Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] Carnets épistolairiquement journalistique d'une brebis

Exael
Exaël envoya son aigle et oui il était différent des autres, c'était l'Exaellisime, lui seul se comprenait. Il retourna auprès de Kem. Il faisait souffrir les femmes et pourtant il ne le souhaitait pas. Affabulateur non ? Juste lui ...



Mon nuage,

Merci pour cette lettre qui je te le dis me fait beaucoup de bien, c’est sans doute la plus belle que tu m’ais jamais écrite. Je voulais te dire que jamais une autre femme ne pourra te remplacer, j’aurais voulu que cela se passe autrement, j’aurais voulu ne pas m’enfuir et revenir près de toi.

En réalité j’ai jamais supporté que tu m’oublis je refusais que tu aimes quelqu’un d’autre que moi. Tu es et tu resteras mon plus beau souvenir, Gypsi… je te voulais pour femme, je te voulais près de moi, et oui j’ai fuis comme d’habitude malgré tes efforts, malgré ce que je ressentais, je n’aimerais jamais quelqu’un d’autre aussi fort. J’ai eu mal il ne faut pas croire que ce fut si facile. J’ai souffert et pourtant je me suis retrouvé avec une autre femme que toi…Oui je l’avoue ce fut simple, une occasion s’est présentée et voila j’ai voulu y croire…

Pourtant tu es la, dans mes pensées , dans ma tête et dans mon cœur, il n’y a pas un jour ou je ne pense pas à toi, je souffres de te savoir avec un autre homme même si j’en suis la cause, je ne voulais pas te laisser partir je voulais te retenir mais ce jour la c’est toi qui me l’avait demandé , c’est toi qui a voulu partir seule j’ai toujours tenu mes promesses j’avais dit « je ferais tout pour toi »Je ne dis pas que c’est de ta faute loin de la , mais voila j’ai quitté Uzès , j’ai perdu mes repères, la solitude m’a rendu amer, triste , fade, toujours plongé dans cette jalousie immense de ne pas t’avoir à mes côtés . Cette jalousie a entrainé la haine et la j’ai commencé à changer, pour finalement te perdre et me perdre aussi.

Je ne serais pas aussi bon orateur que toi, aussi doué avec les mots, tu es une artiste, une gitane poétiquement philosophique !! Tu as fait de moi un homme malgré mes apparences de séducteur, malgré les femmes avec lequel j’ai partagé ma couche … tu étais celle que j’avais toujours désiré…Bref était il nécessaire de l’écrire ? Oui il le fallait. J’ai eu peur de mes sentiments j’ai peut être douté des tiens parce que je t’ai toujours su libre et puis tu n’es pas le genre de personnes à montrer tes sentiments et pourtant tu l’avais fait pour moi…Je ne souhaite pas corriger le passé je pense pas qu’il aurait été différent mais on aurait du essayer davantage, on aurait du prendre le temps et ne pas s’égarer. Une Brebis et un Bouc ça en avait de la gueule ! On était les meilleurs, on a bien rit, mes plus beaux moments je les ai passés avec toi, toi la gitane qui trimballe une poule tu as su déchainer la passion d’un jeune homme devenu homme.

Je ne dis pas que je suis malheureux ce serait mentir, toujours est il et oui je radote que tu demeureras toujours à l’intérieur. Je te souhaite d’être heureuse également, tourner la page ensemble sera bien difficile, irréalisable, on est liés l’un à l’autre et on le sera à jamais c’est ainsi, j’ai besoin aussi que tu m’écrives que tu me comtes tes aventures ce que tu deviens ce que tu fais c’est important pour moi. Je sais que tu es forte, tu combattras la maladie et tu la vaincras si ce n’est pas déjà fait. Quand à ce Steph je souhaiterais que plus jamais tu ne m’en parles…parce que même si je veux savoir certaines choses d’autres seront une torture. Prends soin de toi Gypsi , ma mie, Georgette, ma chandelle, Ma brebis …

Exa
Sulfura
Plus elle avançait et plus l’air devenait irrespirable. Suffocante, simple impression ou bien…
Un mélange des deux. Le temps se mouvait à son rythme, à ses humeurs.
Elle ne se reconnaissait plus ou alors si, bien sûr. Elle était retournée à son stade initiale. Une bête sauvage qui n’est plus qu’une chimère.
Tout ceux autour d’elle tombaient malade. Tous, sauf elle. Solide comme un roc. Inatteignable. La face Immortelle. Inébranlable à moins que… le retour d’une missive ou plutôt l’arrivée d’une réponse. Regard furtif autour d’elle. La sulfureuse laissa sa monture se reposer et s’assit contre un arbre.
Rituel. La missive ouverte, le regard perdu dessus sans chercher à décrypter les mots. Juste reconnaître une écriture. Seul lien qui la tenait à elle. Etrange sentiment. Etrange réaction. Etrange tout court…

La lecture se fit muette comme toujours. Elle avait le don de la révolter ! De la mettre dans tout ses états ! Affabulations que voici. Foutaises que voilà. SulfurA n’acheva pas la lettre; Trop c’est trop ! Fallait arrêter d’écrire ainsi ! Comment osait elle la contredire ? Comment osait elle remettre en cause ses confidences si dure à transmettre. Colère farouche ! Peinée, elle n’attendit pas pour écrire.





Courte missive alors courte réponse.

Cesse de me contredire. Comment oses tu … Comment oses tu tenir un tel discours ?! Comment oses tu remettre en cause ce que je te dis. Comment oses tu rejeter …. Mes propos.

Colère… première impression que cela me donne. Colère parce que …c’est absolument CON. Cesse de te comporter ainsi ! C’est dérisoire… Colère parce que ... tu bafoues ce que te dis ta Reyne...

Je n’aime pas ça !! Je ne veux pas … Je refuse….
Il y a des mots indicibles, il y a des liens inavouables, il y a des relations indescriptibles. Point barre !

Indescriptible… aucun mot ne peut expliquer ce qu’il y a entre nous. Aucune détresse ne pourra offenser ce lien.

Coup de foudre et remous du temps, bien évidemment, onde de choc. Quand deux étincelles se rencontrent forcément ça attise une flamme…. Une flamme… je veux voir cette flamme dans tes yeux… Non je ne suis pas sentimentale ! Non, je ne cherche pas à m’ouvrir car je suis comme un coffre fort et je ne retrouve plus la clé pour m’ouvrir…

Coup de tonnerre et Intempéries, sans surprise, éclat sur éclat. C’est ainsi, c’est nous, on se défoule ainsi, l’une contre l’autre parce qu’au fond on sait… qu’on est inébranlable, qu'on finit toujours par se retrouver.

Alors cesse ce discours… Tu sais, depuis nos derniers esclandres j’ai changé… en fait, je suis retournée à mon état initial…

Mais là, tu m’as offensé… offensé en osant prétendre que tu n’es pas indispensable. Trop facile ! Offensé en remettant en cause ma confidence minimalistement intime, moi qui ne sait pas... moi qui ai tant de mal...

Je refuse de te sentir ... aussi lasse... Je ne peux te quitter ainsi... tu ne peux me laisser ainsi... L'être humain est égoïste, tu le savais ? Bien qu'il prétend être altruiste et penser à son prochain à choisir, il tranchera volontiers la gorge son voisin afin de saisir son bonheur...
Je ne sais pas vraiment pourquoi je te dis ça, peut être parce que j'ai envie de me montrer égoiste à mon tour... et envie de trancher la gorge de cette ennemie... tout simplement...

Ta Reyne...
Gypsi
Uzès, fin Janvier 1461

[L'espoir, cette tragédie]*

C'est juste une période de doute... Elle va pas durer longtemps... Pourquoi Exa... Pourquoi t'as écrit ça.. ? Pourquoi tu restes dans ma tête en permanence... Pourquoi je t'aime encore même après tout ça ? Même après notre fuite. Même après ton annonce... Même après l'avoir rencontré. Même après lui avoi parlé... Pourquoi Exa... Pourquoi on se repousse autant ? Pourquoi on se repousse toujours ? Pourquoi on pouvait essayer de faire simple pour une fois... Sors de ma tête. Sors ! ça suffit. Laisse-moi... Laisse moi vivre et avancer sans toi. Laisse moi me reconstruire dans ses bras... Même si... évidemment... je t'aime encore.

Déos a dû créer les hommes... Pour que je puisse tous les essayer. Je manque pas d'expérience, et pourtant, je doute toujours autant. Et pourtant... Je ne sais jamais quoi faire. Les actes, pas les mots...
Lui, mon premier amour. Mes bébés... C'était si beau. C'était Lui. Mais c'est fini depuis si longtemps. J'en parle encore avec peine pourtant... La page est tournée définitivement. Il n'est plus un doute. Il était la certitude. Il est la certitude envolée, disparue. Il est l'absence.
Et eux ensuite. Ceux dont j'ai oublié le nom. Des parenthèses sans lendemain. Des erreurs, des inutiles.
Et puis mon agneur-bélier... L'amant par excellence. Celui qui m'a fait redécouvrir mes racines. Celui qui m'a soigné...et que j'ai quitté. Préférant le barbu. Mon Dieu grec. Rubein... C'est toi le pire. Le disparu sans laisser de trace. C'est toi le pire. Il paraît que je te cherche en d'autres hommes. Peut-être. Tu m'as appris plus de choses que je ne t'en ai apprise. Pourtant... j'étais plus vieille que toi. Pauvre petit jeune homme que tu étais. Je t'ai fait souffrir, mais tu t'es bien vengé. Je m'en remet toujours pas tu sais. Et celui qui m'a consolé...
C'était Exa. Albert, ma croûte, le bouc, ventre qui grogne... Lui. Qui a toujours été là. Lui... L'homme qui m'a le plus repoussé. Fierté qui s'évapore. On s'attire, on se repousse. On se fuit. Par peur. C'est sans doute impossible nous. Parce que trop violent.

