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[RP] Messe de la Saint-Nicholas V

Navigius
Le prélat avignonnais vit arriver la Duchesse de Châligny, toujours en beauté comme à chaque occasion où elle mettait le nez dehors. Il songea qu'il avait si peu souvent vu une femme toujours de mise, la chose relevait d'une discipline de fer qui en disait long sur les qualités de la dame. La regardant, il ne comprit pas pourquoi les ragots clâmaient qu'elle paraissait si vieille, elle lui semblait agréablement conservée, des pointes de jeunesses éclairant encore son visage. S'appuyant sur sa canne, l'italien fit une révérence somme toute gracieuse malgré son état, saluant son amie de longue date.

- Votre Grasce, c'est un honneur que de célébrer la messe en votre présence. J'ose espérer que les années qui nous ont tenu éloignés ont été profitables à votre maisonnée.

Il regarda un instant un corbeau qui semblait se promener à proximité et suivre les fidèles. Visiblement une engeance du Sans-Nom. Il prit noter de faire venir de Germanie des volières de faucons, voilà qui devrait régler le problème. Il salua d'un regard Varden d'Arezac, qui s'était engouffré dans la Cathédrale, avant de se diriger prestement vers un jeune homme qu'il ne connaissait pas, qui semblait hésiter un peu à se joindre aux fidèles. Faussant compagnie cavalièrement à la duchesse, puisqu'il considérait tous et chacun comme profondément égaux de dignité et d'intérêt sous le Très-Haut, il invita l'homme à entrer dans la Cathédrale.

- Ah! Bien le bonjour Messire! Venez donc, venez donc! La Cathédrale est maison de tous les fidèles. Nous avons des sièges pour les gens de tout acabit, des larges, des petits, des coussinés. En avant, en arrière, dans l'ombre, sur les côtés, tous sont les bienvenue pour venir réfléchir sur les Enseignement du Très-Haut. Je suis Monseigneur Navigius, enchanté.

Le parvis de l'Église n'étant pas très grand, il ne s'était trop éloigné de ses sujets de discussion. Ainsi il reçu les chaleureuses salutations de Dame Mélian et du Chevalier Acar, étant frappé de plein fouet par la présentation du rejeton familial, l'âge, cette pernicieuse compagne, se manifestant dans chaque chose.

- Ma foy, comme il est grand! Comme le temps passe vite. Je regardes, je regardes, il me semble de bonne carrure pour son âge. Sera t'il diplomate comme sa mère ou bien soldat comme son père? Le Béarn pourrait user des deux!

Il regarda rapidement Dariane, qui entra, lui lançant un sourire.

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
Merlin.
Merlin avait peur d'être arrivé en retard... Mais en regardant l'assemblée il lui parut que la messe n'avait pas encore débutée. Le sacristain s'avança dans la cathédrale tout en saluant les fidèles venus s'y recueillir.
Cypher
L'invitation de l'homme d'Eglise semblait sincère, et puisqu'il souhait découvrir cette cathédrale, Cypher accepta et se dirigea vers l'entrée.

Bonjour Monseigneur Navigus, je suis Cypher, de Pau. Et puisque vous m'invitez à entrer je vais suivre votre avis, la cathédrale semble un lieu propice à la réflexion.

Il entra donc dans ce somptueux édifice et chercha un coin tranquille. Fort heureusement, la cathédrale était grande et toute la population du Béarn n'aurait sans doute pas permis de la remplir. Elle avait du être construite en un temps où le comté était rempli de vie, si toutefois parler de comté était judicieux pour l'époque.

Il se choisit une place sur un côté, lui permettant d'avoir une vue d'ensemble. Il attendait maintenant que la messe débute.
Ermelina
Non mais franchement, je ne ressemble à rien. Ou plutôt, je ressemble à un oignon à pattes et qui parle qui plus est. Un quinte de toux violente coupa net l'argumentaire d'Ermelina. Je sais qu'il faut que je fasse attention de ne pas prendre froid, mais tout de même... Etait-il nécessaire de me faire enfiler tous les vêtements chauds de ma garde-robe ? A nouveau, un poumon de la petite diaconesse tenta de se faire la malle au court d'une quinte de toux épouvantable. Ermi fit une halte devant la cathédrale, histoire de reprendre son souffle. Tu ne te rends pas compte : c'est le chef du chef de mon ancienne chef qui officie, s'il me voit dans cet état, bonjour la honte, ronchonna la rouquine dont l'humeur maussade allait en se dégradant un peu plus à chaque pas fait. Et j'espère pour toi qu'il n'y aura personne que je connaisse dans l'assistance, il ne manquerait plus que ça. Ce serait le pompon de la pomponnette.

