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[RP] Campement de la Vache Folle III

Angelyque
La Mirandole longtemps choquée par la scène d'horreur se déroulant à la Tour du Bar où elle avait vu Crezus et Evidence sauter par la fenêtre. Sur le moment elle était restée tétanisée. Dieu merci Estainoise avait pris la situation en main afin que la Duchesse du Charolais puisse se reprendre et se concentrer uniquement sur la défense de Dijon et et l'organisation de son armée.

Elle était à présent seule dans sa chambre, sans aucun coquin à l'horizon puisque Crezus était allité et soigné parmi les autres blessés. Evidence avait réussi à evincer pour un temps le Protecteur des Mamelles de Bourgogne de la chambre ducale.

Attablée devant sa table d'écriture, elle passait ses journées à donner les ordres, recevant les différents chefs de section de la Vache Folle III, à son trésorier, à son logisticien aux soldats et civils volontaires de son armée, veillant à ce que nul ne manque ni d'informations, ni de vivres et du necessaire. La duchesse, bien entendu, répondait aux nombreuses missives qu'elle recevait.

Les petits pages courraient de tous les côtés afin de porter les missives dans un flot quasi ininterrompu, rares étaient les missives qui se perdaient ou se trompaient de destinataire, les pages étaient en ce cas chatiés et pendant pendant une heure à la fenêtre de la Tour pour servir d'exemple
.

Citation:
je voulais savoir quelle etait la situation à présent

dijon est elle libérée?

quid des villes franches de bourgogne?

de plus, a present, je ne sais pls uqui croire avec les royalistes qui soutiennent un roy non reconnu par l'eglise, les autres...

cordialement


Ce à quoi elle répondit:

Citation:
Bonjour,

Dijon est libéré pour le moment. Les 4 armées ont préféré prendre la fuite devant les armées royales, il était plus amusant pour elles de combattre mon armée qui était seule et de faucher les pauvres voyageurs innocents que de se battre face à des vrais adversaires.

Je comprends que vous ayiez du mal à vous y retrouver, vu les mensonges proférés par l'autre camps. Sachez que le maire d'Autun nourrit les armées ennemies avec l'argent des impôts des autunnois.

Concernant les villes franches, sachez que ce sont les maires de Chalon et d'Autun qui l'ont voulu et ont ouvert les portes de leur ville à l'armée d'Istar la Godiche et à celle de Trixolas le Mouton pour que ces armées les rendent franches, pour le moment la population semble satisfaite de cela puisqu'elle reconduit les maires responsables dans leurs fonctions. Quand les autunnois et les chalonnais voudront redevenir bourguignons, ils éliront un representant loyal à la Bourgogne. Nous ne pouvons faire couler le sang afin de reprendre ces villes de force.

Et si vous essayez de savoir ce que reproche l'Eglise au roi, vous aurez bien du mal à vous y retrouver, notre roi est aristotélicien et non pas un hérétique comme il est présenté par l'eglise.

Tout comme les italiens qui aident les armées ennemies, pensent que c'est la Bourgogne et la France qui ont attaqué l'Empire et que nous sommes responsables du pillage de Parme en Italie....

Les villageois sont malheureusement tous perdus et je les comprends. Mais quoi faire face à une Eglise qui ment et qui appelle aux armes? qui excommunie à tour de bras?

La réalité est que l'Eglise voulait régner à la place du Roi et a très mal vécu l'élection de sa Majesté Eusaias. Ils avaient misé sur une autre personne, prête à laisser régner les membres de sa famille qui font partie de la Curie romaine. On vous parlera sans doute de Falco, et de sa reconnaissance comme duc de Touraine il y a 4 mois de cela.....sauf que c'est l'ancien roi Vonafred qui l'a reconnu duc, et non pas le roi Eusaias. Et il l'a reconnu parce que Falco s'est engagé à rentrer dans le droit chemin.

Malheureusement, l'Eglise ne l'a pas entendu de cette oreille. Le pardon à Rome n'existe plus.

Tout est parti de là. Deux cardinaux ont été évincés et mis en procès pour haute trahison, leur faute est d'avoir voulu pardonner à ceux qui faisaient pénitence et qui demandaient pardon à l'Eglise pour rentrer dans le droit chemin.

Pour nous être défendu contre les armées battant pavillon impérial et avoir tenté de les renvoyer dans leur pays d'origine, sachez que nous avons tous été excommuniés, vous y compris car vous étiez dans mon armée, nous sommes considérés comme hérétiques. Sans pouvoir nous défendre. Car l'Eglise estime que nous aurions du rendre Dijon afin qu'elle puisse régner sur la Bourgogne avec l'Empire. Alexandre Olund étant un brave mouton au service de Rome.

Les armées étrangères n'ont aucun droit d'être sur notre territoire. Nil es armées impériales, ni l'armée berrichonne qui est venu bien evidemment participer à la bataille. Bizarrement, toutes ses armées ont fui dès que le Roi est arrivé, alors qu'elles étaient censé faire la guerre contre lui.

Le pire dans tout cela, est que l'Empereur du Sring a été sacré par Rome alors qu'il était frappé d'interdit, la différence avec le roi Eusaias est que lui était prêt à laisser l'Eglise diriger le Sring. Contrairement à Sa Majesté Eusaias qui ne laissait à l'Eglise que le droit de diriger le spirituel. Deux jours après le Sacre de l'Empereur, l'Eglise a ainsi levé son Interdit le plus naturellement du monde, sans aucune honte.

Rassurez vous, il reste encore des clercs qui défendent les vraies valeurs de l'Eglise, sauf qu'ils sont sommés de se taire et de laisser faire, sous peine d'être virés et mis en procès pour haute trahison à Rome.

Seul un miracle pourrait faire recouvrer la santé mentale de Sa Sainteté, afin que ce dernier ouvre les yeux sur les agissements de la poignée de responsables de tout ce carnage. Car tout cela n'est que le résultat de la volonté d'une toute petite poignée de cardinaux qui tiennent à diriger le Royaume depuis Rome où ils sont retranchés.