Et maintenant. Mon barbichu. N'ais-je pas assez essayé d'homme ? Il serait grand temps que je me pose. Les actes et pas les mots. Je ne sais pas encore les lui dire... Je ne sais pas encore les lui écrire. Mais j'essaie de les montrer... Je lui ai tout dit. Même pour Exa, mes sentiments, mes doutes. Je lui ai tout dit, et il est encore là. J'ai besoin de lui, plus que l'inverse je crois. Il dit que je le fais revivre... Moi je crois que c'est lui qui m'insuffle un peu de sa vie, un peu sa joie. Un peu de sa sagesse. Je me vampirise. Mais c'est bon de vivre dans les bras d'une étoile. Est-ce qu'ils comprendront ? Sulf... je sais qu'elle aime énormément Exa... Sait-elle qu'il m'a remplacé le premier ... ? Sait-elle que j'en ai assez. Que Steph est surement celui qu'il me fallait. Une patience et une sagesse déjantée. Une folie et un humour étonnant. Une tendresse mêlée de passion. Une passion mêlée de respect. Un respect mêlé de compréhension. Une douceur. Une barbe. Des mots... Tant dit et écrit... Des mots que je n'ai jamais entendu. C'est fleur bleue... Mais ça m'apaise. Je sais... Qu'il sera là. Qu'il me retiendra, Lui. Des projets... Pleins de projets... Bien vagues. Mais j'ai peur.

J'ai peur... Et si l'écrire ne m'aide pas, je ne sais pas vers qui me tourner. Parce que je me connais. La vie sédentaire... Je n'aime pas. Je vais repartir... Je le sais. Brigander, piller, faire du mal. Parce que c'est ça ma vie. Mais... Je ne veux pas voir son regard changer. Se ternir... J'ai revu l'édentée... Si peu. Ils sont toujours aussi fou. ça me manque, et l'envie de les rejoindre était forte. Mais j'ai fait une promesse à Meval. Je la tiendrais. Oui mais après ? Je suis lasse. Je me hais... Si vous saviez. Je ne sais pas aimer. Je ne sais pas vivre. Je sais juste faire souffrir. Je devrais avertir ceux que je rencontre : "fuyez-moi surtout". Succomber à la tentation... Et lui écrire. Parce que lui écrire... C'est la seule chose que j'ai toujours su faire. Parce que je suis moi dans ces missives... Avec cette distance c'est tellement plus facile. Je suis lasse. J'aurais aimé que cette maladie m'emporte. Mais le chienden' est résistant...




Ma croûte,

Comme ce surnom paraît si peu affectueux et tendre quand j'y songe. C'est peut-être pas plus mal... Une réponse. Je t'en dois une. Ta lettre... Je ne te remercie pas de me l'avoir écrite. J'ai mal.Et peut-être encore plus... Si irremplaçable que je puisse l'être. Alors moi aussi j'aurais aimé que ça se passe autrement. On ne va pas ressassé tout ça. C'est fait, c'est ainsi. Et on ne changera rien en en parlant avec regret, ou déception ou que sais-je encore.

T'oublier je ne peux pas. Je n'ai jamais réussi. Et je n'y arriverais jamais. Simplement parce que je ne veux pas. J'ai appris beaucoup à tes côtés finalement. Alors autant garder tout ça. Cette drôle d'histoire. Je pourrais dire belle mais... au final, elle ne l'est pas tant que ça. Alors je garde le "drôle". Mieux vaut en rire qu'en pleurer. J'ai jamais vu un homme me faire autant d'affront que toi. L'habitude qu'on me court après sans que je le veuille. Et je me suis rendue compte que quand je le voulais, ça ne marchait pas.

Je ne veux pas que tu m'oublies. Non. Je ne le supporterais pas... Et secrètement, c'est peut-être méchant ou égoïste, mais... J'étais heureuse de lire ces mots... Dans tes pensées... Chaque jour... je me sentais moins seule. Un peu de réciprocité dans tout ça... ça apaise un peu. Même si je ne peux m'empêcher d'être ironique... Tu souffres tu dis. Sans doute. Pourtant tu sais, bien que loin, bien que "séparer" par les mots d'une missive... Je ne serais jamas allée dans les bras d'un autre. Pour une fois que j'étais fidèle... C'est drôle. Je ris. un peu jaune quand même. Tant pis. Plus d'excues Exa. Ni pour toi, ni pour moi. Je ne me cherche plus d'excuses. C'est ainsi. C'est la vie. N'écoute pas toujours ce que dise les femmes. Oui je voulais être seule. Mais tu sais... J'avais dit la même chose à Rubein un jour... Et lui, il ne m'a jamas laissé. Il m'a suivi. Et... au fond peut-être que j'en attendais autant de toi. Je l'ignore, et je ne veux pas le savoir. Seulement c'est dommage. Un beau gâchis.

Je te demande pardon. De t'avoir rendu amer, et fade. De t'avoir fait perdre tes repères et la confiance que tu avais en moi. De t'avoir rendu jaloux. Au fond la jalousie, c'est quelque chose qui me porte. Oui, c'est sans doute ça mon problème. Je suis jalouse et j'aime rendre jaloux. C'est ma perte.

Je continuerais de t'écrire puisque tu le souhaites... Et que je n'arrive pas à m'en passer. Mes aventures... J'ai revu l'édentée... C'était incroyable de la revoir, et... l'envie m'a prise de la suivre... Mais j'ai fait une promesse à Meval que je tiendrais. Elle n'a pas changé. A part une dent en moins encore, ainsi qu'un doigt. Une longue histoire. ça me manque tout ça. Pourtant je reste à Uzès. J'ai retrouvé ma petite soeur à Montpellier. Pety. Elle est adorable. Elle me ressemble. Fofolle, et brune. Une belle complicité va sans doute se tisser pour rattraper toutes ces années perdues. Sinon, de retour à Uzès... Je participe à une course d'âne, dans le but d'animer la ville. Toujours tavernière et conseillère. Mev fait un second mandat. J'ai des fourmis dans les jambes. Mais j'attends. Je patiente. J'essaie de garder le sourire. Heureusement, ils m'aident tous.

Et toi... ? Raconte moi aussi. Je veux savoir. J'ai besoin de savoir. Et puis... la torture... j'en ai besoin aussi. Parle moi d'elle, veux-tu ? Dis-moi, comment elle est, et comment ça se passe vous deux. J'ai besoin de savoir... Pour tourner la page. Pour ne pas me faire de faux espoirs. Soyez heureux. Et oublie la Gypsi que tu as aimé pour le mirage amical que tu connais depuis si longtemps.

Ta mie.




Ma belle,

Te contredire... Te faire sortir de tes gonds. Tu sais bien que j'ose depuis longtemps. Te voir et te sentir réagir. C'est si bon tu sais. Je te retrouve ma Reyne. Je ne rejette pas tes propos. Je les nuance, je les... modifie selon ce qui m'apparais vrai et juste. Ta colère... c'est bon de lire ce mot... j'entends le volcan s'éveiller au loin et... c'est bête mais ça me donne le sourire... Berdol tu me manques...

Je vais m'en sortir. Je vais un peu mieux.

Tu as raison. Nous. Notre relation. Indescriptible. C'est juste ... Nous. La flamme dans mes yeux... Je l'aurais quand je reverais celle qui brille dans les tiens. Où es-tu ? Dis moi... Où... ? Je voudrais tant te voir. Et l'espace d'un instant te serrer dans mes bras. Puiser en toi l'énergie qui me manque... Retrouver ma force farouche en contemplant la tienne... Sulf... j'ai besoin de toi... Je ne sais pas à qui parler. Vers qui me tourner... Le mal qui me ronge, c'est mes doutes, comme toujours. J'aime Steph. Sincèrement. J'ai besoin de lui et je ne veux surtout pas lui faire de mal. Mais Exa me hante... Sulf.. ? Comment on fait pour oublier ?

Inébranlable... Je ne le suis pas. Je suis juste assez... obstinée pour me relever à chaque fois.
Tu as changé... Ton état initial... Ma Reyne, je... J'ai besoin de toi, mais je voudrais tant être là pour toi. Tu n'en as pas besoin, je sais. Mais... c'est juste pour flatter mon orgueil. Penser que je puisse t'aider. Te redonner le sourire... Ce sourire que je sens que tu as perdu, rien qu'à tes mots. Tu n'en as pas besoin mais ça me donne une raison et une motivation pour me battre tu sais.

L'offense se répare-t-elle ? Je te promets Sulf... Je te laisserais pas... Pas maintenant. Pas comme ça. Je ne peux pas te laisser sur la dernière image que tu as de moi. Une mauvaise. La pire qui soit sans doute. Alors rassure-toi un peu, tu veux ? Je suis ma propre ennemie... Et j'aimerais autant que tu ne me tranches pas la gorge tout de suite... C'est dur de se battre contre soi-même... Mais je vais m'en sortir... Tu me connais non... ? Tu le sais, qu'on n'a pas si facilement une brebis.

TA Brebis.




Mon barbichu,

Juste quelques lignes... Pour te remercier pour l'autre soir. Je suis soulagée de t'avoir tout dit. Je me sens mieux. Et... je te remercie de ton soutien. Je crois que sans toi je m'effondre, ces temps-ci...
Tu me rassures... Mieux que personne n'a su le faire. Tu me redonnes le sourire. Je crois que tu es l'oxygène de l'oxygène...

Je me sens bien prêt de toi. J'espère bien que ça va durer. Après tout, le pacte du bonheur est scellé... Et on a es projets à construire... ça me fait peur tout ça... Mais c'est aussi stimulant. Oui, tu le sais, aimer me fait peur. Comme tout ce qui va avec. Mais je vais tenter de me montrer courageuse et de surmonter cette peur. Pour toi. Parce que tu le mérites tellement. Quelqu'un de bien... N'en doute pas. Tu l'es. Et je ne te remercierais jamais assez pour tout ce que tu fais pour moi.

Tu es ma bonne étoile. Je me surprend à vouloir y croire. A y croire. C'est une vérité qu'il faut bien que je te dise...
Sache que je...
Tu le sais de toute façon. Les actes plus que les mots.

Ta bohémienne.


*L'espoir, cette tragédie titre du dernier livre de Shalom Auslander
Musique du slam : "un jour de doute" de Grand Corps Malade ; Kaolin : Partons vite ; Musique tirée du film : Toi, moi et les autres. "La belle étoile", avec Benjamin Siskou ; et "Sache que je" de Jean-Jacques Goldman.
"Et Déos créa..." inspiration andreanesque

_________________
Exael
La Maladie d'Amour

Exaël sentait bien que la brebis n'allait vraiment pas bien il devait la rassurer, la faire sourire être ce qu'il était autrefois, il lui répondit sur un ton moins dramatique , bien qu'il l'aimerait toujours il devait la libérer ...