Dire que la rouquine l'avait mauvaise, c'était un bel exemple d'euphémisme. Cela faisait cinq jours à présent qu'elle s'était évadée du monastère où on l'avait enfermée à l'insu de son plein, cela faisait donc cinq jours qu'elle se vengeait plus ou moins de celui qui avait eu l'outrecuidance de la forcer, elle, à se reposer et à prendre soin de sa carcasse. Depuis cinq jours, donc, Enguerrand, son promis, s'en prenait plein les dents. Il fallait dire à la décharge de la petite diaconesse que ledit promis avait la déplorable manie de la surprotéger : les tisanes succédaient aux remèdes les plus saugrenus – qui étaient aussi, comme par hasard, ceux dont le goût était le plus répugnant -, les prises de pouls s’enchaînaient à un rythme soutenu, et le seul moment où Enguerrand ne lui demandait pas si elle avait besoin de quelque chose toutes les trente secondes, c'était quand elle finissait par sombrer dans un profond sommeil. Face à un tel comportement, la petite diaconesse ne pouvait, compte tenu de son tempérament, qu'en avoir ras la casquette. C'est donc avec sa mine renfrognée des grands jours que la Mauléonaise d'adoption finit par franchir le seuil de la cathédrale pour s'engouffrer dans le narthex.

Un rapide coup d'oeil lui permit de se rassurer : en dépit de ses précautions abusives pour la faire voyager dans les « meilleures conditions possibles », Enguerrand n'avait pas réussi à les mettre en retard. L'office n'avait pas encore commencé, Ermi pourrait donc profiter pleinement de l'office et du prêche, qu'elle attendait avec une très grande impatience compte tenu des récents événements. Sans se soucier davantage de son chaperon, la petite diaconesse décida d'aller tout simplement s'installer. Elle choisit de s'avancer non pas dans la nef mais dans un bas côté, remontant les travées le plus discrètement possible pour ne pas attirer l'attention.

Dans l'assistance, elle reconnut certaines personnes, croisées à l'archevêché ou lors de cérémonies. Naturellement, il n'aurait pas pu en être autrement. Du coup, une seule préoccupation se mit à occuper ses pensées : pourvue que personne ne la repère... Bien décidée de conserver ce qu'il restait de son amour propre mis à mal par la tenue qui était la sienne en ce jour, Ermi n'alla pas plus loin : elle s'assit à la première place venue et se fit aussi petite que possible. Il ne lui restait plus qu'à attendre le début de l'office, engoncée dans ses vêtements, priant très très fort pour qu'aucune nouvelle quinte de toux à la discrétion discutable ne vienne mettre le feu à ses poumons et n'attire sur elle tous les regards de l'assistance et le courroux de l'officiant.

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Enguerrand_de_laigny
Ermelina râlait. Elle pestait, tempêtait, rageait, protestait, maugréait. Elle rouspétait, rouscaillait, ronchonnait. Et Dieu que c'était bon de l'entendre. Enguerrand avait tellement eu peur de perdre sa belle Renarde qu'à présent, chaque mot qui franchissait ses lèvres était semblable au chant cristallin d'un chœur d'enfants. Trop heureux de retrouver celle qu'il aimait, le grand Tolédan se contentait de la suivre partout où elle allait, silencieusement, veillant de son mieux sur son trésor le plus précieux, lui procurant tout le réconfort et tout le confort dont il était capable depuis son retour prématuré à Mauléon.

