutenable que le brasier qui grandissait en elle.
Et la douleur prit le dessus ... Les paupières se fermèrent bercées par les bruits alentours.
La rousse était partie dans ses souvenirs les plus agréables, juste quelques heures plus tôt, avec Lui ... le corps Corleonien endoloris jonchant le sol comme un vulgaire cadavre.



*sale chien
_________________
Maledic
[Compagnie d'Artus]

15 février

On tape qui ?
- Les teutons.
Les tétons comme là ? *montre sa poitrine*

Les tétons étaient en fait des vrais méchants qu'existaient. Pourquoi on les tapait ? L'en avait aucune idée. En tout cas ils avaient fait une bêtise. Et les gens qui font des bêtises c'pas bien, nan, nan, nan. Le garnement avait donc accepté de se prêter au jeu avec grand plaisir. Tout n'est qu'un jeu dans la vie à ses yeux. Sauf que voilà, il n'a que 4 ans. Et une nourrice qui plus est. Le petit blondinet adressa un soupir à la grosse ronchonne qui l'encombrait plus qu'autre chose. Oui c'était bien quand il avait faim, mais depuis qu'il n'avait plus de couche, son utilité restait à démontrer.

L'armée. Voilà qui était quelque chose d'incroyable pour un petit bout comme ça. Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde. Il trouva ainsi une utilité à Roberta, sa nourrice : s'accrocher à ses jupes pour ne pas se faire écraser par tout ses soldats qui allaient et venaient dans tout les sens. Après la première impression de peur devant autant de monde, les questions se mirent à fuser. Il avait bien participé déjà à une attaque à Toul, mais il était en train de naitre à ce moment là, alors les souvenirs... pu d'trop - oui, ça grandit vite ces choses là.


Poukwa zont des boites en fer sur eux ?
Poukwa y'a tout plein d'tentes?
Poukwa y'a un m'sieur qu'attend, là ?
Poukwa y crie ?
L'es où son épée ?
Poukwa zont pas tous des épées?
Poukwa y tue pas les tétons ?
On attend qwa ?


Quand un grognement lui signifia que lui n'attendait rien du tout, qu'il ne se battrait pas, et que de toute façon les champs de bataille c'était pas pour les petits comme lui. Le garnement se fâcha tout rouge.

NA ! Veux PAS ! Moi 'ci veut taper les tétons méssants !

Il tapa du pied, mais on l'embarqua dans une tente au signal d'attaque et de la mise en marche de l'armée. Heureusement, il s'était tellement fait attrapé par ses tantes et cousins qu'il avait l'habitude de se faire la malle. Il sema la nourrice - qui de toute façon ne sait même pas courir - et se retrouva propulsé dans un univers très perturbant. Il se glissa entre les hommes d'armes, assez petit pour qu'on ne décèle sa présence qu'une fois parti. Soudain l'attaque fut lancée. Ça y'est, on joue !

Comme tout le monde, il se lança dans la bataille, épée imaginaire au poing, cherchant des gros tétons sur pattes. Il passa son temps à courir sur la colline autour, cherchant au-delà des combats entre des hommes. Quand il vit revenir les combattants il adressa un regard d'incompréhension.


Ben sont où les tétons ?

Voilà qui expliquait sans doute qu'il n'ait eu à subir aucun coup ce jour-là : rester sur la colline au-dessus était pas bien dangereux. Ce qui l'était plus était la rouste qu'il allait se prendre en retour pour sa désobéissance.
_________________
Taillefer
[Tour du Bar, Journée du 14 Février]

S'il était bien un esprit farceur en cet univers, Taillefer ne doutait pas un seul instant qu'il s'agissait de son Créateur. Deos avait parfois de drôle de façon de vous mettre à l'épreuve.

Il faisait les cents pas dans la petite pièce qu'il partageait avec quelques autres défenseurs de la ville, tenant dans sa main un courrier qu'il relu pour la dixième fois au moins. Et à chaque fois la même ligne le faisait frémir à la fois d'angoisse mais aussi d'excitation.




Sachez que vous êtes devenu mon second cette nuit.

Si je tombe au combat, c'est donc vous qui me succéderez...*


Le courrier portait sceaux et signature de la Duchesse de la Mirandole. Il avait pris l'habitude de lui faire parvenir ses rapports par écrit portés par les nombreux messagers qui allaient et venaient dans les couloirs et escaliers de la Tour du Bar. Il était donc habitué à recevoir chaque jour une réponse de sa part. En bonne meneuse d'homme, la Duchesse semblait placer tout à chacun sur un pied d'égalité et semblait porter de l'estime même aux plus humbles des combattants réunis sous sa bannière en ayant ce simple geste de répondre.

Mais il ne comprenait pas...pourquoi lui? Certes, c'était un guerrier, et assez doué qui plus est, mais il n'avait jamais mené d'hommes au combat. Quelques instants plus tard, il s'attelait à la rédaction d'une réponse.




Vôtre Grâce,

Sachez que j'apprécie l'honneur que vous me faites, de votre gré ou forcée par les évènements. Mais je vous serais gré de bien vouloir m'accorder un entretien afin que nous parlions de ceci. Je trouve ce choix en effet peu judicieux et aimerais vous exprimer mes arguments de vive-voix et entendre les vôtres.
Mais sachez aussi que, quoi que vous décidiez, je m'en remettrais à vos ordres et ferais mon devoir, non pour la Bourgogne, mais pour le Royaume, son Roy, la Liberté et la Tolérance que réclame le bon peuple de France.

Devant Deos j'en fais le serment. Que je meure foudroyé si je me parjure!

