Izolde
Elle fait un pas, et puis l'autre. Des grands pas, sans suivre aucune trajectoire. Izolde se balade, on ne sait pas trop où, elle supposait être dans les environs de Poitiers où elle était arrivée il y a cela deux jours, peut-être plus. Ses grand yeux d'ébènes parcourent le paysage avec ébahissement, avec le regard d'une enfant qui pour la première se retrouvait par elle-même loin de chez elle. Ici, elle profitait du calme, perchée au milieu de toute cette verdure à laquelle elle n'avait jamais prêté l'once d'une attention durant sa vie. Ses narines se rassasent à satiété de l'odeur fraîche des environs. Ses grands rêves d'évasion qui s'aboutissaient enfin.
Mais elle n'était pas seule. A choisir elle aurait largement préférée se la jouer solitaire et passer de longues heures à errer, à se prélasser d'insasiables minutes dans la neige et réfléchir à la vacuité de la vie, s'adonner à d'interminables scéances d'introspection toutes plus inutiles que les autres. Mais il avait fallu se montrer raisonnable, se décider à accepter sa lourde carence de connaissance du coin, mais c'était surtout sa peur palpable de la forêt et de tout ce qu'on y trouvait le jour comme la nuit qui lui avait fait franchir le pas.
Biensûr, en y resongeant, se perdre dans un lieu où chaque feuille (et généralement, dans des comme ça, ça ne manquait pas) lui inspirait la trouille de sa vie n'aurait sûrement pas été moins appréciable. C'était pas faute d'espérer qu'il ne s'y cachait rien que de minuscules lapereaux mignons et inoffensifs qui se chamaillent probablement dans les fougères.
-Olé A votre bén, hein !
-Plait-il? Le regard se tourne sans plus attendre vers sa rencontre de la journée qu'elle avait apportée avec elle, partageant une bouteille.
-Oh ! Poutoune ! Arrivait-elle à déguiser à ce moment sa totale décrépitude dans laquelle la plongeait l'accent poitevin de son comparse? Sa plus complète incompréhension de couleur local?
-Je vois pas ce que tu veux dire. Et puis j'en veux bien, aussi.
A la minute sa demoiselle.
-Je sais pas, je sais pas si j'aime ton pays. Je te comprends qu'à moitié. Mais c'est bien. Renifle l'air un bon coup
-T'as la tremble? Olé bonnes gens !
Coup d'oeil à gauche à droite. Non, personne.
-T'vas engraisser si t'continues d'boire d'même
J'avoue que j'arrive pas à savoir quoi répondre à ça...
Et de lui lancer un regard médisant avant de lui reprendre la bouteille sans plus attendre.
-Ça m'fait sire !
Une lampée de cognac plus tard elle continua sa longue promenade. Elle se maudit; Izolde et ses idées à la con. Parce que c'pas tout d'essayer de se lier avec la populace locale, d'essayer de se mettre à ce niveau de désinformation et d'analphabétisation sans compter que leur locution était à chier, de tenter d’insuffler dans leurs moroses existence un peu de gaieté.
-Poutoune !
Voilà qui le reprenait, comme un mauvais spasme qui refusait de mettre bas. Et le paysan, que dis-je le vieux barbu mal fagoté qui se tenait à ses côtés, qui respirait sans conteste le même air qu'elle, qui le polluait de son haleine contaminée par son patois s'interposa soudain entre elle et sa trajectoire par le geste de son bras. Celui-là même qui vient juste devant elle pour l'empêcher de reprendre ses droits sur son libre arbitre. C'était dire si on lui en avait déjà fait une pareille, au microbe. Lui barrer le passage et de cette manière gêner son ascension rapide.
-Olé ! Répondit-elle au quart de tour.
Avant qu'il imite, à la manière d'une robinsone qui voit son monde se retourner par vendredi. Poutone, ça voulait dire moins vite?
