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[RP] Campement de la Vache Folle III

Maud
Dame Bode... dame Fraude. Et Maud de voir le Maje s'affairer autour de ses artifices et de servir un galimatias masculin qui la fit frémir. Elle pouffa en entendant Effelissianor grogner un peu au discours on ne peut plus macho du Maje.

Oh mais! Monsieur le Maje, pour votre cerveau.. je crois bien que vous aurez droit à un rata spécial. De la bonne cervelle pochée. Et vous obéirez à votre femme..

Enfin.. elle vous obéira tellement bien que vous ne le verrez pas.

Non mais, il avait beau être arrivé sans encombres et se vanter de faire exploser ou disparaitre les ennemis..

Au fait, les ennemis.. que devenaient-ils? A part être dehors dans le froid. Et un drôle de bruit étouffé la fit pencher par le créneau vers la cour intérieure.

Une charrette de foin en contrebas. Des cris venant de la Tour du Bar.


Mais, comme qui dirait qu'on égorge un veau là-bas!

Et d'un doigt, elle montra la fenêtre ouverte de la chambre d'Angélyque.
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Effelissianor
Ouf Dame Maud mettait son petit grain de sel......elle aussi était une femme qui n'avait point pour habitude de se laisser mener par son époux.

Une femme de caractère, oui voilà ce qu'il faut être! murmura Effie écoutant Maud.

Elle leva la tête suivant le doigt de Maud des yeux, elle entendait hurler sur les hauteurs.....des animaux enragés ? il s'agissait des appartements de la Duchesse de la Mirandole....

Que se passait-il la-haut ?
On essayait d'assassiner quelqu'un ? Ou était ce la Duchesse qui usait de sa latte?

Effie aurait bien récupéré celle-ci pour montrer au maje sa façon d'obéir....

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Crezus
[Tour du Bar - En haut]

C'était sans fin, la pie jaseuse ne voulait pas s'arrêter de parler, et Crezus s'impatientait. Outre le petit courant d'air frais qui, provenant de la fenêtre commençait à fortement hérisser les poils de Montestier, la situation qui s'envenimait accroissait également son inconfort.

Chétif, je vous l'accorde, la viande manque... mais ma lame, je l'enfonce, n'ayez aucune crainte,

Rictus et ricanement,

Quant au reste, jamais l'ignorance n'a empêché quiconque de se battre, regardez l'infirme, il ne comprend goutte aux femmes, pourtant il essaye.

Certes il se noie, certes on se gausse, mais qui sait, s'il fait acte de repentance, je pourrais peut être l'aider et lui trouver une monture pas trop décharnée qu'il pourra monter...


Alors que la joute des mots continuait et que Crezus cherchait une échappatoire décente, la folle se jeta sur lui. Interloqué par la déraison, estomaqué par le choc et rendu fou par la peur, Crezus poussa un hurlement. Ce qui naturellement, n'empêcha nullement la suite, et la projection par la fenêtre.

Montestier tentant vainement à s'agripper au rebord, arracha au passage un chandelier en or qui, pour la petite histoire, avait été offert par un galant, et que les deux compères usaient, avec une parcimonie tout ecclésiastique, lors de leurs discussions nocturnes.

Le sol arrivait aussi vite qu'un chargement de catin auprès du mignon, pourtant, alors qu'il se pensait perdu, et que son existence menaçait de se terminer aussi rapidement que les espoirs de Falco de se marier, la servante apparut dans son champ de vision. La folle le suivait, et sans le savoir lui apportait peut être le salut.

Sans tarder, Crezus agrippa l'âme damnée de Cartel et, sans ménagement, la retourna face au sol tout en se positionnant galamment dans son dos dans l'espoir d'amortir sa propre chute.



[Tour du Bar - En bas]

Un craquement, des gémissements, des cris, un tunnel... Un rai de lumière, des pleurs, une odeur de foin et de pisse... Du sang, des cloches...
Letiti
Une femme n'a absolument pas à picoler seule en taverne!
C'est l'évidence.


Trop tard. Titi vient de réaliser trop tard qu'il y avait surement un piège derrière les mots d'Effie. Reste à combler et à prier pour que ce ne soit que de la paranoia.
Titi fronca les sourcils.


Non mais comme vous y allez?!
Je ne suis point lavandière pour commérer ainsi sur mes sentiments ou des détails sur ma famille.
J'ai en tous cas effectivement la chance d'avoir au moins un héritier.