C'est la première fois qu'une croisade a lieu contre des aristotéliciens fidèles. Et elle restera malheureusement dans l'Histoire.

Continuons de prier, si Rome est du côté des croisés, le Très Haut est avec nous, ainsi que Saint Bynarr.

Pour preuve les attaques ratées des 4 armées ennemies sur la notre, qui était pourtant toute seule dans les murs de Dijon.

Les 4 armées ennemies ont été mises en déroute et obligées de se replier à Autun, afin de recevoir de nombreuses vivres offertes gracieusement par le maire, grâce aux dons des villageois, maire qui représente avant tout l'Eglise, il en est de même à Chalon, où le maire n'est autre qu'Aegon, un autre représentant de l'Eglise.

J'espère que la lumière se fera dans votre esprit, il vous suffit de lire toutes les annonces de l'Eglise, celle du Conseil de Régence qui est légitime, et les annonces royales pour entrevoir la vérité. Il suffit de comparer les dates pour voir de quel côté viennent les agressions.

Ni la Bourgogne, ni la Couronne ne plieront devant Rome et ses illuminés qui la dirigent.

Le Très Haut reconnaitra les siens, les autres finiront sur la lune. L'Eglise devrait servir le Très Haut, malheureusement ce sont ses représentants qui se servent de l'Eglise pour assouvir leurs ambitions personnelles.

Que le Très Haut et Saint Bynnar continuent de veiller sur la Bourgogne et les bourguignons.

Bien à vous

Angelyque de la Mirandole
Pair de France
Duchesse du Charolais
Baronne de Cruzy le Chastel
.



Un autre qui la laissait perplexe, venant l'un des soldats des armées assiégeant Dijon. La duchesse soupira en lui répondant. L'homme était différents de la racaille composant ces armées. Mais continuait malgr tout à les combattre nuit après nuit, blessant des bourguignons qui défendaient au péril de leur vie la Bourgogne.

Citation:
Votre Grâce,

C'est la tête remplie de doutes que je prends la plume. Voilà plusieurs jours qu'une cruelle situation nous fait nous affronter. Je sais mon combat juste, mais je l'ai en horreur quand il me pousse à prendre les armes contre vous.

Je suis arrivé en Bourgogne plein de certitudes que vous avez chamboulées en quelques mots. Vous, la mère protégeant les vôtres, me rappelez farouchement l'image de la Provence ravagée par les troupes impériales il y a quelques temps. Comme j'ai haï votre province, à l'époque.

C'est donc avec un goût amer que je m'aperçois que les rôles sont inversés. Je voulais vous en faire part, car votre discours m'a touché. Quoi qu'il en soit, sachez que les hommes sous mon commandement ont reçu l'ordre strict de ne pas vous blesser.

Puissent les remparts de Dijon vous protéger,
Ou puissent-ils tomber dans un semblant de paix


Citation:
Salutations,

Votre missive est très touchante, mais votre combat n'a aucun sens. Sa Majesté le Roi est on ne peut plus aristotélicien, ni il a à plier devant une Eglise devenue folle, ni à laisser ses dirigeants gouverner le Royaume à sa place, il ne peut non plus changer le passé.

Je ne tiens pas non plus à vous voir tomber au combat, mais votre lame s'est abbatue sur des fidèles bourguignons qui combattaient pour sauver leur duché du joug de l'Empire et de Rome qui pensaient se payer la Bourgogne et régner sur elle à travers un pauvre mouton pleutre capable de vendre la Bourgogne à l'Empire en invitant des armées impériales pour le défendre.

Essayez donc de comprendre ce qui est reproché par l'Eglise à sa Majesté, vous verrez comme votre lutte est vaine et uniquement basée sur le désir de l'Eglise de régner sur le Temporel.

Vous avez combattu nuit après nuit, à quatre armées contre une, j'espère qu'à présent vous n'avez plus de doute sur le fait que le Très Haut est avec nous, vous combattez pour une cause qui n'est pas juste, et une cause perdue, vous combattez aux côtés de berrichons, vos armées fuient quand le Roi arrive à Dijon, alors que vos armées sont censées le combattre.

Vos armées préfèrent sans doute poutrer les innocents voyageurs qui ignorent qu'une guerre a éclaté en Bourgogne ou combattre ma seule armée dans les murs de Dijon.

Vous dites que mes paroles vous ont ému, pourtant vous continuez à suivre ces armées de la honte. Nous ne sommes pas responsables de ce qui s'est passé en Provence il y a de cela bien longtemps. Mais nous refusons d'être sous le joug d'un Empire dont nous n'avons que faire et d'une Eglise gangrénée qui se bat à coups d'excommunications, dirigées par des personnes qui ne veulent qu'asseoir un pouvoir temporel qu'elles n'ont pas.

L'Eglise sur le Spirituel, à sa Majesté de régner sur le temporel. Quand les trois cardiinaux auront compris cela et cesseront leurs menaces, alors la Paix sera enfin possible.

Mais nous ne plierons pas. J'espère ne pas à avoir à vous affronter lors des combats, vous êtes différent des autres. De même que votre ami, je ne comprends pas ce que vous faisez parmi ces teutoniques assoifés de sang, les traitres à la Bourgogne et à la Couronne, ces italiens qui ne comprennent même pas notre langue et les pécores qui suivent bêtement, haissant la noblesse et toute forme de pouvoir. Vous valez mieux que cela.

Que le Très haut vous guide et vous accorde son pardon.

Angelyque de la Mirandole
Pair de France
Duchesse du charolais
Baronne de Cruzy-le-Chastel


Une autre qui demandait le droit de passage, la Mirandole était écoeurée de savoir que la veille une de leurs proches avait failli perdre la vie, attaquée par les armées de la honte la veille.


Citation:
Titre : passage ouvert?
Bonjour


Dame xxx m'a donner votre nom

Je souhaite rejoindre mes amis xxx et xxx sur Dijon

Ma lance se compose de xxx et de xxx, nous sommes actuellement sur xxx et nous reprenons la route ce soir

N'allez pas nous poutrer!!!!!