Enguerrand n'était pas médecin, pas encore du moins, mais il savait faire la différence entre une simple toux chatouilleuse et une toux sentant bon l'extrême onction. C'était, hélas à cette dernière catégorie que le mal de la petite diaconesse à la chevelure de feu appartenait. Très soucieux de la santé de sa douce, le Tolédan aurait clairement préféré qu'elle reste encore un peu en retrait du monde pour se refaire une santé. Il aurait préféré la voir revenir avec le teint frais et clair, les yeux non cernés, chantonnant sans manquer de s'étouffer mais sa promise en avait visiblement décidé autrement. Il était donc de son devoir de veiller à ce que le mal de regagne pas du terrain. Forcément, lorsque le projet de petit voyage pour assister à la messe de la saint Nicholas V fut abordé, Enguerrand tenta tout pour dissuader son âme sœur de se déplacer. Forcément, Ermelina ne l'entendit pas de cette oreille et forcément, il céda, trop heureux de lui faire plaisir, même si la logistique à déployer s'annonçait complexe.

Le voyage ne fut pas aussi long que le Castillan le craignait. Tout se passa même mieux qu'il ne l'espérait. Et enfin, enfin, ils avaient atteint leur but. La cathédrale se dressait devant eux, monumentale, exotique à n'en plus pouvoir, à la fois grossière et massive, terriblement lisse et vide aux yeux de celui qui ne connaissait que les édifices nourris des influences mozarabes et mudéjares, si riches de décors où la pierre se transformait en délicate dentelle, où tout n'était que finesse, harmonie, équilibre et légèreté, où tout le meilleur de l'être humain avait été utilisé pour immortaliser dans la pierre l'amour éternel des hommes pour leur Créateur. C'est très impressionné par cette version locale de la maison de Dieu qu'Enguerrand finit par emboîter le pas à Ermelina et la suivit comme une ombre.

Tout était calme, presque trop. L'atmosphère était étrange, presque oppressante, sans que le grand Tolédan ne parvienne à s'expliquer pourquoi. Pour une fois, il se contenta de s’asseoir auprès de sa belle Renarde sans dire un mot. D'un coup d'oeil qui se voulait discret, il s'assura que la petite diaconesse ne manquait de rien avant de s'intéresser de plus près aux personnes présentes, des inconnues pour la plupart. Heureusement, une tête faisait exception. Aussi discrètement que possible, Enguerrand tenta d'attirer l'attention de Varden en lui adressant un signe de la main, dans l'espoir qu'il vienne prendre place à leurs côtés.

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Navigius


Le sacristain de Tarbes passa près de lui rapidement pour aller prendre place dans l'Église. Le jeune clerc était discret, ce qui n'était pas une tare, mais l'archevêque nota qu'il lui faudra l'aider à être un peu plus locace en public. On lui en disait le plus grand bien dans le privé toutefois. Il reporta son attention sur Messire Cypher, qui se décida à entrer. Souriant, il lui répondit :

- Enchanté Messire Cypher. Il y a longtemps que je ne suis allé à Pau, ma foy, il me faudra m'y rendre bientôt. Peut-être aurons-nous le plaisir de partager une choppe dans l'une de vos belles auberges. D'ici là, j'espère que vous aller apprécier la messe, il y a toujours un peu de sagesse à aller y chercher, même parfois à l'insu du prêtre!


Il se retourna, pour répondre à la question d'une paroissienne, ce faisant, manquant l'arrivée de Dame Ermelina et de son époux. Messire Enguerrand. C'était une prouesse pour les deux, peu de paroissiens pouvaient se targuer d'avoir échappé au regard perçant de l'Église. Voyant que le flot de fidèles s'étaient taris, il se dirigea vers l'intérieur de l'Église, la messe allait pouvoir commencer.


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Navigius
Alors qu'il entra dans la cathédrale, il vit que les paroissiens s'étaient installés ici et là, épars dans les diverses rangées. Il y avait bien un petit agglutinement en avant, mais somme toutes, l'endroit offrait l'espace nécessaire pour permettre à ceux préférant la discrétion de trouver leur pitance. Comme à chaque messe qu'il célébrait, l'ecclésiaste italien avait fait débarrer une porte qui donnait sur le côté de l'édifice, par laquelle les personnes moins recommandables pouvaient venir assister à l'office sans être reconnus. C'était là la mesure de l'esprit aristotélicien de l'homme, un esprit que l'on pouvait effectivement compter en voie de disparition tant l'Église de France était secouée par des querelles et un manque cruel de vocation. Néanmoins, tant qu'il avait le souffle, il continuait, imperturbable dans ses convictions.

