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[Rp] Je me suis fait tout petit devant une poupée.*

Thomas_sauveur
        - Comment te dire je veux pas te mentir tu m'attires
        et c'est la que ce trouve le vrai fond du problème. - **




Les deux visages étaient tellement proches que le baiser était à présent inévitable, dans la pénombre de la chambre faiblement éclairée par la chandelle négligemment abandonnée sur le coin d'un meuble en bois brut. Il contemplait la silhouette sous ses azurs aux regards amoureux, depuis leur arrivée dans cet endroit aussi romantique qu'intimiste. Qu'elle était belle la blonde, plus petite que lui comme toutes les femmes du Saint-Empire et terriblement désirable, sensuelle sans le savoir, elle avait ce petit truc qui la différenciait de toutes les autres. Il la voulait, là maintenant, comme un gamin en plein caprice et pourtant il savait qu'elle n'acceptera aucune précipitation la vierge, diable saura-t-il être doux, il en doutait vu le peu de place que laissait son désir dans ses braies. Luisa Von Frayner, douze ans et atrocement séduisante trop pour une gamine de son âge et c'était là tout le malheur de Thomas Sauveur Talleyrand, dans la vingtaine et épris de cette poupée. Cheveux blond, yeux bleus, sourire ravageur et pommettes aux douces couleurs rougissantes, son nez était merveilleusement unique et donnait une agréable idée de son humeur. Curieuse, mutine, capricieuse et parfois même plutôt adorable – rarement hein, soyons clair -, il ne pouvait plus se détacher de sa source de lumière, bien que cette union doit rester des plus secrètes. Ils avaient fait taire les rumeurs ou du moins composaient avec celle-ci, aidés d'une complicité désarmante leur servant de carapace, tantôt fraternels, tantôt amoureux, le Ténébreux et la Blonde voguaient sur le fleuve avec comme seul Credo leurs amour de la taquinerie et l'insouciance de deux compagnons.

Bien que cette relation n'avait rien d'acceptable, l’appréhension du début dépassée, ainsi que la honte et tout autres sentiments réfractaires au bon déroulement de la vie. Ils passaient des heures à bavarder de tout et de rien, s'enlaçant, se cherchant, se provoquant parfois, sans jamais franchir les limites de la bienséance. Bien des fois pourtant Thomas devait murmurer à Luisa de fuir, reculer rapidement avant que ses lèvres gourmandes et avides attrapent les siennes dans une danse bien trop osée pour être acceptable, mais à chaque fois la gamine refusait de quitter ses bras, cachant simplement son nez mutin dans le cou de l'homme. ''Voilà'' disait-elle, alors que lui priait Dieu de ne pas commettre d'impair. Il avait honte de lui et savait parfaitement que cela n'était pas naturel, diable, quel homme était-il pour s'amouracher d'une môme à peine sortie de l'enfance et pas tout à fait adulte, quelle âme pouvait-il être pour sourire à son innocente, rire à ses caprices et savourer les rares instants de jeu qu'elle passait avec les autres gamins du village. Pourquoi avait-il confié son cœur à cette fille alors que plusieurs femmes n'attendaient que cela, l'avoir dans leur couche pour la nuit ou la vie même, parfois. Dégoûtant, il était dégoûtant et encore maintenant il le savait. Mais tant pis ! Il ne pouvait se passer d'elle et elle ne pouvait se passer de lui, alors les choses avaient été claires, il la protégera de lui-même et des autres, il la laissera décider du rythme à prendre, de geste à avoir et si elle montrait une once de peur, de crainte, il reculerait toujours sans jamais lui en vouloir d'avoir osée être une gamine de douze petite années.

Jalousie, taquinerie, amourette, franchisse, passions, vérité, lumière. Voilà comment était leur relation, avant... Maintenant il était perdu dans la situation et ne savait pas vraiment quoi faire...Devait-il l'embrasser comme le lui murmurait son désir, ou lui souhaiter une douce nuit en s'éloignant loin de cette pièce ?


Les deux visages étaient tellement proches que le baiser était à présent inévitable. Merde! Pourquoi étaient-ils ainsi, cela n'était pas la première fois bien entendu, ils étaient proches en permanence avec plus ou moins d’ambiguïté dans leurs regards, parfois dans leurs gestes sans doute trop osés pour deux âmes pas même fiancés, mais là ! Il ne savait plus et commençait sérieusement à se demander s'ils n'avaient pas joué avec le feu. Doucement avec sa lenteur habituelle, le Ténébreux déposa ses longs doigts – sans gants pour une fois - au niveau de ses oreilles, ses pouces bien placés pour caresser les traits de sa mâchoire, combien de fois avait-il dessiné ce parcourt ? Des centaines, des milliers peut-être plus encore, dans ses rêves, dans ses pensées, en la regardant ou en réalité, il connaissait tout les détails de ce visage, ses facettes et ses recoins. ''Luisa, pardonnez-nous d'être faible en votre présence. '' Pensa-t-il avant de se pencher un peu plus encore pour réduire la distance de leurs lèvres, il pouvait sentir son souffle, son odeur de Lys et de milles et une autres saveurs. Il pouvait même ressentir son appel à ce baiser, impatiente qu'elle était, la gamine. Il obéit, se pencha un peu plus encore et s'oublia sur les lèvres sucrées de son aimée, diable que cela est agréable de la posséder, ils ne sont qu'un et la douceur du baiser le rassure. Elle ne se débat pas, l'ingénue, et lui fond, emporté dans un torrent d'émotion et de sentiments qui l'oblige à reculer un instant et séparer les chairs gourmandes l'une de l'autre. Les azurs ténébreuses dans celle de la Von Frayner, qu'on le tue sur place si cela n'est pas de l'amour. Thomas Sauveur y retourne, il entre à nouveau en contact avec ses deux chairs roses – Lui qui n'aime pas le rose -, avec un peu moins de douceur cette fois, il s'empara d'elle, il la veux tout à lui, tant pis pour le mariage, au diable sa famille, à mort les parents et l'honneur. Il la veux, qu'elle soit sienne ou il risque de périr dans l'instant et alors qu'il la pousse contre le mur de la chambre, il se moque de faire tomber les parchemins, de trébucher sur les plumes. Il la veux bordel ! La plaquant contre les pierres de cette chambre, dans cette auberge, il maltraite ses chairs de sucre et de douceur. Voyou, bandit, il immisce sa langue dans ce baiser et profite d'une abstinence de baiser trop longue, trop complexe pour qu'il reste de marbre. Et la couture de ses braies qui menace de céder sous ce nouvel assaut de désir. ''Luisa, pardonnez-nous, vous êtes trop irrésistible pour que l'on se comporte en garçonnet.'' Pense-t-il à nouveau pour justifier son acte de souillure sur cette femme si parfaite et lorsqu'il retire ses lèvres, pour dessiner un chemin de caresse entre la commissure de ses lèvres et le lobe de son oreille, Thomas Sauveur Talleyrand n'est plus qu'une flaque de passions, d'amour et un torrent d'émotions.

À présent ses dents s'attaquent au contour de cette esgourde abandonnée, solitaire et la malmène, il mordille, il souffle, il murmure des mots doux. Une de ses mains la tient par la taille pour qu'elle reste collée contre ce mur où elle est si belle, offerte ainsi à lui sans résistance, alors que l'autre plus curieuse glisse sur le tissu de sa robe et relève les jupons, ses doigts ne tardent pas à entrer en contact avec la peau de sa cuisse. Nouveau frisson de désir alors qu'il se gorge de passion, pouvait-il atteindre la jouissance avec comme seul déclencheur une main posé sur sa cuisse ? Dieu que oui, il pouvait, il perdait la tête notre Ténébreux, aucune catin, aucune femme n'arrive à la cheville de Luisa Von Frayner, aucune ! Les doigts dessinent un chemin de découverte sur sa chair et il monte, glisse, perd son avancée et gravit à nouveau les échelons de sa peau, douce, laiteuse, terriblement femme. Douze ans Thomas calme toi, douze ans ! Il ne parvient pas, il en perd le contrôle vraiment, trop d'extase pour un seul homme. Elle était la moitié de son corps, elle était sa déesse, sa reine, il lui vouait un culte, priait dans son église, louait l'arrondit de sa poitrine naissante qu'il pouvait sentir sous le tissu qui recouvrait leurs peaux. Merde, il était bien fou cette fois-ci, aucun doute alors que ses lèvres quittèrent son oreilles pour rejoindre la naissance de son cou, il aimait ce cou si fragile, il adorait la voir l'offrir à lui ou le refermer sous les chatouilles, son cou était un temple d’érotisme. Sa main était arrivée à la naissance de ses hanches et il jura devant la barrière de tissu, pourquoi diable les femmes adoraient-elle se cacher sous des tonnes de trucs inutiles ! Tant pis, ils irons sur le lit, elle le provoquait trop pour qu'il ne cède pas et pourtant la pauvre poupée ne disait rien. Alors l'homme tourna dans un pas de danse et avec l'agilité d'un amant désireux, la fit basculer sur le grand lit trônant en milieu de chambre, se retrouvant allongé sur elle, il la regarda une énième fois, la blonde et son nez se cacha dans son cou pour murmurer quelques mots de folie :


Je t'aime, Luisa Von Frayner.


Il savait qu'elle savait ce que le 'Tu' et le 'Je' signifiait pour cet homme ne parlant qu'en 'Nous' et en 'Vous'. Il savait aussi qu'elle était à lui à présent, alors que ses mains parcouraient le tissu de sa robe de délicieuses caresses emplit de promesses pour cette toute première nuit. Oui il aimait une enfant pas majeure, oui il trahissait la confiance de ses amis, oui il déshonorait cette femme, mais il l'épousera, lui fera milles enfants et autant de fois l'amour, assurément. Puis que voulez-vous, les deux visages étaient tellement proches que le baiser était à présent inévitable.


*Monsieur le grand Georges Brassens
**Joyce Jonathan

_________________
Audette
Ça lui apprendra…

C'est ce que je me disais en suivant ce beau blond. Ça lui apprendra.

Il ne m'aime pas ? Je ne l'aime pas non plus. On m'y a forcé et bien maintenant je m'efforce de le supporter. Hors de question d'être la risée du village et de me faire surnommer : « La divorcée ». Hors de question également de me faire surnommer la catin. Que le Très-Haut m'emporte avant que je ne m'abandonne pour quelques yeux de jeune homme, aussi charmant soit-il. Et de toute façon, qu'elle femme désirerait vivre une telle chose de son plein gré ? On m'y a forcé une fois, j'en souffre encore. Ce sera mieux la deuxième fois qu'on me disait. Soit. Deux, trois, quatre fois. C'en est assez pour moi.