La brune n'avait jamais été une grande observatrice et ne courait après tout pas après les carrés d'herbes, ces fleurs rebelles qui se hissaient dans tout les sens ou ses arbres inassorti qui avaient jaillit de terre il y a perpètre. C'était sa liberté qu'elle cherchait avidement, la quête de l'oiseau dans sa cage enfin bel et bien réel. C'était pas faute d'avoir fait le tour pour se ravitailler en alcool au moins. D'avoir au moins décidé de se bouger de la chambre de son auberge. Ces journées recluse à l'ombre de sa chambre à mater l'exterieur neigeux, pas faute par de nombreuses fois d'avoir essayer de se mettre à la besogne, écrire à sa cousine, lui raconter ce qu'elle faisait loin d'Alençon. Dans toute la marmaille familiale elle avait lié une ancestrale amitié avec cette figure blonde bien déguisée sous ses airs d'innocente. C'était son seul regret quand Izolde pensait à avant... enfin, il y a une ou deux semaines, quand en bonne enfant revêche de son état elle avait jugé avoir déjà attendue une année de trop pour profiter pleinement de sa majorité et couper le cordon. Qu'est-ce qui avait bien pu la retenir auparavant? La peur peut-être de ne plus planer sous l'ardente protection dont elle pouvait bénéficier auprès des siens, vous savez, les liens du sang et toutes ces considérations qui s'y rapporte.
Les vapeurs d'alcool aidant son périple n'en fût que magnifique. le début fût plutôt hardi à sa manière, la teigne n'avait jamais été une grande écuyère et sa petite taille suggérait plus de galère. En outre elle avait du sacrifier la belle robe pourpre qui mélo-dramatisait parfaitement la situation (Izolde, à sa manière de se faire des films) pour de vieux vêtements qui ne risquaient rien. D'ailleurs, elle ne s'était toujours pas résolut à accepté que sa robe d'apparat était bel et bien fichue et refusait obstinément de s'en séparé.
-O mouille Si t’vas dans les tvas gauger! Lui rappela soudain la présence de son acolyte de fortune
Un long soupire. Elle rebouche la bouteille.
Une goutte, puis deux, puis trois.
Si elle attend plus longtemps il ne sera plus temps de retourner à l'auberge où elle loge quelques temps, surtout si il s'agit de fini gauger au final.
Mais elle n'était pas seule. A choisir elle aurait largement préférée se la jouer solitaire et passer de longues heures à errer, à se prélasser d'insasiables minutes dans la neige et réfléchir à la vacuité de la vie, s'adonner à d'interminables scéances d'introspection toutes plus inutiles que les autres. Mais il avait fallu se montrer raisonnable, se décider à accepter sa lourde carence de connaissance du coin, mais c'était surtout sa peur palpable de la forêt et de tout ce qu'on y trouvait le jour comme la nuit qui lui avait fait franchir le pas.
Biensûr, en y resongeant, se perdre dans un lieu où chaque feuille (et généralement, dans des comme ça, ça ne manquait pas) lui inspirait la trouille de sa vie n'aurait sûrement pas été moins appréciable. C'était pas faute d'espérer qu'il ne s'y cachait rien que de minuscules lapereaux mignons et inoffensifs qui se chamaillent probablement dans les fougères.
-Olé A votre bén, hein !
-Plait-il? Le regard se tourne sans plus attendre vers sa rencontre de la journée qu'elle avait apportée avec elle, partageant une bouteille.
-Oh ! Poutoune ! Arrivait-elle à déguiser à ce moment sa totale décrépitude dans laquelle la plongeait l'accent poitevin de son comparse? Sa plus complète incompréhension de couleur local?
-Je vois pas ce que tu veux dire. Et puis j'en veux bien, aussi.
A la minute sa demoiselle.
-Je sais pas, je sais pas si j'aime ton pays. Je te comprends qu'à moitié. Mais c'est bien. Renifle l'air un bon coup
-T'as la tremble? Olé bonnes gens !