Taillefer.


Le courrier partit quelques minutes plus tard, après que Roland eut hélé un garçon de course qui passait par là pour le lui remettre à porter au plus vite.

[16 Février- Tour de la Bar]

Les deux dernières nuits avaient encore été mouvementées. L'ennemi ne cessait de lancer ses assauts contre les portes et les remparts de la ville. Mais les défenseurs tenaient bon! A chaque fois, malgré des pertes et une infériorité numérique, la vaillance des assiégés pesait lourdement dans la balance, et les fanatiques romains rompaient invariablement.

Taillefer avait maintenant pris la décision de toujours prendre position non loin du reste de la section de commandement. En attendant un entretien avec la Duchesse, il resterait à proximité...Il n'avait aucune envie de la voir tomber au combat...Du coup, cela l'éloignait aussi du coeur des affrontements et l'empêchait de prendre une part active dans les victoires des derniers jours. Qu'importait, tant qu'elle était debout et dirigeait le tout.

Il pensait au prochain assaut que les ennemis ne tarderaient pas à donner tandis qu'il se dirigeait vers le quartier des blessés de la Tour. S'il devait échouer dans sa tentative de protéger la Duchesse, et qu'il se voyait dans l'obligation de brandir l'étendard de l'armée et de diriger les défenses, il lui fallait de précieux conseils avisés d'une personne d'expérience en la matière. Et qui mieux qu'Estainoise, qui mena si bien la Cavalerie du Coeur Navré à la gauche de Falco, pouvait les lui prodiguer? Personne, si ce n'était Falco lui-même, mais ce dernier se rétablissait lentement loin du siège de Dijon.

Arrivé devant la porte de la chambre dans laquelle Estainoise se remettait de ses blessures, il frappa à la porte et dit:


- Esta? Tu es là? C'est Roland!

* Citation d'un courrier IG avec l'accord de la JD Angélyque.

_________________
Estainoise
Esta se redresse sur sa couche.
Elle se porte mieux, sa blessure a été soignée et se referme doucement.
Juste une cicatrice de plus…..elle n'a même plus mal.

Elle s’ennuie un peu, elle se sent juste inutile depuis qu’elle a été blessée.
Elle se traine parfois vers les remparts pour voir un peu ce qu’il se passe.
Elle rage alors de ne pouvoir défendre la Bourgogne, de ne pouvoir faire plus que de compter les ennemis.
Alors, elle prie deos pour qu’il aide les justes à tenir encore et encore.


Entre Roland, entre….
Je suis bien là.


Elle sait qu’elle lui doit la vie. Elle sait qu’il l’a vengé aussi.

Alors qu’il vient d’entrer, elle le regarde des pieds à la tête.
Le jeune Roland a beaucoup changé depuis qu’ils se connaissent. Il est loin le temps où on l’appelait Roro l’asticot….. Roland est devenu un combattant aguerri.


J’suis contente de voir que tu es en pleine forme et entier.
_________________
Laell
[Compagnie d'Artus]

[15 Février]


Soirée en taverne, la guerre est dans toutes les bouches. On partirait ce soir. Après de trop nombreux cafouillages dans l'intégration de la Famiglia, cette fois c'était bon. Le groupe était séparé mais ils iraient sur le même champ de bataille. Laell râlait, elle ne pourrait pas avoir l'oeil partout et sa famille risquait d'être amputé d'un membre sans même qu'elle ne le sache. L'envie d'y aller n'était encore pas là du tout. Mais une parole est une parole. Ils s'étaient engagés à soutenir la Reyne.
Laell trouva à se faire offrir de quoi finir aussi saoule qu'à l'accoutumé, allant même jusqu'à faire douter Scath de ses capacités. La jeune Corleone avait encore de la réserve. Avant de la clouer au sol avec de la bière, il fallait vider des caves entières. Un simple sourire narquois avait été sa réponse. Sans aucun doute qu'elle se moquerait de La Rouge dans le futur, en apprenant qu'elle avait été blessée. Elle aurait peut être dû boire aussi. L'alcool est une cuirasse très utile parfois.

L'ordre de marche fut donné. Anonyme parmi les soldats, la Corleone avançait, sa Brune à ses cotés. Elle lui avait promit de veiller sur elle. Ne pas la perdre. Elle l'emmenait sur un lieu que nul n'aurait voulu fouler. De nombreux futurs possibles s'étalaient sous ses yeux. Mourir, être blessée ou sortir victorieux. Celui qui adviendrait n'était pas évocable.

Le cor résonna. Les esprits s'emballèrent avec les chevaux. Des cris de rage, de hargne pour se donner courage. L'assaut était donné. De part et d'autre des armées ennemies, les Royalistes fonçaient. L'ordre n'était plus, cédant la place au chaos des armes qui s'entrechoquent.

Aristote devait rire de voir ces hommes et ces femmes se battre en son nom. Ce soir là, l'Italienne aurait voulu croire en lui, qu'il choisisse un camp et mette un terme à cette absurdité. Comment un dieu prônant l'amour pouvait laisser ses créatures se déchiqueter ainsi.

