Thomas_sauveur
- - Comment te dire je veux pas te mentir tu m'attires
et c'est la que ce trouve le vrai fond du problème. - **
Les deux visages étaient tellement proches que le baiser était à présent inévitable, dans la pénombre de la chambre faiblement éclairée par la chandelle négligemment abandonnée sur le coin d'un meuble en bois brut. Il contemplait la silhouette sous ses azurs aux regards amoureux, depuis leur arrivée dans cet endroit aussi romantique qu'intimiste. Qu'elle était belle la blonde, plus petite que lui comme toutes les femmes du Saint-Empire et terriblement désirable, sensuelle sans le savoir, elle avait ce petit truc qui la différenciait de toutes les autres. Il la voulait, là maintenant, comme un gamin en plein caprice et pourtant il savait qu'elle n'acceptera aucune précipitation la vierge, diable saura-t-il être doux, il en doutait vu le peu de place que laissait son désir dans ses braies. Luisa Von Frayner, douze ans et atrocement séduisante trop pour une gamine de son âge et c'était là tout le malheur de Thomas Sauveur Talleyrand, dans la vingtaine et épris de cette poupée. Cheveux blond, yeux bleus, sourire ravageur et pommettes aux douces couleurs rougissantes, son nez était merveilleusement unique et donnait une agréable idée de son humeur. Curieuse, mutine, capricieuse et parfois même plutôt adorable rarement hein, soyons clair -, il ne pouvait plus se détacher de sa source de lumière, bien que cette union doit rester des plus secrètes. Ils avaient fait taire les rumeurs ou du moins composaient avec celle-ci, aidés d'une complicité désarmante leur servant de carapace, tantôt fraternels, tantôt amoureux, le Ténébreux et la Blonde voguaient sur le fleuve avec comme seul Credo leurs amour de la taquinerie et l'insouciance de deux compagnons.
Bien que cette relation n'avait rien d'acceptable, lappréhension du début dépassée, ainsi que la honte et tout autres sentiments réfractaires au bon déroulement de la vie. Ils passaient des heures à bavarder de tout et de rien, s'enlaçant, se cherchant, se provoquant parfois, sans jamais franchir les limites de la bienséance. Bien des fois pourtant Thomas devait murmurer à Luisa de fuir, reculer rapidement avant que ses lèvres gourmandes et avides attrapent les siennes dans une danse bien trop osée pour être acceptable, mais à chaque fois la gamine refusait de quitter ses bras, cachant simplement son nez mutin dans le cou de l'homme. ''Voilà'' disait-elle, alors que lui priait Dieu de ne pas commettre d'impair. Il avait honte de lui et savait parfaitement que cela n'était pas naturel, diable, quel homme était-il pour s'amouracher d'une môme à peine sortie de l'enfance et pas tout à fait adulte, quelle âme pouvait-il être pour sourire à son innocente, rire à ses caprices et savourer les rares instants de jeu qu'elle passait avec les autres gamins du village. Pourquoi avait-il confié son cur à cette fille alors que plusieurs femmes n'attendaient que cela, l'avoir dans leur couche pour la nuit ou la vie même, parfois. Dégoûtant, il était dégoûtant et encore maintenant il le savait. Mais tant pis ! Il ne pouvait se passer d'elle et elle ne pouvait se passer de lui, alors les choses avaient été claires, il la protégera de lui-même et des autres, il la laissera décider du rythme à prendre, de geste à avoir et si elle montrait une once de peur, de crainte, il reculerait toujours sans jamais lui en vouloir d'avoir osée être une gamine de douze petite années.
Jalousie, taquinerie, amourette, franchisse, passions, vérité, lumière. Voilà comment était leur relation, avant... Maintenant il était perdu dans la situation et ne savait pas vraiment quoi faire...Devait-il l'embrasser comme le lui murmurait son désir, ou lui souhaiter une douce nuit en s'éloignant loin de cette pièce ?
