Lentretient prenait alors un air de jeu, où la compétition entre les deux examinateurs faisait rage, bien que la Duchesse d'Auxerre prenait le dessus, sans trop de difficulté. Les questions et réponses qui fusaient au cur de la pièce réquisitionnée pour les entretiens ravissaient la blonde, car celles-ci ne laissaient pas le temps au silence de s'installer. Silence qu'Aranelle trouvait bien trop pesant. La Ried se sentait de plus en plus à l'aise, au fur et à mesure que l'entretien s'éternisait. Cette dernière essayait de répondre aux questions qui lui étaient posées, tout en faisait attention à fournir des éléments justes, ce qui n'était pas chose facile. Mais en contrepartie, l'assurance quelle avait acquise lors de sa précédente réponse avait l'effet d'un contrepoids, ce qui l'aidait sensiblement à donner des arguments valables. Du moins, elle lespérait.
La Princesse grappilla à nouveau quelques points, en posant une question, qui tendait à vérifier la capacité de la jeune Ried à organiser un événement. Et quel événement ! Ingeburge évoqua le prochain baptême de l'enfant de la Reyne de France. Cest à ce moment qu'elle se rendit vraiment compte que la charge de Maître des Cérémonies, charge pour laquelle elle postulait, n'était pas sans importance. Elle réfléchissait, aussi vite que sa faculté cérébrale le lui permettait, et répondrait en convergeant la réponse qu'elle venait de donner et qui avait pour thème les liens entre les différentes offices royales et leurs liens, ce qui permettrait, d'une pierre deux coups, de justifier ses dires par un exemple concret- ainsi que les différents élément devant êtres nécessairement réunis pour un événement de cette envergure réussi.
- Deux solutions sont possibles. Soit Sa Majesté désire un baptême assez privé pour son enfant, ce qui restreint considérablement le nombre d'invités présents. Dans ce cas, la cérémonie religieuse aurait lieu dans la chapelle du Louvre, et les invités seraient la famille royale, ses amis les plus proches, le parrain et la marraine du jeune baptisé, et les nobles les plus notables du Royaume.
En revanche, si la Reyne souhaite un grand baptême, ce qui est plus courant, la cérémonie religieuse aurait cette fois lieu à la Cathédrale de Nostre-Dame, et les personnes conviés seraient également la famille royale et ses amis proches, le parrain et la marraine ainsi que la moyenne et la haute noblesse de France, les officiers royaux qui ne seront pas réquisitionnés par l'organisation exigé de ce grand jour ; et même la haute noblesse des provinces adjacentes au Royaume de France, tels la Reyne de Castille et Léon ou l'Empereur du Saint-Empire. Dans les deux cas, les festivités après-cérémonie se dérouleraient ici-même, au Louvre. Je pense qu'il serait bon d'organiser des joutes, auxquelles le vainqueur, accompagné si Dame il a, gagnerait une place à la table de la Reyne, le soir venu, lors d'un grand banquet.
Enfin, lorganisation de ce baptême réunirait plusieurs offices. La Garde-Robe, pour ce qui est de la mise de la Reyne et du Roy consort, ainsi que le jeune baptisé, la Bouche du Roy s'occuperait des mets servis lors du banquet, puis une collaboration avec les Écuries Royales devrait avoir lieu, afin de fournir les palefrois les plus performants du Royaume. L'office des Cérémonies, elle, prendrait part à l'organisation de l'ensemble de cette journée, du début à la fin.
Et le front de la Ried de se baisser, comme un signal, pour faire comprendre que sa réponse est terminée. Pas de bal ? Non, la Ried trouvait cela trop banal et réchauffé. Le baptême du Prince apportant un vent de fraîcheur au Royaume de France, un divertissement autre s'imposait. Elle sentait que l'entretient touché à sa fin, et s'attendait à la prochaine et probable dernière critique.