Sortant de ses pensées, il fit un bref signe de la main à Soeur Justine, qui était arrivée du couvent lescurien de Rouen quelques jours auparavant afin de prendre charge de la chorale des enfants de Tarbes, une initiative qui était fort appréciée pour agrémenter les longs offices. Cette dernière, sérieuse, fit signe aux choristes dont la voix empli très rapidement la Cathédrale, proposant un quantique grégorien mélodieux aux paroissiens.

Flanqué de deux enfants de choeur, portant chacun des cierges, il descendit l'allée, au rythme de la musique et au son caractéristique de sa canne frappant le roc du sol. Souriant et affable, il salua d'amples gestes les personnes qu'il croisa, s'arrêtant un bref instant à la hauteur de Dame Ermelina et de son conjoint, fort heureux de les savoir présent, ayant été informé de l'état de santé précaire de la diaconesse. Il leur sourit et eût un hochement de tête de sympathie à l'égard d'Enguerrand, lui témoignant son estime pour le support qu'il offrait à sa femme. Il reprit la descente de l'allée puis fit une pénible génuflexion, âge oblige, devant le choeur, avant de monter près de l'autel. Il se retourna, et débuta ainsi l'office, par ces mots qu'il avait fait résonner dans plusieurs églises de France, de l'Artois à l'Armagnac, du Lyonnais-Dauphiné à l'Anjou :

- Fratelli e Sorelle! Frères et soeurs! C'est ainsi que nous débutons toute célébration, en guise de rappel qu'entre ces murs, nous sommes tous et toutes égaux. Égaux devant Dieu, égaux de dignité, profitant de manière égale de son amour et de notre qualité d'enfants du Très-Haut. Nous sommes réunis aujourd'hui afin de témoigner au Très-Haut notre amour et notre gratitude, à nous, ceux choisis parmi les créatures de toute la Terre, puisque notre nature tend vers lui et son amour. Aujourd'hui, 29 novembre 1460, nous célébrons aussi la fête d'un Saint, Nicholas V, éminent pape et homme de grande foy. Nous le découvrirons ensemble, afin de nous inspirer de son exemple et de chercher comment améliorer nos vies en misant sur ses qualités et ses défauts, progressant ainsi vers l'exercice dans nos vie d'une vertu plus parfaite.

Il se déplaça quelque peu vers un lutrin, où se trouvait l'imposant livre des vertus. Il regarda l'assemblée, scrutant les fidèles les uns après les autres, avant de dire d'une voix calme.

- Se trouverait-il d'entre vous qui aimeraient venir faire la lecture du premier texte de cette messe? Un courageux où une courageuse sachant lire, où alors une personne ne sachant pas lire à qui je pourrais souffler les mots?

Il se demanda un instant qui oserait. (Envoyer MP si intéressé).

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Acar
Ma foy, pensa-t-il...

Il leva donc le bras...

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Acar
Observant le hochement de teste de monseigneur Navigius, il prit bonne inspiration et se lansca : Cette lecture vient du Livre de la Pré-Histoire, Chapitre IV - « Les péchés »

" 1 Les humains avaient découvert l’acédie. Ils avaient dédaigné l’amour de Dieu pour lui préférer les choses matérielles qu’Il avait créées. Ils avaient pris goût à une part du divin, en oubliant qu’il fallait aimer l’ensemble. Oane n’était plus là pour les guider, lui qui avait été le seul à comprendre ce qu’était l’amour du Très Haut. Maintenant seuls, privés de leur guide, les humains ne savaient plus différencier la vertu de l’erreur.

2 Certains se mirent alors à manger plus que la faim ne le leur demandait, y prenant un plaisir qui ne faisait que s’amplifier. Le goût sucré des fruits, la chaleur de la viande et l’ivresse de l’alcool prirent le pas sur les plaisirs simples de la vie. Il n’y avait plus la moindre place dans leurs plaisirs pour la douce senteur des fleurs, ni pour la beauté des paysages. Ils en arrivèrent à un tel point que même les si nombreux fruits de leur labeur ne suffisaient plus à combler leurs envies.