Dans les semaines qui suivirent, j'avais renvoyé tout son personnel. J'avais courues la ville en entier à la recherche des plus belles femmes, les plus paumées, les mieux gâtés par la nature, celles qui feraient n'importe quoi dans l'espoir de me voler ma place. Et je les avais placées partout autour de moi.

Ce soir, comme tous les soirs, assise près de la fenêtre, couture en main, j'écoutais les cris d'une énième femme, trop forts pour être vrais, sourire aux lèvres. Je l'imaginais si bien, la pauvre. Convaincue, sans doute, qu'au terme de cette abominable nuit, si ce n'est au terme de plusieurs nuits, car il les gardaient bien quelque fois, jusqu'à ce qu'on vienne me voir en pleurant. Honteuse. Engrossée.

Je prenais alors mon air contrit, « Vous croyiez…? Vous croyiez qu'avec vous ce serait différent ? Vous les avez bien vu pourtant, le trois autres. Vous croyiez pouvoir prendre ma place, mes robes, mes bijoux, ma vie ? Je vous la donnerais bien volontiers. Ne soyez pas sotte, cessez de pleurer, ça ne changera rien, il ne vous gardera pas ! Pas une catin comme vous. Tut, tut, tut, vous croyiez ? Je n'ai que faire des femmes qui me séduise mon époux. Vous croyiez, et bien partez maintenant.* »

Ce soir n'était pas bien différent de tous les autres soirs. D'ailleurs, si je me fiais aux dernières fois, les cris, les pleurs de mademoiselle ainsi que les coups et les injures de mon époux ne saurait tarder. Je me plaisais, autre fois, à prétendre que je n'entendais rien alors que je buvais leurs paroles, mais pas ce soir. Non, c'est lassant à la fin, toutes ces histoires !

Et puis, il fallait célébrer et surtout, trouver une remplaçante, car il faut bien que le travail se fasse dans cette maison ! Et il fallait la remplacer au plus vite si je ne voulais pas subir, vous savez quoi.

J'étais donc assise à regarder les gens qui passent, les gens qui boivent. À regarder le blond là bas. Je l'engagerais bien celui-là… Je l'observe. Trop riche. Trop noble. Mais un petit quelque chose quand même. Il est pas tout blanc ce jeune homme là que je m'étais dis à ce moment là.

Puis, une chose en amenant à une autre, je me retrouvais à le suivre ce beau blond. Ça lui apprendra, que je me disais, en entrant dans la chambre sombre, le coeur battant à tout rompre. Si jamais on me coinçait j'étais cuite, j'étais une catin, que je me disais alors que je sentais son souffle sur mon visage, si près. Trop près. Je suis une catin…

Ses lèvres, un baiser. J'avais l'habitude de les subir, voire même de les éviter, mais à la seconde où il avait posé ses lèvres sur les miennes, j'avais plongé. Ça méritait bien d'être une catin pour un soir.

Contre le mur, ses mains, ses lèvres, sa voix. C'est donc ça… C'est donc pour ça… Je comprend maintenant, immobile contre ce mur à réfléchir à toute allure, le laissant glisser ses mains sur mon corps, sous mes jupes, quelle indécence et pourtant.

J'arrête de penser, je passe mes bras autour de son cou, l'attirant vers moi, comme s'il pouvait être plus près, je ferme les yeux, je profite pour la première fois de mon existence, je ne maudis pas le ciel d'être une femme, pas ce soir.

Un cri, surprise de me voir renversée. Mes mains dans ses cheveux alors qu'il est allongé sur moi. J'approche mes lèvres des siennes, mais ses paroles me figent.

Luisa.. von Frayner…?

Étais-je en train de voler l'homme d'une autre femme ? Je savais que c'était impossible… Impossible que tout cela soit pour moi. Ces plaisirs, ils sont pour une autre femme. Une Luisa… Mais il m'a dit je t'aime… À moi. Le premier homme à me murmurer des mots si grand. J'y ai cru, avant qu'il ne prononce ce nom qui n'est pas le mien…

Et pourtant, ce sont mes lèvres qu'il embrasse, ce sont mes mains dans ses cheveux, c'est à moi qu'il a dit je t'aime. Je peux bien être cette Luisa, pour un soir. Elle m'en voudra pas de vouloir savoir ce que c'est que d'être aimée, mariée, d'être une femme.

Quelques mots et j'étais sienne. Un nom. Mon nom et c'était retour à la case départ, sauf que cette fois avec en tête tous ces mots, toutes ces caresses, sans plus jamais y avoir droit. Pardonnez-moi seigneur, ce soir, je suis Luisa von Frayner.


Si vous…

Débutante.

Si tu savais comme je t'aime.

J'avais prononcé ces mots dans un murmure, sans prononcer son nom, c'était trop dangereux de commettre une erreur et de tout perdre. Trop dangereux aussi de dire, « Mon nom est Audette, je suis mariée, mais je crois que je vous aime ».

Je t'aime, si tu savais...

Que je répète, caressant son visage. Je vous demande pardon Dame Luisa, mais ce soir, il est à moi.

* La fontaine, un peu adapté


Thomas_sauveur
        -
          Tes désirs, ces endroits de ton corps
          Qui me disent encore
          Parce que nous c'est fort
          Parce que c'est toi j'oserais tout affronter
            - *




      Les draps étaient de soie, comme si un millier de papillons les accueillaient dans leurs cocons, envolé la candeur, loin étaient les ténèbres. Il était là, dominant au-dessus d'une fragile poupée de porcelaine et l'homme laissa leur souffle se percuter dans l'atmosphère de leurs odeurs, de leurs désirs communs et de plus en plus pressant. Ses doigts caressèrent sa joue, remontant à la racine des cheveux blonds, se perdant dans leur forêt, s'oubliant dans leur épaisseur, lentement il observa la scène, paralysé par la beauté du mouvement. Avec une lenteur indescriptible ses doigts furent cachés par la tignasse de son hermine, il disparaît pour réapparaître un peu plus loin, sa chair caressée par ces millions de filaments humant bon : La Luisa. ' Mon amour, je nous protégerais des chasseurs' énième pensée d'un fanatique, ils étaient le cerf calme et serein, l'hermine curieuse et au doux pelage, les autres les chassaient rêvant de les voir mourir, dans la peur et l'horreur d'une chasse trop longue. L'image d'animaux en fuite correspondait à la frayeur des amoureux, fuir les curieux, fuir leurs amis, vivre ensemble dans une complicité maladive et un courage formidable. Des hauts, des bas, parfois, souvent peut-être il ne savait pas, des sacrifices, des instants de doute, d'autres d'amour limpide, un jeu complexe entre eux et les autres. Tantôt distant, tantôt fraternel, tantôt comédien, tantôt jaloux, tel était le quotidiens des âmes impurs. Mais ce soir, ce soir cela fut soufflé par le vent du désir puissant. Alors qu'une de ses mains était toujours perdu dans ses cheveux – et semblait bien installée- l'autre curieuse glissa sur la chair d'un cou délicieux, il l'avait tant mangé, tant découvert traçant ses contour d'un bout de nez taquin, d'une langue gourmande, mais jamais il ne pourrait se lasser de cet endroit tellement sensuel, érotique, plaisant, un refuge les jours de déprime, un repos les jours de bien être. Puis son index caressait un parcours sur la peau de son cou et dégringola sur le haut de sa poitrine, glissant telle une goutte d'eau fraîche entre les deux petites collines, formant une vallée invisible emplie d'audace et de découvertes. Diable, elle est encore plus douce ici que là-bas. Luisa emplie de surprise et de fraicheur, ainsi son doigt curieux remonta pour mieux rebrousser chemin, joueur, taquin, patient, fou de la sensation de ce toucher. Lui, que dis-je sa bouche se referma à nouveau sur le lobe de cette oreille qui le provoque, l'appel, lui arrache un gémissement d'impatience, il l'aime, il la veut, il la découvre comme un cadeau dont le papier est aussi intriguant que le contenu.


      'Si tu savais comme je t'aime. '


      En avait-il la moindre petite idée, assurément point. Elle défiait les lois de la convenance, mentait à ses géniteurs, portait sur ses frêles épaules un secret terrifiant, se souciait de lui, d'elle, d'eux. Et pourtant, rare était les moments ou elle semblait en souffrir, croquant la vie tel un cadeau, le menton fièrement levé, pourtant la souffrance était lisible, son nez froncé, non il ignorait à quel point cette poupée l'aimait. Il en avait une vague idée, mais cela dépassait déjà l’entendement, alors savoir que c'était plus fort que cela encore, il était devant un gouffre et ne voulait surtout pas évaluer la profondeur de celui-ci. Merde alors, Luisa Von Frayner était amoureuse de lui, le bâtard, le déchet, l'obscure, lui le mal aimé, celui qu'on pointe du doigt en se moquant, celui qui des années n'avait été que ''Nous'', car oui Thomas Sauveur était ''eux'' et jamais ''lui'' il ne pouvait pas être comme tous les autres, n'arrivait pas à parler de façon commune. '' Je vais bien'', qui était donc ce 'je' dont tout le monde parle, lui était ''Nous allons bien'', nous, eux, pas moi, mais quand même un peu. Il était complexe, sombre, éteint totalement. Et pourtant en compagnie de SA blonde, Thomas arrivait à devenir moins torturé, moins apeuré, moins timide, il osait rire aux éclats, chamailler ses amis. Oui il avait même des amis ! De vrai qui le nommait ainsi ! Lui ... Le déchet. C'était ironique n'est-ce pas, ceux qui l'on élevé voulait le rendre 'Puissant' et ils l'ont détruit, oh certes il avait une bonne tenue, de jolie mot, de bonnes manières, un sang noble même étant Bâtard, mélange de deux grandes et illustre familles. Mais tout n'était qu’apparence dans le tréfonds de son être, l'homme n'était rien de plus qu'un petit gamin tremblant, ignorant que le royaume offre autre chose que des chiffres et des bonnes manières, mais ça c'était Avant. La main dans ses cheveux arriva au bout de son parcours et il la referma légèrement ses doigts à présent, tous étroitement emmêlés dans les fils d'or, alors que son doigt entre sa poitrine se posa sur le tissu, là ou le corsage de sa robe pouvait sauter en quelques gestes habiles. Ses dents ayant terminée, elles aussi, de sacrifier son lobe, laissant la place à ses lèvres qui tracèrent un chemin de baiser sur sa mâchoire pour lui voler un nouveau baiser, bien moins tendre, bien moins doux, un baiser d'adultes, violant, percutant, laissant sa langue s'inviter dans sa bouche, dansant à nouveau avec sa langue, point une danse lente et romantique, nenni un tango, ferme et sensuel. Par tous les saints, il n'avait jamais connu tels préliminaires avant, aucunes catins, aucunes femmes. Donc pendant que son index dénudait sa poitrine, l'autre main dans ses cheveux la maintenait sur le lit, un brin trop possessif sans doute, mais sur le moment il ne remarqua pas ce détail, trop occupé à entrevoir le sommet du plaisir des chairs.