Ce n'était fondamentalement pas faux, même s'il n'avait qu'un seul garcon.
Il redressa légèrement le menton avant de continuer:


Et si son nom vous est familier c'est très certainement parce que c'est une des avocates les plus connues et reconnues du Royaume.
Tout simplement.


Et Maud d'enchainer. Décidément ce n'était pas aisé. Le Maje eut toute la peine du monde à faire émerger un sens de la réplique de Maud. Il ne s'en laissa pourtant pas compter et dévia la conversation:


Voyons voir, c'est une pondeuse des remparts qui me fait la leçon?!

Pourquoi donc toutes les femmes voulaient absolument lui réserver des plats spéciaux?! Il ne réclamait qu'un bon saucisson, une belle terrine, un beau rôti...
Heureusement la conversation fut détourné par une soudaine agitation.
le Maje plissa les yeux:


Surement une technique local pour tuer les veaux...
J'ai entendu parler de boeuf bourguignon...
Ca fait parti de la recette???

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Gourry
[Assis sur le dos de Varicelle qui lui tire la charette,qui est elle tirée par Varicelle et qui lui t....]

Ils étaient en voyage depuis un mois déjà.Après un périple en Lorraine pour y revoir des amis qui leurs étaient chers,il traversaient la Franche-comté pour rejoindre la Bourgogne.Une ballade tranquille quoi.
Enfin pas tout à fait.Nan.Parce que Gourry avait choisi de passer par Dijon et ensuite continuer son bonhomme de chemin avec Spartanounette et rejoindre le Lyonnais.

C´était ca le plan.Un plan à peine réfléchi,parce que Gourry ne réfléchit que très peu.Encore moins quand il est en visite de territoires inconnus ou tout presque.
Et à Dijon,comme ailleurs du reste,Gourry recevait parfois une missive,quand on pensait à lui.Et là,il en recut une.Si si,c´est Youhoupetitpetit qui lui en porta une,postée sur sa patte.

Il prit la missive de la papatte à son pigeon sans le brusquer et commenca à la lire.À voix basse.


Aloreuh....bla bla bla....bla bla bla....bla bla bla et bla....Wouah!!!
Bon répondons!


Une plume piquée à son pigeon devenu presque chauve comme lui de crâne et hop envoyé!
Et à peine le temps de tourner la tête pour chercher du regard une taverne qu´il en recut encore une.Y a pas à dire,on devait bien l´aimer ici.
Même chose qu´avant,lecture avant probablement écriture pour la réponse.


Aloreuh...bla bla bla....bon!On va rester quelques jours encore ici finalement!
Et pis,ca donnera l´occasion de cueillir des escargots aussi!
Bon moi,je vais voir par là-bas!


Tout en montrant la direction du doigt,il en prit le chemin.Il retrouvera sa gardienne de son corps plus tard.

[Devant le campement que ca devait être cui-là]

Il descendit de Varicelle,son fidèle poney et jeta un caillou sur l´entrée de la première tente en vue,donc vachement loin.
Et s´adressa au type à l´entrée qui souriait jamais.Seulement si on lui en aurait donner l´ordre.M´enfin c´est ce que Gourry se disait.



Aheum...Bonjour!Pouvez annoncer que chuis invité pour quelques jours par Dame Angelyque de la Mirandole...?Dites seulement que Gourry,Poney rose est là.Ca devrait le faire.
Effelissianor
[ Sur le campement ]

Que venait de dire Letiti ?

Une femme n'a absolument pas à picoler seule en taverne!
C'est l'évidence.


Effie sourit.....

Maje si je puis me permettre, je suis de votre avis mais n'est ce pas le rôle d'un bon mari de rester auprès de son épouse ? Car voyez vous.....ce qui me chagrine c'est que j'ai rencontré une femme dans une taverne un soir.....et c'était la vôtre !

Effie regarda l'homme avec un regard triomphant...

Et franchement, je suis étonnée que vous ne l'ayez pas accompagné pour boire un rafraîchissement....et elle n'avait d'ailleurs pas l'air d'être pressée...

Grand sourire

Vous nous donnez des leçons de morale à Maud et moi alors que vous laissez votre épouse seule ....la nuit.....dans les rues malfamées.....Tssss

Effectivement votre femme est fort connue, c'est une avocate des Dragons...et la laisser seule ainsi....vous si .....protecteur....si possessif....si bon mari....