Les deux visages étaient tellement proches que le baiser était à présent inévitable. Merde! Pourquoi étaient-ils ainsi, cela n'était pas la première fois bien entendu, ils étaient proches en permanence avec plus ou moins dambiguïté dans leurs regards, parfois dans leurs gestes sans doute trop osés pour deux âmes pas même fiancés, mais là ! Il ne savait plus et commençait sérieusement à se demander s'ils n'avaient pas joué avec le feu. Doucement avec sa lenteur habituelle, le Ténébreux déposa ses longs doigts sans gants pour une fois - au niveau de ses oreilles, ses pouces bien placés pour caresser les traits de sa mâchoire, combien de fois avait-il dessiné ce parcourt ? Des centaines, des milliers peut-être plus encore, dans ses rêves, dans ses pensées, en la regardant ou en réalité, il connaissait tout les détails de ce visage, ses facettes et ses recoins. ''Luisa, pardonnez-nous d'être faible en votre présence. '' Pensa-t-il avant de se pencher un peu plus encore pour réduire la distance de leurs lèvres, il pouvait sentir son souffle, son odeur de Lys et de milles et une autres saveurs. Il pouvait même ressentir son appel à ce baiser, impatiente qu'elle était, la gamine. Il obéit, se pencha un peu plus encore et s'oublia sur les lèvres sucrées de son aimée, diable que cela est agréable de la posséder, ils ne sont qu'un et la douceur du baiser le rassure. Elle ne se débat pas, l'ingénue, et lui fond, emporté dans un torrent d'émotion et de sentiments qui l'oblige à reculer un instant et séparer les chairs gourmandes l'une de l'autre. Les azurs ténébreuses dans celle de la Von Frayner, qu'on le tue sur place si cela n'est pas de l'amour. Thomas Sauveur y retourne, il entre à nouveau en contact avec ses deux chairs roses Lui qui n'aime pas le rose -, avec un peu moins de douceur cette fois, il s'empara d'elle, il la veux tout à lui, tant pis pour le mariage, au diable sa famille, à mort les parents et l'honneur. Il la veux, qu'elle soit sienne ou il risque de périr dans l'instant et alors qu'il la pousse contre le mur de la chambre, il se moque de faire tomber les parchemins, de trébucher sur les plumes. Il la veux bordel ! La plaquant contre les pierres de cette chambre, dans cette auberge, il maltraite ses chairs de sucre et de douceur. Voyou, bandit, il immisce sa langue dans ce baiser et profite d'une abstinence de baiser trop longue, trop complexe pour qu'il reste de marbre. Et la couture de ses braies qui menace de céder sous ce nouvel assaut de désir. ''Luisa, pardonnez-nous, vous êtes trop irrésistible pour que l'on se comporte en garçonnet.'' Pense-t-il à nouveau pour justifier son acte de souillure sur cette femme si parfaite et lorsqu'il retire ses lèvres, pour dessiner un chemin de caresse entre la commissure de ses lèvres et le lobe de son oreille, Thomas Sauveur Talleyrand n'est plus qu'une flaque de passions, d'amour et un torrent d'émotions.
À présent ses dents s'attaquent au contour de cette esgourde abandonnée, solitaire et la malmène, il mordille, il souffle, il murmure des mots doux. Une de ses mains la tient par la taille pour qu'elle reste collée contre ce mur où elle est si belle, offerte ainsi à lui sans résistance, alors que l'autre plus curieuse glisse sur le tissu de sa robe et relève les jupons, ses doigts ne tardent pas à entrer en contact avec la peau de sa cuisse. Nouveau frisson de désir alors qu'il se gorge de passion, pouvait-il atteindre la jouissance avec comme seul déclencheur une main posé sur sa cuisse ? Dieu que oui, il pouvait, il perdait la tête notre Ténébreux, aucune catin, aucune femme n'arrive à la cheville de Luisa Von Frayner, aucune ! Les doigts dessinent un chemin de découverte sur sa chair et il monte, glisse, perd son avancée et gravit à nouveau les échelons de sa peau, douce, laiteuse, terriblement femme. Douze ans Thomas calme toi, douze ans ! Il ne parvient pas, il en perd le contrôle vraiment, trop d'extase pour un seul homme. Elle était la moitié de son corps, elle était sa déesse, sa reine, il lui vouait un culte, priait dans son église, louait l'arrondit de sa poitrine naissante qu'il pouvait sentir sous le tissu qui recouvrait leurs peaux. Merde, il était bien fou cette fois-ci, aucun doute alors que ses lèvres quittèrent son oreilles pour rejoindre la naissance de son cou, il aimait ce cou si fragile, il adorait la voir l'offrir à lui ou le refermer sous les chatouilles, son cou était un temple dérotisme. Sa main était arrivée à la naissance de ses hanches et il jura devant la barrière de tissu, pourquoi diable les femmes adoraient-elle se cacher sous des tonnes de trucs inutiles ! Tant pis, ils irons sur le lit, elle le provoquait trop pour qu'il ne cède pas et pourtant la pauvre poupée ne disait rien. Alors l'homme tourna dans un pas de danse et avec l'agilité d'un amant désireux, la fit basculer sur le grand lit trônant en milieu de chambre, se retrouvant allongé sur elle, il la regarda une énième fois, la blonde et son nez se cacha dans son cou pour murmurer quelques mots de folie :
Je t'aime, Luisa Von Frayner.
Il savait qu'elle savait ce que le 'Tu' et le 'Je' signifiait pour cet homme ne parlant qu'en 'Nous' et en 'Vous'. Il savait aussi qu'elle était à lui à présent, alors que ses mains parcouraient le tissu de sa robe de délicieuses caresses emplit de promesses pour cette toute première nuit. Oui il aimait une enfant pas majeure, oui il trahissait la confiance de ses amis, oui il déshonorait cette femme, mais il l'épousera, lui fera milles enfants et autant de fois l'amour, assurément. Puis que voulez-vous, les deux visages étaient tellement proches que le baiser était à présent inévitable.
*Monsieur le grand Georges Brassens
**Joyce Jonathan
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