      'Je t'aime, si tu savais...'


      'Je sais bébé, je serais doux, peut-être....ne lutte pas...Surtout.' Encore une pensée, une mise en garde pour lui-même, saurait-il être doux, incertain, tout était atrocement incertain, pourquoi seigneur, pourquoi. Lui qui avait toujours connu l'amour brusque, la chair contre la chair, les morsures, les grognements, la lutte contre la domination, pourquoi avait-il entre ses mains une poupée de porcelaine, il allait la briser. NON, pitié, qu'elle ne lutte pas, il ne fallait pas qu'elle cherche à prendre le pouvoir, jamais ! Soumise à lui, confiante face au danger, il fallait qu'elle soit Luisa toute entière, sinon il n'arriverait pas à retenir le monstre qu'il était. Il serait obligé de la plaquer, la maintenir, c'était dégoûtant, atroce, impur, immonde, mais tellement vrai. La main quitta ses cheveux pour ce poser sur la soie des draps et il souleva un peu son corps à l'étroit dans ses braies, léger mouvement de répit avant de s’écraser à nouveau sur la porcelaine, et il laissa la main là, les lèvres toujours avides de baiser, petit, léger, puissant, long, proche de l'étouffement, l'autre main ayant -enfin- rompu la barrière du corsage. Putain, les femmes ont vraiment trop de tissu ! Une chemise, des braies et voilà, tant pis maintenant il avait accès aux globes de chair pointant dans sa direction. Brave petite – c'était limite trop pour un seul homme-, il quitta sa bouche non sans mordre avant sa lèvre inférieur en guise d’avertissement : '' Tu bouges, je reviens te corriger'', doucement tout de même pour ne pas terroriser l'ingénue et la voici qui dépose un baiser sur son menton et glisse, suivant le chemin que son doigt a tracé avant lui, humant, goûtant, explorant. Ses mains ont trouvé les poignets de son amour et partent à la rencontre de ses doigts qu'ils enlacent, en guise de soutient, d'encouragement de remerciement peut-être. Il perd la tête, la raison et sans doute plus encore. Mais tant pis, encore une fois le moment s'y prête, ils sont amoureux, ensembles, unis, bientôt ne feront qu'un, alors tant pis. La langue change de trajectoire et la bouche la suite, obéissante, avide, gourmande, ce posant Là, puis ici et pour finir trouve de quoi combler sa curiosité, pincé, torturé, peut-être mordu, il ne sait plus le Ténébreux, il fonctionne par mécanisme, il observe la scène sans être conscient de ce qu'ils font. Pour lui, elle est Luisa, pas cette inconnue rencontrée en début de nuit, il se moque de cette femme, il ne la voit pas, il ne peut pas voir une autre que SA Luisa, c'est impossible. Il n'a aucune idée de qui elle est et cela lui est bien égal dans le fond, lui il fait l'amour à la gamine d'Epinal, à sa protégée, à la femme qu’il épousera, un jour... Dans quelques années, deux, peut-être trois pour rassurer ses parents. Il s'en fout de cette femme, il ne la voit alors qu'il plonge ses azurs dans l'océan des yeux bleus de la poupée, Luisa Von Frayner. Il cesse, laissant du répit à son sein, il la regarde, sourire aux lèvres, fier de son courage, en admiration devant sa docilité, pourtant il ne lui semble pas lui avoir dit, non il n'a jamais dit à Luisa ses craintes lorsque ce moment arrivera. Comment pouvait-il lui dire de toute façon, entre la Prime et la tierce peut-être : '' Nous aimons avoir le dessus'' NON ! Et puis très franchement, il aimait cela avant, qui dit que maintenant cela n'avait pas changé, elle a tellement tout bouleversé qu'il n'en savait rien. Ne tentons pas le diable, pas maintenant. Effaçant son sourire benêt sur ses lèvres, le Talleyrand lâcha ses doigts de sa main droite seulement, la gauche ne bougeant pas et dessina un énième sentier entre son torse et l'endroit ou ses lèvres venait de s’acharner, effleurant doucement la peau sans doute légèrement meurtrie avant de se poser sagement, un peu moins impatient maintenant.


      Tu as le goût du miel... Nous aimons le miel Luisa, t'en souviens-tu.


      Elle ne pouvait oublier, il le savait parfaitement, un soir en taverne elle lui avait demandé ce qu'il aimait comme odeur et il aimait l'odeur du Miel le matin, du bois le soir, de la forêt aussi un peu, beaucoup, trop. Oui il savait qu'elle en avait un souvenir aussi présent que lui. Taquin, amoureux, joueur, gourmand, Thomas était de retour, chassant le démon avide de chair et de plaisir érotique. Il en fut heureux notre Sauveur, satisfait d'avoir chassé ses peurs en gouttant son biberon préféré, même si cela était nouveau. Oui, tout était nouveau auprès de sa blonde, même le goût du miel n'était pas le même. ' Merci, princesse, merci d'être ma lumière dans la nuit.'' Une pensée, alors que les draps étaient de soie, comme un milliers de papillons qui les accueils dans leurs cocons, envolé la candeur, loin était les ténèbres.

      * Axelle Red -Parce que c'est toi.
      _________________
      Audette
      Les yeux fermés, en silence, immobile, profitant de chaque contact de sa peau contre la mienne. J'en oublie presque qu'il me prend pour une autre, que toutes ces attentions, ces caresses sont pour elle. Ce soir, il est mon amant et moi sa maitresse.

      Docile. Tranquille. Trop incertaine, trop inexpérimentée pour tenter quoi que ce soit. Trop inquiète que ma voix n'évoque pas celle de son amante pour piper mot. Au jeu de la tricherie et de la tromperie, me voici à un tout autre niveau. Tromper son époux est une chose, se faire passer pour une autre pour accéder à ce plaisir qui m'est interdit en est une autre.

      Ses doigts sous mon corsage font taire cette voix ennuyante qu'on nomme souvent la raison, ses lèvres balaient toute forme de réticence que j'aurais pu avoir. Je me surprends même à sourire ou soupirer, heureuse. Avoir su qu'il en fallait si peu, je n'aurais pas placé que de jolies femmes autour de moi, mais aussi un ou deux galant discret.

      Ses mains dans les miennes, je m'étire, me prélasse tentant de me faire belle, désirable, tout autant que cette Luisa dont je ne connais que le nom et qui ne quitte pas mes pensées malgré tous mes efforts.


      Tu as le goût du miel... Nous aimons le miel Luisa, t'en souviens-tu.

      Et voici l'une des raisons… Il l'aime. Suffit de l'entendre prononcer son nom chaque fois qu'il me glisse un mot à l'oreille. Un nom presque douloureux pour l'amoureuse que je suis. La tentation de lui murmurer : « Appelez-moi Audette je vous prie… », insoutenable. L'envie d'être cette Luisa, maladive. L'incompréhension, totale, il faut bien l'avouer.

      Existait-elle vraiment cette Luisa pour qu'il la voit en moi ? Avait-elle déjà existé ? Existait-elle toujours? Ou alors était-elle décédée avec la promesse d'un mariage ? Pire, déjà mariée ? Partie avec un autre ? Qui était-elle pour prendre une si grande place dans son coeur au point qu'il perçoive ses yeux dans les miens.

      Quel homme pourrait associer l'âme d'une femme à la chair d'une autre, si ce n'est pour une mauvaise blague ? Si l'amour n'est qu'un jeu, celui là n'en est pas un. Pas pour lui du moins. Impossible de faire semblant à ce jeu, du moins, pas si bien.

      Peut-être s'agissait-il d'un piège. De la part de mon époux ? Afin de me coincer dans la plus fâcheuse des positions ? De m'humilier une fois de plus comme s'il n'en avait pas déjà assez fait ? Était-je déjà allée trop loin ? Peut-être qu'à la sortie de cette chambre m'attend la Mort. Une nuit de plaisir pour une éternité de souffrance. Cela en valait-il vraiment la peine?

      Une caresse, un pincement, mon coeur qui ne cesse de s'emballer, mes mains qui glisse sur sa peau dans le sillage des doigts fins de la von Frayner. Pour vérifier, un fougueux baiser dérobé, un baiser en moins pour sa Luisa.

      Le tuerait-on lui aussi ? L'avait-on payé grassement pour me faire croire qu'un homme puisse me désirer un jour ? Étais-je à ce point non désirable qu'il doive s'en imaginer une autre?

      Impossible. Mon mari était trop sot pour manigancer un coup aussi complexe; et lui, trop passionné pour n'être qu'un vulgaire comédien. Du moins, c'est que je voulais bien m'imaginer.

      Sans doute faussement, mais rassurée tout de même, la mort n'écoutant sûrement pas mes soupires timides, je me risque à tirer sur sa chemise pour l'en dégager. Quelle catin je fais. Quelle folie.

      Une nuit de folie. Quelle folle je fais, mais jamais aussi folle que lui. Les femmes gouttent-elles toutes le miel, où n'était-ce que cette Luisa ? Est-il si fou que sa langue en perde la raison ? Ses yeux leurs souvenirs ? Trop de question sans réponse, une trop grande hésitation. Et si ce n'était pas un jeu pour lui, qu'adviendrait-il de moi lorsqu'il reviendrait à lui et que je redeviendrais, moi ? Est-ce plus prudent de le réveiller maintenant ? De m'enfuir non sans avoir profité de son amour, le laissant avec la parfaite illusion d'avoir chéri son aimée ?

      L'homme est égoïste, la femme peut l'être aussi, même si elle en a moins souvent l'occasion. Et pourtant, il faut savoir s'arrêter avant d'aller trop loin, avant de vendre son âme au Diable. Mais les mains que ce Sans-nom a placé sur mon corps, son beaucoup plus tentantes et beaucoup moins repoussantes que celles auxquelles le Très-Haut m'a mariée...

      [Le] désirer fait-il de moi [une] criminel* ?

      Un soupire, les paupières clauses, coupable, mais incapable d'en faire autrement même si ma tête hurle le contraire, j'approche mes lèvres de son oreille pour y glisser quelques mots.


      Je…

      … ne suis pas votre Luisa. M'aimerez-vous quand même ?

      me souviens…

      Mots simples, mots surs. L'erreur serait fatale. Bel inconnu, pardonnerez-vous cette tromperie d'une âme meurtrie ?