3 C’est alors que la gourmandise brisa les liens qui unissaient les hommes et les femmes. Chacun gardait pour soi les fruits de son propre labeur et refusait de les partager. Le fort produisait plus, mangeait plus, buvait plus, et devenait plus fort encore. Le faible produisait moins, mangeait moins, buvait moins, et s’affaiblissait. La communauté des hommes et des femmes se divisait à cause de leur goût immodéré des choses matérielles, qui les conduisit à l’avarice.

4 Alors, l’homme et la femme se firent orgueilleux. Le fort se mit à mépriser le faible, qui ne pouvait pas se nourrir autant qu’il le souhaitait. Comme la Créature Sans Nom, ils pensaient maintenant que le rôle des forts était de dominer les faibles. Celle-ci vit donc que l’heure de sa revanche était venue. Elle se mut dans l’ombre et s’approcha alors de ceux qui étaient ainsi méprisés, car ils n’avaient plus assez pour se nourrir. Elle leur demanda: “Pourquoi vous laissez-vous faire ainsi, pourquoi ne pas renverser les rôles?”

5 Et le faible se mit à envier le fort. Le fort, satisfait de sa situation, ne voyait pas le faible se demander pourquoi il était moins bien loti que lui. La Créature Sans Nom exultait de joie, car elle sentait l’heure de sa gloire arriver. Elle murmura à l’oreille du faible et attisa son envie. La colère gronda dans le coeur du faible, qui se révoltait intérieurement contre cette injustice. Elle lui demanda pourquoi il liait ce sentiment dans son esprit et ne le laissait-il pas s’exprimer?

6 Alors, l’homme et la femme frappèrent leurs frères et leurs soeurs. Prenant couteau et hache en main, chacun frappa l’autre en une tempête de violence et de destruction. Ils venait d’inventer la guerre, qui atteignit son paroxysme lorsque chacun se mit à brûler la maison et à dévaster les champs de l’autre. La Créature Sans Nom vint à nouveau près de ceux qui l’écoutaient et leur dit que la violence et la haine leur permettraient dorénavant de dominer leur prochain.

7 L’homme prit alors la femme et la femme prit l’homme. Le fort abusa du faible et le faible subit le fort. Tous s’unirent en une orgie bestiale de stupre et de violence. Leurs corps mêlés reflétaient les flammes des maisons qui brûlaient. La nourriture était dévorée, la boisson engloutie. Les paroles suaves encourageaient les gestes indécents. Une véritable orgie de débauche avait lieu. Et de l’amour de Dieu il ne fut plus question.

Spyosu "

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Navigius
L'ecclésiaste avignonnais remercia le Chevalier Acar pour sa lecture, une merveilleuse lecture bien livrée avec un voix forte. Il invita ce dernier à reprendre sa place alors qu'il continua l'office.

- Frères et Soeurs, dites-moi, que représentent ce texte pour vous. Quel message il vous envoie et comme est-il à même de guider nos vies? Je veux vous entendre, n'hésitez surtout pas, il n'y a point de mauvaises réponses.

Il attendit quelques instant de voir quel courageux se risquerait.

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"Sic nos sic sacra tuemur"
Merlin.
Merlin se lança le premier

Ce texte montre d'une part que Dieu laisse le libre choix à chacun d'entre nous et que nous disposons donc de notre vie en toute liberté. Mais la liberté a des limites. Heureusement, notre Guide nous montre le chemin de la vertu sinon nous pourrions tomber dans l'anarchie. Ce texte nous dévoile tous les péchés des Hommes et ce n'est certainement pas le bon exemple à suivre.
Navigius
L'ecclésiaste fit un large sourire à Merlin. Il continua.

- C'est une interprétation qui se défend, en effet, le Très-Haut nous laisse la liberté d'agir dans la vertu ou dans le péché. Quelqu'un d'autre aurait une interprétation? N'hésitez-pas, l'Église est fondée dans le dialogue.

Il attendit un autre courageux.

