Izolde
[I'm Free]
Elle ne serait pas vraiment dire où elle était. La brune remue ses cheveux nerveusement, elle les frictionne de manière à ce qu'ils émettent ce petit bruit qui trahissent leur mauvaise santé. Elle soupire longuement pendant que dans la petite taverne où elle évite soigneusement du regard ses comparses de fortune (comparses, c'était beaucoup dire parce que n'empêche et à toutes fins utiles on peut trouver utile de souligner qu'elle les kiffait pas des masses les pechnos païens du bled d'à côté qui puait encore le terreaux).
Elle avait bien pensé atteindre la liberté si convoitée mais rien n'avait ressemblé avec son idéal fantasmé de cette fameuse liberté. Pourtant elle l'était, loin de sa famille, de sa soeur, de son oncle Izolde pouvait faire ce qu'elle désirait. Mais à quelle fin utile? Ça par contre.
La voilà qui scrute un à un les cheveux leur faisant subir au crible un examen des plus minitieux, mais quelques secondes à peine suffirent pour la contempler virer cramoisie, Izolde qui pâlit à mesure qu'elle constate, effarée, la prolifération plus que prolifique des fourches. Des cheveux qui se clivent en deux, en trois, en quatre même, y'a même celui-ci qui à un quart de la pointe s'est scindé en plusieurs. Elle est à deux doigts de la crise cardiaque, elle est sujette à un lourd épuisement depuis quelques temps ce qui ne va en rien pour arranger les choses. La brune est dans un état pitoyable.
La voilà qui suffoque, qui tousse, qu'elle se retient au comptoir d'une manière tout à fait inquiétante. La voilà qui respire à toute rompre ou du moins qui essaie tout en gardant bien ses larmes sur le bord des yeux. Elle ne retrouve plus son souffle, il s'est perdu quelque part dans sa gorge. Elle va crever, elle en est plus que certaine du coup, que son heure est bel est bien venue maintenant et tout de suite.
Des ciseaux... viiiteeee... trouvez-moi des ciseaux ! Aaaah mécréééé-aants! Saletés de puturelles sans nomnifiées.
C'en était à deux doigts d'être finies pour Izolde et sa tête bien faîte, pour ses boucles brunes qui tentaient de s'échappées comme elle pouvait d'un chignon lâchement travaillé sur le haut de sa tête pour le meilleur mais surtout pour ça.
Des ciseaux, la paire dans mon saac... Arg... oui l'etui.. Vous êtes un bon à rien ! Là, mais pas cette poche là... Erthearf... Je me sens défaillir, plus vite sacro-saint de bordel de merde. INCAPABLE AMORPHE ! Ahh...
C'en était fini de Izolde la radasse, d'Izolde la presque-paillarde, d'Izolde qui vivait sa vie au grès de ses envies loin du cocon familial. Izolde ce merveilleux bout de femme perchée sur des jambes minuscules et avec sa poitrine disproportionnée. Izolde entrain de paniquer, de s'étouffer.
... euuh... urrg...
Et de sérieusement s'étouffer. Et dans un dernier effort de chopper l'étui en cuir avec force en tentant de défier toutes les lois de l'apnée (si tant est que ça se dit bien comme ça) pour en extirper les ciseaux d'aciers et les diriger furieusement vers ses cheveux et sans plus attendre couper par lambeaux les récalcitrants.
[Plus tard, dans la même taverne, et seulement armée d'une plume et d'un vélin de dernière main. Recluse dans un coin en position foetale et camouflée par maintes épaisseurs d'épaisses couvertures. Après s'être arrachée les cheveux dans tout les sens et avoir à plusieurs reprises tenté de les saccager ou de menacer l'assemblée au moindre pet de travers avec sa paire de ciseaux pointues. Après une lourde et douloureuse journée haute en couleurs, les pattes endolories, les paupières bouffies.]
Izolde, plume en main, regarde le vélin. Pourtant elle ne le regarde pas vraiment, elle pense activement à ce qu'elle pourrait marquer dessus. Elle hésite un moment à lui raconter sa péripétie de l'après-midi pour en venir plus rapidement au fait, sa coiffure était presque détruite. Elle se demanda si il n'était pas plus judicieux, pourtant, de lui faire envie en lui contant des merveilleuses histoires qui auraient très bien pu lui arriver, avec des princes et des double archi duc. Elle serait forcement jalouse. Et elle évinça complètement son idée de lui demander son chemin. La très jeune femme avait déjà perdue plus d'une semaine et des sous sur la route ou elle s'était fait racketté pour s'être trompé de direction. Hé, mais pourquoi après qu'elle est vécue quinze ans en Alençon personne ne lui avait indiqué que ça se trouvait au nord.
Non, c'était sur que ça elle n'allait pas le raconter.
Elle tente de prendre un peu plus de chaleur en remontant sur ses épaules ce qu'elle a pu dégoter comme couverture. Elle n'aime nullement ce territoire hostile. Elle aime cette aventure, cet air nouveau dans ses poumons, cette sensation de vivre pour soit. Mais elle se rend compte combien il est difficile de tenir sans les affres de confort dans lesquels elle a été bercé.