La jeune femme se retint de rire...

Est ce bien sérieux ? dites moi....

Très contente d'elle , Effie adressa un joli sourire à Maud..... Voilà qu'il traitait celle-ci de pondeuse maintenant !
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.otis.


[7 Février 1461 - Maud, t'occupes et grouille!]

Comme à chaque fois que son maître partait guerroyer, le jeune écuyer restait au camp. Il passait le temps comme il pouvait, soit du haut des remparts à essayer de repérer son oriflamme, soit au campement à tenter d'arranger un peu le logement et son mobilier. Que pouvait-il faire d'autre?
Le bruit des fers qui se croisent, des cris, des os qui se fracturent... Ce n'était pas pour lui. Le sang l'horrifiait, pire, le faisait vomir. Il avait pu en faire l'expérience au printemps dernier. Ce jour là, il avait vraiment cru que son seigneur allait y passer après des nuits à le veiller, aux côtés d'un médicastre totalement déganté et inquiétant.

Les premiers blessés revenaient vers la Tour par leurs propres moyens ou aidés de quelques soldats plus disposés à jouer les infirmiers que les protecteur du Roy et de la Bourgogne.

Il trépignait d'impatience de voir les couleurs de Fulvy remonter la foule, fièrement arborées au dessus de la masse. Mais toujours rien...

Une cavalière se détacha du groupe et vint en direction de l'écuyer et de son chien. Lui ne la reconnu pas tout de suite, mais l'animal flaira son maître immédiatement. Fonçant à l'encontre de la cavalière et sa monture, il aboyait tout en sautant dans tous les sens.

Apeuré, Otis couru à sa rencontre pour savoir ce qui c'était passé, ignorant le bruit sourd d'un corps qui vient de s'écraser presque à côté de lui, dans une charrette.


Le maître?
Letiti
Un piège, c'était bien un fichu piège. Bougre d'andouille. Etre tombé dans un si gros panneau:

Oui euh...
Elle avait mon autorisation pour ce soir là...

Et Euh...
Et j'avais beaucoup de travail ailleurs...

Et puis Dijon n'est pas mal famé!
C’est la capitale!
M'auraient trompé sur la sécurité bourguignonne?!

Puis d'abord, prendre un rafraichissement ce n'est pas se détendre.

Et preuve que j'suis bon mari, j'l'ai autorisé.


Il s'enfoncait. C'était confus, sans logique. il n'avait absolument aucun bout de début d'argumentation.
Il ne restait plus à Titi qu'une technique ancestrale: mauvaise foi et surtout beugler bien fort. Il mis aussitôt sa technique à l'épreuve:


Et vous qu'y faisaiez vous donc?!
Des rues mal famées mais vous y trainez?!
Trainée!

Ca y est il était énervé. Il pouvait prendre la tangente:

J'préfère m'en aller plutot que d'entendre tout ce tissu d'aneries!
On a pas idée d'avoir un raisonnement aussi tordu.
Maud, devriez lui apprendre à réfléchir correctement!
Pas dans tous les sens comme cela.


Il pouvait désormais mettre les voiles.


Prétendre que j'suis pas bon pour elle..
Tsss
Un amour tel que moi...
Elle est jalouse c'est évident.
Elle me voudrait pour elle.
Voila c'est ca.

Non mais.

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Medi_castre
[7 Février 1461 - qui c'est qui est de retour?]



Quelle veine! mais quelle veine!

Il aurait pas dit de "cocu", le medicastre, il n'était pas marié et ne songeait pas le devenir. Les catins de Dijon ou les rombières délaissées faisaient son contentement d'homme.

Tout comme l'énorme rot qu'il lâcha de si bon matin. Un bon gruau saucé faisait doucement son chemin dans ses entrailles par ce matin de presqu'hiver.

Quelle aubaine! Si ça pouvait être comme l'année passée en mai! Des plaies à panser ou à découper au lieu de ces potions à administrer.

Un vrai carnage et il en avait gagné des écus fondus en anneaux d'argent à ses lobes. Dijon était aussi la capitale des coupe gorges et des tire laines. Bien mal avisé celui qui lui arracherait sa fortune. Se frottant la panse rebondie, il se faisait donc un chemin dans la foule , une copie du journal entre les mains.

Il était vif le medicastre et il évita de justesse une cavalière qui cavalcadait vers la Tour du Bar, chargée d'un corps. Une tête blonde qui pendouillait lamentablement. Un client potentiel pour sûr.