      * Belle, Notre Dame de Paris, mille pardons de l'avoir si grossièrement massacrée!

      Thomas_sauveur
            -
              Si tu dis j'abandonne
              Comme font les imbéciles
              La douceur qu'on se donne
              Dis qu'en restera t-il?
                - *





          Ne demandez jamais quel est son goût préféré, dans un sourire coquin, il risquerait de vous répondre : ''Le sien avant tout les autres''. Sa voix était rassurante, il n'en discernait aucune trace de crainte, appréhension ou de panique, aussi rien n’empêcha l'homme de continuer sa découverte. Ramenant ses deux mains sur ses hanches rondes, elle avait des hanches de femmes pas de celle qui ce prive de mirabelle pour ressembler à son porte chapeau, nenni. Sans la quitter des yeux, il souleva son corps facilement et laissa la robe touché le sol sans forme, chiffon abandonné là pour le plaisir des azurs. Une lueur de gourmandise envahi son regard alors que déjà sa langue suivait les courbes inconnues de son ventre, sillonnant sa peau avec une lenteur et une ivresse dont-il n'avait jamais fait preuve, jamais ! A l'arrivé de son nombril, l'homme déposa un baiser sur celui-ci admirant le chemin parcourt dans un sourire coquin. Oui, il était arrivé là et comptait bien poursuivre l'acheminement de leurs relations. Il descendit encore, tantôt tendre, tôt mordillant sa peau entre ses dents affamés, mais toujours veillant sur elle, ses réactions, la façon qu'avait de bouger son corps sous ses caresses. Et lorsqu'il atteint le point de non-retour, il n'hésita pas attrapant le bonbon rose entre ses lèvres, un peu trop brusquement peut-être, mais là encore, la passion l'emportait sur la raison. Il donc celui-ci en bouche, passa sa langue, osa le pincer, le téter, l'embrasser, le découvrir, pour finir par recueillir sa saveur d'un lapement salvateur. Ils en étaient là à présent, passé de 'Amis' à 'amants' pourtant il fut certain que jamais Luisa le présentera comme un 'amant', non il serait toujours 'l'ami' celui qui était majeur et devait assumer, cette pensée le rendait trop triste pour qu'il s'y attarde et d'un sourire il balaya donc les problèmes là-bas, loin d'eux.

          Retournons au bonbon, s'attardant sur l'emballage afin de l'explorer lui aussi, ses couleurs, ses formes, ses nuances et son contact chaud qui le rend heureux, oui heureux entre les cuisses de celle qu'il aime. Les cuisses parlons-en, il s'y aventure avec fascination, embrassant l'une pendant que l'autre est torturé par sa main, lentement pour atteindre le genoux, qu'il embrasse lui aussi, lèche, mordille, veillant à retenir toutes les réactions de sa chair, il recommencerais si elle semblait aimer son ingénue. Son arrivé aux mollets fut tout aussi douce et il retira ses chausses de son amante avant de déposer sur ses pieds un doux baiser, pas de jaloux ainsi traités. Il était arrivé au bout de ce corps et pouvait l'avouer sans honte était fier de parcours. Ce redressant sur l'un de ses bras, il défit le lacet retenant ses braies et envoyé celle-ci valdinguer à l'autre bout de la pièce, la chemise blanche ayant subir le même sort, c'est nu lui aussi, qu'il ce coucha sur elle. Le contact cette fois-ci fut différent, chaud,accueillant, enivrant encore, toujours. Et l'homme aimait celui-ci. Ce retrouvant devant sa bouche, il s’empressa de l'embrasser à nouveau alors que ses mains, elles moins sages cherchaient à explorer les nouveaux territoire conquis.


          Nous avons terriblement envie de vous embrassez-ici.
          Et lorsque son doigt ce posa sur un sein, ses lèvres embrassèrent le lieu sans poser de question. Là et là-bas. Même sort au bout de son nez et au nombril, qui pourtant n'avait rien fait pour mériter cet acte.

          Ses azurs plongé dans le bleus de ses yeux, l'homme d'une main posée sur ses cuisses ouvrit celle-ci, un peu ramenant son genoux au niveau de son bassin et s'installa là ou l'épée touchait la grotte, le moment était arrivé et il la regardait, elle pouvait encore crier, elle pouvait encore fuir, mais la laissera-t-il ? Pas vraiment, aussi sans la quitter des yeux, il bougea un peu ses hanches contre elle, positionnant son désir contre la friandises qu'elle était. Puis de son autre main, il entoura ses doigts et embrassa ses lèvres. '' Courage poupée, vous hurlerez qu'une fois de souffrance'' Pensa-t-il encore avant d'agir et dans ces cas là, aucune façon ne semblait vraiment être la bonne, aussi il fut doux, mais bref, nulle besoin d'atteindre son but en six heures et tentes-six pauses. Ainsi, ils furent un. Dieu il était en elle, il était elle, à moins qu'elle soit lui, cela importait que trop peu, c'était exquis, divin, sublime, comme elle, comme lui, comme eux. Il laissa ses lèvres reposer dans le creux de son cou et le parcourut de long baiser, la rassurant, la choyant, la vénérant, encore, toujours par ses mots:


          Nous sommes là chérie, la douleur passera... Nous avons le temps Luisa, Chut, bébé... Tout va bien. Ne pleurez pas... D'accord, S'il vous plait.


          Pourtant elle n'avait point criée à moins qu'il soit trop ivre pour l'avoir entendu,quoi qu'il en soit ses mains caressaient son visage, chassant les possibles larmes qui pourraient apparaître,alors que ses lèvres était à son cou, embrassant toujours la peau pour lui faire oublier, chasser par des choses milles fois plus douce que la souffrance d'une première fois. Il ne bougea donc plus, restant au fond d'elle, heureux d'être un, fier d'être à elle. Ne demandez jamais quel est son goût préféré, dans un sourire coquin, il risquerait de vous répondre : ''Le sien avant tout les autres''.


          *Grégoire – Danse.
          _________________
          Audette
          Qui l'aurait cru.

          De ses mains, de ses lèvres, il m'explore et pourtant je me surprend à découvrir. Découvrir le frisson que soulève un baiser au creux du cou, le désire que laisse dans son sillage une caresse, une main, la profondeur abyssale d'un regard amoureux où l'on peut si facilement s'y perdre, pour finir par en oublier, l'espace d'un instant, qu'en moi il n'a d'yeux que pour elle.

          Si on m'avait dit.

          Étendue, tantôt immobile, tantôt remuant tranquillement une quelconque partie de mon corps assaillie de tendresse. Un instant les yeux clos à savourer ce bonheur éphémère, un moment à l'observer me demandant ce qu'il peut bien voir. Mon corps ? Celui de sa douce ? Le meilleur des deux mondes peut-être.

          Un sursaut, c'est tout nouveau. J'en tourne la tête, fixant le mur, étouffant quelques bruits, n'osant tout simplement pas faire entendre ma voix à moins d'y être obligée. S'il fallait qu'il découvre la vérité maintenant, alors qu'il a réveillé en moi ce désir si improbable, si insoupçonné, dont je ne pourrais plus me passer. Qu'il le découvre après, qu'il me tue même pour m'être ainsi joué de lui, peu m'importe une fois mon désir assouvi. Mon existence n'en serait que plus mélancolique s'il me laissait la vie sauve, la tête pleine de souvenir, le corps à jamais marqué par tant d'amour qui ne m'était même pas destiné.

          Je n'ai jamais été bonne menteuse, encore moins bonne comédienne. « Fait semblant », m'avait-on suggéré pour écourter ces séjours obligés au lit conjugale. Je n'ai jamais été bonne menteuse, encore moins comédienne. « Sois belle et tais toi ». Je n'ai jamais cru qu'être belle aurait pu m'éviter ces supplices, je n'étais, et ne suis encore, que sa femme dont il dispose pour satisfaire ses « besoins », se foutant bien de mon dégout, de ma douleur, de mes pleures. Si ça se trouve, j'aurais préférée être laide pour qu'il me fiche la paix. Si laide qu'il ne tente plus jamais d'entrer en moi, sans mon consentement, cet « héritier », de peur de concevoir un monstre. Pourtant, ce soir… Je ne suis pas meilleure comédienne, mais il le faut. Si je n'ai jamais voulu qu'on m'aime de cette façon, ce soir ma tête en perd la raison, mon corps en meurt d'envie. Devais-je être timide ? Coquine ? Passionnée ? Sensuelle ? Espiègle ? Discrète ? Chaste ou ne serait-ce plutôt l'inverse ? Aimante, puis chaste ? Les femmes réagissent-elles toutes de la même manière ? Et cette Luisa ?


          Nous avons terriblement envie de vous embrassez-ici.

          Mes yeux suivent son doigt vers la rondeur de ma chair. Laissant mes inquiétudes voguer au loin, j'observe ses lèvres m'embrasser à cet endroit si incongrus, tandis que sur mon visage se dresse un sourire et que ma main s'enfonce tranquillement sans sa chevelure. Vous êtes bien fou bel inconnu, mais surtout, n'arrêtez pas…

          Je n'ai jamais été bonne comédienne et sans modèle, sans rien d'autre que le nom, difficile d'en deviner la personnalité. D'un autre côté, le fait que je ne sois pas son amante habituelle ne semble pas trop le gêner, ni même freiner son désir. Un soupire mal placé ou un mouvement trop brusque pouvaient-ils vraiment briser ma couverture ?

          Je me fige. Trop tard. Choisis une Luisa au hasard et c'est tout! La chaste! Ça semble être la plus simple à jouer pour la piètre comédienne que je suis. Ça y est, le pire est à venir. Tout près. Mes yeux se ferment alors qu'ils avaient pourtant du mal à se détacher de ce regard bleuté, je retiens mon souffle, par habitude. Seulement, cette fois, c'est différent. Agréablement différent.

          Sa main déposée sur la mienne, je la serre. Ne me lâchez pas bel étranger. Pas maintenant. Il m'embrasse et je suis au ciel, je suis bien piètre comédienne. Chaste, Luisa ne le restera pas trop longtemps, sans doute ai-je trop d'années à rattraper en une seule nuit, en une seule aventure. Pourtant, cela pourrait bien tout gâcher et je me répète ce vieil adage : « Sois belle et tais toi » pour une fois…

          Je me mords doucement la lèvre, il me semble que c'est ce qu'une femme chaste ferait. Je me laisse guider dans cette danse, mes mains cherchants quelques accroches que ce soit sur son corps.


          Nous sommes là chérie, la douleur passera...