Elle ne serait pas vraiment dire où elle était. La brune remue ses cheveux nerveusement, elle les frictionne de manière à ce qu'ils émettent ce petit bruit qui trahissent leur mauvaise santé. Elle soupire longuement pendant que dans la petite taverne où elle évite soigneusement du regard ses comparses de fortune (comparses, c'était beaucoup dire parce que n'empêche et à toutes fins utiles on peut trouver utile de souligner qu'elle les kiffait pas des masses les pechnos païens du bled d'à côté qui puait encore le terreaux).
Elle avait bien pensé atteindre la liberté si convoitée mais rien n'avait ressemblé avec son idéal fantasmé de cette fameuse liberté. Pourtant elle l'était, loin de sa famille, de sa soeur, de son oncle Izolde pouvait faire ce qu'elle désirait. Mais à quelle fin utile? Ça par contre.
La voilà qui scrute un à un les cheveux leur faisant subir au crible un examen des plus minitieux, mais quelques secondes à peine suffirent pour la contempler virer cramoisie, Izolde qui pâlit à mesure qu'elle constate, effarée, la prolifération plus que prolifique des fourches. Des cheveux qui se clivent en deux, en trois, en quatre même, y'a même celui-ci qui à un quart de la pointe s'est scindé en plusieurs. Elle est à deux doigts de la crise cardiaque, elle est sujette à un lourd épuisement depuis quelques temps ce qui ne va en rien pour arranger les choses. La brune est dans un état pitoyable.
La voilà qui suffoque, qui tousse, qu'elle se retient au comptoir d'une manière tout à fait inquiétante. La voilà qui respire à toute rompre ou du moins qui essaie tout en gardant bien ses larmes sur le bord des yeux. Elle ne retrouve plus son souffle, il s'est perdu quelque part dans sa gorge. Elle va crever, elle en est plus que certaine du coup, que son heure est bel est bien venue maintenant et tout de suite.
Des ciseaux... viiiteeee... trouvez-moi des ciseaux ! Aaaah mécréééé-aants! Saletés de puturelles sans nomnifiées.
C'en était à deux doigts d'être finies pour Izolde et sa tête bien faîte, pour ses boucles brunes qui tentaient de s'échappées comme elle pouvait d'un chignon lâchement travaillé sur le haut de sa tête pour le meilleur mais surtout pour ça.
Des ciseaux, la paire dans mon saac... Arg... oui l'etui.. Vous êtes un bon à rien ! Là, mais pas cette poche là... Erthearf... Je me sens défaillir, plus vite sacro-saint de bordel de merde. INCAPABLE AMORPHE ! Ahh...
C'en était fini de Izolde la radasse, d'Izolde la presque-paillarde, d'Izolde qui vivait sa vie au grès de ses envies loin du cocon familial. Izolde ce merveilleux bout de femme perchée sur des jambes minuscules et avec sa poitrine disproportionnée. Izolde entrain de paniquer, de s'étouffer.
... euuh... urrg...
Et de sérieusement s'étouffer. Et dans un dernier effort de chopper l'étui en cuir avec force en tentant de défier toutes les lois de l'apnée (si tant est que ça se dit bien comme ça) pour en extirper les ciseaux d'aciers et les diriger furieusement vers ses cheveux et sans plus attendre couper par lambeaux les récalcitrants.
[Plus tard, dans la même taverne, et seulement armée d'une plume et d'un vélin de dernière main. Recluse dans un coin en position foetale et camouflée par maintes épaisseurs d'épaisses couvertures. Après s'être arrachée les cheveux dans tout les sens et avoir à plusieurs reprises tenté de les saccager ou de menacer l'assemblée au moindre pet de travers avec sa paire de ciseaux pointues. Après une lourde et douloureuse journée haute en couleurs, les pattes endolories, les paupières bouffies.]
Izolde, plume en main, regarde le vélin. Pourtant elle ne le regarde pas vraiment, elle pense activement à ce qu'elle pourrait marquer dessus. Elle hésite un moment à lui raconter sa péripétie de l'après-midi pour en venir plus rapidement au fait, sa coiffure était presque détruite. Elle se demanda si il n'était pas plus judicieux, pourtant, de lui faire envie en lui contant des merveilleuses histoires qui auraient très bien pu lui arriver, avec des princes et des double archi duc. Elle serait forcement jalouse. Et elle évinça complètement son idée de lui demander son chemin. La très jeune femme avait déjà perdue plus d'une semaine et des sous sur la route ou elle s'était fait racketté pour s'être trompé de direction. Hé, mais pourquoi après qu'elle est vécue quinze ans en Alençon personne ne lui avait indiqué que ça se trouvait au nord.
Non, c'était sur que ça elle n'allait pas le raconter.
Elle tente de prendre un peu plus de chaleur en remontant sur ses épaules ce qu'elle a pu dégoter comme couverture. Elle n'aime nullement ce territoire hostile. Elle aime cette aventure, cet air nouveau dans ses poumons, cette sensation de vivre pour soit. Mais elle se rend compte combien il est difficile de tenir sans les affres de confort dans lesquels elle a été bercé.
