Fleur_des_pois
Some nights, I wish that this all would end
Cause I could use some friends for a change *
Le soleil de cette fin d'après-midi était éblouissant. Le quartier des halles bruissait toujours d'activité bien que dans deux heures tout au plus, il ferait nuit. La ville de Paris était toujours animée. Cela changeait agréablement de ces villages morts et mornes que Fleur-des-Pois avait traversés depuis quelques jours.
Ici, il y avait de la vie. Et c'était précisément ce dont elle avait besoin. Parce qu'avec la vie il y avait l'argent. Et qu'avec l'argent... Un sourire satisfait se peignit sur son visage halé. La nouvelle robe qu'elle avait « trouvé » était parfaite. D'une jolie teinte grenat aux manches raportées indigo, et taillée dans une riche étoffe. Avec la chaude chemise blanche qu'elle portait en dessous, Fleur était à la fois à l'aise et au chaud. Et cela lui allait très bien. A sa ceinture de cuir pendait une bourse en daim, malheureusement un peu plate. Qu'à cela ne tienne ! Qui vole une robe pouvait voler une bourse. Non ?
Tout en se glissant parmi les badeaux, la brune étudiait les possibilités. Un vieillard, ici, à moitié aveugle. Victime parfaite, toute désignée. Malencontreusement, elle trébucha juste à son niveau. Malencontreusement, elle dut se ratrapper à lui. Malencontreusement, ses doigts agrippèrent sa taille. Le rose lui monta aux joues. Un sourire ravissant et ravageur étira ses lèvres pleines et ourlées. Le vieux bonhomme secoua la tête, abasourdi et enchanté de son sort, sans s'apercevoir qu'il était plus léger de dix écus.
Sautillant d'un pas léger, Fleur répéta son manège plusieurs fois, visant toujours les hommes. Qu'ils soient jeunes ne lui posaient pas de problème. Il suffisait de se coller un peu plus près. Les hommes étaient si faciles à duper que cela en perdait presque son intérêt.
S'arrêtant dans un coin, elle transvasa le contenu des quatre bourses dans la sienne. D'une couleur bleue, elle y avait brodé quelques étoiles argentées, et l'affectionnait particulièrement.
Ramenant sa masse de cheveux noirs dans son dos, Fleur examina les lieux. Les étals étaient bondés et il devenait difficile de circuler. Elle se mit à rire toute seule, quand une grande matronne vêtue d'une ample robe s'arrêta devant un marchand de curiosités. Un nain s'en extirpa en la houspillant et s'en fut, vexé. Parfois, Fleur regrettait de ne pas pouvoir partager ce genre de choses avec une amie. Mais sans famille, elle avait dû se débrouiller seule très tôt. Trop tôt. Reccueillie à l'âge de sept ans par une guérisseuse qui l'avait sorti de l'orphelinat, elle avait appris avec elle le secret des plantes. Mais au lieu de soigner et guérir, la jeune femme préférait empoisonner et intoxiquer. Isolda la Guérisseuse l'avait chassé de chez elle quand elle l'avait découvert. Mais Fleur avait appris à ne plus souffrir de l'abandon.
Et puis, bizarrement, les gens se méfiaient d'une empoisonneuse. Ils n'osaient jamais rien boire, manger ou toucher, en sa présence.
Un gamin la bouscula, la faisant sortir de ses pensées.
Sale mioche ! hurla-t-elle en levant le poing. Si je te retrouve, t'auras plus l'occasion d'aller chialer dans les jupes de ta mère !
Mais l'enfant était loin, et elle n'avait pas fini sa tournée. Quittant son coin, Fleur réintégra la foule pressée. Sa prochaine prise fut aussi simple que les autres. Elle décida brusquement de pimenter le jeu. Une femme, il lui fallait une femme. Au hasard, comme de coutume. Elle en aperçut une. Elle regardait Dieu sait quoi, mais ça, Fleur n'en avait rien à faire. Elle ne ferait pas commerce avec sa victime. Sa main agile se tendit légèrement et le bout de la lame de son poignard fit son apparition. Dans un mouvement de maladresse parfaitement simulé, elle s'écrasa contre la femme. Les cordelettes furent tranchées rapidement tandis que la brune se confondait en excuses. Sans s'attarder plus qu'il n'était nécessaire, Fleur s'éloigna promptement butin en main. De nouveau elle se coula hors de la foule pour remplir sa propre bourse. Trente écus ? La journée avait été plus que satisfaisante.