Les coups pleuvaient, de toutes parts. Sa hache volait, frappant encore et toujours. Un ennemi plus hargneux que les autres la fit reculer, assénant sur son bouclier toute la rage qu'il avait sans doute lui aussi retenu depuis des jours. Finalement, ils n'étaient pas différents. Chacun défendait les idéaux d'un autre jusqu'à en arriver à défendre sa propre vie. Un autre vint mettre fin à l'acharnement. Délivrant l'Italienne de son bourreau. Ses armes tenaient bon et elle aussi. Son regard chercha en vint. La guerre l'avait happée, les avait séparés. Encore une promesse qu'elle n'avait pas pu tenir.
Le cor sonna la retraite. Le désordre régna encore quelques temps. Le retour au campement de fortune fut douloureux. Non pas physiquement, par chance ou non, Laell avait été épargné. Il lui fallait la trouver. Les allées du camp furent arpentées. Comme dans une fourmilière ayant subit l'arrivée d'un pied humain, les soldats allaient et venaient. Nombreux étaient ceux qui cherchaient les leurs. La brune attrapa la manche d'un homme. Ses traits étaient tirés. Depuis plusieurs jours déjà, il avait dû ramener en arrière ceux qui n'avaient pas eu la chance de sortir des batailles sur leurs pieds. Ses noisettes se posèrent dans les siennes.

J'cherche une femme. Brune, d'mon âge à peu près. Habillée d'rouge et noir...

L'homme ne répondit pas, des femmes brunes, il en avait transporté pas mal jusque là. Laell l'empoigna, aussi inquiète que rageuse devant ce silence.

On en a ramenée une tout à l'heure, j'sais pas si c'est celle que tu cherches mais elle était amochée.

Ses poings se desserrèrent rendant sa liberté à l'homme qui reparti aussitôt. Amochée... Ca ne pouvait pas être Enjoy. Elle ne pouvait pas être blessée. Ses recherches continuèrent. Puis on lui confirma l'inévitable. On l'avait vu portée vers l'arrière, ramenée vers Sémur pour la soigner. Personne ne pouvait lui dire l'étendue de ses blessures, juste un "c'est pas beau à voir, comme dans toutes les guerres".
Sa rage monta encore. Comment avait elle pu la perdre... Laisser ces chiens marquer sa peau de leurs armes. Dans quel état était-elle. Puis l'inquiétude gagna de nouveau, effaçant sa rage. Elle devait retourner en arrière, la voir, se rassurer... Passer pour faible ? Sans honneur ? Ce n'était pas possible. Fuir le champ de bataille maintenant la décevrait. Ses pas l'avaient menée à l'écart des tentes. L'herbe l'accueillit alors qu'elle continuait sa réflexion. Elle avait besoin de savoir. De sa besace furent sortis plume et vélin. Quelques mots couchés qu'elle remettrait à un de ceux qui retournait en arrière. Espérant qu'il transmettrait son message rapidement.

[16 Février]

La journée fut occupée par l'aiguisage de sa lame. Elle la vengerait. De nouveau l'armée marcha vers Dijon. Sans aucune nouvelle, la peur pour celle qu'elle aime nourrissait sa hargne. Ils périraient tous. Ce n'était plus l'honneur d'un Roy qu'elle défendait. Sa soif de vengeance serait assouvie en faisant couler le sang de ceux qui l'avait blessée au plus profond de son âme. Les remparts dijonnais se dressaient sous leurs yeux. Les seules armées croisées étaient celles qui portaient leurs couleurs.
Ils avaient fuit les pleutres. La détermination de la Corleone s'affirma encore en ce matin sans réponse. Elle ne quitterait pas cette armée tant qu'ils seraient en vie et elle aussi. Le sacrifice avait été trop grand pour abandonner maintenant. Elle ne la décevrait pas une fois de plus.

_________________
Taillefer
[16 Février - Tour du Bar - Chambre d'Estainoise]

A l'invitation d'entrer d'Esta, Roland s'exécuta. Il referma la porte derrière lui et resta un instant sur le pas de la porte, Estainoise l'observant. Il ne portait que ses habits bruns, sa cape jetée sur une épaule et sa dague à la ceinture.

Citation:
J’suis contente de voir que tu es en pleine forme et entier.


Il lui sourit puis s'approcha en saisissant une chaise qu'il plaçât près du lit. Il prit place dessus et répondit:

- Je suis content de voir que tu vas mieux aussi.

Il s'était refait des dizaines de fois le film des évènements qui avaient mené Estainoise si près de la mort. Il revoyait la lame du teuton pénétrer profondément les chairs, il se revoyait lui, enragé, se jetant sur l'homme et le mettant hors d'état de nuire. Il se souvenait de la haine qu'il l'avait consumé et son envie de découper en morceaux l'homme à sa merci...Mais pressé par l'arrivée de plusieurs teutons et par l'état préoccupant d'Esta, il les avait ramenés tous deux vers la relative sécurité des lignes arrières.

- Et oui je suis entier, j'ai eu une chance insolente jusque là. Mais la chance peut parfois pousser les choses un peu loin...plus loin qu'on ne le voudrait parfois...

Sur ses paroles, il sortit d'un pan de sa tunique de lin brun, le courrier de la Duchesse de la Mirandole. Celui lui stipulant son éventuelle future responsabilités, et lui tendit.

- Si la Duchesse tombe, je vais avoir besoin de toi plus que jamais, Esta.

Il savait qu'il pouvait compter sur elle si ce coup dur devait lui arriver. Il le savait, comme chaque cavaliers du Coeur Navré l'avaient su. Esta se saignait en quatre pour ses compagnons, et était d'une ténacité et d'une loyauté sans faille quand il s'agissait d'eux ou d'une cause à défendre.
Si elle ne pouvait plus combattre, au moins ses conseils seraient utiles et écoutés par Taillefer.