Merci

Cordialement

xxx



Citation:
Bonjour

vous ne risquez absolument rien de la part de mon armée.

Jamais je ne m'abaisserai à me mettre en faucheuse, c'est indigne d'un chef d'armée, seuls les couards des armées dites saintes s'abaissent à ce genre de procédés.

Et aucun de vos compagnons de route ne fait partie de ma liste d'ennemis.

Bien à vous

Angelyque de la Mirandole



_________________
Estainoise
Esta en convalescnece qui réfléchit tout en tournant en rond


faut pas croire, mais ça gamberge quand ça se retape!
et c'est bien ce que faisait Esta n'ayant aucune nouvelle de Falco....
Elle lui avait alors écrit...une bouteille qu'on jette à la mer, un cri qu'on crie, une connerie qu'on dit.....



Mon ami, mon tout,

Je sais bien que je ne suis plus rien pour vous, même si vous restez encore tout pour moi.
J'ai aimé vous servir et je vous ai servi aveuglement, ma servitude a fait que nous avons coulé votre mesnie, sans vous couler vous!
En fait, vous nous avez abandonné.

Vous avez abandonné ceux du coeur navré, ceux qui croyaient en vous, ceux qui vous ont suivi depuis tant d'année. Vous nous avez juste laissé tomber, et moi j'ai suivi.
Vous voilà dans un autre monde et vous oubliez ceux qui vous ont accompagné depuis de si longues années, vous avez oublié ceux qui ont fait que le coeur navré a aussi existé, grâce à vous et aussi et surtout pour vous.

Maintenant, le coeur navré est mort parce que vous en avez décidé ainsi.

Mais vous, qui aimez faire passer message à Deos, que pourriez-vous dire aux compagnons que vous avez abandonné en Anjou ? Que c'était pour la gloire de dieu ?
Votre cécité vous perd en vous guidant vers une cécité encore plus grande! Vous aimez l'impossible.au point d'en détruire ceux qui vous suivent, ceux qui vous aiment, ceux qui ont cru en vous, ceux que vous avez abandonné!..
Est-ce que Deos peut vous entendre encore ?
Oui je sais, je me répète.

Sans toi d'ailleurs, je ne suis rien, et tu peux bien me le rappeler, sauf que tu me le rappelles pas.
J'entends juste deos me dire que j'ai juste à faire mon chemin.
Mais, en dehors de tout cela, ma main gauche est juste devenue inutile et si vous en parlez encore parfois, n'est ce pas juste de la compassion ?

Seigneur d'oserez, votre mesnie avait confiance en vous!..
Vous, vous êtes encore! Mais nous autres!
Enfin je parle pour moi surtout, fine égoîste que je suis je ne suis plus rien!
ça doit vous faire rire au final même si vous êtes coincé à Tonnerre.
Je me doute que chacun d'entre nous a fait son chemin depuis et qu'en fait tout le monde s'en fout.

Même le roy doit bien rire puisque vous êtes toujours son mignon et que moi je reste définitivement rien et même plus que rien puisque vous n'avez plus besoin de ma main gauche pour vous assister et que tous les autres sont ailleurs !

Ne pensez pas ce courrier revendicateur! Juste enfin si, je vous dis ce que je pense, en même temps ça va vous soulager car vous savez que je ne ferais rien contre vous, juste que je m'en irais, un jour....bientôt....

.J'ai même juste honte de parler pour nos compagnons qui j'en suis sure croient encore en vous, même s'ils n'en disent rien...

j'ai toujours agi sans rien espérer de rien, et je pense que vous le savez. oh me voila en train de mentir.....J'ai toujours cru en vous....pour nous....

Tout est bien fini aujourd'hui, puisque nous ne nous voilons plus la face ...votre main gauche n'est plus et je ne peux remplacer vos yeux...
Falco, vicomte de je ne sais pas quoi et qui aime signer par son nom son titre nouveaux que je n'arrive pas à retenir, vous nous avez juste oublié.

Même le coeur navré n'est plus dans ta mémoire et cela m'attriste.

Bon chemin pour toi Falco, que Deos t'entende cependant....puisqu'il sait entendre celui qui lui parle à voix haute. Deos doit être sourd d'une oreille. J'espère juste qu'il ne te prenne pas pour le pape. Et nous, nous autres, simples mortels que tu abandonnes à l'errance, on continuera à prier notre dieu.

Toi tu accompagnes les puissants et nous on reste juste des chiens qu'on siffle au besoin.

estainoise

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Charles_dubois
Charles avait rassemblé le peu d'effets qu'il avait en sa possession.
Et avant de quitter l'armée, il se mit à la rédaction d'une nouvelle lettre.

Lorsqu'il fit parvenir la lettre au messager officiel assurant la liaison entre Dijon et Nevers, il quitta le camp pour jouir de la permission accordée par la Mirandole.
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Taillefer
[24 Février 1461 - Tour du Bar - Salle de garde]

Taillefer, assisté d'un aide de camp, était installé à une grande table, une cassette remplie d'écus et un énorme registre ouvert face à lui. Une foule de gens en armes attendaient patiemment que Taillefer finisse ses comptes et leur verse enfin leur du. C'était l'heure de la solde.

Mais il y avait un os...Il recompta encore une fois pour être certain, mais parvint à la même conclusion: l'armée avait de nouveau grossit ses rangs et la cassette ne contenait plus assez d'écus pour payer tout le monde à ce jour. Il tempêta rageusement contre la situation. Comprenez par là qu'il râlait aussi bien pour le contenu de la cassette que contre le sort qui l'avait placé aux commandes de la trésorerie de l'armée.


- Par Deos! Ne peut-elle donc pas prévenir la Duchesse, quand elle embauche? Comment je tiens les comptes à jour moi hein?!!; dit-il à l'aide de camp qui n'en menait pas large devant l'ire de Roland.

Il griffonna rapidement une note sur un parchemin qu'il tendit au jeune page qui l'assistait.