Ma mie,

Il est vrai que tout cette histoire est difficile elle n’a pas une fin heureuse mais est elle réellement finie ? Je ne crois pas je pense que la chandelle chancellera éternellement. Mais je me dois comme avant te faire sourire, et non te faire souffrir, il est temps oui de nous reprendre, de croquer la vie comme elle vient. Je sais que tu es bien dans les bras de Steph, et il a peur, comme toi que je revienne et serait-ce une bonne idée ? C’est déjà assez compliqué …Aussi je ne reviendrais pas non…Il me coute de te dire ses mots , mais soyez heureux , faîtes vous confiance et ne vis pas dans le passé , il réussira peut être ou moi j’ai échoué . En tout cas non je ne t’oublierais pas, tu resteras à jamais à l’intérieur quoiqu’on en dise quoiqu’on fasse tu seras la !

Les habitudes ne sont pas forcément habituelles berdol alors arrêtes de te poser des questions, arrêtes d’être dans l’incertitude et fonces et acceptes le bonheur que l’on te tend. Oui j’imagine que cela doit être déroutant de lire ses mots que je t’écris …je sais…pour ton bien ma gitane et aussi le mien. Et puis faut dire que j’avais du mal à te partager avec une poule …même si elle est très forte s’te volaile oui oui au concours du picorage bein j’ai perdu tsssss et puis elle pond de meilleurs œufs que moi tssssss brave bête ! moi un bouc en coq ? Drôle de mélange ? Bon Toi désormais tu seras une brebis à barbe …même si jamais je ne pourrais l’apprécier fais lui confiance je parle pas de la poule hein , fin tu as compris, a y est je m’embrouille ohh que c’est bon le Exa d’autrefois reviens !!!!

Un peu de sérieux Georgette Naméoh, j’avais écris à Meval la vraie hein celle qui avale la bière plus vite que les autres sans même sans rendre compte; pour son anniversaire, elle semblait contente. Tu sais je l’aime bien elle malgré qu’elle m’est rendue la vie dure la bas haha c’est une bonne personne, content que tu l’aides toujours pour une vie meilleure ou plus divertissante à Uzès. Tu embrasseras Sulf pour moi bien qu’elle ne m’écrive plus je pense à elle malgré tout.

Tu as revu l’édentée une bonne chose elle te met toujours le sourire aux lèvres elle s’éclate et elle a raison. Quand à moi je suis à Brest j’avais envie de visiter la Bretagne avant de mettre en place mon projet , un groupe de ……un groupe oui on verra l’issu que ça donnera. Je loge chez Laly celle qui avait prit Guéret et que j’avais euh bref la fois ou je suis passé pour un traitre puisqu’on semblait proches ahah. Exa plus Divin que dieu tout le monde le sait.

Tu voulais que je te parle de Kem , sa liberté m’attirait me rappelant quelqu’un, elle vient de loin , elle est exotique (asiatique) , dur de dire ça mais tu t’entendrais bien avec oui oui .
Voila et la c’est le drame il faudrait que je mettes une chute à cette missive mais je risque de tomber ahah. Je t’embrasse ma mie.

Ah j'oubliais très heureux que tu es retrouvé ta sœur il faudra m'en dire davantage hein je compte sur toi.

Ta croute ça fait fait un peu vieillard ça ?? Tsss
Exa




Elle court, elle court,
La maladie d´amour,
Dans le cœur des enfants
De sept à soixante dix-sept ans.
Elle chante, elle chante,
La rivière insolente
Qui unit dans son lit
Les cheveux blonds, les cheveux gris.

Elle fait chanter les hommes et s´agrandir le monde.
Elle fait parfois souffrir tout le long d´une vie.
Elle fait pleurer les femmes, elle fait crier dans l´ombre
Mais le plus douloureux, c´est quand on en guérit.


[Cheffe Aldraien
Merci de citer vos sources. Bon jeu.]
Stephazur73
Steph avait reçu ses mots et, les larmes au bord des yeux, les avait relues plusieurs fois. Ses paroles l'avait touché, ému qu'il était par sa sincérité, sa vérité, tout ce qu'elle lui disait. Qu'il se sentait, intérieurement, fier d'être à ses côtés, qu'il était aussi, inquiet de toujours respecter ses sentiments, se taire quand il le fallait, parler, sourire, et abuser de jeux de mots, tous plus tirés par les cheveux, qu'à force il redoutait d'en finir chauve.

Prenant finalement sa plume, il se posa et après avoir fermé les yeux, écrit ces mots.




Ma Brebis,

Comme je suis heureux d'être à tes côtés... Oui, j'ai vu ton vague à l'âme, j'ai lu tes pensées inscrites sur ton visage, et je voulais faire tout ce que je pouvais pour te rendre le sourire, te revoir pétiller de cette effervescence dont nous avons tant parlé, ce que j'appelle l'effet Ralgan, du nom d'un médecin bien connu... Mais là n'est pas le propos...

Comme je suis fier de te soutenir, d'être près de toi, quand tu es moins bien, quand tu es pensive, ou bien si lasse... Faire l'âne, comme ceux qui courent en ce moment autour d'Uzès. Ou bien tout simplement être à ton écoute, comme l'autre soir, quand tu as si bien ouvert ton coeur, si grand, si sincèrement..

Notre quatrième commandement est si important: "La vérité toujours tu lui diras". Comme il nous est cher, et comme il m'est doux, de tout lire en toi, pour mieux te comprendre encore...

N'aies pas peur, de ces projets, de ce futur, de ce pacte scellé... Rien ne se fera qu'il ne soit pour ton bien être, que ton sourire jamais ne quitte cet adorable visage! Tu le mérites... sois en certaine!
Je lisais ton message, là, je repensais à ces moments passés, et ces mots, qu'un jour, j'ai dû entendre, me sont revenus à l'esprit....

Je ferai l'été en novembre
J'la réchaufferai pour pas qu'elle tremble
J'inventerai les mots du silence
J'lui f'rai du bleu sur des mots tendres
J'apprendrai à vivre autrement
A sa façon et loin des gens
J'irai chercher l'inaccessible
L'infiniment sentimental

Pour elle..

Tu parlais d'inaccessible, et si j'irai le chercher, je souhaite que nous le fassions ensemble... Dans le respect de ce que tu es, sans abandonner jamais ce qui fait que tu es unique... la fameuse pétillance, pour que tu ne sois plus lasse Pirine... mais pourquoi je te donne ce petit nom de Pirine maintenant... Bref...

En tout cas que ces projets se fassent en harmonie avec ta façon de vivre...! Ne te renie jamais toi même... Ô grand jamais, ma Brebis.

Si je suis ta bonne étoile, sache que tu es la source d'énergie qui me fait briller. Et comme le dit un proverbe venu d'Orient "Si tu ne peux être une étoile au firmament, sois une lampe dans ta maison".
Outre tout faire pour continuer d'être ton étoile, de contribuer à ton plaisir, je ferai tout pour que ton retour à la maison, chaque soir, t'apporte la joie que tu mérites. Et que si je ne brille peut être pas par mon intelligence, qu'au moins mes bêtises te fassent sourire.

Je mets le point final à cette lettre peut être un peu longue, car je me rends compte que je viens de commencer à écrire sur la table. Mais elle est scellée du sceau de ma sincérité...

Ton Barbichu


[Cheffe Aldraien
Merci de citer vos sources. Bon jeu.]
Sulfura
La brune se posa un instant avant de reprendre le chemin qu'elle avait entreprit. Après avoir lu sa missive, elle voulait revenir sur certains points. Lassitude combien de temps me garderas tu entre tes griffes...
Soupire étouffée et la voilà que la sulfureuse écrit...




Bonjour,
Juste une missive… je n’ai pas vraiment envie de répondre à la tienne ou peut être que sans m’en rendre compte c’Est-ce que je vais faire… Qu’importe, juste un besoin, une envie de t’écrire. Que les mots puissent t’atteindre avant le moment fatidique…

Trop de choses contradictoires me hantent. Je ne sais pas quelle voie prendre, quelle sagesse détenir ou quel Trident tenir. Je ne sais pas… je vais juste à la dérive … j’agis sans vraiment réfléchir oui, même s’il faudrait que j’arrête. Que j’arrête tout ! Et pourtant, je n’y arrive pas.
J’ai tendance à dire que j’suis libre… mais finalement, j’me demande si je le suis vraiment. Ne m’avez pas vous pas enchaîné …?
Enfin qu’importe… laissons tomber tout ça … oublions ce détail sans importance…

J’ai envie de m’attarder un peu sur toi. Juste toi. Avec cette correspondance échangée j’ai lu à travers les lignes et peut être que je vois trop loin… et que je ne suis pas assez lucide mais ne doute jamais de toi… anecdote encore sans importance mais tout de même… anecdote…

Un jour, une âme solitaire parcourait les routes sans une once de chaleur qui émanait d’elle. La parole perdue dans les limbes d’un silence, elle errait sans fin, sans but, sans rien ni personne. Juste une trace marquée au fer rouge en elle. Et puis, elle a eu la connerie ou la folie de s’arrêter dans un lieu… et là, les portes qu’elle a ouvert l’ont entraîné dans une passion dévorante… La brèche vint effondrer l’iceberg. D’une lame chaude et d’un doux coup, une personne banale à première vue, l’a transpercé pour fondre cet iceberg… Comment expliquer cela ? Personne ne le peut… c’est juste ainsi. Faut pas chercher à comprendre… Toi cette gitane si banale, qui se fond volontiers dans la masse a su transpercer l’iceberg…
J’ai sillonné nombre de routes, j’ai parcouru nombre de vallées, j’ai visité nombre de contrées, j’ai rencontré nombre de personne… mais parmi ces milliers de visages aucun … ne m’apparaît comme le tien… C’est ainsi et je ne peux le nier…

Alchimie… Osmose parfaite entre deux femmes. Je crois qu’on se suffit à nous-mêmes, j’ose le croire…. Les hommes au contraire, nous ont fait que défauts… Tu es ma perfection ! Je ne dis pas que tu es parfaite… cela, tu le sais aussi bien que moi, que ça n’existe pas. Mais, j’ai toujours revendiqué le fait que j’étais la perfection de l’imperfection… oui, je le suis mais, dans cette imperfection je ressort une perfection…. Notre rencontre. Là, tu dois t’emmêler les pinceaux, je délire peut être surement…

L’alchimie… Tu savais que « celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son cœur, pour les refondre ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet atome qu’on appelle l’amour… ». Je suis loin de détenir cette patience, je suis loin d’être assez humble pour faire montre de regret… mais je sais une chose c’est que cet atome est présent… il est là…. Où que nous soyons…
Alors, je laisse tes questions en suspend pour te dire… que tu es ce que tu es… Tu es l’horizon lointain qui s’étend à perte de vue. Tu es celle qui allume la mèche de la dynamite… car tu trouveras toujours le moyen de me mettre en colère et de me sortir de ma léthargie…
On est tous unique et parmi cette unicité, toi tu es une perle…tant de chose à dire encore mais pas assez de temps, pas assez de lucidité pour te les transmettre…
Alors, je laisserais ces mots à la dérive en suspend…

A bientôt…

SulfurA avec un A

Gypsi
Uzès, Février 1461

    [Vertueux Solitaire]


Elle m'a écrit. Et tout est différent. Elle m'a écrit. Et non, je ne la hais, j'en suis incapable. Elle me ressemble tant. Que cherches-tu donc Exa ? Un double ? Parce que tu n'as pas su garder l'original ? Sais-tu que tu lui fais mal ? Elle m'a écrit et ma vision a changé. Sulf est arrivée. Et... tout a changé. Elle déteste Steph. Qui pourtant fais de son mieux. Il est là, et il souffre, je le sais, je le sens, je le vois. Et comme toujours, je suis simplement incapable de le réconforter, de le rassurer. Je ne sais pas faire ça... J'ai jamais su. Mais j'essaie. Comme toujours. Quand je serais morte, on se souviendra de moi par cette phrase : "Gypsi... elle a essayé". Mouais. C'est pas la joie.