Medicastre pressa le pas. Cette tête lui disait bien quelque chose à l'homme. Tapant du poing dans la main.

Le crevé de mai!

Un nobliaud qui lui avait ramené un bon pactole. Et pour confirmer , l'écuyer en bas de la tour. le même. A espérer qu'il se soit endurci depuis la dernière fois. Prenant les choses en mains, il s'adressa donc à la cavalière avant qu'elle ne laisse tomber le corps. Bien obséquieux. C'était de la pouliche à titres ça.

Dame! Vous avez trouvé homme pour remettre votre ami sur pied.

Prétentieux bien entendu. Et un sourire à l'écuyer .

Comme on se retrouve! Gardez votre chien près de vous de peur qu'il trouve votre maître trop à son goût.


.otis.
[7 Février 1461 - Who let the dogs out?]

La vue du mendiant qui s'approchait fit bouillonner l'écuyer. Si l'homme pensait pouvoir dépouiller son maître ainsi, il lui en cuirait!
Mais rapidement, la face du mendiant lui devint familière... La crampe à l'estomac qui manqua de le plaquer au sol confirma. Son corps se souvenait de ce qu'il avait du endurer en mai, une vraie torture. Mais le maître avait survécu... véritable don ou miracle?



Comme on se retrouve! Gardez votre chien près de vous de peur qu'il trouve votre maître trop à son goût.


Sourire mauvais en coin.

Ne vous inquiétiez point pour mon maître... Faites attention à votre derrière! Même pourvu d'anneaux, le chien n'hésitera pas à y goutter si vous tentez quoi que ce soit qui nuirait au maître.


Le serviteur jeta un regard désespéré à l'ex-Duchesse, comme si elle pouvait l'aider.
Il regarda ensuite le maître, celui-ci avait l'air moins atteint que la dernière fois. Le sang coulait de son flanc gauche et il avait perdu connaissance. Mais l'était pas encore froid ni blanc... Il y avait de l'espoir.


Il faut le faire monter dans ses appartements.

Son regard chercha de l'aide, une civière ou quelques personnes assez fortes pour l'aider. Ce n'est pas ce médicastre qui le porterait, même contre des écus.
Maud
[7 Février 1461 - Boucherie en vue!]

Le corps avait glissé tout seul du cheval. Sans dommage heureusement. Et la jeune femme avait souvent observé cette souplesse inattendue chez les hommes en inconscience proche de la mort.

Retenant ses rênes devant la Tour, elle fut soulagée de voir un tout jeune s'enquérir de Cuche.


C'est votre maître? Occupez-vous de lui de quelques manière que ce soit! Mandez les meilleurs médecins!

Et une mocheté sans nom qui se présentait pour prendre soin de son ami. Elle l'aurait bien renvoyé d'un coup de pied aux fesses. Sauf qu'il semblait bien connaitre l'écuyer et Cuche.

Le crevé de mai, vous dites?

Plissant les yeux et regard noir vers l'homoncule.

Soignez cet homme comme il le faut ou je fais sauter une à une vos verrues de la pointe de mon épée et j'arrache vos anneaux d'argent.

Fourrageant dans sa maigre bourse, elle y piocha 3 écus qu'elle jeta au medicastre. Et d'un geste fit signe aux gardes devant la porte de la Tour!

Hola! Aidez à monter ce blessé! Vite!

D'un saut, elle retrouva la terre ferme et tendit les rênes à l'écuyer.

La monture de votre maître. prenez-en soin également. Et moi, je vais me changer. je viendrai aux nouvelles ensuite.

Elle était plutôt inquiète quand même Maud. Le sang de Cuche avait trempé ses habits le temps de rentrer à Dijon..


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Axelle
[Vestibule de la Tour de Bar : Je passe l’arme à Gauche en chantant*]

Médicastre ! Une cliente pour vous !


Par la grâce du très Haut, et surtout par celle d’une brune dont la natte épaisse battait le dos, le corps supplicié de la Bestiole avait retrouvé un semblant de chaleur au sein de la Tour de Bar. Un sifflement sinistre et rapide s’échappait de sa bouche barbouillée d’un alliage grossier de terre et de sang, fil tenu la maintenant en vie. Le rouge était une couleur qu’elle aimait porter depuis gamine, et la chemise blanche qui la couvrait se pliait à ses goûts, se gorgeant d’un halo grandissant de carmin sous le sein droit, fleurissant en coquelicot aux longs pétales se déployant dans des nuances plus claires dont la peintre aurait envié la délicatesse si elle avait été éveillée. Le banc de pierre sur lequel elle était allongée se pliait lui aussi aux caprices d’Axelle, se maquillant d’un coulis de fruits rouge que la blessure traversante offrait sans lésine.