- Apporte ceci à Sa Grâce et ne revient qu'après avoir reçu les écus qui manquent. Et je te préviens, que si tu reviens les mains vides, je te laisserai expliquer à ces gens pourquoi ils ne toucheront rien aujourd'hui...Maintenant va!

L'aide de camp partit aussitôt vers les étages. Taillefer se leva de sa chaise et s’adressa aux combattants.

- Bien, vous allez passer un par un et recevoir votre solde. Ne venez que quand votre nom aura été prononcé. Prenez votre du et signez le registre. Pour ceux qui ne savent ni lire ni écrire, vous pouvez vous faire assister ou bien signer d'une croix à coté de vôtre nom. Je vous montrerai où...

Et la distribution avait déjà bien avancée quand l'aide de camp revint, une bourse à la main et la tendit à Roland qui envida le contenu dans la cassette. Quelques longues dizaines de minutes plus tard et la distribution fut finie. Taillefer soupira d'aise.

- Enfin...pas trop tôt.

Il n'avait jamais vraiment apprécié ce genre de tâche, il préférait de loin être dans les rangs. Il ramassa la cassette et le registre et quitta les lieux.
Il regagna ses quartiers et fourra le tout sous la paillasse lui servant de lit. Il avait besoin d'un grand bol d'air.

Et c'est sur les remparts qu'il se rendit. Il se tenait là, à la merci du vent hivernal et du froid lui mordant le visage et les mains. Il contemplait l'océan de bannières que formait l'ensemble des armées qui avaient pris position hors de murs de la ville.

Le conflit semblait se calmer, mais Taillefer savait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'un nouvel assaut ne soit lancé sur les armées ennemies retranchées derrière les murs d'une autre ville. Comme il aimerait participer aux combats...Il commençait à tourner en rond, comme un prisonnier, derrière les murs de Dijon. Mais il fallait bien encore tenir et défendre la ville. Il avait promis a Estainoise de venir défendre la Bourgogne avec elle, et il irait au bout. Quand bien même cela devait signifier de rester là à attendre.

Puis la question de l'avenir s’immisça en lui. Pour le moment, il était là, mais que ferait-il ensuite? Une fois ce conflit terminé. Sûrement irait-il vers un autre conflit réclamant des hommes sachant se servir d'une épée. Ou bien, les rencontres faites la nuit précédente en taverne, le mèneraient vers d'autres chemins. Comme vers la Guyenne par exemple, et se mettre au service d'un grand du Royaume. Ou bien la simple errance. Tout se bousculait dans sa tête quant à son avenir. En cet instant, il aurait aimé que le Coeur Navré n'eut jamais cessé d'exister. Il aurait aimé que Falco continua à les guider. Mais l'homme semblait faire bien peu de cas de ses cavaliers maintenant. Pourtant Taillefer ne pouvait s'empêcher de garder intacte sa loyauté envers celui qui fut son seigneur.

Il devait faire le point. Et il se doutait bien qu'une autre personne à la Tour du Bar devait aussi se poser ce genre de questions. Il repartit donc en direction de la tour.


[Tour du Bar - Devant la porte de la chambre d'Esta]

Il venait de frapper. Il avait vu Estainoise un peu plus tôt en taverne, mais il n'avait pu lui parler vraiment de ce qu'ils feraient, tous deux, quand tout ceci serait fini.

- Esta? Tu es là? C'est Roland.

Il crut se souvenir qu'il avait dit exactement la même chose la dernière fois qu'il lui avait rendu visite. Le 14 février dernier. Ils avaient passé une bonne partie de la journée ici, Estainoise lui prodiguant moult conseils sur l'art de mener une armée et des hommes.
_________________
Estainoise
[Tour du Bar, 24 février 1461]



Le temps avait passé, doucement.

Esta était enfin remise de ses blessures. Elle pouvait monter à nouveau à cheval.
Et comme lui avait demandé la duchesse Angelyques, elle se tenait prête aussi avec quelques autres, à reprendre du service dans l’armée de la vache folle si cela était nécessaire.

En attendant, elle restait souvent seule, dans cette chambre de la Tour de Bar qu’on lui avait cédé.
Elle en avait profité pour remettre en état son équipement de combat. Son épée de rechange qui était dans ses malles avait été aussi sortie, graissée, essuyée avec soin…
Pratiquement toute l’armurerie du cœur navré avait été distribuée lors de la période angevine et c’était donc sa dernière.
Elle se concentrait souvent aussi sur quelques livres, afin d’améliorer ses connaissances.

Elle sortait peu et quand elle osait affronter le froid elle se couvrait de sa cape en remontant la capuche, comme pour s’y réfugier, s’y cacher.
Elle errait un peu sur les remparts, se rendait à l’université parfois pour prendre un cours ou en donner un.
Elle passait vite fait sur le marché écouler ses derniers tonneaux de vin d’Anjou de Chinon, ses dernières cartouches, et puis acheter parfois quelques fruits pour améliorer son ordinaire.

Elle se permettait rarement quelques visites en taverne même si les bourguignons en général, enfin ceux pour qui elle s’était battue, lui faisaient bon accueil.
Elle avait du mal à entrer dans les conversations. Elle n’avait plus aucun sens de l’humour si tant est qu’elle en ait eu un, un jour.
Il était rare de la voire sourire même s’il lui semblait faire des efforts.
Et un seul mot faisant allusion à l’Anjou et la fin du cœur navré la laissait sans voix, au bord du malaise.
La colère maintenant avait fait place à cette espèce de désœuvrement…. « Vous semblez désabusée, Esta » lui avait dit gentiment cette femme, la duchesse Xalta, qu’elle appréciait croiser.
Elle ne croyait pas si bien dire… c’était le bon mot.

Elle n’avait que peu de nouvelles de Falco. Il n’avait pas répondu à son dernier courrier, pas encore.
En rentrant dans sa chambre, c’est à cela qu’Esta pensait. Elle enlève sa cape, va raviver le feu de la cheminée.
Puis elle s’installe à sa table.
Elle regarde son nécessaire à écriture posé là, sur le coté, mais elle préfère prendre son godet, une bouteille, verser le vin, reposer la bouteille.
Elle boit une gorgée, garde le vin en bouche un moment et finit par l’avaler.
Elle comprend que cette coupe de verre pleine de cicatrices qu’elle avait envoyé à Falco l’avait finalement lavé de toute rancœur.
Elle était reposée.
Elle boit une gorgée encore et finit par dire pour elle-même…. Nous verrons bien ce qu’il va advenir de nous.