Thomus est là aussi. C'est si bon de les revoir tous les deux. Je me retrouve un peu. Ma folie, mes anneries, et mon envie de voyager à nouveau qui me reprend. Et Mev qui me propose un voyage en bateau quand le travail de maire la lassera momentanément... Oui... Mais moi et le bateau... Oui mais... Moi et eux. Je les adore. Réellement. Sauf que... J'ai peur de m'ennuyer pour rester polie. C'est affreux, pourtant c'est la vérité. J'ai besoin de retrouver les routes, les grands chemins et les affreux. Quitter la niaiserie, le calme, le "bon-enfant"... 'tain, faudrait que j'arrive à savoir où s'est envolée la colombe, où vogue la future manchotte, où se planque la carnivore, ... Un indice, quelque chose. Berdol, ça va me tuer cette attente, cette perdition. Reprendre mes activités... recommencer.

Tout ça pour dire que... Mes vieux sentiments reprennent le dessus. Faut bien détester des gens. Etre indifférent à d'autre, apprécier certains, ne pas pouvoir se passer de quelques uns...
Et toi... Je t'aimais. Et maintenant... Maintenant. Je ne veux plus te revoir. Je te tuerais. Je te détruirais. Pourtant je suis stupide. Je continue de t'écrire. Et de te lire. Faut croire que j'aime souffrir. Ou j'aime haïr.

    Je nommerai ton front
    J'en ferai un bûcher au sommet de tes sanglots
    Je nommerai reflet la douleur qui te déchire
    Comme une épée dans un rideau de soie


Il paraît que tu ne l'aimes pas. Que tu m'aimes encore. Que tu souffres. "malheureux", triste, déçu. Des mots qui reviennent sans cesse. Des mots que je ne crois pas. Que je ne crois plus. Pourtant, si tu souffres. Tant mieux ! Souffre donc ! mais qu'on arrête de me le répéter ! Souffre en silence ! Berdol, c'est pas si compliqué.

    Je t'abattrai jardin secret
    Plein de pavots et d'eau précieuse
    Je te ligoterai de mon fouet

    Tu n'avais dans ton coeur que lueurs souterraines
    Tu n'auras plus dans tes prunelles que du sang


Belle façade. Aimer. Fuir. Partir. Quitter. Remplacer. Fantôme. Tu es fantôme. Même si je suis mirage, tu es pire encore. Alors oui, souffrir, te faire souffrir. Te montrer. Te montrer comme ça fait mal. Comme on saigne. Elle a le droit à tout ce dont je n'ai plus droit. Dont je n'ai peut-être jamais eu droit. Oui ça fait mal. Sombre idiot. Je te blesserais aussi. Crois-moi. Rancune, vengeance... Faire ressortir mon "côté sombre". Ridicule expression. Mes sentiments mauvais reviennent. Et s'ils doivent me détruire, me dévorer, je ne serais pas la seule à être détruite.

    Je nommerai ta bouche et tes mains les dernières
    Ta bouche écho détruit tes mains monnaie de plomb
    Je briserai les clés rouillées qu'elles commandent


Mensonge ! Mensonge ! Mensonge ! Voilà tout. Tout est résumé. Mensonge, utopie, illusion fausse. Fausse promesse. Je le savais bien. Que ces fausses promesses, non dite, mais si sous-entendu... Que ces fausses promesses auraient un jour une fin.

    Si je dois m'apaiser profondément un jour
    Si je dois oublier que je n'ai pas su vaincre
    Qu'au moins tu aies connu la grandeur de ma haine.


Me quitter. Pour un second moi. Je te hais. Oui. Clairement. Indéniablement. Rit, vas-y, rit. Fais l'idiot. Le drôle. Rit. Rira bien qui rira le dernier. Pleurera bien qui pleurera le dernier....


Vertueux Solitaire, Paul Eluard, de Chanson Complète

_________________
Gypsi


Du temps, comme toujours.

Ne reviens pas. Kem m'a écrit. Tu ne le sais peut-être pas. Alors je te le dis. Je vais cynique, sarcastique. Tout ce que tu veux. Mais autant dire ce que je pense. Je lui ai répondu. Et j'étais sincère dans la réponse que je lui ai faite. Pourtant... Drôle d'idée que tu as eu là. J'ai l'impression de voir un double de moi, en elle. Ne reviens pas. Parce que je ne me retiendrais pas. Va donc de l'avant. Mais évite de te plaindre à Sulfura. Ou fais lui comprendre que c'est TON choix. Me battre contre elle, c'est bien trop dur. Mais je me bats pour LUI. Parce qu'IL le mérite. Je veux pas la perdre pour TOI. Parce que tu es dans les bras d'une autre femme - qui a vraisemblablement besoin de toi - et que tu veux "avancer". Alors avance. Mais fais-le lui comprendre.

A l'intérieur ou non, là ou non. Qu'est ce que ça change ? Je ne retrouverai jamais l'ami marrant que j'ai perdu quand tu es parti. Non jamais. Parce qu'au fond tu n'es plus un ami. Tu essaies l'humour, comme avant. Pourtant ça ne fonctionne plus. Tu m'écris des choses. Et je sais que tu ne les penses pas. Mais passons. Je dois m'y faire. Accepter le bonheur que l'on me tend. J'essaie. Pourtant une noirceur m'oppresse. Un manteau de brouillard étouffe le peu de coeur qu'il me reste. Le bonheur peut-il partager sa demeure à la haine ? Si tu savais ... Comme je te hais ! TOI, pas elle. Et je vais l'écrire... alors que... je vais l'écrire : si tu lui fais du mal, je te tue. Aussi paradoxal que ça puisse être. Je voudrais qu'elle n'ait jamais existé. Et pourtant, ... elle est là, je ne peux rien y faire, et au vu de sa lettre... Ce n'est pas à elle que j'en veux. C'est à toi.

Ma vie, t'en dire davantage. Tu n'as pas besoin de moi pour embrasser Sulf. A ce que j'ai cru comprendre. Ensuite... Heureusement, mon berger est là. L'édentée je la rejoindrais ouais. Elle n'a pas changé, mais je l'ai peu vu. Ma soeur. C'est moi en plus jeune et plus naïve. Y'a rien à dire de plus. Je te haïs de tout mon corps ! mais... je t'adore encore...
Arrête l'humour avec moi. Tu ne sais plus faire.
Prends soin de toi.

G.




Steph,

Tu le sais, je te dis tout. Et j'essaie de te montrer tout. La ritournelle que tu connais par coeur : les actes pas les mots.
J'ai vu ton inquiétude, ta tristesse à l'arrivée de Sulf... Je l'ai vu. Je l'ai ressenti. J'ai juste été incapable de te soutenir directement. Pardonne-moi. Je suis toujours là, et je compte y rester encore quelques temps. Tant que tu ne te lasses pas. Sulf... Je ne sais pas si j'arriverais à la convaincre. Je suis même presque sûre du contraire. Je n'y arriverais. Parce que son côté bûtée c'est aussi ce que j'aime chez elle. Mais ça ne veut pas dire que je te quitterais pour autant. T'es peut-être bien le seul homme qui parvienne à me faire réellement confiance, alors continue s'il te plaît. Crois... En moi, en mes sentiments et en toi. Aie confiance en le pouvoir que tu as sur moi. Que tu exerces. Crois en nous. Parce que c'est sans doute la chose la plus solide que j'ai construite depuis des dizaines d'années... Depuis toujours...

Ne change rien surtout. Au fond, ... tu es un peu ma perfection masculine. Comme je l'ai dis à Sulf et à mon berger, tu as tout ce que pouvais souhaiter chez un homme. Et tout ce dont j'ai besoin. Je me fiche du sourire sur mon visage. Au fond, je ne suis pas quelqu'une de si souriante que ça... On le croit mais... c'est faux. Une apparence, une illusion. Sauf à tes côtés, c'est vrai. Pourtant, je me fiche de mon sourire, de mon bien-être, de mon "avenir". L'important c'est toi. Ton sourire. Que TU sois heureux. J'ai fait souffrir bien des hommes mais... toi... Je ne veux pas. J'ai peur de m'ennuyer, de tourner en rond, de devenir folle. Sédentaire, tu le sais, je ne le suis pas. Sage, et gentille, dans le fond tu le sais aussi. Les listes possèdent mon nom. Mes actes me définissent. Brigande un jour, brigande toujours. ça me manque. ça me démange. Comme j'ai lutté pour ne pas monter sur le rafiot de l'édentée ! Mais je le fais pour toi... Et ne me dis pas de partir, de suivre mes envies... Tu as promis...

Pirine... C'est pas si vilain. Je suis certainement ce qu'il pouvait t'arrive de Pire dans le fond... Mais j'espère sincèrement aussi que je serais ce qui t'es arrivé de mieux. C'est ma fierté personnelle et envahissante ça. T'es toujours là. Une simple présence, une simple tendresse, qui fait que, malgré mes doutes et ma lassitude, mon ennui et mes envies d'évasion, je trouve le sourire à tes côtés. Je trouve ce qui me donne envie de rester. De me battre. Pour toi. Pour nous. Je suis peut-être maladroite. Une mise à nue au fond. Je te dis tout et dans le désordre. Mes envies de partir loin pour reprendre mes méfaits en bande, et mes raisons et les liens qui m'attachent à toi. Parce que oui, je suis attachée. Sans corde, sans cage, et c'est ça le pire ! Je suis attachée sans l'être. Drôle de magicien que tu es. Ce n'est pas me renier, c'est me découvrir autrement... Même si... Au fond, c'est dur. Et je ne peux pas te promettre de ne jamais repartir avec un groupe de brigands pour piller un peu tout ce qui bouge ou ne bouge pas. La vérité, toujours. Tu l'as. Sous sa forme brute.