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Rodrielle
    [Compagnie d'Artus]


Lier travail et famille n'est vraiment pas une chose pratique. C'est même quasiment impossible. Mais impossible n'est pas Corleone et Rodrielle tentait d'être sur tous les fronts. Du moins, elle déléguait un maximum : une partie de la famille à Laell et la garde de Maledic à une nourrice trouvé au détour d'un comptoir. Au moins, elle pouvait gérer un maximum de choses en ayant un oeil sur le reste et ne rien manquer. Et c'est notamment grâce à ces différentes aides qu'elle put participer à la bataille. Elle avait ordonné à Roberta de surveiller Maledic pendant qu'elle partait au front puis avait gérer l'organisation de sa propre section.

L'idée de se battre une nouvelle fois pour le Roy n'avait pas plu à tout le monde. La discussion avait été compliquée, l'incompréhension était une nouvelle fois intervenue entre tous les membres - coriaces - de la Famiglia, mais finalement ils étaient partis jusqu'à Sémur, gardant à l'esprit les récompenses qui les attendraient et la possibilité de se défouler. Après tout, rien que l'idée de tuer deux ou trois ennemis (qu'ils le soient ou non) emballait assez la Tatouée qui était sur les crocs ces derniers temps. Ils étaient donc arrivés et s'étaient mis en contact avec Jusoor.

Les lames furent affûtées, les ordres donnés et tout le monde partit à l'assaut. Armure, sabre de cavalerie et dague en main, l'italienne s'élança dans les premiers pour taper. Encore et encore. Même si elle ne faisait pas de victimes "graves" ni de morts - car l'ennemi était tout de même bien fort - l'italienne frappait. Dos, flancs, gorges, bras.... Qu'importe ce qu'elle touchait pourvu que le sang puisse couler...

Jusqu'à ce qu'elle voit une petite tête blonde en haut de la colline....

Maledic ! P'tain !

Ou comment flinguer un moment de plaisir ?
L'italienne soupira et fonça en plein milieu de l'armée pour récupérer l'enfant. Son enfant, malheureusement. Mais il ne fallait pas être dupe : réussir à quitter une bataille en cours n'était pas possible. Et l'italienne se résigna, repartant au combat... Oh et puis zut ! Il apprendra sa bêtise ! S'il restait vivant après, elle lui expliquerait à sa façon. Elle avait mieux à faire que de s'occuper d'un enfant...

Puis combat fut terminé. Retour au campement. Sale, les vêtements et le visage sales par le sang et la boue. Maledic était déjà rentré et ne pipait mot. L'italienne s'approcha de lui, furax mais fatiguée, donc incapable d'hausser le ton.

Mais qu'est-ce que tu fichais là-bas ?! Où elle était ta nour...

- Dame Corleone ?

Stop. L'italienne se tourne vers le jeune homme qui entrait dans la tente. L'italienne hocha la tête pour dire que c'était elle et attendit, une pointe d'angoisse dans le creux de l'estomac. Quelque chose n'allait pas, elle le sentait.

- C'est votre fils, Elouan. Il a été touché...

Elle chancelle, tente de trouver un appui et trouve une chaise pour s'asseoir. Ses membres tremblent.


    [Le lendemain]


Tel un zombi, elle déambulait dans le campement avec difficulté. Elle avait eu des nouvelles d'Elouan qui était en vie mais suffisamment blessé pour devoir gardé le lit. Impossible de le voir. Rodrielle prévint Fralis et alla voir Laell pour la prévenir également. Elle aurait encore une fois besoin d'elle. Pâle, toujours sous le choc, elle tenait la main de Maledic, ne souhaitant plus le lâcher. La guerre continuait et Rodrielle ne souhaitait plus qu'aucun de ses enfants ne soit blessé. Lili resterait également à l'arrière. Pour leur protection. Quant à elle, elle retrouverait celui qui avait osé touché à son fils.

Rien n'était terminé. Au contraire.

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Linon
[La Vache Folle III, nuit du 12 au 13 février]

Heures sombres pour Linon qui rejoignait sa section en cette fin de journée. Si jusque là elle avait participé aux combats à contrecoeur et avec peu d'entrain, la vue de son maje de mari blessé la veille avait empli son coeur de colère, et elle comptait bien cette fois obtenir vengeance. Mais l'on avait chargé sa section de rester à l'arrière des combats pour protéger le repli dans les murs. C'était à croire qu'Angelyque ne lui faisait plus confiance depuis que Linon avait proposé de pendre préventivement tous les tourangeaux qui étaient avec elle. Toute la journée elles avaient échangé des billets aigres-doux sur le sujet, et voilà le résultat, elle ne participerait pas au combat.

Le groupe resta donc à l'arrière, sous le regard noir d'une brune qui intérieurement, en accusait les membres d'être tous des traîtres en puissance. Elle avait passé trop de temps à détester les tourangeaux pour pouvoir comme ça, du jour au lendemain, les trouver sympathiques sous prétexte qu'ils devaient se battre ensemble. Déjà pendant la guerre du Ponant, on l'avait obligée à faire copain avec des poitevins, ce qui ne s'était pas fait sans peine. Mais des tourangeaux, pas question !


Citation:
13/02/1461 04:05 : Vous avez été attaqué par l'armée "Deus Manum Ducit" dirigée par Istar.333, l'armée "La Revanche des Ovins" dirigée par Trixolas, l'armée "Ne Craint que Dieu" dirigée par Makcimus., et l'armée "Vae Victis !" dirigée par Alleaume.


Alors que les combattants se repliaient, l'un des bourguignons qui était avec elle se précipita pour protéger un petit groupe de blessés assailli par une folle teutonne.


Citation:
13/02/1461 04:05 : Vous avez frappé Lunablu. Ce coup l'a probablement tué.

Linon approuva de la tête en silence et fit faire demi-tour à son cheval.