C’est à ce moment qu’elle entendit frapper, coups suivis très vite par la voix de Roland.


- Esta? Tu es là? C'est Roland.

Esta esquisse un sourire. Entre Roland, c’est ouvert !

Elle prend déjà un autre godet, le remplit, le tend à Roland qui vient d’entrer, lui montre ensuite la chaise juste à côté.

Tu tombes bien, j’avais pas envie de boire seule.

Elle termine la dernière goutte de sa chope pour se resservir aussi.
Se tourne plus franchement vers Roland.


Santé!
_________________
Taillefer


[Tour du Bar - 24 Février 1461 - Chambre d'Estainoise]

- A la tienne, Esta!

Il avait donc pris place sur la chaise, près du feu et savourait un de ces trop rares moments de paix en présence d'une amie qui lui était chère. Il était conscient que ces derniers temps, tout accaparé par son devoir, il avait laissé Esta de coté. Seule si souvent. Il planta ses yeux dans les siens, son propre regard exprimant ces sourds regrets. Il prit une longue rasade de vin et reporta son regard sur les flammes dansant dans l'âtre.

- Je suis venu te voir parce qu'il y a un sujet dont nous devons parler. L'avenir.

Une autre gorgée puis il enchaîna sans lui laisser le temps de répondre.

- Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir, Esta. Mais je suis certain d'une chose, le mien aura du mal à se conjuguer sans toi. Tu sais que je n'ai pas de famille, et très peu d'amis. Toi et le reste de nos compagnons du Cœur Navré, vous avez été la seule véritable famille que j'ai eu. Aujourd'hui, il ne reste que toi...et un seigneur dont on ne sait même pas s'il veut encore de nous à ses cotés.

Il reprit une autre gorgée et une longue inspiration.

- Il faut se choisir une voie, un destin. Et quel autre destin pour des chiens de guerre comme nous que celui de former une meute?

Il lui laissa le temps d'encaisser cette évidence et reprit:

- Suite à la campagne d'Anjou, en regagnant Chinon, j'ai rencontré une jeune fille sur la route. Airina**. J'ai décidé de la prendre sous mon aile et de lui apprendre le métier des armes, la douane volante et à survivre. Elle devrait déjà être en route là. Mais elle vient de Bretagne, son voyage sera long. Je sais que tu comptes repasser par Chinon quand tout ceci sera fini. Je lui ai dit qu'il était possible que je la retrouve là-bas. Sinon elle viendra ici. Tu pourrais m'aider à lui enseigner. Surtout qu'il me reste à moi aussi, beaucoup de choses à apprendre.

Nouvelle gorgée, verre vide, Roland se releva et les resservit tous deux.

- Donc, si tu n'iras pas seule à Chinon pour commencer. Je t'accompagnerai. J'y ai une forge à fermer. Mais ensuite?

Il réfléchit un peu puis continua:

- La Bourgogne ne me semblerait pas un mauvais choix pour s'installer. Les gens semblent nous accepter plutôt bien, peut-être parce que ce n'est pas la première fois que nous versons notre sang pour elle. Mais est-on fait pour une vie sédentaire? Ce que je veux dire, Esta, c'est formons un nouveau groupe, une nouvelle compagnie. Continuons à servir notre cause. Les opportunités ne manqueront pas, j'en suis certain. Et je sais que nous serons capables de recruter et gonfler nos rangs. Et il y a la Guyenne, ou encore le sud du Royaume qui compte nombre de nos co-religionnaires et qui pour beaucoup, comme nous, ne demandent qu'à être acceptés comme de véritables sujets de la Couronne. C'est une juste cause qui mérite que l'on se batte encore.

Il regagna sa chaise.

- Sans compter que le monde est vaste...Si l'idée d'une compagnie ne te sied pas, pourquoi ne pas aller le visiter ensemble? L'Empire, les Royaumes de l'Est ou du Sud. Les îles du Nord. Tout ça nous tend les bras, Esta.

Il arrêta là sa longue diatribe et la regarda intensément, attendant une réponse.

* La Rue Kétanou - Prenons La Vie
**RP de la rencontre ici
Edit pour replacer la rencontre dans un contexte IG/RP cohérent, donc ce passage est changé: "Il y a quelques mois, alors que vous étiez occupés, toi et les autres, à gouverner la Touraine, j'ai rencontré une jeune fille sur la route. Airina**" qui devient: "Suite à la campagne d'Anjou, en regagnant Chinon, j'ai rencontré une jeune fille sur la route. Airina**"

_________________
Schradac
C'est sans arme que j'arrivai à la tour du Bar. Je dois bien avoué que le poids de l'acier à mon côté provoquait un sentiment d'absence. Au final je m'y était attaché à cette lame mais peut-être était-ce mieux ainsi après tout. De toute façon je n'ai jamais été très bon soldat.

J'examinai encore une fois le pli que je tenais en main, soigneusement celée par un cachet de cire, blanc à défaut d'avoir pu trouver de la cire rouge, estampillée d'un héron. Je me raclai la gorge et m'adressai à qui voudrait bien m'entendre.


Je souhaiterais parler à Angelyque, commandante de la Vache Folle. J'ai un courrier à lui remettre en main propre.
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Estainoise
[Tour du Bar - 24 Février 1461 - Chambre d'Estainoise]

Roland n’est pas un homme bavard, mais quand il parle, c’est toujours bien à propos….Et là, il semblait bien à en avoir à dire, des choses.