Citation:
Saintes, Janvier 1460
A ma bien aimée cousine Aranelle du Ried, Demoiselle de Cheny,
D'Izolde du Ried
Je sais que je te dois beaucoup d'explications. Je sais que nous nous sommes quitté en de mauvais termes la dernière fois, mais je voulais te dire une fois de plus combien je suis absolument désolée d'avoir tâcher ta robe pourpre. De toute façons, et si ça peut te rassurer, elle a toujours été démodée, ce n'était pas un bon investissement, on pourrait presque dire que je t'ai rendue un service en laissant s'échapper de mes mains le pot de sauce aux herbes dessus. Pas que je l'ai fait intentionnellement, loin de moi une idée aussi fourbe.
Je me doute bien que tu te fais un sang d'encre à mon sujet. J'espère d'ailleurs que ma soeur arrive à se remettre de mon départ.
Mais t'inquiète pas, je suis sur le chemin du retour. J'ai raté de peu la guerre en Anjou et je me suis réfugiée en Poitou ou j'ai fait le tour du propriétaire. J'ai pu sélectionner les meilleurs cognac que j'ai pu trouver dans la région. J'ai pu voir un peu de pays, tu sais ce projet fou dont je te parlais depuis des années. Au début j'ai pensé que c'était une bonne idée avant de me rendre vite compte que l'aventure ce n'était pas si bien que ça. Les gens sont tous plus étranges les uns que les autres. Savais-tu par exemple qu'ils n'avaient pas la même mode que nous parmi le peuple et que certains s'habillaient d'une drôle de manière, comme si il n'avait pas un sous pour s'acheter quelque chose d'autre ! La nourriture aussi est très différente, elle se compose de trois fois rien, d'un bout de pain sec et de vin coupé agrémenté de viande mal cuite. Certains préfères des mélanges de farine de maïs et de lait. J'ose pas te dire combien cette chose me révulse. Je dois même, tiens-toi bien, manger de la bouillie.
Bref, tout va très bien. Je serais de retour dans une quinzaine.
Que Dieu te gardes,
De ta très chère cousine, Izolde du Ried
PS : Si d'ici mon retour tu pouvais me trouver un bon coiffeur...
A ma bien aimée cousine Aranelle du Ried, Demoiselle de Cheny,
D'Izolde du Ried
- Le bon jour,
Je sais que je te dois beaucoup d'explications. Je sais que nous nous sommes quitté en de mauvais termes la dernière fois, mais je voulais te dire une fois de plus combien je suis absolument désolée d'avoir tâcher ta robe pourpre. De toute façons, et si ça peut te rassurer, elle a toujours été démodée, ce n'était pas un bon investissement, on pourrait presque dire que je t'ai rendue un service en laissant s'échapper de mes mains le pot de sauce aux herbes dessus. Pas que je l'ai fait intentionnellement, loin de moi une idée aussi fourbe.
Je me doute bien que tu te fais un sang d'encre à mon sujet. J'espère d'ailleurs que ma soeur arrive à se remettre de mon départ.
Mais t'inquiète pas, je suis sur le chemin du retour. J'ai raté de peu la guerre en Anjou et je me suis réfugiée en Poitou ou j'ai fait le tour du propriétaire. J'ai pu sélectionner les meilleurs cognac que j'ai pu trouver dans la région. J'ai pu voir un peu de pays, tu sais ce projet fou dont je te parlais depuis des années. Au début j'ai pensé que c'était une bonne idée avant de me rendre vite compte que l'aventure ce n'était pas si bien que ça. Les gens sont tous plus étranges les uns que les autres. Savais-tu par exemple qu'ils n'avaient pas la même mode que nous parmi le peuple et que certains s'habillaient d'une drôle de manière, comme si il n'avait pas un sous pour s'acheter quelque chose d'autre ! La nourriture aussi est très différente, elle se compose de trois fois rien, d'un bout de pain sec et de vin coupé agrémenté de viande mal cuite. Certains préfères des mélanges de farine de maïs et de lait. J'ose pas te dire combien cette chose me révulse. Je dois même, tiens-toi bien, manger de la bouillie.
Bref, tout va très bien. Je serais de retour dans une quinzaine.
Que Dieu te gardes,
De ta très chère cousine, Izolde du Ried
PS : Si d'ici mon retour tu pouvais me trouver un bon coiffeur...
Il était temps pour la gamine de revenir au bercail.
La lettre est relue, et corrigée. Ce sont des pattes de mouches qui s'étalent pour composer un drôle ramassis d'encre. C'est que sa plume avait notamment souffert du voyage.
La lettre est soigneusement enroulée sur elle même et attachée. Il n'est pas temps de sortir du lieu qu'elle avait réussit à dénicher pour la nuit et elle reporte ça à demain, se laissant tomber contre le sol faussement pavé de la taverne.
_________________
- « Sérieusement, on dirait une vieille chèvre asmathique à l'agonie ! »