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[RP] Messe de la Saint-Nicholas V

Prisca
1er post :
Citation:
cette journée de novembre

Un RP peut se passer librement dans la frise chronologique.
ce n'est pas parce que c'est posté X jour que cela se déroule à cette date.
L'une des règles de base du RP
Je laisse le soin à un censeur d'effacer mon post mais un petit rappel ne fait pas de mal à personne





Enguerrand_de_laigny
Enguerrand ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il reconnut l'extrait choisi par le primat. Son père le lui avait lu, lu et relu, jadis, lorsqu'il était un tout jeune garçon et qu'il avait préféré faire l'école buissonnière au lieu de faire ses humanités - ce qui peut se comprendre - pour courir dans les rues de Tolède à la recherche d'une bêtise à préparer ou d'une douceur à grignoter en compagnie de ses petites camarades de jeu. Allez savoir pourquoi, Enguerrand de Laigny senior le lisait avec le ton d'un prophète annonçant la fin des temps, les sourcil froncés à l'excès, le regard noir, sa voix grave tonnante comme l'orage un soir d'été. Il martelait chaque phrase avec emphase, comme s'il voulait les graver à jamais dans l'esprit de son involontaire progéniture.En grandissant, Enguerrand avait mûri - ce sont des choses qui arrivent - et, maintenant qu'il avait l'âge d'avoir des cheveux blancs, il regardait le texte un peu différemment.

Si je puis me permettre, monseigneur, ce texte m'interpelle tout particulièrement. Il est très riche d'enseignements. Comme chacun d'entre nous, je ne puis que trouver une similitude cruelle et alarmante entre la situation que nous vivons chaque jour et la situation décrite par la plume de Spyosu. Le comté, pour ce que l'étranger que je suis a pu en voir, a lentement sombré. Il a goûté à chacun des vices avec délectation. L'acédie qui a commencé par toucher nos prêtres et nos diacres, poursuivit le Tolédan en adressant un regard d'excuse à celle qui allait devenir son épouse, s'est ensuite répandue dans le coeur des croyants. Et c'est compréhensible de voir cela quand on sait que vous risquez de vous retrouver traînés dans la boue de la pire des manières alors que vous faites de votre mieux pour remplir votre devoir, en célébrant de votre mieux, par exemple, un mariage... Enguerrand marqua une courte pose, qu'il mit à profit pour couver à nouveau Ermelina des yeux, espérant qu'elle serait touchée par ces mots qui lui étaient destinés.

Et il est vrai que sans guide, le troupeau des fidèles s'est égaré : il s'est scindé, une partie se jetant dans le gouffre sans fond de l'hérésie, l'autre se contentant de tourner en rond. Ensuite, ce furent la gourmandise, l'orgueil, l'avarice qui se répandirent, le "moi" prenant le pas sur le "nous". Naturellement, la colère et l'injustice finirent par prendre la place du respect de l'autre, de l'entraide, de la tempérance. Il suffit d'écouter les propos haineux qui s'échangent en dehors de ces murs pour s'en rendre compte. Il n'est plus question de Dieu depuis longtemps, ce sont les hommes qui se déchirent non en son nom mais bel et bien pour des titres, des positions, de la gloire. En tant que croyant, j'ai peur du moment où toute cette fange arrivera dans nos petites villes, j'ai peur du moment où les hommes tomberont sous la coupe du Sans-Nom.

Mais derrière ce constat à la fois si triste et si désespérant, il reste un espoir. C'est du moins de cette façon que je préfère voir le texte. Tous les maux ne découlent que d'une seule source : c'est l'incapacité qui est la notre de ne plus différencier la vertu de l'erreur qui a conduit à tout ceci. C'est donc en renouant avec la vertu au plus profond et au plus secret de notre coeur que nous parviendrons à retrouver l'amour de Dieu et à enrayer ce mécanisme. C'est une première étape importante, incontournable qu'il nous faut absolument réaliser avant qu'il ne soit trop tard.

En cela, cet extrait n'est pas l'annonce d'une fin, ce n'est pas un texte apocalyptique, mais un texte de renouveau, qui appelle à la renaissance. Oui, la situation que nous connaissons est effrayante et effroyable, oui, nous tous en tant que croyants, moi le premier, pouvons basculer sous la coupe de la Créature sans nom. Mais Dieu nous a donné le libre arbitre, ce fabuleux libre arbitre qui nous permet de choisir. C'est donc à nous de devenir les artisans de notre avenir. C'est à nous de décider de revenir vers Dieu, nous ses créatures si désobéissantes, nous qui l'aimons si mal. Il ne faut pas attendre qu'on agisse pour nous, il nous faut agir nous-même : le changement et le salut sont à ce prix, c'est uniquement ainsi que nous retrouverons l'Amour du Très-Haut.