Esta, le verre à la main, trinque avec lui. C’est la première fois qu’elle remarque l’intensité de son regard.
Elle ne détourne pourtant pas les yeux, elle sent que Roland n’est pas là que pour une visite de courtoisie, mais pour autre chose, mais quoi ?
Alors, tout en buvant encore et toujours, lentement mais sûrement, elle l’écoute, attentive.
Et devant elle, elle voit cet homme sous un jour nouveau, cet homme d’ordinaire si silencieux, qui vient lui parler avenir.

L’avenir, l’avenir…..Ce mot la glace déjà.
Elle s’apprête à répondre qu’elle n’a plus d’avenir, que tout est figé dans le passé, qu’elle est désespérée de ce vide, mais qu’elle n’attend plus rien de la vie.
C’est comme ça qu’elle parvient à rester juste en vie, en ce moment, apaisée au final de ne plus rien espérer.
Heureusement, elle n’en a pas le temps car Roland reprend aussitôt.

Elle boit encore tout en buvant ses paroles.
Il ne la laisse pas en placer une et c’est tant mieux, car là, elle serait sûrement restée sans voix, tant ses paroles la touchent quand il lui dit ne pas pouvoir concevoir sa vie sans être à ses cotés, quand il lui parle aussi de famille, famille qu’elle avait cru trouver elle aussi au sein de la mesnie du seigneur d’Oserez.
Oh, elle se souvient bien avoir un fils, un gamin de sept ans, mais il est loin et il appartient à un autre clan où elle n’a pas sa place.
Elle aussi pour finir n’avait que le cœur navré.
Esta sert son godet entre ses mains.

Et il poursuit encore et le mot meute la fait frissonner.
Elle en avait soupé de la dernière meute, de ces chiens enragés de la Dona qui n’avaient pas cessé de tenter de la mordre.
Putain de cabots qui n’obéissaient qu’à une folle, jalouse….. Celle qui fut un temps mais qui n’est plus rien, et qui aime alors abaisser ceux qui’ l’accueillent, qui prend plaisir à cracher.
Elle devrait juste se contenter de se baigner les pieds, vu qu’elle aime ça et qu’elle n’est pas capable d’autre chose, sauf à détruire…. Sûr, la clique de la dona n’était pas du cœur navré, mais Esta regrette encore que Falco leur ait imposé cette plaie…qui aura fini par les couler.

Elle répond simplement.


Tu me prêtes une importance que je n’ai jamais eu Roland.
Au sein du cœur navré, je ne fus que le bras gauche de Falco. C’est lui qui regroupait tout ce monde autour de lui, de sa mesnie.
Je ne suis pas capable de m’occuper d’une meute, pas capable d’ameuter, de donner envie à partager nos aventures et nos idéaux.
Je ne sais moi-même pas quoi faire de ma peau, crois-tu que cela puisse intéresser du monde que de partager mon errance ?


Mais elle continue à écouter Roland, apprenant l’existence de cette jeune fille qu’il avait rencontrée sur les chemins, il y a un moment et qu’il avait décidé de prendre sous son aile.
Elle acquiesce alors d’un hochement de tête lorsqu’il lui parle de l’aider à lui enseigner.


Je suis d’accord Roland, on va lui enseigner les bases si elle le veut….

Son godet est vide ainsi que celui de Roland. Il est emporté par ce qu’il a à dire…et il remplit les verres tout en continuant encore à parler.
Il reste debout un moment et Esta écoute encore son flot de paroles et elle sourit, heureuse de savoir qu’il souhaite rester à son coté….
Elle l’écoute jusqu’au bout du bout…


Oui, il me faut retourner à chinon, au moins pour y prendre mes quelques affaires qui trainent dans mes quartiers au fort de Coudray…
Je suis très heureuse de savoir que tu veuilles m’y accompagner, que tu puisses y fermer ta forge aussi et qu’on y retrouve ta jeune amie. Je suis partante.
Mais là, on est juste là, et encore pour un moment.
Tu sais ce que c’est, nous ne sommes pas nobles mais nous n’avons qu’une parole...même si nous ne sommes que des chiens, des chiens de guerre.
Je suis née en Bourgogne…la Bourgogne coule dans mon sang… C’est vrai que j’me sens ici chez moi, même si ça fait tant d’année que j’en suis partie.
Alors tant que Dijon n’est pas sécurisée, on restera ici. C’est ce que j’ai dit à sa grâce Angélyque.
Et plus tard, peut être poserais-je à nouveau mes bagages ici, ou là.


Esta pose alors une main sur l’avant-bras de Roland, alors qu’il s’apprête à s’assoir enfin, sur cette chaise qu’il avait quittée quelques minutes auparavant.

Merci Roland, d’être là….

Il s’assoit…..
Tous deux reprennent leur godets et boivent en cœur, et enfin Roland parle d’ailleurs, en dehors de la meute dont il lui a parlé avant…..
Là, c’est juste l’idée du voyage, de la découverte, du rêve…..et Esta est juste soulagée….. Parce qu’en effet, Esta n’a plus l’idée d’une compagnie….elle n’en veut plus, tout simplement.


Roland, je ne dis oui à rien mais ce n’est pas pour autant que je dise non à tout…..

C’est ce genre de phrase sibylline qu’Esta trouve enfin à dire alors qu’elle sent Roland en quête de réponse et qu’ils se regardent intensément, le vin enveloppant cet instant de franchise.
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Taillefer
[24 février - Tour du Bar - Chambre d'Estainoise]


Il avait bien écouté les réponses d'Esta, tout en continuant de siroter son vin, et répondit à ses remerciements quant à sa présence d'un simple hochement de tête en affichant un large sourire.

- Je ne te surestime pas Esta. C'est toi qui fait le contraire. Ton rôle était primordiale et notre seigneur se reposait beaucoup sur toi. Tu as l'expérience et l'étoffe d'un chef. Je suis certain que Falco serait d'accord avec moi.

Il prit une autre gorgée et continua.

- Néanmoins, toutes mes propositions sont assez vagues, je sais. Prends le temps de bien réfléchir à tout ça. Moi-même, je ne suis pas encore bien décidé sur la marche à suivre après ce conflit, et tout cela mérite que j'y réfléchisse encore. Tout ce que je voulais réellement te dire, je te l'ai dit: cheminons encore ensemble.