          Mes yeux s'écarquillent doucement. La douleur… Je l'ai connu cette douleur. Doit-on la ressentir chaque fois ? Pourtant, elle ne me tourmente pas ce soir, pas cette fois. Difficile de penser clairement dans cette situation, difficile de profiter pour soi alors qu'on doit profiter comme une autre, mais mes idées s'éclairent enfin. La douleur de la première fois…

          Mes yeux se ferment à nouveau, sous la douleur croira sans doute le bel inconnu, mais c'est de soulagement vraiment. Luisa, n'est pas coquine, aguicheuse, ni même chaste. Elle est vierge. Et moi ? C'est tout comme. Le poids de l'aimer comme elle l'aime : envolé. C'est Luisa qui devra l'aimer comme je l'aime.


          Être enfin si près de vous… vaut bien quelques petites douleurs, pourtant vite envolées grâce à votre douceur. lui murmurai-je, jouissant d'un avantage que Luisa n'aurait pas lorsque viendra sa vraie première fois. Je ne connais pas la douleur cette fois, que le bonheur.


          Thomas_sauveur
                -
                  Je te donne toutes mes différences,
                  tous ces défauts qui sont autant de chance
                  on sera jamais des standards des gens bien comme il faut
                  je te donne ce que j'ai et ce que je vaux.
                    - *





              Enfuit au fin fond de l'origine du monde**, leurs deux âmes étaient en dérivent, sous le regard joueur du Sans Nom. Il se fit doux, tendre, comme rarement il l'avait été, mais Luisa avait la terrible habitude de le voir comme personnes d'autres ne pouvait. Amoureux, joyeux, taquin, coquin, trop parfois, aussi pourquoi pas tendre et doux plus encore qu'auparavant. Lentement il créa un sillon entre sa gorge et le haut de sa mâchoire ou sa langue récolta la sueur de sa poupée. Il aurait dût reconnaître ce goût, il aurait dût grimacer et reculer, gronder et la chasser de cette chambre, mais non, le manque était tel que Luisa était partout même en cette femme qui pourtant n'avait rien de la Von Frayner. Il aurait dût, tellement dût, tout le temps et pourtant son corps, son esprit semblait enivré par des jours, des semaines d’abstinences. Il se resservait pour Luisa, cherchait à se reconstruire une conduite, un semblant de virginité et alors qu'il s’assagissait et n'allait plus aux catins, cette femme le prenait en fourbe et gâchait tout. Il allait la haïre, la maudire, la faire tuer, la traîner dans la boue et plus bas encore. Mais se rendra-t-il seulement compte de son erreur ? Rien était moins sûr et pour l'instant le Ténébreux était très loin de la vérité, de la réalité, de sa prise de conscience.

              Ses mains dans les siennes, il cherchait à imposer un rythme adapté à cette première fois, mais tout cela était atrocement complexe, une torture pour celui qui ne connaissait pas la passion vanille et n'avait que la puissance en terrain de comparaison. Doux donc avons-nous dit et il commença, point si doux que cela, mais tout de même assez pour ne pas lui arracher des cris de douleurs, il souleva son bassin et retomba sur elle, présent, écrasant, trop peut-être, mais aussi protecteur, présent. Étrange mélange qu'il coordonnait au mieux, laissant un peu de côté ses désirs, ses habitudes, les ténèbres du passé. Difficilement tout de même et parfois sans que cela soit contrôlable ses dents allèrent mordre ses lèvres, un peu trop fort pour que cela soit réellement doux, il appréciait cela, comme parfois lorsqu'il embrassait son poignet en taverne, avant dans un passé pas si lointain. Il aimait mordre sa chair, jamais trop, ne point la marquer, mais laisser cette rage de la posséder s'exprimer au grand jour à ses yeux bleus en réalité. Comme-ci il disait : '' Tu es à moi'' et elle était à lui, il savait bien qu'elle était à lui. Mais tout ceux qui osaient la toucher, la trouver belle, la séduire en quelque sorte à leurs niveaux, un niveau inférieur au sien, peut-être, sans doute. Lui ne pouvait la toucher, la regarder, lui sourire, lui montrer qu'il était sien comme toujours, non il ne pouvait. Qu'eux la touche étaient 'naturel' lui c'était 'Douteux', oui ils voulaient les attraper ses maudits chasseurs et lui luttait avec vaillance et souffrance contre leurs pièges, mais ou iraient-ils pour les faire tomber ? C'est en pensant à tout cela que le Talleyrand la prend, la possède et si il avait été doux, maintenant ce n'était plus de la douceur, mais la recherche des étoiles, il s'abattait, ce déplaçait, cherchait le point de non retour. Lâchant ses mains, il s'appuya sur ses avants-bas, sa bouche au niveau de ses épaules, dont il embrassa la chair, mordille la peau, la découvre, gronde parfois en signe de protestation contre lui-même, se contrôlant lui, son côté d'homme, de mâle. Et son souffle est atrocement présent, pesant, lourd, profond, il devient un homme, de ceux qui aime la chair et la femme qui est la leur. Il la gronde donc, encore trop pour que ce soit vrai, mordille, caresses, cajole, possède.

              Mais pourquoi ne vois-t-il pas que ce n'est pas la sienne, pourquoi s'acharne-t-il ainsi sur un corps qu'il ne connaît pas, il n'a pas envie de connaître, comment une rousse peut devenir soudainement blonde, comme une femme mariée – sans doute – peut-elle devenir une gamine de douze ans. Il l'ignore, le subconscient à trouver une échappatoire et ce Thomas obscure, qu'il pensait partis était revenu, moins froid, moins puissant, mais tout aussi fourbe. Ce n'était pas le problème de coucher avec une autre femme, quoi que peut-être si, mais il avait déjà couché avec bien des catins. Le vrai problème était qu'il ne s’apercevait même pas de l'imposture, il la traitait pas en gourgandine cette femme-là, mais comme une Reine, une Poupée SA poupée à lui ! Idiot, sot, crétin ! Comment pouvait-il ainsi être bercé d'illusion, il n'en savait rien lui, mais sans doute allait-il à un moment ce poser la question. En attendant, il continu, il évolue, la traite en amante officielle, en Hermine, il en aurait vomit, il va peut-être en vomir, comment pouvait-il ainsi humiliée Luisa ? Aucune idée, il ne la voit pas... Il la voit elle, sa blonde.

              Alors il pose ses lèvres sur les siennes, la caresse, lui dit des mots d'amour, des mots sincères mais pour une autre. Il lui donne tout ce qu'il est, le bon, le mauvais, les sentiments en vrac qu'elle triera comme bon lui semble, il lui donne même le luxe d'être nu à la lumière d'une chandelle, imaginez-vous ! Et alors que ses cheveux caresse son visage, l'homme suspendu devant son minois, lui sourit, vraiment, franchement avec le coeur, ses sourires si rare au Ténébreux, il sourit donc, passa une langue sur ses lèvres et ce penche une énième fois pour la goûter, sa virilité cessant un peu ses assauts pour rester envelopper, là ou ils sont un. La langue l'explore, les lèvres sont pressante atrocement vorace et lui, lui touche les nuages, il ne ce laisse pas aller à une jouissance bien méritée, préférant et de loin attendre encore, il allait la récompenser de toutes ses soirées à feindre l'ignorance, à ne pas se toucher, ni se parler, à se quitter dans un simple 'Au revoir' il allait la rendre femme et elle suppliera de recommencer aussi souvent qu'ils seront vivants. Oui... Luisa, sa Luisa était à lui pour la nuit, et personnes n'allait gâcher ce moment, sauf... Cette imposture, mais pas maintenant, pas encore. Il rêvait et Dieu merci, ce rêve avait tout de réaliste. Enfuit au fin fond de l'origine du monde**, leurs deux âmes étaient en dérivent, sous le regard joueur du Sans Nom.



              *Jean Jacques Goldman.
              ** Référence au tableau de Gustave Courbet

              _________________
              Audette
                « La luxure n'était pas pour lui un péché comme les autres. C'était bien le grand Péché, celui qui souille les sources de la vie. »
                                R. Rolland, Jean-Christophe, La foire sur la place


              Faites qu'elle n'existe pas… Qu'elle n'existe plus.
              Permettez-moi d'être son refuge, son amante. Qu'il me garde. Que cette nuit ne soit pas unique.
              Nous allons si bien ensemble, ne voyez-vous pas ? Faites qu'il me garde… moi qui n'ai jamais rien demandé, qui ai tout enduré.
              Pour une fois, aidez-moi, il faut que je le revoie.

              Amen… articulai-je en silence, une main délicatement posée derrière la tête de mon amant, profitant une fois de plus de sa tendresse en mon cou, priant - eh oui - qu'il y ait d'autres soirs, d'autres nuits. Qu'un jour je sois sienne en mon nom et non en celui de la von Frayner.

              Mais le Très-Haut répond-t-il aux prières des femmes qui se perdent dans la
              luxure ? A-t-il cessé de veiller sur moi à l'instant où j'ai franchit cette porte ? Où ne serait-ce au moment où mes lèvres ont acceptées les siennes ? Répond-t-il aux prières des pécheresses qui, s'abandonnant à la luxure, ne demandent même pas l'absolution, sombrant encore plus profond ? Il faut être sotte pour mendier de la sorte.

              Sotte certes. Je ne suis qu'une femme après tout, découvrant les plaisirs de la chair, dont on m'avait privés, pour la toute première fois. Sotte, et bien trop faible pour résister aux désirs de l'amour. Car si la curiosité m'avait amenée à goutter ses premiers baisers, je dévorais désormais ses lèvres avec
              gourmandise. Puisse-t-elles être miennes un jour… ?

              Et que dire de ses mains ? Surprenantes lorsqu'accompagnées d'un courant d'air, s'emparent de votre chair pour la caresser, la serrer, la malmener par désir. Ces mains qui vous attisent, réchauffant corps et coeur jusqu'à ce que
              l'envie devienne trop grande. Heureusement, la chaleur de son corps contre le mien se fait rassurante, celle de ses mots à demi-murmurés à mon oreille, apaisante. Est-ce avoir trop d'orgueil que de croire qu'il me les adresse peut-être ?

              Chose certaine, ce bel inconnu s'emparant avec aisance de mon corps et auquel je m'abandonne pleinement, fait battre mon coeur plus vite que n'importe quel autre mirliflor. Et le meilleur dans tout ça ? Ce sont mes bras sur lesquels il s'appuie, c'est moi qu'il tient clouée entre le lit et son corps si désirable, c'est moi qu'il embrasse. Moi qu'il aime. N'hésitez pas à m'arrêtez si je suis trop
              avare de croire que ce sourire m'est destiné. C'est la rencontre de nos deux corps qui illumine si joliment son visage. Il faudrait être sot pour croire qu'à ce stade il la voit encore. Si elle était bien présente au début, elle n'est plus qu'une ombre désormais. Dans ses yeux, ce sont mes traits qui se reflètent, comment pourrait-il la voir encore alors que ses lèvres s'emparent des miennes plus voracement qu'auparavant ? Moi qui craignait la colère de mon amant au sortir de ce songe, me voici convaincue, soulagée. C'est moi qu'il aime.