Si le souffle semblait vouloir s’échapper du corps frêle, sous ses paupières, la vie se débattait avec une rage farouche, grignotant chacun de ses sens de souvenirs épars et confus. « Que faisais-tu là jeune idiote? ». Une voix inconnue murmurait sans fin à son oreille ce leitmotiv dont le sens s’échappait dans le battement de bottes s’entrechoquant dans la boue collante, des visages aux regards vifs, terrifiés jusqu’à la démence se tournaient pour défier, soudain hargneux dans la lueur blanchâtre des lames qui s’embrassaient avant que les corps ne se mêlent pour s’échouer dans une danse violente. « Je veux imprimer aujourd'hui à vos souvenirs la moindre courbe de mon corps… ». Et les corps s’emboitaient dans des gémissements alanguis, sourire carnassier aux lèvres quand une main douce cajolait sans honte sa blessure et que son dos se cambrait sur le bois rêche de la table d’une petite chambrée champenoise. « Dansez » Et elle dansait, dansait encore et encore dans une masure froide perdue au milieu des Ecrins, la rage au ventre avant de réchauffer son museau dans un col de fourrure. « La porte est pas chaude. » « Entrez, j’voudrais pas qu’vous attrapiez la mort ». Ses doigts se crispèrent sur la pierre du banc quand sa bouche s’agita pour chercher de l’air si cher. « Et ça j’peux gouter ? » « OUI ! » Le gout ensoleillé et sucré de la pèche inonda sa bouche chassant sans ménagement possible celui du sang. « Mange ça, t’vas voir, ça r’tire partout qu’t’as mal » Le gris nuageux s’étira lentement découvrant un bleu trop vif, plongé dans les larmes d’un môme de 5 ans, au genou écorché mais surtout blessé d’avoir encore perdu cette course éperdue au milieu des sansouires. Le visage de son défunt frère vieillit avec une rapidité affolante à l’ombre de ses paupières frémissantes, se craquelant affreusement, alors que sa bouche lui soufflait enjôleuse quand la main se tendait pour saisir la sienne « Viens, Viens frangine, T'en va pas ... m’laisse plus ». Et alors qu’elle avançait d’un pas hésitant devant la face au regard à présent d’humus et terrifiante de folie, son souffle se fit plus tenu encore.



* L'arme à gauche - Claire Diterzi

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Medi_castre
[Vestibule de la Tour du Bar - Une cliente!!!]



La répartie de la cavalière fit légèrement grimacer le Medi-castre.
Non pas sur ses compétences, elles n'étaient plus à démontrer et le Medi-castre était prétentieux.
Et puis les nobles finissaient quand même par crever comme les autres.
Il faucha les 3 écus. une longue habitude. Par réflexe, en mordit un. Les nobles vivaient souvent bien au dessus de leurs moyens et n'hésitaient pas à payer en écus de fer blanc.

C'est du bon.. marmonna t'il entre ses dents et affichant un sourire des plus obséquieux.
Il en sera fait comme vous l'entendez Dame.

Se tournant vers le jeune écuyer.

Eh bien, vous avez entendu... la Dame me nomme comme médecin pour votre ami. Dépêchons avant qu'il ne vale plus ces trois beaux écus! Je vous suis..

Le nez en l'air, fidèle à son odorat légendaire qui faisait de lui un des médecins les plus réputés dans la ruelle des charlatans loin des médecins officiels, Medi castre entendit la voix de la fortune le convier.

Médicastre ! Une cliente pour vous !

Une aubaine je vous dis.. Suivant l'appel, il vit alors une jeune fille allongée sur un banc. et son appendice nasal frétilla dès qu'il fut sur elle. La reniflant des pieds à la tête. Elle dégageait un fumet de jeune caille qui le fit frémir.
Fourrant presque son nez dans la bouche à peine entr'ouverte..


Ca bouffe mal toute cette valetaille.. Pas un seul relent d'aïl ou d'oignon.. et d'un ton de connaisseur..et une bonne senteur âcre de mort.