On rentre, on les aura demain !


[nuit du 13 au 14 février]


Demain arriva à toute allure. Après une journée pleine des gémissements de Titi qui se sentait mourir à chaque minute, Linon fut presque soulagée de lui échapper quelques heures quand retentit le rassemblement.

Cette fois, on monte au contact ! Les tourangeaux.. oui, vous là... essayez d'avoir l'air un peu moins.. euh... enfin, un peu plus d'ici quoi.

Ignorant le regard narquois voire blasé des dits tourangeaux, Linon se concentra sur les portes qui craquaient sous les coups de bélier. Celles-ci s'ouvrirent, les hurlements effroyables montèrent jusqu'à couvrir le fracas des armes. Hurlant avec les autres pour conjurer sa peur, Linon lança son cheval dans la mêlée. Un dernier coup d'oeil derrière elle lui apprit que l'un de ses co-combattants ne bougeait pas.

On a dit qu'on y allait, aujourd'hui... !


Mais les violentes secousses du combat la ramenèrent à ce qui se passait devant elle. L'armée avait passé les portes, repoussant les attaquants hors des murs et le champ de bataille s'étendait devant elle. Et à quelques enjambées, un spectacle épouvantable : une affreuse teutonne était penchée avidement sur un cadavre, le visage et sa houppelande blanche couverts de sang. La teutonne releva la tête et la fixa d'un regard fou. Son ricanement effroyable glaça le sang de Linon qui brandissant son épée, talonna les flancs de sa monture.

*Ö Très Haut, Ëtre de Lumière, protège-nous du Sans-Nom... ! *

L'épée se planta dans le thorax de la teutonne, mais c'est sur le visage de Linon que se peignit la stupéfaction. Brusquement sans force, elle tomba de cheval, le nez dans la boue. Dans un gémissement de douleur, elle porta la main devant ses yeux. Rouge de sang. Comment n'avait-elle pas vu le coup venir?? Son regard se porta sur un mouvement près d'elle, c'était la gentille Spartan qui gisait à côté, en aussi mauvais état.

Elle tenta un appel dans un dernier gargouillis.


A nous... à nous la ... Touraine...

Tout s'perd ma pauv'dame.



Citation:

14/02/1461 04:05 : Votre bouclier a été détruit.
14/02/1461 04:05 : Votre arme a été détruite.
14/02/1461 04:05 : Vous avez frappé Artu. Ce coup l'a probablement tué.
14/02/1461 04:05 : Ersel vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
14/02/1461 04:05 : Vous avez été attaqué par l'armée "Vae Victis !" dirigée par Alleaume, l'armée "Deus Manum Ducit" dirigée par Istar.333, l'armée "Ne Craint que Dieu" dirigée par Makcimus., et l'armée "La Revanche des Ovins" dirigée par Trixolas.

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Brage
[Les jours et nuits qui précédèrent la résurrection d'un Croisé]

Parfois, lorsqu'une âme est libérée de son enveloppe ici-bas, avant d'avoir achevé le chemin qui doit la conduire au paradis solaire ou bien à l'enfer lunaire, il arrive que, de l'obscurité des cieux, elle rejaillisse sur terre. Parfois, lorsqu'une âme devrait s'échapper de son corps par les multiples brisures qui émaillent celui-ci, il arrive qu'au lieu de s'étioler, de ruisseler, elle se gonfle, coagule autour des blessures, et contienne l'écoulement de la vie.

Cela fait six nuits maintenant, six nuits que le teutonique est tombé, qu'il forme avec ses frères cadavéreux l'amas des épis gangrénés des corps en décomposition sous leurs armures, racornis par l'aridité de leurs veines, déformés par les coups, rongés par la flétrissure et les charognards. La nuit, l'imperceptible mouvement des astres n'anime pas plus leurs prunelles écarquillées que le vol des corbeaux le jour. La terre semble les attirer peu à peu, les rogner, les absorber. Pourtant ce soir la vie s'agite. Les assiégeants, longtemps assiégés dans leurs camps, se mettent soudainement en mouvement. Le véritable assaut contre Dijon commence. On fait rouler le tapis des corps sans sépulture vers la muraille. Pour combler les douves, on y jette tout ce qui n'a plus d'utilité à court terme, on y jette aussi les corps, hommes et chevaux. Ils deviennent le parterre, le paillasson vite crotté, délabré et qui par pans s'affaisse, des combats qui continuèrent plusieurs nuits encore.

Mais bien avant que du ventre gavé des douves de Dijon ne surgissent comme l'haleine rance des condamnés pour l'indifférence les émanations pandémiques de la maladie et du fléau, il surgit d'abord un homme. Des écailles pourpres et sombres du serpent qui enserrait la ville de ses centaines de cadavres s'extirpa une silhouette, rebut du ciel, et de la terre. Un râle puissant balaya les poumons de Brage lorsqu'il émergea de la marée humaine, morte et figée. Autour de lui seulement, quelques corps étaient animés par les efforts qu'il déployait pour se dégager. Il devait être une heure avant l'aube, peut-être, quelques chants d'oiseaux parvenaient à ses oreilles engourdies du silence des morts. De ses doigts noirs l'homme agrippait chairs et membres et à la force des bras se tirait peu à peu de ce goulot roide et glacial. Avec les premières sensations revenaient aussi la douleur qui lui mangeait le corps, au thorax et à la tête. Une heure plus tard il était tout à fait sorti. Autour de lui, l'univers était le même, les étendards cependant avaient changé, et les portes de la ville étaient béantes de bruit et de transit. Toute proche, la garde d'une épée se dressait au sommet de sa lame, fichée dans le sol. Brage joignit ses mains contre la garde et inclina son front ensanglanté contre le pommeau. Ses mâchoires remuèrent comme les paroi d'une caverne ébranlée. Strophe par strophe, il articula les syllabes du chant, sa diction était d'abord difficile et hachée, mais comme ces mots vibraient dans l'air il y puisait la force de prononcer les suivants, et au moment de prononcer les derniers il se redressa et tira la lame de son étau de boue.