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"Sic nos sic sacra tuemur"
Salvidali
Salvidali, porteur d'un placard se fit un plaisir d'aller le clouer sur la porte de l'église :

Citation:


Eusaias Blanc-Combaz, Par la Grâce de Dieu, Roi de France


À l'attention de Aaron de Nagan, Cardinal,
À l'attention de Navigius di Carrenza, Primat de France,
Aux esprits féaux du Royaume de France,
À l'ensemble de Nos sujets,
À tous ceux qui la présente liront ou se feront lire.



L'Après Rome - Mesures Préliminaires


Voilà des années que tous les sujets du Royaume s'accordent à affirmer que l'Église Aristotélicienne Romaine est malade. Aux messes vides, ont suivi les cures désertes. Aux cures désertes, ont suivi les évêchés vacants. Aux évêchés vacants, a succédé le déchirement de la Curie en son propre sein. Silencieuse, aimante, fidèle, la France a jusqu'ici enduré au travers d'une patience et d'une dévotion qui l'honorent tout le laxisme, toutes les incohérences, toutes les approximations, toutes les frasques des hauts représentants Romains qui ont conduit nombre de nos provinces au bord de la guerre civile. Aux messes vides, aux cures désertes, aux évêchés vacants, au déchirement de la Curie, se succède désormais la menace aux vassaux de France, l'incitation à la sédition, la tentative de déstabilisation du Royaume, sous prétexte qu'inapte à accomplir sa mission dans Nos cités et Nos villages de France elle entend Nous rendre responsable du fait que les sujets du Royaume se choisissent des représentants qui ne se soumettent pas à son influence. La Curie Romaine a décidé de tout examiner, de tout remuer, sans exception et sans ménagement, dès lors qu'il s'agit de se mêler de féodalité, d'allégeance, et de pouvoir temporel. Il Nous appartient désormais de la ramener à l'humilité qu'elle n'aurait jamais dû quitter, en sombrant sous Nos yeux impuissants dans les noirs marécages de l'orgueil ; tout comme il est de Notre Aristotélicien devoir de lui faire comprendre ce qu'il en coûte d'avoir tête de plomb et pieds d'argile.

Nous lui avons laissé deux jours pour se rétracter de ses errements. Au lieu de quoi, avons reçu invitation à l'élaboration d'une "profonde réflexion" sur nos actes de la part du Primat de France. Nous aurions souhaité, que charité bien ordonnée, Monseigneur Navigius commence par engager sa propre réflexion sur lui-même et ce qu'il représente. En vain, car si l'Église mettait autant d'énergie dans sa remise en question qu'elle ne met de venin dans ses élégances d'élocution, sans doute n'aurait-elle pas besoin d'instiller la peur pour se faire aimer. Au silence méprisant des uns, Nous recevons donc la littérature des autres. Ces Messieurs, infiniment tristes et blessés au cœur, Nous rappellent avec des regrets que Nous préjugerons comme honnêtes et sans doute très légitimes, qu'hélas, l'Église est régie par des lois, et que ces lois étant ce qu'elles sont, nul ne peut s'y soustraire, même si c'est l'âme meurtrie qu'ils prennent l'infinie et douloureuse décision d'excommunier le Roy, de menacer d'excommunication ses vassaux, d'affirmer un jour que les non-baptisés peuvent être excommuniés comme les autres et d'affirmer le lendemain que c'est une aberration, de pratiquer le terrorisme de conscience sur Notre sol, de revenir sur des décisions prises par des Cardinaux juste avant la fin d'élections royales et de décider d'appliquer à la carte le respect ou non des concordats signés avec l'Église Romaine.

C'est un langage qu'en tant que Souverain, ayant la lourde charge de diriger un État et de veiller sur ses Sujets comme sur ses propres fils, Nous ne pouvons que comprendre. Sed Lex, Dura Lex. Cependant, il s'avère que le Royaume de France est lui aussi régi par des lois, et que ces lois étant ce qu'elles sont, nul ne peut s'y soustraire. C'est donc l'âme profondément meurtrie qu'en ce jour, Nous constatons que la Curie que le peuple n'a jamais mandaté, a adopté et entend imposer à la France des lois qui vont à l'encontre de celles dont s'est doté le Royaume et dont dépendent à la fois sa stabilité et sa souveraineté, et que par conséquent, attristés par ce douloureux constat, Nous ne pouvons qu'être dans la bouleversante obligation d'appliquer Nos propres lois et nos propres mesures dans la juste défense et la bonne protection des sujets de France.