Il se releva et se fut à son tour de poser sa main sur Esta. Sur l'épaule, comme le faisaient les compagnons d'armes en guise de respect mutuel.

- En attendant, buvons encore un peu, veux-tu. J'en ai besoin...et cela ne m'arrive pas si souvent.

Ils discutèrent ainsi pendant quelques heures et quand le soleil déclina dans le ciel, il quitta Esta et lui promit de repasser la voir bientôt.

[28 Février 1461 - Tour du Bar - Chambre de Taillefer]

C'était une chambre spartiate, composée en tout et pour tout d'une paillasse et d'un petit bureau devant lequel était installé Roland. Son nécessaire d"écriture étalé devant lui, il rédigeait un courrier à son ami Esta. Il n'avait que peu de temps à lui et son temps libre il le passait auprès d'une autre. Une jeune femme qui avait su percer ses défenses. Et oui, chose peu commune chez Taillefer, celui-ci était amoureux...Les voies de Deos étaient vraiment impénétrables, Roland ayant juré par le passé que l'on ne l'y prendrait plus.



Esta, mon amie,

Je prend la plume ce jour pour te parler d'une chose très importante pour moi.
Te souviens-tu qu'il y a quelques jours nous avons eu une conversation en taverne concernant une jeune femme que j'avais rencontré la veille?

Ce jour là, devant tout ce monde réunit dans la taverne, j'ai feint l'indifférence quant à cette rencontre. Je mentais. Deos me pardonne, je n'avais que le mensonge en guise de bouclier pour affronter l'émoi qui s'était emparé de ma personne.

Elle se nomme Anaelle Shanna. Elle vient des Flandres et combat dans le même camp que nous.

Je l'ai revue, et à plusieurs reprises. Je l'aime et elle m'aime. Nous vivons notre amour d'une façon passionnée et j'ai la certitude qu'elle est faite pour moi. Je la veux pour épouse. Je lui ai fait ma demande et elle a accepté. Il ne me reste plus qu'à obtenir l'accord de son père adoptif qui n'est autre que Sancte, le Dauphin.

S'il s'avérait qu'il accepte, malgré ma roture, j'ai déjà demandé à notre seigneur d'officier selon nos usages, ce qu'il a accepté bien évidemment.

Ce qui m'amène à l'objet de cette missive: si d'aventure, Sancte consentait à cette union, me ferais-tu l'honneur d'être témoin?

Bien à toi,

Roland


La lettre terminée, il la prit en main et souffla dessus afin d'en faire sécher l'encre. Puis, sortant de sa chambre, il la confia à l'aide de camp qui l'assistait en lui intimant l'ordre de la remettre en main propre à sa destinataire.
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Angelyque
La duchesse du Charolais, qui dirigeait la Vache Folle III passait ses journées à donner les ordres nécessaires au bon fonctionnement de l'armée et à la protection de la ville de Dijon et du château.

C'était un va-et-vient incessant de pages apportant des missives auxquelles elle répondait, de fournisseurs qui livraient l'intendance afin que les soldats ne manquent de rien et l'accueil de nouveaux volontaires et renforts.

Elle savait que son second, Taillefer était entre de bonnes mains avec Estainoise. Si la Mirandole tombait au front, ce serait à lui que la lourde charge de diriger la Vache Folle reviendrait.

Alors que la chef d'armée prenait un peu de repos dans sa chambre située dans un étage de la Tour du Bar, elle fut avertie que Schradac demandait à la voir. L'homme faisait partie du camp ennemi, la Mirandole, curieuse, se décida d'aller à sa rencontre. Il lui était difficile de gérer cette situation et elle devait prendre sur elle, n'oubliant pas un seul instant que parmi les étrangers dont certains ne parlaient même pas français, il y avait des bourguignons, qui étaient également ses frères aristoteliciens.

Son accueil fut donc des plus neutres. Elle salua l'ancien maire de Macon d'une inclinaison de tête, accompagnée d'un simple:


Bonjour Schradac.

La Duchesse avait le coeur déchiré depuis deux mois, elle souffrait à chaque fois qu'un soldat bourguignon tombait, que ce soit pour la Bourgogne et la France ou pour l'Empire et Rome...quel sens avait cette guerre?
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Estainoise
Tour du bar ….correspondance.

Elle a réintégré l’armée de la « vache folle » pour un temps encore indéterminé. Elle aime donc faire son tour dans les rangs, se tenir prête à la moindre alerte. Tout est calme cependant et finalement c’est peut-être tant mieux.
Là, elle revient du chemin de ronde, et elle va se retirer dans sa chambre, lorsqu’elle croise un messager qui lui tend un courrier.

Merci, bonhomme…et elle lui file un écu en disant…pour boire, l’ami !

Puis elle rentre dans ses quartiers, et lit la lettre de Roland. Un instant surprise, elle finit par sourire et va s’asseoir à sa table pour lui répondre.




Mon jeune ami,

Il me plait de voir que finalement, tu as rencontré l’amour de ta vie. Il semble bien qu’une voie se montre à toi. Souhaitons que son père l’accepte.
Je suis honorée que tu me demandes d’être le témoin de cette union, et je l’accepte avec plaisir.
Ai-je bien compris, tu as demandé à Falco à être lui aussi présent à ce mariage ?
Tu connais la position des réformés sur le mariage ! Pas de sacrement donné par un quelconque intermédiaire mais un témoignage juste pour les hommes, car finalement, votre amour ne regarde que vous et dieu.
Enfin, je ne vais pas faire la leçon à un fervent défenseur de notre foi. Mais ta future, est-elle réformée aussi ?
Dans ce milieu, ça m’étonne qu’elle accepte de se marier selon nos usages.
Faut-il alors qu’elle t’aime pour accepter de devenir un paria même auprès des siens. J’aimerai bien la rencontrer.
Cependant, j’ai juste un peu le regret de penser que nous ne cheminerons plus longtemps ensemble, finalement.
Tiens-moi au courant en tout cas.

Je te souhaite le meilleur, cela va de soi.