Tu es ma source de bonne humeur tu sais. Tu es mon pillier. Mon étoile. Mon rêve aussi. Mon vieillard et mon pitre, le grand sérieux au coeur sur la main, ... Mon repère.
Kamlepen.

Gypsi.




Sulf,

T'es là, sans l'être. Mais l'écriture, les missives, c'est notre lien le plus fort nan ? Alors écrire. Pour te parler plus librement et facilement qu'en face à face. Et pourtant, que j'aime nos face à face. Qu'ils soient duels ou tête à tête. Tes mots m'avaient atteint, bien sûr, avant le moment "fatidique" des retrouvailles. Tes mots m'atteignent toujours.

La dérive... C'est parfois quelque chose d'important. Fais-toi confiance et fais confiance à ceux que tu aimes. Si tu ne sais plus que faire, eux te guideront. Le murmure de la nuit aussi. Enchainée sans chaîne. Tout comme moi Sulf. Librement enchaîné. Parce qu'au fond, c'est aussi quelque chose qu'on choisit. Regarde, Grayne... On ne peut pas l'enchaîner. C'est un oiseau, elle s'envole quand elle veut, où elle veut, par un simple haussement d'épaule. Ce geste si symbolique qu'on devrait mettre en pratique plus souvent toutes les deux.

Douter de moi c'est ce que je fais de mieux. Je doute plus de moi que des autres. Maintenant, je crois que c'est aussi ce qui fais que je suis moi. Ce paradoxe sur patte.

Merci pour tes mots. Ils me touchent. C'est même plus que ça. Ils font du bien à lire. N'est-ce pas, l'iceberg ? Oui, alchimie, osmose parfaite, malgré nos désaccords parfois, malgré certaines petites incompréhension. J'avoue avoir dû lire plusieurs fois ton histoire de perfection imparfaite mais parfaite quand même. Mais pourtant, je crois que tu as raison. La rencontre de deux imparfaites était parfaite. Et l'est toujours.

Je ne repartirais pas dans des mots émotifs. Pour te dire ce que tu sais déjà. Tu m'es indispensable. Tu es celle que j'aimerais toujours, quoi qu'il se passe. Et ne contredis jamais ce toujours. Je le sais, c'est tout. Je ne développe pas plus. Te voir me fait du bien, autant que du mal. C'était la première fois que je voyais la douleur dans les yeux de Steph. Je sais que tu aimes Exa. Mais, ... N'en parlons plus nan ? Parlez d'hommes dans nos missives... Après tout, c'est toi mon androgyne. Alors à quoi bon ! J'ai envie de t'écrire - et je le fais d'ailleurs parce que le meilleur moyen de résister à la tentation c'est encore d'y céder - que je voudrais qu'on s'en aille toutes les deux, ou tous les 4. Toi, moi et le reste. Comme avant, sur les routes. Qu'on se retrouve. Mais vraiment. Que je puisse te ruiner encore ! Et que tu prennes ta revanche ! Et toutes ces petites folies qu'on ferait ensemble ! Dans quelques jours ? Peut-être quelques semaines mais t'en penses quoi ?

Gypsi, avec un B, comme Brebis.

_________________
Gypsi
Uzès, Février 1461

Trois missives étalées devant moi. Trois. Qui me font enragées. Et qui me foutent des berdol de larmes pourries aux yeux ! Pleurer, pour lui ? Encore ? Non ! c'est fini tout ça. Pleurer parce qu'elle est idiote ? Qu'elle ne comprend pas ? Qu'elle ne comprend rien et qu'elle fait comme si ? Non plus. Je les hais les deux. Dis moi, 3C, comment t'as fait toi, pour passer de ta haine à cet amour retrouvé ? De l'envie de le tuer à... l'épouser ? Berdol, faudrait vraiment que tu m'expliques ta technique ! Pas que je veuille l'épouser mais je vais faire un double meurtre si ça continue !

L'autre là ! Elle fait sa pauvre malheureuse ! Mais Berdol ! C'est elle qu'est avec lui ou pas ? Je m'en cogne de sa vie ! Je m'en cogne ! Je lui ai écris ma petite ouais ! 'tain je lui ai écris ! et t'ose dire que TOI "tu le serais partir". Sombre idiote ! Tu te mens ! à toi-même en plus ! J'lui ai écris une lettre à m'en arracher la main pour quoi à ton avis ?! Oui c'est la vérité. Je le hais. Je le hais parce que je l'aime. Je le hais d'être parti, de m'avoir remplacé, et de bientôt m'oublier ! T'as raison déteste moi, hais moi ma pauvre. Il ne te reste que ça non ? Seule ! affreusement seule ! c'est tout ce que tu es, et tout ce que tu as ! Je l'écris sur mon journal. Pour me libérer. Mais fais-moi confiance, je ne manquerais pas de te le dire aussi.

Et toi... tu me désespères !




Oh les grands mots ! Que de grands mots !
C'est vrai, pauvre petit malheureux. J'avais pas remarqué. Etre abjecte. Tu amplifies. On ne hait pas un être abjecte. On le fuit.
D'ailleurs fuir. C'est ce que tu fais. Encore une fois. Berdol mais réveille toi ! secoue toi !

"je ne reviendrais pas." "Je ne t'écrirais plus. Plus jamais". Berdol tu cherches quoi ?! Tu m'énerves ! Mais si tu savais ! si t'avais été en face de moi c'est deux claques dans la tronche que t'aurai pris ! Ta "compagne" elle est peut-être différente de moi dans le sens où elle est p't'être bien douce, tendre, attentionné, tout c'que tu veux et je m'en balance. Mais elle ne sait pas te faire réagir faut croire ! Oh !! On dirait un mollusque ! tu deviens un mollusque !

Et une fois pour toute arrête de me mentir ! "tout le bonheur du monde" ! Tss. Ah vous faites un beau couple ! Le plus beau couple de ceux qui se mentent l'un à l'autre, et se mentent à eux-mêmes par dessus le marché !

Secoue toi ! reprends toi ! c'est pas l'Exa que je connais. Et c'est pas non plus l'Exa que j'ai aimé. C'est peut-être pour ça que ce Exa là je le hais ! Parce qu'il ne comprend rien ! Il a les yeux clos et il refuse obstinément de les ouvrir ! 'tain mais pense à toi un peu ! réveille toi !

Tu sais pertinemment que ton adieu est faux. On se reverra et je le sais. Maintenant si tu ne souhaites plus m'écrire. Je ne t'écrirais plus non plus. Elle m'a écrit qu'elle t'aimait. Et que d'ailleurs elle était capable de te laisser partir. Parce qu'elle t'aimait plus que moi. Je ne lui répondrais pas. Pas tout de suite. Parce que ça la tuerait. Et que si ça ne me dérangerait pas le moins du monde, tu vas encore chialer, et ça va aller comme ça. Dis lui juste pour moi qu'elle en sait rien de moi. De mes sentiments. Que je t'ai laissé partir aussi. Lyss, on s'en souvient nan ? J'oublierais jamais au fond. Dis lui que je la trouve pathétique ! mais que la pitié avec moi ça ne marche pas.

Sur ce, bon vent si c'est vraiment un "adieu" que tu souhaites. D'façon mon pigeonnier reste ouvert. Je peux pas trier les choses comme ça.

G.

_________________
Stephazur73
Steph lut et relut la missive que lui avait envoyé la Brebis. Les temps derniers avaient été agités, inquiets, mêlés de plaisirs et d'incompréhensions. Mais ce qu'il savait, c'est qu'il aimait sa place près d'elle, qu'il voulait être vivant, pour elle, par delà les peines et les moments de lutte intérieure qu'elle semblait éprouver.

Alors, il prit la plume en un matin à peine levé..




Ma Brebis,
Tes mots m’ont encore une fois ému, touché en plein cœur, j’ai du la relire plusieurs fois, pour ne rien en perdre, comme un morceau de pain dont la moindre miette vient rassasier l’appétit du pauvre affamé. Affamé je le suis, de tes mots et de tes sourires, de ta présence…

Tes principes, j’y suis autant attaché que toi… Des actes, et pas seulement des mots… Je veille sur mes actes, à chaque instant, pour être celui qui continuera à t’apporter… Trouver le juste équilibre, ni trop ni trop peu, respecter ta liberté, sans négliger la tendresse que j’ai plaisir à partager. Je te remercie de te soucier de moi, mais ne t’oublie pas… Je sais que le bonheur qui ne va que dans un sens n’apporte rien de bon, et à personne.
Je sais ton passé, je sais ta nature. Je vois tes silences qui me minent, je sens quand il y a ce quelque chose qui s’immisce entre nous, un silence, des regards.

« J’accepterai la douleur, d’accord aussi pour la peur, je connais les conséquences, et tant pis pour les pleurs, j’accepte quoiqu’il m’en coûte, tout le Pire du meilleur, je prends les larmes et les doutes et risque tous les malheurs…. Mais tout… tout… mais pas l’indifférence. »

Je crois en nous, en ce nous que j’essaie de bâtir. Tu parles de ce soir où, avec ton amie, j’ai eu ce sentiment d’être de trop… Elle l’a d’ailleurs bien dit, une sorte de parasite dans un beau duo. Ridicule était le moindre de mes mots.
Je me suis mis en retrait… cela tu le découvriras. Lorsque je sens que ceux auxquels je m’attache, s’éloignent imperceptiblement, progressivement je m’efface. Comme si une part de moi-même perdait de sa substance, je n’ai pas l’âme d’un lutteur qui va affronter l’adversaire pour imposer sa présence. Je suis plutôt de ceux qui, peut être naïvement, attend simplement que l’autre vienne à ses côtés pour ensemble goûter les joies et affronter les adversités. Et qui, s’il ressent que peu à peu l’éloignement s’installe, devient transparent, spectre d’angoisse, transparent de tristesse.

Il m’est arrivé quelquefois de ressentir cela, un mal qui ronge et qui mine. Quand les mots affirment une chose que les actes les contredisent. Paradoxe qui saisit le corps et l’âme, te réveille au petit matin, alors que le soleil dort encore, et t’emplit de questions qui te volent ton sommeil.
Mais tu me l’as dit, tu me l’as écrit… les actes et pas les mots.