Coup d'oeil à gauche à droite. Non, personne.
-T'vas engraisser si t'continues d'boire d'même
J'avoue que j'arrive pas à savoir quoi répondre à ça...
Et de lui lancer un regard médisant avant de lui reprendre la bouteille sans plus attendre.
-Ça m'fait sire !
Une lampée de cognac plus tard elle continua sa longue promenade. Elle se maudit; Izolde et ses idées à la con. Parce que c'pas tout d'essayer de se lier avec la populace locale, d'essayer de se mettre à ce niveau de désinformation et d'analphabétisation sans compter que leur locution était à chier, de tenter d’insuffler dans leurs moroses existence un peu de gaieté.
-Poutoune !
Voilà qui le reprenait, comme un mauvais spasme qui refusait de mettre bas. Et le paysan, que dis-je le vieux barbu mal fagoté qui se tenait à ses côtés, qui respirait sans conteste le même air qu'elle, qui le polluait de son haleine contaminée par son patois s'interposa soudain entre elle et sa trajectoire par le geste de son bras. Celui-là même qui vient juste devant elle pour l'empêcher de reprendre ses droits sur son libre arbitre. C'était dire si on lui en avait déjà fait une pareille, au microbe. Lui barrer le passage et de cette manière gêner son ascension rapide.
-Olé ! Répondit-elle au quart de tour.
Avant qu'il imite, à la manière d'une robinsone qui voit son monde se retourner par vendredi. Poutone, ça voulait dire moins vite?
La brune n'avait jamais été une grande observatrice et ne courait après tout pas après les carrés d'herbes, ces fleurs rebelles qui se hissaient dans tout les sens ou ses arbres inassorti qui avaient jaillit de terre il y a perpètre. C'était sa liberté qu'elle cherchait avidement, la quête de l'oiseau dans sa cage enfin bel et bien réel. C'était pas faute d'avoir fait le tour pour se ravitailler en alcool au moins. D'avoir au moins décidé de se bouger de la chambre de son auberge. Ces journées recluse à l'ombre de sa chambre à mater l'exterieur neigeux, pas faute par de nombreuses fois d'avoir essayer de se mettre à la besogne, écrire à sa cousine, lui raconter ce qu'elle faisait loin d'Alençon. Dans toute la marmaille familiale elle avait lié une ancestrale amitié avec cette figure blonde bien déguisée sous ses airs d'innocente. C'était son seul regret quand Izolde pensait à avant... enfin, il y a une ou deux semaines, quand en bonne enfant revêche de son état elle avait jugé avoir déjà attendue une année de trop pour profiter pleinement de sa majorité et couper le cordon. Qu'est-ce qui avait bien pu la retenir auparavant? La peur peut-être de ne plus planer sous l'ardente protection dont elle pouvait bénéficier auprès des siens, vous savez, les liens du sang et toutes ces considérations qui s'y rapporte.
Les vapeurs d'alcool aidant son périple n'en fût que magnifique. le début fût plutôt hardi à sa manière, la teigne n'avait jamais été une grande écuyère et sa petite taille suggérait plus de galère. En outre elle avait du sacrifier la belle robe pourpre qui mélo-dramatisait parfaitement la situation (Izolde, à sa manière de se faire des films) pour de vieux vêtements qui ne risquaient rien. D'ailleurs, elle ne s'était toujours pas résolut à accepté que sa robe d'apparat était bel et bien fichue et refusait obstinément de s'en séparé.
-O mouille Si t’vas dans les tvas gauger! Lui rappela soudain la présence de son acolyte de fortune
Un long soupire. Elle rebouche la bouteille.
Une goutte, puis deux, puis trois.
Si elle attend plus longtemps il ne sera plus temps de retourner à l'auberge où elle loge quelques temps, surtout si il s'agit de fini gauger au final.