              C'est moi qui l'aime. Pour la première fois j'aime aimer un homme. Pour la première fois je porte attention à chaque détail, chaque pincement, chaque sensation, chaque regard, chaque sourire. Le trajet de ses lèvres sur mon corps, je tente de le graver dans ma mémoire, s'il fallait que ce soit la seule et unique fois, au moins je me souviendrais du sillon que parcours sa langue entre ma gorge et le haut de ma mâchoire.* Si cet amant n'est qu'éphémère, le souvenir de sa présence vivra en moi.

              J'ose me laisser aller à lui, j'ose succomber aux plaisirs qu'il m'offre avec bonheur. Et au terme de cette danse où nos deux corps se sont trouvés, il me semble improbable qu'il n'y en ait pas d'autres. Son corps sur le mien encore quelques instants, ma main glisse délicatement le long de son dos, dans son cou, dans ses cheveux, au bas de son dos.

              Ne bougez pas mon bel inconnu… Ne bougez plus… Restons ainsi. Ne retournez pas la voir. Je suis là, oubliez la… je vous en prie… Je vous suivrai, n'importe où… Dites-moi simplement qui vous êtes, d'où vous venez… Je serai celle que vous désirez, je serai cette Luisa… Parlez-moi d'elle…

              Un soupire. Si l'amour, aussi illusoire soit-il, m'avait rendu légère, la réalité me frappe douloureusement. Tous ces mots que je voudrais lui murmurer, mais qu'il m'est impossible de faire avant qu'il n'avoue connaitre petit mon secret. Le mensonge laissait son goût amer, parvenant presqu'à éclipser les battements de nos coeurs, le sourire sur mon visage. Souriait-il lui aussi ?

              Refusant d'être séparée si rapidement de lui, je me blottie contre mon étranger, une main sur son torse, à l'observer. Je n'ai qu'une seule envie, lui parler… le connaitre davantage, mais ça ne saurait se faire sans risque…


              Vous ai-je déjà dit que je vous trouvais… beau… ? fini-je par demander, dans un murmure. Puisque qu'à mes oreilles, toutes les voix se confondent dans les murmures. Ces quelques mots ainsi chuchotés ne me semblait donc pas trop risqués, bien que je n'ai jamais osé avouer une telle chose à un homme. Encore moins à un inconnu.

              Un sourire gêné, un baiser volé. Prise dans son étreinte, je me complaisais dans la
              paresse. Si seulement j'avais pu le rencontrer avant cette Luisa. Il aurait été, vraiment, mien.

              * Reprise des mots de JD Thomas


              Thomas_sauveur
                    -
                      Je te vends mon âme, fais de moi ce que tu veux,
                      En retour donne-moi la chance d’être mieux
                      Je te vends mon âme, prends ma vie et mon paysage,
                      En échange je veux voler ton visage.
                        - *




                  Dans la délectation, l'homme n'était plus que des morceaux de chairs liés à son âme, par une corde nommé : '' Ferveur''. Épuisé, tel un représentant digne du sexe fort, il avait accomplit son devoirs, l'avait vu atteindre des sommets, la suivant. Maintenant la moindre parcelle de sa peau, lui commandait d'être un goujat, de ce retourner pour ronfler comme un loir. Il aurait sans doute écouter son instinct primaire de mâle, il l'avait tant fait aux gourgandines qui partageait ses draps, mais celle qui était allongée prêt de lui méritait mieux et donc le Talleyrand ce découvrant romantiques, bascula sur le lit pour l'entourer de ses bras. Ainsi étroitement enlacés, il ferma les yeux luttant contre un sommeil qui méritait sûrement, le nez dans ses cheveux à l'odeur de l'amour et du Lys. Ce moment était merveilleux, un instant de douceur après la rage et l'ardeur de leurs ébats, le silence, la chandelle soufflée et l’obscurité qui leurs offrent un cocon protecteur et serein.

                  Mais pour combien de temps ? Ils devrons rentrer un jour et affronter ceux qui étaient leurs détracteurs, leurs dire tout avouer et attendre la punition ultime le moment ou forcément l'une iras au couvent pour deux longues années alors que l'autres n'auras pour seul protection une promesse réel mais inutile lorsque le mal est fait. Tout ce passera ainsi selon lui, mais non clairement non ! Il ne le voyais toujours pas cette imposture alors que lui en homme attentif cherchait à lutter contre l'endormissement, pourquoi ne voyait-il pas qu'elle était chimérique** et que sa poupée de porcelaine la vrai devait être occupée ici ou là pensant même peut-être à lui ? Sot qu'il était enivrée par le manque de baiser, de tendresse, de chair. Il ne pouvait lutter contre les chimères d'un corps qui souhaitait le meilleur et le pire a la fois. La chaleur des lèvres sur les siennes, la douceur de la découverte d'une langue rose et gourmande, diable qui sur terre n'aimait pas cela après y avoir goûté? Thomas ne pouvais le dire avec certitude mais les personnes devaient être rare ou mal embrassées dès le départ. Pauvre fou qu'était le Talleyrand incapable de reconnaître la blonde innocente a une rousse gourmande et vulgaire. Mais plongé au tréfonds de ses rêves l'alcool encaissant son sang et ses veines il n'était pas lui même, clairement pas.

                  Savait-il qu'elle le trouvait beau, non, réellement non parfois il doutait de lui devant la lumière qu'était cette femme. Il était emplit de doutes, emplit de craintes devant cette poupée et ne pouvait pas faire autre chose que de ce faire tout petit, très petit dans l’obscurité, la regardant évoluer parmi les étoiles, les gens avec une aisance déconcertante. Non il ne savait pas comment il était beau et n'avait aucun souvenir de l'avoir entendu dire ses mots auparavant. L'homme fixait le plafond de la chambre, entre rêve et silence, entre pensée et craintes. Comment allaient-ils finir tout deux ? Il ne saurait le dire et n'avait aucune envie de le savoir dans le fond, si on lui retirait Luisa il mourras, c'était certain et pourtant il ne la retiendrait pas ce n'était pas son droit de le faire. Non... Jamais il ne pouvait pas l’abandonner, mais devrait et puis pouvait-ont aimer à Douze ans ? Était-elle vraiment amoureuse de lui ? Il n'avait jamais osé lui demander et pourtant rêvait parfois d'avoir une vrai réponse, mais cela le rassurait-il vraiment ? Non... Pauvre de lui à trop réfléchir qu'allait-il devenir.


                  Selon vous?

                  Vague réponse n'est-ce pas, mais il n'avait nul envie de trop en dire, alors il sourit dans le vide et se prélasse dans les draps.Dans la délectation, l'homme n'était plus que des morceaux de chairs liés à son âme, par une corde nommé : '' Ferveur''.




                  * Kyo
                  **mot de LJd Elendra.

                  _________________
                  Audette
                  Vous ai-je déjà dis ? Question parfaitement tournée, sous-entendant un passé commun. Ouvrant la porte sur cette histoire commune que nous aurions dû partager, l'incitant à me remémorer ces soirées passées avec celle qui devrait être moi à susurrer des paroles toujours plus douces. N'est-ce pas ce que font les tourtereaux ? Ressasser d'anciens mots d'amour, faute d'en trouver de plus romantiques ?

                  Vous ai-je déjà dis que je vous trouvais beau ? Oui ? Eh bien laissez-moi vous le redire pour la première fois. Non ? Dans ce cas, laissez-moi vous l'avouer. Question parfaite. Réponse, imparfaite.


                  Selon vous?

                  Difficile de répondre pour quelqu'un que vous n'êtes pas. Selon moi… Je n'en sais rien. Puisque je vous pose la question, c'est que de la réponse j'ai besoin. Je veux être votre Luisa, aidez-moi. Donnez-moi au moins un indice… Mais, selon moi, si j'étais elle, je vous l'aurais dit, comme je viens de le faire. Tout bas, sur le ton de la confidence. Des dizaines de fois. Vous êtes beau, bel inconnu.

                  Une petite dose de courage, c'est tout ce que ça prenait pour lui répondre. Un mot de travers, tout ce que ça prenait pour tout foutre en l'air.


                  Selon-moi… il serait impensable que ce ne soit déjà fait, mais si je ne l'avais pas encore fait, cet instant me semblerait idéal pour vous le dire enfin. Qu'en dites-vous ?

                  Qu'en dites-vous ? Suis-je assez Luisa pour vous ? Ne suis-je pas bonne comédienne après tout ?

                  Une caresse, un soupire. Voilà que j'avais réussi à éviter le pire. Et tout cela, sans trop mentir. Il me semblait vraiment impensable que cette pauvre Luisa ne lui ait pas dit, ou si elle ne l'avait pas fait, voilà peut-être son erreur, la raison pour laquelle je me trouvais avec lui sous ces draps, à sa place. Une place de choix. Cet instant, me semblait aussi propice pour une telle déclaration, qu'elle soit inédite ou habituelle. Pas un seul mensonge n'avait passé mes lèvres, peut-être était-ce pour cette raison que mon jeu ne sonnait pas faux.

                  Pourtant, bien que plus à l'aise dans mon rôle et dans ses bras, une chose me manquait. Une seule, toute petite. Petite, mais pourtant essentielle. Risquée, mais tellement vitale. Oserai-je lui demander… ? C'est insensé! Quand on vous offre le ciel, pourquoi demander la lune ?

                  C'est insensé. Prends tes cliques et tes claques Audette, débarrasse. T'as eu ce que tu voulais, tout ce que t'as jamais eu, ce que t'auras jamais plus. T'as réussi à te faire passer pour une autre assez longtemps, il va dégriser, va-t'en. Pourquoi tout gâcher?

                  Parce que sans la lune, plus rien n'illumine le ciel.

                  Il ne manque qu'une chose à mon bonheur. Une bagatelle. Et je ne partirai pas sans l'obtenir, aussi dangereux cela puisse-t-il être. C'est décidé. Je dois vous revoir bel inconnu et pour cela il me faut s'avoir comment vous retrouver. Quelques lettres tout au plus suffiront. Quelques mots pour quelques lettres, la tâche semble facile, mais encore faut-il choisir les bons.