Rendons grâce au Très-Haut!

Nous sommes Tes humbles serviteurs spirituels.
Nous sommes Ton bras armé et intransigeant.
Ô Toi notre Juge et notre Créateur,
En Toi nous croyons et à Toi nous nous soumettons.

Nous nous en remettons à Ta sainte volonté,
Pour la Paix et la Justice, la Vérité et le Bien,
Pour la Foi et l'Espérance, la Vertu et la Tempérance,
Par le verbe ou par le fer, accorde-nous la victoire!

Déploie Ton bras divin au-dessus de nous,
Rends-nous forts et valeureux d'esprit et de corps,
Permets-nous d'éclairer les ténèbres du sans nom,
Sois le témoin de notre loyauté à Ton service.

Pour notre sacrifice accepte-nous en Ton sein,
Ne détourne pas le regard de nos âmes fidèles,
Et le jour venu délivre-nous de notre enveloppe sur Terre
Pour que de là-haut nous T'aidions dans Ta lourde tâche
Ainsi que nous le faisons de notre vivant.

Ce jour-là n'était effectivement pas venu.
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Lililith
~ Compagnie d’Artus, quinze février. ~

L’enfant avait aiguisé sa dague. Elle piétinait d’aller au combat. On lui avait dit que ce n’était pas un endroit pour elle, mais vu qu’elle était une Corleone, elle s’en fichait. Autour d’elle, de toutes manières, personne ne faisait attention à elle. Elle jeta un regard à son chat, un regard qui voulait dire « On va s’en sortir. » Parce que oui, elle y croyait dur comme fer. Elle n’aurait rien. Elle s’arrangerait pour protéger ce qu’elle pourrait, et elle sortirait de cette bataille comme elle y était entrée. Que c’est beau, la naïveté, à cet âge…
Un cor, quelque part, sonna. Et ce fut la charge des armées.
Autour d’elle tout se mêla. Lili n’aurait pu dire désormais, qui était ami et qui était ennemi ; hormis les Corleone tous se ressemblaient. Grâce à sa petite taille, elle parvenait à éviter les coups, même ceux perdus des autres. Pandou lui, restait près de sa maîtresse.
Il y eut un mouvement de foule, et Lili vit Elouan gisant sur le sol. Elle grommela et courut jusqu’à lui. Elle remit sa lame à la ceinture, tenta de le prendre à bras-le-corps et de le soulever. Trop lourd, évidemment. La Minusculissime enrageait de sa taille et de sa faiblesse. Elle le reposa à terre, ignorant les combattants, cherchant un moyen de le tirer de là. Il n’y en avait pas. Alors elle reprit son arme, et tourna autour de son frère, frappant à l’aveugle, ne cherchant pas à savoir qui était atteint. Ses coups étaient relativement précis, mais elle ne semblait faire de mal à pas grand-monde.
Mais elle s’en fichait. Ce qui comptait, pour l’Étoile, c’était de faire de la place à son frère. Qu’on ne le piétine pas. Qu’on ne le touche plus. Qu’on ne l’achève pas. Il serait temps, plus tard, de frapper vraiment. Maintenant était juste l’heure d’écarter le danger.
Sauf qu’elle commençait à fatiguer, Lili. Son bras commençait à se faire lourd, ses jambes habituées pourtant à courir commençaient à peiner. Elle s’arrêta un instant, cherchant son chat roux des yeux, et ce fut lui qui lui redonna espoir : il se battait griffes et crocs, tentant d’atteindre ses ennemis qui l’écartaient sans peine, et pourtant il n’abandonnait pas. Il était donc hors de question que la Corleone abandonne à son tour.
Elle émit juste un soupir et repartit de plus belle. Elle allait puiser l’énergie tout au fond d’elle-même sans se donner vraiment, parce qu’elle ignorait combien de temps cela allait durer.

Un bruit de cor la tira de la transe dans laquelle l’enfant s’était plongée. C’était fini. Elle s’écroula sur le sol, épuisée. Mais elle avait triomphé : elle n’avait reçu aucun coup. En avait-elle donné ? Peut-être, peut-être pas. Mais peu importait puisqu’Elouan n’avait rien eu de plus. Elle était heureuse. La Mamma avait dit que dans la Famiglia, ils devaient s’entraider ; la fillette avait alors fait la moue. Mais maintenant, elle comprenait. Parce qu’elle avait aidé cet idiot de garçon qu’était Elouan. Parce qu’il était un Corleone aussi, et qui plus est son frère. Ou « presque frère », mais quelle importance ?
Elle ferma les yeux. Pandou vint se frotter à elle, inquiet de ne plus la voir bouger. Elle eut un sourire et se redressa.


- Je vais bien, Pandou.

Le chat se contenta d’un miaulement qui brisa le silence. Lili se releva en s’aidant de sa dague. Autour d’eux, on s’activait déjà pour compter les morts et ramener les blessés. Elle leva la main, haut.

- Ici ! J’ai… Mon frère est blessé !

Elle n’aurait su dire si c’était grave. Ce qui importait, c’était qu’Elouan soit ramené, et soigné. Et qu’il vive, aussi.
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Estainoise
16 Février 1461 : Tour du Bar, chambre d’Estainoise.