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Cause I could use some friends for a change *
Le soleil de cette fin d'après-midi était éblouissant. Le quartier des halles bruissait toujours d'activité bien que dans deux heures tout au plus, il ferait nuit. La ville de Paris était toujours animée. Cela changeait agréablement de ces villages morts et mornes que Fleur-des-Pois avait traversés depuis quelques jours.
Ici, il y avait de la vie. Et c'était précisément ce dont elle avait besoin. Parce qu'avec la vie il y avait l'argent. Et qu'avec l'argent... Un sourire satisfait se peignit sur son visage halé. La nouvelle robe qu'elle avait « trouvé » était parfaite. D'une jolie teinte grenat aux manches raportées indigo, et taillée dans une riche étoffe. Avec la chaude chemise blanche qu'elle portait en dessous, Fleur était à la fois à l'aise et au chaud. Et cela lui allait très bien. A sa ceinture de cuir pendait une bourse en daim, malheureusement un peu plate. Qu'à cela ne tienne ! Qui vole une robe pouvait voler une bourse. Non ?
Tout en se glissant parmi les badeaux, la brune étudiait les possibilités. Un vieillard, ici, à moitié aveugle. Victime parfaite, toute désignée. Malencontreusement, elle trébucha juste à son niveau. Malencontreusement, elle dut se ratrapper à lui. Malencontreusement, ses doigts agrippèrent sa taille. Le rose lui monta aux joues. Un sourire ravissant et ravageur étira ses lèvres pleines et ourlées. Le vieux bonhomme secoua la tête, abasourdi et enchanté de son sort, sans s'apercevoir qu'il était plus léger de dix écus.
Sautillant d'un pas léger, Fleur répéta son manège plusieurs fois, visant toujours les hommes. Qu'ils soient jeunes ne lui posaient pas de problème. Il suffisait de se coller un peu plus près. Les hommes étaient si faciles à duper que cela en perdait presque son intérêt.
S'arrêtant dans un coin, elle transvasa le contenu des quatre bourses dans la sienne. D'une couleur bleue, elle y avait brodé quelques étoiles argentées, et l'affectionnait particulièrement.
Ramenant sa masse de cheveux noirs dans son dos, Fleur examina les lieux. Les étals étaient bondés et il devenait difficile de circuler. Elle se mit à rire toute seule, quand une grande matronne vêtue d'une ample robe s'arrêta devant un marchand de curiosités. Un nain s'en extirpa en la houspillant et s'en fut, vexé. Parfois, Fleur regrettait de ne pas pouvoir partager ce genre de choses avec une amie. Mais sans famille, elle avait dû se débrouiller seule très tôt. Trop tôt. Reccueillie à l'âge de sept ans par une guérisseuse qui l'avait sorti de l'orphelinat, elle avait appris avec elle le secret des plantes. Mais au lieu de soigner et guérir, la jeune femme préférait empoisonner et intoxiquer. Isolda la Guérisseuse l'avait chassé de chez elle quand elle l'avait découvert. Mais Fleur avait appris à ne plus souffrir de l'abandon.
Et puis, bizarrement, les gens se méfiaient d'une empoisonneuse. Ils n'osaient jamais rien boire, manger ou toucher, en sa présence.
Un gamin la bouscula, la faisant sortir de ses pensées.
Sale mioche ! hurla-t-elle en levant le poing. Si je te retrouve, t'auras plus l'occasion d'aller chialer dans les jupes de ta mère !
Mais l'enfant était loin, et elle n'avait pas fini sa tournée. Quittant son coin, Fleur réintégra la foule pressée. Sa prochaine prise fut aussi simple que les autres. Elle décida brusquement de pimenter le jeu. Une femme, il lui fallait une femme. Au hasard, comme de coutume. Elle en aperçut une. Elle regardait Dieu sait quoi, mais ça, Fleur n'en avait rien à faire. Elle ne ferait pas commerce avec sa victime. Sa main agile se tendit légèrement et le bout de la lame de son poignard fit son apparition. Dans un mouvement de maladresse parfaitement simulé, elle s'écrasa contre la femme. Les cordelettes furent tranchées rapidement tandis que la brune se confondait en excuses. Sans s'attarder plus qu'il n'était nécessaire, Fleur s'éloigna promptement butin en main. De nouveau elle se coula hors de la foule pour remplir sa propre bourse. Trente écus ? La journée avait été plus que satisfaisante.
Titre : Citation de Richard Bach
* Some nights - Fun
Certaines nuits, j'aimerais que tout cela s'arrête
Parce que des amis, ça me ferait du bien pour une fois
* Some nights - Fun
Certaines nuits, j'aimerais que tout cela s'arrête
Parce que des amis, ça me ferait du bien pour une fois
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