                  Un instant de silence, quelques doigts glissant ça et là sur sa chair, je réfléchis à la bonne formulation. M'avez-vous déjà dis… ? Certainement pas. Pas cette fois. Tranquillement, un stratagème fini par faire son bout de chemin. Devant toutes les options qui s'offrent à moi, il semble que je n'ai d'autres choix moins périlleux. Selon moi, les chances de réussite s'annoncent maigres, mais en contrepartie le danger est nettement réduis. Ça y est, je plonge.

                  Bel inconnu… ? l'interpelai-je mentalement, faute de mieux.


                  Et maintenant ? Après ce soir... Comment devrais-je vous appeler ? Mon ami ? Mon amant ? Mon Amour ? À moins qu'autre chose ne suffise ?

                  Votre prénom… par exemple… Je n'attend qu'une chose. Dites-moi : Appelez-moi simplement Auguste. Appelez-moi Colin comme toujours. Appelez-moi Lucifer, je n'en ai que faire, je veux simplement entendre votre prénom, bel étranger.

                  Appuyée sur mon coude, retenant le drap contre ma poitrine, je l'observe. Dites-moi ce que je veux entendre, par pitié… Si vous me le dites, je partirai à l'instant où vous fermerez les yeux, vous laissant, bercé par votre triste illusion. Puis, je vous retrouverai, je vous séduirai, et la prochaine fois que nous nous retrouverons ainsi uni, ce sera fait correctement, sans mensonges, sans tromperies. Je vous en fait la promesse.


                  Et moi, si je vous demandais de m'appelle Audette, m'aimeriez-vous toujours ? fini-je par murmurer, profitant du temps de réflexion nécessaire pour déterminer de quel manière il trouvait préférable d'entendre son aimée l'appeler.

                  En fait… si nous venions à…

                  … nous revoir…

                  … recommencer. Ce que j'espère. Je, j'aimerais que vous m'appeliez… Audette. marmonnais-je, en passant une main dans ma chevelure rousse pour la ramener en arrière, soudainement très nerveuse.

                  Mais qu'est-ce qui m'a pris ?! Ma main se fait tremblante alors que je remonte le drap vers ma gorge. Faites qu'il soit trop saoul pour trouver cela étrange, qu'il soit trop paumé pour sortir de son illusion maintenant.

                  Dans le doute, je dois faire quelque chose. Réparer ma bourde, reprendre mon rôle. Mon rôle… Luisa… Et si… Et si Luisa, n'était pas Luisa ? N'avait jamais été Luisa ? Pas vraiment du moins.


                  Vous ai-je déjà dis qu'en réalité je me nommais Audette ? laisse échapper ma bouche avant que mon cerveau ne pèse le pour et le contre de cette question. Vous ai-je déjà dit. Encore. Pourtant, cette fois, la confiance n'y est plus.

                  Qu'est-ce que j'avais dis ? Prends tes cliques et tes claques Audettes, il n'est peut-être pas trop tard. Pourtant, je reste immobile, attendant la tombée du rideau.

                  Vous ai-je déjà dis, que je suis une bien piètre comédienne ?



                  Thomas_sauveur
                        -
                          Et si tu n'existais pas,
                          Dis-moi comment j'existerais.
                          Je pourrais faire semblant d'être moi,
                          Mais je ne serais pas vrai.
                            - *





                      Toute lueur est soufflée lorsque l’obscurité atteint ses azurs transformant l'homme en monstre affamé, cherchant la souffrance pour repaître son désarroi. Audette, que c'est vilain, dégouttant, insultant comme façon de nommer une enfant. Audette comme-ci il fallait enlaidir Aude d'un 'ette' trop présent, trop étouffant. Audette c'est la laideur, la déjection d'une Aude, d'une aube. Ses grands yeux bleus enivrés d'amour s'étaient transformés en deux ronds de billes emplis de stupeur, d'un dégoût profond alors qu'il tourne la tête vers celle qui avait commis l'erreur de croire qu'elle pouvait être aimée d'un homme tel que Thomas. Il est décontenancé clairement, mais il y avait autre chose, une froideur atroce, une façon d'être inconnue jusque là, proche de la moquerie. Toutes les portes avaient claquées dans un silence insoutenable, fini les sourires, dire adieu aux baisers, il était redevenu une ombre enfouie si profondément derrière ses barrières qu'en entrevoir les pensées étaient complexe et inenvisageable. Qui était-elle et pour qui se prenait-elle? Il n'avait rien contre les catins pour en avoir déjà visité des centaines, mais celle-ci avait abusé d'une faiblesse qu’il ne pensait dévoiler et il se souvient : Les mots murmurés, son prénom chanté, son corps découvert, une illusion dont-elle avait jouit largement. Auparavant fatigué, il était à présent tout à fait éveillé, lorsque ses pieds touchèrent le parquet de cette maudite chambre, le Talleyrand avance dans le noir à l'aveugle, évolue dans la nuit pour attraper ses braies qu'il attache maladroitement, précipitamment et une fois vêtu de cette protection supplémentaires, dehors devant ce lit trop défait, cette femme trop fausse, dans cette pièce trop sombre. Il s’abandonne à l'autre lui, celui qui est trop hautain, trop malheureux, trop fort, trop ténébreux.

                      Ses doigts qui avaient caressé, se referment sur ses cheveux roux et malmènes ses longueurs, soulève, attire à lui plus par amour seule la haine motive son geste. Il s'y agrippe de sa force de mâle, mâchoires fermée, grimace aux bords des lèvres, Thomas examine bras tendu pour garder cette chose loin de lui. Dans la pénombre, il scrute ce visage qui n'est pas beau, ses lèvres qui ne sont pas sucrée, cette odeur qui n'est pas du Lys, ce corps nu informe, immonde selon un seul critique : Le sien. Pouvons-nous vraiment dire qu'Audette est laide, lui l'ignore, il ne juge pas avec tiédeur, c'est tout le contraire. Pauvre marionnette agité au bout du fil manié par cet homme qui ne l'aimera jamais, la glace autour de lui se fait plus présente et la froideur a déjà remplacé la raison. Il sait qu'il devrait la lâcher, la repousser et quitter cette pièce, il a conscience qu'il devrait partir et rapidement avant de la tuer. Mais ... Il n'y parvient pas et alors que sa main droite la soulève toujours par les cheveux, la gauche passe un doigt dangereux sous son menton de rousse dévergondée.


                      Tu veux être nommée Audette, que c'est touchant. Une coureuse de remparts quémande telle une chienne, la croupe offerte pour d'autres jeux.


                      Cette voix à l'infime accent Anglois était la sienne, rieuse, méchante, atrocement glacée et alors qu'il la regarde avec toute la haine de la Créature Sans Nom, l'homme lâche ses cheveux. Pleurait-elle ? Avait-elle des idées noires ? Comprenait-elle seulement ? Il s'en fichait et sa main claqua sa joue de femme, dans un grondement sourd et incontrôlé. Faite qu'elle ne bouge pas, il ne pouvait pas se laisser dominer par une catin encore moins une femme allant dans l'imposture, il était le dominant de la meute et le défier pouvait être dangereux. Rare était les fois ou il courbait l'échine et jamais sans raison valable, il la tuera si elle ose bouger, il la tuera de ses mains si cette femme le défi, c'était certain. Alors il la laisse là, gisante, sans s'occuper de sa position ou de ses blessures et fixe la porte, tournant en rond dans cette petite pièce étroite et coupable d’adultère. Il cherche une échappatoire, un moyen de minimiser les choses. Comment allait-il l'annoncer à la Blonde, comment allait-il se débarrasser de la rousse et surtout comment allait-il oublier cette nuit. Normalement il n'aimait pas les gourgandines ainsi, il n'était pas amoureux, doux, encore moins attentif et tendre, viril, froid, hautain, directif, mais cette fois... quelle connerie!


                      Dégage ! Et n'attends pas le moindre écu.

                      Ce n'était pas la solution et comme il se tenait devant la porte, il doutait fortement que cette Audette ose bouger et l'approcher pour fuir. Non c'était une femme, les femmes ont peur des hommes, elles ont peur des mots, des actes et de la force qu'ils possèdent, et là Thomas n'était pas décidé à se faire moins effrayant, plus docile. Non le Ténébreux la regardait dans l’obscurité et se tenait prêt à l'étouffer sous les coussins, à l'étrangler de ses mains au moindre mouvement, même si ses paroles dépassent ses pensées. Quelle ne bouge pas, ou il allait lui sauter dessus tel le loup effrayé. Elle disait se nommer Audette, et soudainement il fut certain de détester ce nom toute sa vie, aussi longtemps que le sang coulera dans ses veines. Elle disait se nommer Audette et pourtant cette étrangère aurait dût décider d'accepter d'être Luisa, pour une nuit, pour la vie. Il était là est : Toute lueur est soufflée lorsque l’obscurité atteint ses azurs transformant l'homme en monstre affamé, cherchant la souffrance pour repaître son désarroi.



                      * Joe Dassin

                      Edite : Balise
                      _________________
                      Audette


                        « Le bonheur est éphémère, il passe sans s'arrêter, il s'attarde parfois, l'espace d'une illusion, mais rares sont ceux qui savent le retenir, le garder.
                        Il est si fragile, si vulnérable, il suffit de trois fois rien pour l'effrayer, le voir fuir à jamais
                         »


                      T'es dans de beaux draps Audette, me dis-je en attrapant ma robe pour la coller contre ma poitrine, tandis que mon amant enfile ses braies. Hors de question de me faire jeter à la rue nue, car si je me suis laissée attirer par l'adultère, je suis une femme fière et jamais on ne me verra courir les rues en tenue de catin. Puisque, bien que tout l'indique, je n'en suis pas une. Je suis une femme mariée. Respectable. Peut-être même ivre, me dis-je pour me soulager la conscience, pourtant bien consciente que ce n'est pas une chope qui vous fait perdre toute inhibition.

                      Et je subis, en silence, ses doigts qui tirent mes cheveux. Je serre les dents et j'endure, sans un mot, sans un cri. Et tandis que ma tête est retenue vers l'arrière, je soutiens son regard, la mâchoire tendue. Je ne, suis pas, une catin. Mais oserais-je le dire ?