Aussi, par la présente, déclarons:

Aaron de Nagan, Vicomte d'Ivry , Seigneur d'Arches et de Germigny, Félon à la Couronne, Traître & Ennemi de la France, avec toutes les conséquences qui en découlent. Qu'il soit destitué sur le champ de ses terres en Notre Domaine ; destitution assortie d'une demande expresse auprès de ses Suzerains de les déchoir dans le même sens s'ils ne veulent pas hériter de la même sentence ; placement en liste d'ennemi par Nos armées en tant que nuisible.

Navigius di Carraza, Traître & Ennemi de la France, avec toutes les conséquences qui en découlent. Qu'il soit sorti et interdit d'entrée sur le champ de notre chambre des Feudataires et placé en liste d'ennemi par Nos armées en tant que nuisible.

Au motif de:
- Nuisance au Suzerain
- Opposition à l'autorité royale
- Atteinte aux intérêts, à la stabilité et à l'intégrité du Royaume de France dans son ensemble, en ce compris son peuple.
De fait,
Toute personne soutenant des ennemis de la France dans leur œuvre de nuisance, de sédition, et de trahison,
Toute personne s'associant à eux dans des listes, groupes, association etc.
Toute personne obéissant ou suivant leurs directives subira le même sort qu'eux par la simple commission du fait.

De la même façon, Nous invitons cordialement, dans un esprit de compassion évidemment fort chagriné, tous ceux qui soutiennent ces signataires à se manifester auprès de Notre personne afin qu'ils entérinent leur choix définitif quant à leur allégeance, afin que Nous puissions prendre en bon père de famille les aimables dispositions pour qu'en toute quiétude, après s'être dépouillés des terres, privilèges de charges, honneurs et avantages qui les relient à notre sol et à nos institutions, ils puissent avec la disgrâce quitter sereinement le territoire, la tête sur leurs épaules alourdies par les forfaits qu'il leur plaît de se rendre coupables.


Aussi, annonçons solennellement dès à présent et jusqu'à nouvel ordre:

La caducité de fait du Concordat de Paris
La non-reconnaissance par le Roy, les Pairs de France, les Grands Officiers, les Officiers, et plus généralement les institutions de la Couronne de tout Concordat provincial contracté avec Rome
La perte de valeur juridique immédiate au devant de Nos institutions du statut d'hérétique ; de toute excommunication passée, présente, comme future agréée par la Curie Romaine indépendamment de Notre volonté.
La non-reconnaissance par la Hérauderie de France de Sacrements réalisés par des traîtres ou des ennemis de la France sous ce statut, ce qui entend à dater du moment où leur trahison et leur statut d'ennemi est avéré, sans effet rétroactif.
L'amendement de tous Nos textes par lesquels Nos vassaux, Notre noblesse, et Nos sujets, auraient à souffrir des chantages de la Curie, afin qu'il leur soit fait nul dommage ni dans leur dignité, ni dans leurs biens.


Ces mesures étant préliminaires, qu'il soit entendu que d'autres suivront. Une aube nouvelle se lève sur l'Aristotélicité.
Elle se fera avec la France, avec le Roy, avec le Pape, avec les Clercs féaux, et tous les sujets de bonne volonté.
Trop de largesses ont asséché le cœur de ceux qui par Nous tiraient leur prestige, et qui l'ont funestement oublié.
Désormais, Paris reprend la main et au chaos engendré par l'acédie et les ambitions déplacées des Hommes en pourpre, avec la loyauté de tous, finira par remettre bon ordre.


Pour la France ... ainsi Je frappe !








Que le peuple Béarnais connaisse les traîtres au Royaume !
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Navigius
Prière d'effacer le post de Salvidali, ce Rp précédant cette lettre de plusieurs jours.

Merci

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Salvidali
Votre dernier post :
MessagePosté le: 15 Déc 2012 12:46

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