J’en ai tellement besoin, besoin de vérité et d’authenticité. Même si la vérité est dure à entendre, je t’aime ainsi : vraie, et quand tu me dis tout.
Je veux rester pour toi ce repère, travailler chaque jour pour être mieux encore, et te satisfaire…
Je veux encore être le bâtisseur de cet autre toi, de cet autre nous. Au ciment de la sincérité, unir les pierres qui affronteront avec constance les épreuves du temps.
Sache qu’il n’y a d’autre maison que je ne saurai construire, aucune autre femme qui ne saurait retenir l’attention que je te dois, que je te donne, que je te dédie presque religieusement.

Tu dis que j’ai un grand cœur, j’ai aussi ma fierté. Je la cache en fait, elle est là, tapie en moi, et quelquefois me ronge dans des hurlements silencieux.

Je veux continuer de t’apporter le sourire quand tu en as besoin, et m’efforcer de garder du premier jour sa part de mystère. Je sais, je suis cet homme que l’on dit d’âge, qui d’Uzès n’a pas souvent bougé. Mais je sais aussi ce que sont les routes, même si je ne suis certes pas ce brigand et n’en ai pas l’âme. Tu le sais, aussi.

« Y’a que les routes qui tremblent, les destinations se ressemblent… et même si tout est joué d’avance, on ira, on ira… »

Partir je le ferai encore, à tes côtés si tu veux que notre histoire s’exporte par delà les frontières du Languedoc ou d’ailleurs. Pour ne pas que tu tournes en rond, ne devienne folle, et que par la force des choses, je n’en perde aussi la raison.

Mais fais-moi la promesse, ma Brebis… Ma Pirine parfois lasse, mon effervescence… Fais-moi cette promesse… de me faire une place au fond d’ta bulle. Et si j’t’agace, si j’suis trop nul, je deviendrai tout pale, tout muet et tout petit, pour que tu m’oublies. De me faire une place au fond de ton cœur, pour que j’t’embrasse lorsque tu pleures, que je devienne tout fou, gentil, pour qu’tu souries…

J’veux qu’t’aie jamais mal, t’aie jamais froid. Et tout m’est égal, tout, à part toi… Kamlepen…

Fais moi encore cette promesse… de m’faire une place dans ton avenir, pour que j’ressasse moins mes souvenirs. J’serai jamais éteint, hautain, lointain, pour qu’tu sois bien…

J’veux pas qu’tu t’ennuies, j’veux pas qu’t’aies peur, j’voudrais qu’tu oublies le goût du malheur… Kamlepen.

J’espère que ma missive n’est pas trop longue. Il y a des jours où on a le sentiment que la quantité de mots ne suffit pas à dire vraiment ce que l’on a dans le cœur. Mais s’il y a quelque chose à retenir, c’est que ce que Tu es, ce que nous sommes, est l’objet de toutes mes préoccupations. Et qu’avec toi, je suis prêt à tout. Tout, mais pas l’indifférence…

Ton Barbichu, 3G pour ne pas dire tropagé.
Gypsi
Montélimar, Février 1461

La brune avait glissé deux missives dans son carnet. Deux missives de plus. Deux missives qu'elle ne voulait pas jeter ou perdre. Deux missives de deux êtres qui comptaient énormément pour elle.

Citation:
Bonsoir ,
Je n'ai pu te répondre de suite, j'avais besoin d'un petit peu de temps pour le faire. Tu as raison je fais peine à voir par ses mots mais je me reprends peu à peu ne t'en fais pas.
Je sais que je t'ai fait du mal mais rien ne pourra changer pardonnes moi.
Tu sais je souhaite sincèrement que tu sois heureuse vraiment et j'aurais préféré oui que ce soit avec moi. On vivait quelque chose d'unique et c'était extraordinaire.
Que dires de plus de ce qui a déjà été dit , tu me manques .
Exa


Citation:
Ma Brebis, ma vie,

Je suis rentré, après un court passage en taverne qui perd toute sa saveur sans ta présence si douce...

Je m'installe, et je regarde ce pendentif, qui est comme un concentré de toi que je porte sur mon torse. Une part de toi, qui me lie à ton âme, par delà les terres et les rivières..
Oui, tu me manques, je peux te le dire. Regarder la porte de la taverne en me demandant si tu vas entrer... tout en me disant que non, tu es loin..
Ne pas avoir à te relever, après une glissade, te retenir pour t'éviter une nouvelle chute... Mais non, si tu glisses, ce ne sera pas près de moi....
Je souhaite vraiment que ton voyage se passe au mieux et que d'une certaine manière, tu te retrouves, loin d'ici, loin d'Uzès.

Mev m'a proposé, dans la journée, d'accompagner ceux qui iraient à Espalion. Je ne sais pas encore, je vais réfléchir, je ne voudrais pas risquer de ne pas être là quand tu reviendras. Même si ce n'est qu'un aller retour ou presque.
J'ai pas envie de grand chose en fait, je pense que c'est l'effet de ton absence... Ca va passer certainement... enfin, passer non. Juste évoluer pour que le manque ne devienne pas insupportable mais se transforme en force qui me rende encore meilleur, quand on se retrouvera.

Je veux ton bonheur et ton bien être, retrouver ta pétillance et l'effervescence qui anime le peu d'eau plate que je suis ce soir...
Que le chemin qui te porte ignore les embuches, ma Brebis...
Ton Barbichu, qui pense à toi... le Troagé


Le vent m'emportera

Prendre la route. Le coeur battant. Prendre la route. Partir. Tout laisser. Et avancer. Regarder droit devant. Je suis partie. Sans lui. Mais pas seule. Elle est là. Ils sont là. Berger absent. Berger fantôme. Mais il est là. Je le sais, je le sens, et ça me rassure. Et ma reyne... elle va mal, je le sens. Je le vois. Elle s'enferme plus encore. Et je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Berger, réveille-toi, agit, fait quelque chose. Etre là sans l'être c'est pire que tout. Je le sais... C'est de la poudre aux yeux. Je l'ai vécu avec Fan. Il était là. Mais je le voyais si peu qu'à la fin... Elle t'aime plus que je l'aimais. Ou mieux. Moi je suis partie, c'était plus facile de fuir, d'oublier ailleurs, en reprenant sa vie comme si rien n'avait existé. Mais elle. Elle t'aime vraiment. Tu fais partie d'elle. Le plus beau couple que je connaisse. Et en même temps le plus ambigu. Le plus beau couple qu'on a envie de briser. A force, j'ai envie de vous séparer. Vous n'êtes pas heureux. Ni l'un ni l'autre. Mais le seriez-vous, en étant séparé ? Elle, non. Elle a besoin de toi.

Et moi. Moi je suis partie. Encore une fois, j'ai pris la route, en laissant derrière moi l'homme qui occupe ma vie. J'avais besoin de partir. De fuir. Comme toujours. Ce n'est pas lui que je fuis, c'est moi-même. Je ne veux pas le blesser, le faire souffrir. Il m'est trop précieux. Oui mais... Suis-je vraiment faite pour lui ? Je ne veux pas le faire souffrir, mais je suis faite pour faire souffrir. Surtout les hommes. Rien qu'avec l'araignée, je l'ai senti, je l'ai fait souffrir. Il n'a pas les mêmes réactions que Rubein ou qu'Exa. Rubein s'énervait et partait en claquant la porte, il filait, et je devais lui courir après. Mais je ne courrais pas. Mauvaise technique sans doute. Pourtant... Exa lui se taisait, se renfermait, se mettait dans son coin. Ronchonnait quand on était seul. Il ne disait rien. Eviter de paraître jaloux pour ne pas paraître trop possessif. Parce que "Gypsi c'est une femme libre". Pourquoi les hommes en sont-ils tant convaincu ? C'est cette liberté qui les attire. Mais c'est cette même liberté qui nous détruit. Et qui les détruit. Plus que moi. Quand rien ne change, les évènement répétitifs deviennent des habitudes. Et les habitudes ne font pas mal. Elles sont simplement monotone, ennuyante. On les voit arriver de loin. On se prépare, et quand elles sont là... Plus rien. Le néant. Le vide.

Et aujourd'hui ? Trois jours que je suis partie. Je n'ai répondu ni à Exa ni à Steph. Je ne sais pas quoi répondre. Doute. Le doute s'installe, grandit. Face aux mots de Sulf. Je ne suis pas de taille à lutter. Elle a reconnu pourtant que j'aime Steph. Mais, ça n'est pas suffisant. "Un amour fraternel, tu l'aimes comme ton meilleur ami, tu as transposé un peu l'amour que tu portais à Exa à Steph". Faux. Faux ! Pourquoi dire ça ? Est-ce que l'amour que je porte à Steph paraît si fade que ça ? Si plat ?! Faux ! Je voudrais hurler... Je voudrais courir vers Uzès pour me blottir dans ses bras. Pleurer pour lui dire que c'est faux tout ça... Il me manque. Est-ce que je ne sais pas aimer ? Est-ce que l'amour que je porte paraît toujours factice ? Sorte d'oiseau volant qu'on ne pas atteindre. Est-ce que l'amour d'un mirage apparaît forcément comme une illusion ? Une forme derrière un rideau... Mais quand on tire le rideau on se rend que ce n'était en fait qu'une ombre ? Mais voilà. Oui, j'aime Exaël. Quand le coeur est en feu, ce n'est pas un souffle qui peut éteindre l'incendie. Non. Mais le feu fait mal. Le feu détruit. Il blesse. Alors que la douceur de l'eau... Vient peu à peu lécher ces blessures, les apaiser, passer un baume sur elles...

"Tu l'utilises. Tu peux pas faire ça ! T'as pas le droit. Tu vas lui faire du mal"... ça résonne dans ma tête. Les mots refusent de sortir de cette boîte. Et ça fait mal. Est-ce que... je l'utilise ? C'est pas un jeu, comme c'était souvent le cas. Mais... Utiliser comme une nécessité ? Mon remède a un mal trop grand ? A une trop grande déchirure ? Et... ne peut-on pas prendre goût au goût du remède ensuite ? Je suis perdue. J'aimerais qu'il soit là, qu'il envoie danser au loin mes doutes en me faisait rire, en me serrant dans ses bras. Oui, j'ai besoin de lui, je l'ai toujours dit. Mon pillier. Mon soutien, et sans lui je m'effondre. Je suis stupide... Sans lui je m'effronde et je pars. A croire que je cherchais à m'effondrer. Je tiens à lui. J'ai besoin de lui. Je l'aime à ma façon. Différemment des autres. Et alors ? Les autres ça ne marchaient pas. Alors peut-être que justement...