                      Sur ma joue, sa main laisse sur son passage la brûlure de sa colère. Un cri étouffé passe mes lèvres et ma main applique une pression sur ma peau. Les larmes montent tandis que j'essaie de les retenir. Pas une seule ne roule sur ma joue rougie. Le contraste entre ses lèvres délicates et sa main en colère est grand et tandis ma chair brûle, j'ai pitié de toutes ces femmes paumées que j'avais jetées dans le lit de mon époux. Je me riais bien de leur stupidité et regardez-moi. Je ne vaux pas mieux que ces catins…

                      Le constat est douloureux. Ses mots ne font qu'empirer les choses. Une coureuse de remparts, une chienne. Je voudrais avoir la force de répliquer, la force de me défendre. La force de lui lancer : « Votre amante sera sans doute ravie de savoir que vous réservez le même traitement à toutes les femmes qui acceptent de répondre à son nom ! Ou ne serait-ce qu'une vermine telle que vous ne puisse la séduire, que vous deviez assouvir vos passions sur la première pauvre femme qui n'a jamais eu droit au bonheur ? Devez-vous donc offrir le bonheur à toutes les paumées de ce monde pour ensuite leur rappeler si froidement qu'il n'est pas fait pour elle ? Quelle genre d'homme cruel êtes-vous donc ?! » Hélas, les femmes ne disent pas de telles choses. Les catins peut-être… Si on refuse de les payer.

                      Le silence tombe, lourd. J'ose à peine respirer et encore moins bouger. Dégager… C'est tout ce qu'il me reste à faire. Sans un regard pour ses beaux yeux, sans réfléchir.


                      Laissez-moi…

                      Les froissement du tissus terminent la phrase, tandis que mes mains tremblantes lacent cette robe en bien plus de temps qu'il n'en a fallu pour m'en sortir.

                      Prudente, je me dirige vers la sortie, passant le plus loin possible de cet homme odieux, qui vous blâme, vous frappe pour son erreur, son étourderie, ses pulsions. Qu'aurais-je pu faire ? Le ramener à lui avant et le priver de son plaisir ? Quelle femme oserait ne pas satisfaire son homme, même d'un soir ? Quelle mauvaise foi Audette.

                      Et soudain, la main sur la poignée, je me sens bien incapable de rentrer. D'affronter mon époux. Et encore moins de regagner ma vie comme si de rien n'était, comme si tout cela n'était qu'un rêve. Et pire, il ne pouvait pas rentrer chez lui, comme si de rien n'était, me pensant catin. Il ne se blottira pas amoureusement dans les bras de sa tendre épouse, tandis que je subis l'interrogatoire de mon époux, puis de nouveaux coups.


                      J'enverrai la note à votre aimée dans ce cas. Luisa von Frayner, n'est-ce pas ? persiflais-je, dans un élan de courage, à moins que ce ne soit de la démence.

                      Un regard hostile. Un sourire sardonique. Qu'en dites-vous très cher ? J'ignore votre nom, mais je détiens quelques chose de beaucoup plus précieux après tout… Vous pourrez me frapper tant que vous le voudrez, vous ne pourrez récupérer l'arme que vous m'avez laissée à votre insu. Si je n'ai été qu'une catin pour vous, j'en serai une mémorable dont vous entendrez parler.


                      Elle sera, j'en suis convaincue, ravie d'apprendre à quel point cette soirée nous aura été agréable. À tous les deux.

                      Dans les moindres détails.


                      L'air glacial de la nuit, balaie la pièce tandis que je mets le pied dehors sans regarder derrière moi. Si je dois mourir, assommée par un chandelier, ce sera la tête haute. Dans la dignité.


                      Thomas_sauveur
                            -
                              J’m'en fous, j’ai pas besoin de toi
                              Pas besoin de tes bras
                              Ton image reflète ce que j’aime pas
                              Quels que soient les recours,
                              Les appels au secours,
                              Surtout ne te retourne pas
                              Cours cours loin, le chemin est long
                                - *




                          Le meurtre n'est que le choix d'un monstre devant un démon. Il regarde la garce lui tourner le dos avec l'envie de la dominer comme la coureuse de rempart qu'elle était, mais quelques choses de nouveau le retiens dans sa démence, la promesse d'un morceau de lumière, la douceur d'une pluie de bonbon rose et sucré. Il ne pouvait pas tuer, il en avait fait la promesse ne pensant pas qu'un jour celle-ci lui retirait toute haine. La Haine est inutile dans tel situation, il faut de la réflexion et quelques doses de jugeotes, à la menace répond par...

                          Maître. Si nous devions recommencer nommez-nous maître. A moins que vous préfériez la douceur des baisers sensuels, dans pareil cas Monsieur suffira.

                          Il n'avait pas bougé, non pas que l'envie de la tirer par ses cheveux dans la chambre ne lui semblait déplaisante, mais il savait que bouger serait lui donner un élan de courage et de grandeur qu'elle n'auras jamais sur lui. Si elle possédait un quart du trière de sa chair ce n'était que sous le chantage et quand bien même pas vraiment. Il n'en avait que cure que Luisa sache cette nuit, la gamine n'était pas dupe et devait bien savoir qu'il allait aux catins, cependant elle ne voulait pas savoir et c'est bien sur cet unique point que Audette pourrait gagner des points. Autant que possible il évitera souffrance à la blonde, mais si elle devenait un parasite gênant il suffira d'avouer à Luisa et subir son courroux, son nez plissé et ses larmes, chose que clairement Thomas n'avait aucune envie d'affronter dans l’immédiat. Elle lui avait donc demandé comment le nommer et il répondis avec cette même voix claquante et froide. Maître, Monsieur semble convenable, il avait songé à Ténébreux ou simplement Sauveur, mais les deux lui tenait trop à coeur pour qu'une gourgandine les prononces lorsqu'elle auras envie de combler un vide affectif ou charnel. Il leva les yeux au plafond dans le noir de la pièce et passa sa tête dans l'entre bâillement de la porte s'adressant à la croupe qui pensait repartir comme ça et ne pas ce faire démasquer par époux, chef de famille ou autres hommes à l’instinct de mâle aiguisés. Débutante!

                          Audette, vous puez le coït ! Ne faite pas l'enfant et venez vous laver. Nous n'aimerions pas que votre père vous inflige des coups de ceinturons.

                          En réalité il aurait adoré cela, mais Thomas ne pouvait pas ce permettre de la laisser repartir sur une menace et surtout dans cet état. Il se moquait bien de sa réputation et sans doute autant de celle que cette garce, mais les femmes avaient une sorte de fierté de candeur qu'elles ne pouvaient pas abattre même par fuite précipitée. Il secoua la tête et retourna dans la chambre laissant la porte ouverte pour la catin et hurlant un puissant, mais calme: Sebastian, un bain pour la rousse. Alors que lui s’effondra sur les draps du lit défait et plaça ses mains derrière sa nuque. Il avait rêver faire des choses peu Aristotélicienne avec Luisa et étrangement cela le rendait étrangement mal à l'aise. Il aimait son Hermine, mais maintenant il ne pourras plus la voir comme une enfant, même si elle en était encore une. Et quelle enfant!




                          *Joyce Jonathan
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                          Audette
                          Les hommes ont de particulier qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre avec eux. Un instant ils vous intiment de dégager, le suivant, vous somme de rentrer prendre un bain. De coureuse de rampant vous voilà désormais pauvre âme en perdition qu'on doit laver de ses péchés. Quelle attention, vraiment…

                          À moins que ce ne soit pour mieux me faire disparaitre. Un accident est si vite arrivé après tout. On vous noie dans le vin puis dans l'eau du bain avant de vous jeter à la rivière. Un autre malheur dans ce monde de misère, une autre catin qui aurait dû se taire, un autre mari cocu. Pourtant, ce fou n'avait peut-être pas tort et si jamais il était prêt à négocier…? Mon silence contre quelques soirées loin de mon mari. Voilà quelque chose que je pourrais considérer.

                          Un bain.


                          Et un verre de vin j'vous prie. Sebastian, c'est bien ça? demandais-je, car pour survire à cette situation des plus déroutantes, il le fallait bien.

                          Lui, étendu sur son lit. Moi faisant trempette, un verre de rouge à la main, j'avais finalement pris le parti de lui faire face, après une longue hésitation. Par arrogance peut-être, à moins que ce ne soit la provocation qui m'y avait poussée. Ne me traite pas de catin le premier homme rendu fou par une envie trop grande qu'il en oublie complètement de vérifier qu'il soulève les bons jupons !


                          Ainsi donc… cette… Luisa ? Est-elle mariée pour que vous deviez vous satisfaire de la première venue ? Ou morte peut-être ?

                          Peu probable, puisqu'il semblait avoir réagit à la menace de la contacter. Pourtant, il semblait bien y avoir quelque chose, il devait y avoir quelque chose pour qu'il en soit fou à ce point. Quelque chose devait empêcher son accès à cette femme.

                          Vous savez, le mariage a de décevant qu'il en accommode un aux dépends de l'autre. Pour ma part… je m'en accommode en laissant le lit conjugale à ces femmes sans honneur. Cependant… je pourrais vous accommoder… quelque temps. Le temps de vous débarrasser de ce qui vous bloque l'accès aux jupons de votre tendre Luisa.

                          Ces idioties que l'alcool vous fait dire. Cet air coquin qu'il vous fait prendre. Et pourtant, peut-être était-ce plus près de ce que vous pensiez vraiment, plus près de ce que vous aimeriez être. Une nouvelle gorgée. N'avais-je jamais enviée ces femmes de la cours qui se laissait guider par leur désir dans les bras de quelques galants. Avais-je toujours repoussé cette envie pour être ce qu'on appelait une « femme respectable » ? Avais-je envie de recommencer après ce soir ? De servir sa propre médecine à mon époux ? Un souffle et je me laisse submerger dans ces eaux chaudes, jusqu'au menton. Mais ce jeu a de dangereux qu'on ne sait jamais sur qui on va tomber, ni même sur qui tombera sur nous. Qui sera la première jalouse qui vous dénoncera à votre mari ? Quel homme fou d'amour ne vous demandera pas la main à votre époux. Ce genre d'histoire, on en entend de toutes sortes. Et pourtant, avec lui... J'ai l'impression d'avoir en main un atout de taille, qui vaut la peine d'être mis sur la table.

                          Disons dans… un mois, pour ne pas éveiller le soupçons. J'ose croire que vous apprécierez ma discrétion. Il en faut très peu pour mon silence. Revenez dans un mois et votre Luisa n'en saura rien. Pour quelques temps, du moins. Et je crois, qu'en garantie, le fait que je possède son nom sera amplement suffisant, n'est-ce pas?

                          Un regard, une gorgée de ce breuvage qui vous donne du courage.

                          Avons-nous un marché, Monsieur ?

                          Venons-nous de vendre notre âme au Sans-Nom ? Pourquoi dans ce cas, avais-je l'impression de prendre part au jeu le plus excitant depuis qu'on m'avait forcée la main ? L'étrange sentiment d'en être être une autre, d'avoir le pouvoir de faire chanter ce bel inconnu. Cette situation avait, en effet, ce petit quelque chose d'excitant, d'enivrant…


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