Esta



Elle sort dans le couloir, sa lettre à la main. Elle cherche des yeux celui qui pourra porter ce courrier à Roland, bien qu’elle pourrait tout aussi bien le faire elle-même, qu’elle pourrait tout aussi bien lui dire à haute voix ce qu’elle vient de lui écrire.
Mais non, c’est bien ainsi aussi de fixer les mots.
Ne trouvant personne, elle ira alors elle-même porter sa réponse. Arrivée là où elle sait qu’il couche, elle ne frappe pas.
Elle glisse le message sous la porte.

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Angelyque
Tour du Bar, quelques jours après la discussion avec Schradac


Une missive parvint à la duchesse à laquelle elle s'empressa de répondre:

Citation:
Expéditeur : Louis_philippe
Date d'envoi : 04/03/1461 - 16:54:43
Titre : laisser-passer
Bonjour votre grasce,

Je pense que, inquiète certainement de mon état, vous serez heureuse d'apprendre que je suis rétabli des blessures que m'avaient infligés votre soldatesque.

Ainsi, conscient de ce que m'a coûté mon engagement auprès des séditieux, j'aimerais aujourd'hui faire preuve de raison et faire acte de paix.

Aussi, le maire de dijon m'a fait savoir que sa ville manquait de farine et il se trouve que j'en dispose d'une quantité conséquente que je lui vendrais à bas coût.

Cependant, il m'a également fait savoir que vous gardiez impitoyablement les remparts de la ville aussi je vous demande l'autorisation de passer. J'espère que vous serez juste à mon égard et saurez reconnaître la vérité mais surtout vous tenir à ce que vous m'affirmerez.

Vous souhaitant grand plaisir à me répondre,
Cordialement,
Louis Philippe de Fonchateau


Citation:
Mon cher Louis Philippe,

Je suis bien heureuse de vous savoir remis des ruades de la Vache Folle III. J'eus craint un moment qu'elles ne vous aient envoyées sur la lune, n'ayant plus eu de vos nouvelles depuis un moment.

J'aurais plaisir à vous revoir en la bonne ville de Dijon, vous y arriverez de façon tout à fait sécurisée, aucun de mes soldats ne vous attaquera, et c'est une promesse Mirandolienne.

Vous me raconterez vos péripéties et me montrerez vos cicatrices autour d'un verre de MontreCul que je vous offrirai avec plaisir.

Que le Très haut vous Garde sur les chemins

Amicalement,

Angelyque de la Mirandole

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Xanthi
[quelques temps auparavant]

Fatiguée, épuisée, éreintée, elle avait laissé ses compagnons d'armes, son Aimé et le Dauphin en taverne. Elle avait préparé sa monture et en les attendant, elle s'était allongée dans le foin.
Sa jument, caractérielle, boudeuse, chiante, vénale, et n'en faisant qu'à sa tête, n'avait moufté quand les soldats s'étaient mis en branle,.

C'est la truffe d'Hoax sur sa joue au matin qui l'avait réveillée.


Tudieu et morte couille, me voilà seule en ville franche ....


Elle avait trouvé un pigeon, prévenu son Aimé qu'elle n'était pas perdue au milieu des soldats, mais que sa feignasse de jument avait préféré la laisser dormir et ne l'avait pas réveillée.
Elle avait rejoint seule Dijon et obéissant aux ordres, s'était présentée à un chef de lance, le maje Letiti qui l'avait prevenue qu'il allaient être intégrés à cette armée.


[à l'entrée du campement]

Avisant un garde, elle va vers lui d'un bon pas, entourée de sa jument et de son wolfhound.


Le bon jour, soldat,
Je me nomme Xanthi, où puis-je m'installer ?


La bride de sa jument en main, Hoax collé comme d'habitude à sa hanche, elle se tient droite et sourit aimablement.
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oui, avec Vous simplement, parler d'amour .....
Lana_
Un coursier arriva de Nevers, tenant à sa main un pli remit par une ombre et rédigé le matin même. Il avait reçu ordre de le déposer au premier garde venu et d'attendre une réponse afin de la porter au plus vite à Nevers. L'expéditrice attendrait sagement, tout en préparant les quelques affaires qu'il lui restait ainsi que la chair de sa chair. Elle n'avait plus qu'un but désormais, sa fille...

'Jour...Un courrier d'Nevers...C'pour la Duchesse on m'a dit...Faut qu'elle l'lise et que j'reparte avec une r'ponse.

Le pli fut tendu au garde en faction



Le Bonjour Duchesse,

Par ce courrier, moi, Lana Olund, je vous informe que je me suis retirée des armées il y a plusieurs jours déjà, le jour même où j'ai été menée dans les geôles de Bourgogne pour y purger ma peine.
Par là même, je vous demande s'il m'est possible de circuler sur les routes de Bourgogne. Mon seul but est de rejoindre Chalon afin de récupérer ma fille Jenifaela et de rentrer chez moi, à Joinville, ville que je n'aurais jamais dû quitter.

Les combats qui se déroulent aujourd'hui ne sont plus ceux pour lesquels j'ai combattu hier et ne suis au courant de plus rien sur les éventuelles intentions de qui que ce soit depuis des lustres maintenant.

Je ne suis qu'une femme désabusée qui veut juste retrouver sa fille et aspirer à une vie que je qualifierais de normale avec ses deux enfants.

Je vous garanti que je ne bougerais point de Nevers tant que je n'aurai point les autorisations pour circuler sur les routes.

Humblement,

Lana.
Angelyque
Et la réponse de la Duchesse suivit.

Citation:
A Lana Olund, Dame de Bonnencontre,

Salutations,

J'ai pris en compte votre retrait des armées battant pavillon impérial et menaçant notre Duché et vous confirme par la présente le retrait de votre nom de la liste des ennemies de la Vache Folle. Je vous conseille de faire la même demande auprès de Sa Seigneurie Pierre du Val de Loire qui est le Stratège de Bourgogne et habilité à donner les ordres aux armées royales.

Que le Très Haut vous garde et vous guide

Angelyque de la Mirandole

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