L'argument fatal tu l'as utilisé Sulf. Pour un peu je t'en voudrais presque : "votre histoire déteint sur moi." Tu aurais mal à cause de notre histoire, à Exa et moi ... ? Mal de nous voir comme ça. Tu le sais que l'idée de te voir souffrir, de te sentir mal me blesse au plus profond. Et plus encore si c'est par ma faute. Je pouvais balayer tous tes arguments d'un revers de main. Oui, je contredisais tout ce que tu disais... Parce que... ça me paraissait évident et facile à contredire. Logique, inné. Naturel. Mais devant ces mots là... Je suis restée coite. Muette. Stupéfaite. Je ne veux pas le faire souffrir. Mais je ne veux pas qu'elle souffre non plus. Je lui ai promis d'être là... Et je n'ai jamais vraiment réussi à le faire. J'ai juste... été affreusement égoïste dans cette amitié qui nous unit elle et moi. Elle a toujours tout fait pour moi, et moi... Si peu. Je le sais. Personne ne pourra me faire changer cette image. Tu veux qu'on se retrouve tous. Tous c'est le berger, le bouc, la reyne et la brebis ? Je ne fais rien pour. On ne fait rien pour. Et pour cause. Si on se retrouve, il aura mal. Berdol, c'est dur de ménager la chèvre et le chou. Surtout quand y'a un troisième lascar au milieu.

Soit... Retrouvons-nous mais... N'oubliez pas que je l'aime. JE n'oublie pas que je l'aime.




Exaël,

Tu connais je crois le temps qui s'impose entre chacune des missives que je t'écris. Je m'excuse déjà. Une de mes dernières missives était violente. Trop. Je m'en suis rendue compte.
J'ai encore mal Exa. Non ça ne changera pas. C'est une douleur que je vais garder, assurément. Alors oui, je te hais d'avoir fait ça. Je t'en veux en fait. Il n'y avait que toi pour briser ma fierté comme tu l'as fait. Y'a que toi pour faire tout ça et qu'au fond j'arrive encore à t'aimer malgré tout. Je te hais parce que je t'aime encore malgré tout ça. Et berdol, crois moi... ça fait mal. J'ai l'impression d'être une gamine. J'ai l'impression que tout le monde joue avec moi. Avec mes sentiments. ça ne serait que le juste retour des choses, j'ai fait ça pendant longtemps. Mais je préfère être celui qui joue que la poupée qu'on secoue dans tous les sens.

Tu parles au passé. Ainsi, je me dis que tu as tourné la page. Tant mieux pour toi. Sulfura m'a dit que... Kem était partie. Je suis désolée. Et en même temps, ça me fait dire encore que... Là non plus tu ne retiens pas. En fait tu ne fais rien. Tu ne retiens pas, tu laisses partir. J'aurais presque tendance à t'en vouloir. Quand elle m'a dit ça, je n'étais même pas contente tu vois. "Elle est partie". Tout ça pour me dire que tu m'aimais toujours. "Elle est partie". Oui, tout est dit. Elle est partie, ce n'est pas toi qui l'a quittée. Et moi j'ai l'impression que tu n'en as rien à faire. Ni d'elle, ni de moi. Ni de rien. C'est vrai au fond. Je discute un peu avec Sulf. Parce qu'elle est là. A mes côtés, comme toujours. Et elle a raison. Je ne te hais pas. Je t'aime encore. Et comme je te l'avais écrit dans une missive précédente, je t"aimerais toujours. Mais Steph est là, et je l'aime aussi. Comme tu aimais sans doute Kem. Différement, pas de la manière, pas avec la même intensité. Mais tout de même. Et puis, même s'il n'était pas là... On s'est toujours fait du mal. On se ressemble trop non ?

Au fond je me sens... Trompée. Trahie. Et je sais pas si je peux pardonner ça réellement pour repartir sur les bases de relation d'un couple. Tu me manques quand même... Plein de petits détails me font penser à toi... Et ça m'énerve d'autant plus.
Sulfura va pas très bien. Elle m'a avoué hier soir que "notre histoire déteint sur elle". Elle a un peu vécu la même chose, et je comprends que ça remue des souvenirs douloureux. J'ai pas envie qu'elle souffre à cause de moi... De nous. Elle m'a dit aussi : "j'aimerais qu'on se retrouve... tous". ça me fait peur. Mais, si elle en a besoin... Elle m'a reproché de ne rien faire pour. Comme les autres d'ailleurs. Alors voilà, je fais le premier pas. Je le fais pour elle, pas pour moi, ou toi ou je ne sais quoi encore...

Je ne sais pas ce que tu en penses... Dis moi. J'espère que tu ne vas pas trop mal quand même. Et... Si tu tiens à Kem, autant, ou plus - comme tu tenais à moi... Rejoint la. Fais pas deux fois de suite la même bêtise. Et si tu ne tiens pas à elle plus que ça... Et bien... c'est du beau gâchis tout ça.
Prends soin de toi.

J'attend ta réponse.
G.




Mon barbichu,

Le temps passe bien lentement. J'ai bien reçu ta missive. Et je te remercie. Comme toujours elle fait chaud au coeur. J'espère que le sourire n'a pas quitté tes lèvres. Je reviendrais je te l'ai promis. Et je tiens toujours mes promesses.

Sulfura ne va pas très bien. Je crois que... Toute cette histoire avec Exaël lui rappelle des souvenirs douloureux avec Thomus. Elle m'a dit : "votre histoire me déteint dessus". J'aime pas la voir comme ça. ça me fait mal... Je la sens... Vide. Seule aussi. Renfermée, froide et distante. Comme si... Comme si elle n'était plus vraiment en vie. Juste en représentation. J'espère réussir à... l'aider.

On parle plus qu'à Uzès quand même. Et de façon plus poser, même si quelques éclats de voix se font parfois entendre. Une inspiration et le calme revient... Je pense à toi. Et tu me manques. Parler avec elle, de tout ça, ça me remue. Et au fond j'ai songé à faire demi-tour pour venir me cacher dans tes bras. Mais... Il est des questions auxquelles je dois répondre je crois. C'est pour ça que je ne fais pas demi-tour si vite. J'espère que tu comprends.

Au fond tu sais, je fais ça pour moi. Mais pas seulement. Je fais aussi ça pour toi. Pour nous. Et j'aime à croire que... :

    Si je te parle c’est pour mieux t’entendre
    Si je t’entends je suis sûr de te comprendre

    Si tu souris c’est pour mieux m’envahir
    Si tu souris je vois le monde entier

    Si je t’étreins c’est pour me continuer
    Si nous vivons tout sera à plaisir

    Si je te quitte nous nous souviendrons
    En te quittant nous nous retrouverons.*


Nous nous retrouverons. Parce que l'eau plate sans les bulles c'est un peu trop monotone pour toi. Et que des bulles perdues dans l'air, ça ne se remarque pas, et c'est parfaitement inutile. Pas de bulles sans eau... Et puis, loins de toi, j'ai moins de "pétillance". La Pirine est lasse. Elle perd de son peps. Mais je pense à toi, et ça me redonne le sourire. Je t'imagine avec le pendentif autour du cou, ou entourer de ta main... Et je me dis que j'ai de la chance de t'avoir rencontré, et de t'avoir plu. Tu es avec moi à chacun de mes gestes. A chacun de mes pas. M'oublie pas et garde le breb'lit au chaud. Et profite aussi... Tu peux faire plein de bêtise je ne verrais rien. Avant moi, tu avais bien le sourire. Alors pourquoi ne l'aurais-tu plus après, ou pendant moi ? Je suis toujours avec toi.

Mes pensées volent vers toi.
Je t'embrasse.

Gypsi.


Le vent nous portera, Noir Désir
* Paul Eluard, Certitude

_________________
Exael


Nul ne savait ce qu'il adviendrait , le temps disperse t-il tout sur son passage ? Non il n’efface ni les souvenirs ni les sentiments il apaise simplement la douleur mais ne l'a fait pas oublier pour autant. Gypsi et Exaël une relation toujours confuse , compliquée mais présente continuellement...Comment construire quelque chose de nouveau si elle était la toujours en lui , non il ne pouvait , il avait pourtant essayé , il avait cru la chose possible mais se mentait il ? L'avenir le dira...

Il lui répond de la barque ou il était . Oui oui il faisait une pause gnangnan : la pêche lui qui n'était pas d'un naturel patient s'essaya à cette occupation pour faire le vide , ne plus penser et cela semblait fonctionner...Loin de tout sur le lac près de Brest il répond et le bordel s'amplifiera ? Espérons que non.


Gypsi ,

Je reconnais que j'ai fait des choses que je regrette, faire souffrir ce n'était pas mon intention pourtant je l'ai fait. Si Kem est partie c'est pour me laisser le temps de faire le point elle ne m'a pas quittée...elle attend que je prenne une décision.
C'est un beau gâchis comme tu dis et tu as raison seuls les actes comptent même si les mots sont forts.

J'aimerais revenir en arrière et corriger tout ça mais je ne peux pas. J'essaye de faire des choix mais oui j'ai peur de prendre certaines décisions...peur de faire souffrir de nouveau.Mais être avec une femme et penser à une autre continuellement ce n'est pas une vie ni pour elle ni pour moi ...

SulfurA est une femme que j'adore , j'admire sa ténacité et sa détermination, elle impose le respect par sa grandeur charismatique et son franc parlé. Ne crois pas que j'attends que ça se passe , que je me fiche de tout il n'en est rien...Alors oui je veux bien qu'on se retrouve tous ...mais pourra t-on le vivre sans que tu me haïsses et que n'éclate colère et violence ? Essayons pour elle.

Je t'embrasse .

Exa



Domenika
Un jolie colombe apporta une lettre à la gitane. Allait-elle trouver la destinataire? Rien n'était moins sûr. La louve avait compris bien des choses. La louve avait compris. Rien ne changeait au fond, sur ce qu'elle ressentait, mais à la fois... ce serait désormais différent. Et la louve laissa partir la colombe, et retourna méditer auprès d'Akira.

Citation:

La gitane ...