Il prend une chaise, s’y installe en cavalier, recherche un courrier qu’il lui tend. Esta le parcourt très vite alors et sourit.

Bien qu’elle n’ait pas pu y participer, toujours à se remettre de ses blessures, elle sait que les derniers combats ont été durs, beaucoup sont encore tombés, mais beaucoup des ennemis aussi.
Dijon a tenu bon.


Si d’aventure Roland, tu venais à prendre le commandement de la « vache folle », je ne doute pas un seul instant de toi.
Tu sauras y faire.
Et si tu penses que je peux t’aider, je le ferais.
Tu peux compter sur moi.


Esta apprécie la confiance que lui témoigne encore à cet instant Taillefer.
Maintenant Esta n’est plus rien, le cœur navré est mort en Anjou.
Avec l’armée « Haut les cœurs », ils avaient tenté l’impossible en tentant d’entrer à Angers, tout en prenant soin de faire sortir avant l’assaut les nobles que contenait leur armée et tous ceux de la dona qui leur avait pourri la vie sans cesse.
Falco et elle savaient que la poignée de cavaliers qu’ils avaient envoyée au combat y passerait.
Son regret sera de ne pas en avoir parler à tous ses compagnons car nulle doute qu’ils auraient été d’accords.
Mais tout avait été si vite.

Ce dernier combat n’avait pas remis en question la victoire prochaine des royalistes.
Ils n’avaient pas trahi le secret.
Juste ils n’avaient pas obéi aux ordres qui d’ailleurs étaient quoi déjà ?
attendre, encore et toujours?
attendre de combattre dignement ou plutôt de se transformer en viles taupes pour prendre une capitale sans panache?
Attendre qu’on leur donne enfin la nourriture qu’on leur promettait depuis des lustres et qui n’est jamais venu ?

Esta se perd dans ce passé pas si lointain. Encore un goût amer lui remonte dans la gorge, mais il faut non seulement savoir tourner des pages mais aussi fermer un livre. C’est ce que Falco lui avait dit lorsqu’il avait décidé de la fin du cœur navré.

Son regard se plonge dans celui qui lui a sauvé récemment la vie, qui l’a vengé, qui l’a ramené en sécurité à la tour du Bar.


Une première chose à savoir Roland, c’est que le commandant d’une armée est aveugle s’il n’est pas en contact permanent avec ses chefs de section et son intendance, d’autant plus si cette armée n’est pas une cavalerie légère comme nous l’avons souvent été avec le cœur navré mais un mastodonte. D’où l’importance d’avoir des chefs de section conscients de leur responsabilité et une intendance qui saura te dire ce qu’il a pu distribuer aux combattants et ce qu’il reste comme stock de bouffe. C’est que ça compte l’appel du ventre.

Un instant et le silence s’installe encore. Puis la cavalière errante reprend….

Si tu as des questions, n’hésite pas ! Moi je ne sais pas par quoi continuer.
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Scath_la_grande
[Paske nous aussi on peut se la péter veu-gra * avec nos fanions ! Compagnie Artus – Côté Bouillon]



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Récapitulatif des épisodes précédents


________ ~ Épisode I - 6 février 1461 ~


Minah par-ci, Minah par-là, Minah par-ci, Minah par-là, Minah par-ci, Minah par-là, Minah par-ci, Minah par-là… **

L’écuyère de la flamboyante rousse a bien à faire en temps de guerre, de ces petites jambes la voilà courante autour de sa maîtresse pour la parer de fer et de cuir sans oublier d’abreuver à intervalle régulier la soiffarde au gosier plus pentu qu’une falaise de Bretagne.
A la Frayner de s’égosiller sans discontinuer sur sa manchote châtaigne qu’elle affectionne à coup de tapes derrières les oreilles, l’éducation façon Musteile, l’amour Belette en quelques sortes.


« Minaaaaah ! Serre-t-en donc un peu plus sur ta droite, sinon je vais perdre mon corselet tout neuf ! Minaaaaah j’ai soif…. *tape* Ventredieu ! Qui t’as autorisé à picoler dans mon gobelet ! Garde donc tes miasmes…. Minah ? Et ma monture ? Elle est prête ? Bordel ! Tu lambines ! »

Sans en être vergognée, Scath exploite sa petite main, l’utilisant bon gré, mal gré pour arriver sur la fin comme dirait le Karadoc.**
Bien que les gestes trahissent les habitudes martiales de la gueularde sur pattes, c’est à la bourre que Chevalier et écuyère arrivent finalement dans les rangs.
On fait comme d’hab, une prière tôt faite, une lichette d’alcool pour se mettre un peu de ventre à la tâche et surtout parce qu’on se pèle les miches.
L’attente de l’assaut frissonne dans l’alignement de soldats, rendant l’air pesant de silence troublé par le seul bruit des lames que l’on libère du fourreau.
Et là c’est le drame !
Il lui avait bien paru à la Bertrix que l’assise sur sa monture était bancale mais dans le feu de l’instant, on relègue ce genre de détail dans un coin sombre de sa cabocharde, pressée de faire trépasser le traitre papiste.
Mal lui en pris, la rousse éperonne et au lieu de s’élancer en vague déferlante dans son indéniable classe cavalière, elle s’écroule comme la dernière des fientes de mouette.


* Schlang * fait la sangle de la selle et
* Ploooof * fait la Musteile bardée de tout son matériel, manquant de s’assommer avec sa masse d’arme accroché à son harnachement.
C'te honte !


« Minaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! »

Comme quoi, il ne faut jamais garder confiance sur le travail effectué par une manchote écuyère.
Demain, c’est Jeanne qui s’y collera, foi de Belette.




________ ~ Épisode II - 7 février 1461 ~


Après l’attentat criminel lèse-mustélidée perpétré par l’écuyère de la Rouge, intentionnel ou circonstanciel rien n’est élucidé encore, le train-train du conflit reprend.
Cette fois, la rousse réclame à La Hachette de l’équiper, ne prenant ainsi pas le risque de se vautrer éhonteusement devant la foule soldatesque.
Une fois ça va, deux fois bonjour la réput’ foireuse.

La Cavalière juchée sur sa monture jette des œillades qui-cy qui-là, Minah n’est pas à son flan et la Musteile ne sait pas si c’est une bonne chose, ou si la châtaigne n’ourdit pas un complot visant à humilier à nouveau sa bienfaitrice. Main en visière, le froid cristallise sa respiration en vapeur tiède qui vienne napper le museau sévère de la Frayner.


« ‘tain elle fout quoi c’te sottarde »

Et elle (la manchote) pendant c’temps-là se fait larder la couenne dans la joie et la bonne humeur !
Nan mais comme si la rouquine n’a que ça à foutre… aller chercher au péril de sa vie –enfin presque- le pauvre petit corps malodorant pour la tirer du feu belligérant.
Comme le dira Scath plus tard « C’est Dieu qui t’a puni, ma fille ! »




________ ~ Épisode III - 16 février 1461 ~

Routine de guerre où chaque geste est réitéré avec l’automatisme des habitudes.
Vieille rengaine des méticuleuses préparations, refrain des armes que l’on fourbit, de la plate que l’on astique, des chevaux que l’on selle (cette fois-ci sans la manchote dans le coin), des oraisons qui s’envolent vers Dieu que cette Rome gangrenée est indigne de représenter.

La stature hiératique de la bestiole rousse trône avec hauteur sur sa camarguaise, les lèvres pincées fleurent l’alcool et éclipsent les dernières recommandations à son Créateur.
Musteile ne craint ni la mort, ni pour son Salut, son immutable foi l’immunise de ces pâles futilités et si elle prie, c’est toujours avec la constance que la mort est toujours celle des autres, et non la sienne propre.
Enveloppée de brume et de l’épaisse cape carmine, la rouille échevelée comme seule couronne et apparat alors que son corselet niellé de coquelicots entrelacés reflète faiblement le blafard du jour, le Chevalier attend.
Rumeurs qui courent et enflent dans les rangs, frisson d’excitation mâtiné d’effroi se glissant dans la masse des soldats, c’est l’heure cinglante d’embrasser son fatum qui s’annonce d’un coup de cor.
Et d’un seul corps, telle une vague déferlante, les armées se déploient en ressacs amers, venant s’abattre dans un fracas de métal et de bêtes huchant et hennissantes sur l’ennemi, l’emprisonnant dans une nasse de rage et de violence.

D’une main ferme, Musteile dirige sa monture au botte à botte avec Son Roy, donnant à qui recevra coups de pieds et de fers au passage sans réellement toucher la chair de sa lame.
La Rouge fait rempart aux attaques qui pourraient blesser le Balbuzard, cognant à l'aveugle pour dégager le chemin de l'avancée royale.
L’écu frappé aux couleurs de Bouillon est mis à large contribution, parant les heurts et écartant les importuns d’un revers.
A dextre, on tente de la désarçonnée en lui assénant de l’épée un estoc se heurtant à l’acier de sa cuirasse, le museau contrarié se retourne brusquement sur son assaillant, braquant deux prunelles d’ambre entachées de colère sur lui, la Frayner abat sa dernière carte en levant son arme.


« Imbéci… »

Les mots n’ont pas le temps d’achever leur passage que la lippe se retrousse dans une grimace de surprise.
Elle, l’implacable fille de Sancte, la mercenaire aguerrie, le Chevalier émérite de Bouillon, l’actrice aux trois oscars –ah non oups- se laisse abuser par sa trop grande assurance et reçoit en pleine face son incommensurable erreur.
La lame ennemie entaille douloureusement la tendre charnure de la joue, manquant de peu d’atteindre l’œil agrandi d’étonnement, la douleur lui cuit le visage, brûlure au goût acariâtre de la défaite.
Déséquilibrée dans son assise, les mouvements de la cavalière s’en trouvent brusqués, irritant l’équidé qui finit par se cambrer et la carcasse de s’écrouler sur le râble, roulant à terre dans un grand bruit de métal.
La Sanguinaire a chu de son trône d’orgueil, s’écrasant côtes et museau au passage.

« Seigneur, je viens à Toi, comme Christos humilié sur la croix mon sacrifice ne sera point vain. Accueilles ton enf… »
La Mort dict Momo :
« Ah non pas elle ! Refouleeeez –là ! C’est une chieuse… »
« M'enfin ? »
« Dehoors ! Qu’elle dégage ! Sinon on va encore être en retard pour la partie de pétanque avec les archanges ! »
« M'enfin ? »
« Allez zou, retour à l’expéditeur… nan mais, ‘va pas nous faire chier longtemps celle-là… en plus en temps de guerre, on fauche, on fauche et on est à la bourre après… »

*Ploooof*

« Aiheuuuuu… Seigneur... ça serait pour une réclamation...»


Citation:
16/02/1461 04:06 : Kaoticgroup vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.






*veu-gra = verlan de grave
** laaaaaaaaaaaaaargement inspiré d'un épisode de Kaamelott "les exploités"

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