Se servant alors de ses mains, il déchira carrément le haut du vêtement à l'ouverture du trou sanguinolent. Et tout à son aise, il plongea le majeur dans la plaie béante..

Mmmmm.. le coeur bat encore... Fourrageant davantage et plus loin.. une côte cassée ... Et retirant enfin son instrument de palpation...et à qui voulait bien l'entendre.; un garde par exemple.

Apportez de l'eau bien vinaigrée et quelques pansements que je bande tout ça. Il est trop tard pour la recoudre..

En clair.. ça passe ou ça casse.. si il avait été seul avec la jeune moribonde, il lui aurait volontiers fait les poches à la recherche de piècettes. La pauvrette n'en aurait plus besoin si elle passait l'arme à gauche.

Et un bassin d'eau claire pour me rincer les doigts..
--Antonin_dufour


Le gamin, l’œil vif et la mèche en bataille observait les allers et venues. Plus tard lui aussi se combattrait et serait un grand soldat qui porterait haut les couleurs du Royaume, et on l’acclamerait de partout. Pour le moment, il n’avait reçu de son père que le droit de regarder, d’ailleurs, personne ne savait qu’il s’était glissé dans les murs de la Tour de Bar. Mais quand on à onze ans et qu’on se bat avec la moindre branche d’arbre en la prenant pour un féroce dragon, on ne sait pas taire sa curiosité.

Quand l’homme au pif en patate et à la panse rebondie manda de l’aide, ni une ni deux il sortit de sa cachette, la mine couverte de tache de rousseur se prenant des grands airs de personnage important et s’en alla querir en cuisine eau vinaigrée, bandages et bassine d’eau, arguant au tout venant qu’il était chargé d’une mission de la plus haute importance. Ce qu’il n’eut pas de mal à trouver auprès d’une grosse femme qui ne manqua en prime de lui tirer sur les joues en roucoulant: "Quel mignon p’tit gars qu’t’es toi ! "

Il ronchonna devant cet affront fait à un futur grand guerrier et retourna au vestibule, besace pleine de linge propre, bouteille d’eau vinaigrée sous le bras, et bassine qui se déversait légèrement à chacun de ses pas.

Arrivé devant le médicastre il posa le tout par terre, un sourire fier barrant sa frimousse.

"T’nez j’ai bataillé dur, mais y a tout c’qui faut là. J’suis Antonin, cadet d’la compagnie des minipouces, à vot’ service chef !"


Tout content qu’il était le gamin de pouvoir prendre part à sa façon aux combats.
Medi_castre
[Vestibule de la Tour du Bar - Un apprenti?]



Il était là le doigt sanguinolent en l'air et un Poil de carotte qui lui apportait le tout demandé. L'homme avait toujours rechigné à prendre un apprenti.
Fallait les nourrir, les loger et ça coûtait un bras. Presqu'autant qu'une femme.

Et depuis qu'il avait pignon sur rue dans la capitale, peu de paysans ou d'éleveurs venaient le voir pour le payer en poules, oeufs, légumes ou quartiers de viande en échange de parties enlevées qui rendaient la chair bien plus tendre. Chapons, boeufs et hongres lui devaient une bonne vie bien grasse avant de terminer dans les auges des Dijonnais.

Et il aimait pas jeter la nourriture Medicastre. Les humains à rafistoler ou à soigner les humeurs lui rapportaient bien davantage. Même si il n'en avait castré aucun jusqu'à présent, sa dextérité pour recoudre finement était un acquis.

Pourtant la recrue qui se présentait lui plut. Et il pensa tout de suite à comment l'employer. Plongeant d'abord les mains dans la bassine d'eau qui rougit.


Antonin, tu m'as l'air d'un bon bougre. Ca te dirait de me servir d'apprenti? La tâche ne va pas manquer

Et il appuya sa dernière réflexion d'un rire bien gras.

On va voir si t'as le coeur bien accroché.

Pas comme cet écuyer de malheur qui avait vomi tripes et boyaux la dernière fois qu'il avait soigné son blondinet de maître.

Prends donc la bouteille de vinaigre et verses en dans la plaie de la dame allongée là.
La morsure du vinaigre donne un coup de fouet aux chairs meurtries et coupe l'écoulement de sang. Parfois, ça coupe le souffle de vie tout court. Mais qui ne tente rien n'a rien.
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