Je suis partie. Je sais, je sens. Il vous aime, il m'aime, vous l'aimez, vous aimez votre compagnon... C'est trop compliqué, je ne peux pas vivre ça. Lui non plus. Je ne me reconnais pas. Je ne suis pas... celle qui attend. Celle qui rampe. Celle qui est jalouse. Ce n'est pas moi, ça. Je peux être fidèle, je le suis d'ailleurs, mais ce n'est pas ma nature. Et je me fiche de savoir qui aime le plus, qui est le plus aimé, la plus aimée... La haine, le passé... les erreurs... n'ont plus d'importance, pour moi. Je me suis retrouvée.

Mon histoire a été une longue tragédie, finie désormais. Avec son aide. Ce n'était pas que Gypsi, qui compliquait tout, si je puis me permettre. Celui qui m'a violée et torturée, c'était son propre père. C'est une tâche qui ne peut s'effacer. Malgré tout l'attachement, toute la tendresse que j'éprouve pour mon Bibou... car je ressens toujours de la tendresse, un attachement profond, pour Exa. Je veux qu'il soit bien. Ça, ça ne changera pas. Jamais. Celui qui m'aura fait croire au bonheur, au fait que je le mérite, que je peux désormais y croire encore.

J'espère que vous saurez partager cela avec moi. Je le souhaite. Je ne peux vous haïr, j'aurai fait pareil que vous. Et bizarrement, je me sens soulagée. Cette situation m'empêchais d'avancer, de vivre pleinement. Je me mentais à moi même, lui aussi, et inconsciemment, nous le savions.Je me suis enfin retrouvée.
Je souhaite que vous aussi, vous vous retrouverez.

Bien à vous

Kem

_________________
Stephazur73
Steph reçut la missive que ce pigeon vaillant lui apportait, venant du Nord. Il était heureux de recevoir des nouvelles de sa Brebis, elle qui était partie depuis quelques jours maintenant.

Il l'ouvrit avec impatience, la parcourut, la lut, la relut, pour être sûr de ne rien en perdre, aucune ligne qui ne mérite d'être comprise à sa juste valeur.

Prenant alors la plume, il lui écrivit, séance tenante...



Merci pour ton message, ma Brebis. C'est important pour moi, à distance, de savoir comment tu vas, de connaître le fond de tes pensées, un peu comme si je n'étais finalement pas si loin et pouvait lire, sur ton visage, ce que veut dire ton sourire, ou ce que laisse entendre ta peine.

Je sais combien Sulfura compte pour toi, et que tu avais besoin de ce moment. Pour te retrouver avec elle, et sans doute aussi, pour te retrouver avec toi. Je sais aussi combien cette histoire qui a été la tienne, avant nous... t'a marquée, et sans doute, n'a pas encore ses blessures refermées. Tout cela je le sais, je le sens, je le vois aux soupirs inexprimés, aux moments de mélancolie que mes bêtises et mes divagations n'arrivent parfois pas à percer...

Je fais souvent bonne figure, parce que je veux être fort, à tes côtés. Je ne veux pas pour toi être source de peine, mais si je pouvais être la source intarissable de ta bonne humeur... je le serai. Sans pour autant te noyer là où tu as besoin d'un air vital à ton équilibre.
L'eau de ma lasse Pirine, terrain propice à ses bulles dont la pétillance rendent meilleurs les jours de ma vie.

"On voit les qualités de loin et les défauts de près"...

J'espère que cette distance nous permettra de voir tout le bon de ce que nous sommes, et avoir tant de plaisir à nous retrouver, laissant le moins bien pour transcender le mieux...

Je ne peux pas t'oublier ma Brebis, et je garde le Breb'lit au chaud, chaque soir, en y dormant, serrant la couverture dans la froidure de l'hiver. Et je souris, en pensant à toi. Ces sourires, ils te sont dédicacés.
De bêtise je ne ferai pas, j'ai trop de respect pour toi, et pour ce que nous sommes... C'est trop précieux pour le gâcher... Trop précieux...

Et ... "là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur". Ce trésor j'y tiens, car mon coeur en a justement besoin.

Tu as toute mon attention délicate, mon amour compréhensif, tout cela est à toi, comme à ma main est ce pendentif.
Je t'embrasse, fort...
Steph, le Barbichu
Gypsi
Cambrousse, Février 1461

Rien à dire. Le vide. Un manque. Une pensée. Jamais deux sans trois. J'en ai marre. Il m'en manque un. L'araignée ?! Non il n'entrerait pas dans le jeu. Ou alors pour une soirée. Et... Il paraît que je ne dois pas compliquée davantage les choses. Alors... Je vais répondre au tas de missives qui s'empilent. Lassitude.




Exaël,

Je vais faire bref. Les regrets... Je ne dirais rien, je dois être 'gentille'. Kem est partie pour te laisser faire le point. Alors tâche de le faire vite. Pour ne pas la faire souffrir plus qu'elle ne le mérite.

Je ne dirais rien de plus. Parce que je ne sais pas quoi dire de plus. Sulfura, c'est ma plus grande amie. Même si deux têtes de mule face à face font forcément des étincelles. On se retrouve. Et je saurais maîtriser ma colère et ma déception. Pour elle. N'attend juste pas que je te saute dans les bras. Je veux bien faire des efforts mais il ne faut pas trop m'en demander. Le temps sans doute aidera. Peut-être.

Tu es où ? On se retrouve où ? Quand ? Comment ? Suggestions ? Proposition ? Opinions, avis... ?

Je pense à toi. Difficile de faire autrement avec une brune qui n'a qu'un nom en bouche pour le moment. Même si je n'avais pas besoin d'elle pour penser à toi.

G.




Kem,

Je sais que vous êtes partie. Une amie commune au brun et à moi me l'a dit. Et Exa m'a écrit que vous étiez partie pour lui laisser faire le point, prendre une décision. Je suis désolée pour vous. Ce n'est pas une situation facile.
Compliqué c'est le moins qu'on puisse dire. Ce n'est plus un triangle amoureux mais un losange. Et les formes géométriques c'est toujours un punaise de berdol !

Tant mieux s'il a pu vous aider, vous faire croire en un bonheur possible. C'est au fond quelqu'un de bien. Même s'il fait parfois des conneries... Comme tout le monde sans doute. Vous méritez le bonheur sans doute. Après la pluie, le beau temps. Et vous avez eu assez de pluie comme ça vraisemblablement. Moi la pluie... C'est ce qui me connait le mieux. Et je crois qu'à force je finis par aimer ça. Pour le reste... "Bibou"... Je crois qu'il est condamné à être affublé de drôle de surnom... Moi je l'appelais *légère rature* l'appelle Albert.

Partager avec vous.. Situation étrange. Je ne vous en veux pas à vous spécialement. Mais... C'est la première fois qu'un homme me quitte finalement. Et en plus pour une autre. Le coeur comme l'orgueil en ont pris un coup. Tout comme la confiance. En moi, en lui, en les femmes. Bref, la confiance... en général. Votre souhait... Je ne sais s'il sera... S'il pourra se réaliser. Mais j'admire tout de même votre respect pour lui. Et l'amour ou la tendresse que vous lui portez. Je vous souhaite tout le bonheur que vous méritez, et que vous commencez à apercevoir. J'espère avoir de vos nouvelles de temps à autre... Même si ça peut paraître étrange... Et j'espère un jour vous rencontrer. Mettre un visage sur ce nom, cette histoire, cette femme que j'apprend à connaître petit à petit. Qui me ressemble tout en étant différente.

Prenez soin de vous.

Gypsi.




Toi,

Ne me remercie pas. C'est égoïste au fond tu sais. T'écrire et te lire me fait du bien. Et puis je te l'avais promis et je tiens autant que possible mes promesses. C'est important pour moi aussi de savoir comment tu vas, comment tu te sens, ce que tu fais, ce que tu manges - si si ! que je puisse m'imaginer tes drôles de plat !

Ne t'inquiète pas. Je vais plutôt bien. Je retrouve le grand air, la poussière des chemins, les piaillements des oiseaux, le silence de la nuit, le froid qui pique la peau... ça me manquait. Et je me retrouve lentement... Et je me rends d'autant plus compte de mon comportement quand j'étais à Uzès. Je devais insupportable et déprimante. Je te demande pardon. J'étais bien avec toi. Mais la brebis n'est pas une bestiole sédentaire. Pourtant, tu n'es jamais bien loin de moi. Je pense à toi. Tellement souvent que j'ai l'impression que tu t'es transformé en une petite bête qui a élu domicile dans ma tête. Mais je ne m'en plains pas. Au contraire. Et même de loin tu me tires des sourires. Je pense à tes jeux de mots, à nos promenades en crabe, à tes petits plats étranges... A ton sourire et c'est magique je souris aussi, alors que l'ambiance pourrait être meilleur.

Bonne figure... Tu sais, tu n'es pas obligé. Tu es ma source de bonne humeur. Et intarissable. Mais ça ne veut pas dire qu'on y puise en permanence ! Et puis tu as le droit d'avoir des faiblesses, des coups de moins bien des fois aussi... Et que je puisse être là pour toi. C'est ça aussi l'amour non ? Le partage et le soutien. Dans les deux sens, pas à sens unique... Alors les qualités je les voyais déjà de prêt ! De loin je ressens le manque... Tu me manques c'est vrai.

Il fallait que je te parle de quelque chose aussi... La vérité toujours tu lui diras. C'est pas facile pour moi et ce ne sera certainement pas facile pour toi mais... J'ai décidé de faire ce que Sulfura veut... Ce qui peut éventuellement lui rendre le sourire. Ou pas. Tant pis. Je vais revoir Exaël. Je ne sais pas encore où, ni quand. Si tu veux ou non être présent... Mais voilà. Mais... ça ne veut pas dire que je vais lui retomber dans les bras. Je tiens à toi, vraiment... Je me dis que ça me permettra de vraiment faire le point, d'être sûre de mes choix. Même si j'en doute plus vraiment.

Je vais l'écrire à défaut de pouvoir le montrer en ce moment. C'est pas pour te rassurer c'est simplement parce que... Je le pense... Et que j'ai envie de l'écrire :

    Je t'aime pour tous les hommes
    Que je n'ai pas connus
    Je t'aime pour tout le temps
    Où je n'ai pas vécu...
    [...]
    Je t’aime pour ta sagesse
    Qui n’est pas la mienne
    Pour la santé je t’aime
    Contre tout ce qui n’est qu’illusion
    Pour ce cœur immortel
    Que je ne détiens pas
    Que tu crois être le doute
    Et tu n’es que raison
    Tu es le grand soleil
    Qui me monte à la tête
    Quand je suis sûr de moi

Je t'embrasse.
Gypsi

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)