Comme le disait un sage, pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien. Si tous les gens de bien qui composent le clergé de notre évêché se donnent la main ils arriveront à faire de grandes et belles choses, les gens de bien qui composent la famille aristotélicienne se réveilleront, ils rempliront à nouveau les églises, ils aimeront à nouveau Dieu de toute la force de leur âme et peut-être pourrons-nous enfin triompher des heures sombres que nous connaissons et que nous éviterons, du moins je l'espère de tout mon coeur, un nouveau combat comme celui qui eut lieu à Oanylone...
Enguerrand se tut. Il n'avait pas prévu de parler autant mais qu'importe. Il avait aussi digressé mais qu'importe aussi. Il ne serait sans doute pas complètement à côté de la plaque au niveau de l'interprétation. Il avait dit ce qu'il avait sur le coeur et c'était là l'essentiel.
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Navigius
L'ecclésiaste avait écouté les paroles de l'homme avec grande attention. Son sourire avait grandit avec chaque mot, tant ils sonnaient juste. Il se leva suite à son intervention pour le remercier :

- Voilà des mots qui sont très justes, je vous remercie de les avoir exprimer. J'affectionne particulièrement que vous n'hésitiez point à formuler les critiques également, entre les fidèles et ceux qui sont appeler à les guider. Nul homme n'est parfait, l'Église ne peut échapper à cela puisqu'elle est elle-même faite d'hommes et de femmes.

Il continua à balayer la foule du regard, à la recherche d'un dernier intervenant pour pousser la réflexion, avant de continuer la cérémonie.

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
Ermelina
Une quinte de toux d'une rare violence souleva la poitrine d'Ermelina, l'empêchant de savourer pleinement la fierté que son promis avait fait naître en elle. Son aisance à la rhétorique et à l'exégèse forçait le respect. Le choix de ses mots également. Qui eut cru à l'entendre parler que le français n'était pas la langue qu'il avait appris au berceau et dans la rue ? Elle avait aimé sa façon de faire, exposant, démontrant sans jamais flageller...

A présent, la rouquine hésitait. Prendrait-elle la parole ou non ? Enguerrand avait su si parfaitement s'exprimer su ce texte qu'elle avait des scrupules à s'exprimer après lui. Elle n'était pas au mieux de sa forme : ses poumons rebelles l'empêchaient de parler à haute et claire voix, ses petites cellules grises devaient sans doute être en mode "hibernation avancée pour cause de début de fièvre", bref, elle réunissait toutes les conditions pour être une bien piètre oratrice. Et puis - coquetterie féminine oblige - elle n'était pas assez présentable pour risquer d'être vu de tous avec son empilement de pelisses sur les épaules : c'eut été un vrai suicide social que de penser à parler en public dans ces conditions. Et pourtant... Dans le crâne de la petite diaconesse, la conclusion d'Enguerrand résonnait encore. "Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien..." La chose était joliment dite et si pleine de vérité et de sagesse... Et, comme un écho à ses paroles, un extrait de la vie de Raphaelle lui revint en mémoire.
"Va, car maintenant tu sais que Je suis avec toi jusqu’à la fin des temps.
Si tu tombes, Je te relèverai"
. Il était temps à présent. Temps d'entendre l'appel de Dieu, temps de Lui répondre, temps de faire le premier pas vers Lui. Aussi, contrairement à tout ce qu'elle avait pu se promettre, la rouquine fit-elle entendre son petit filet de voix sifflant.

Si vous le permettez, j'aimerai m'exprimer à mon tour, monseigneur. Ermi s'arrêta, tant pour cracher ses poumons que pour permettre au primat de protester. rien. La petite diaconesse poursuivit donc. Le señor de Laigny a eu une belle interprétation du texte. Il a su effectivement pointer justement du doigt nos faiblesses et nos manquements. Je lui suis gré de ne pas nous avoir lapidé mais de nous avoir appelé à une prise de conscience teinté d'un optimisme qui lui est si cher.

Pour ma part, le texte sonne, dans le contexte actuel, comme un rappel. Voilà plus de cinq ans que j'ai été nommée diaconesse. Voilà plus de cinq ans que je porte une ou plusieurs paroisses à bout de bras, donnant autant que je le puis, guidant de mon mieux mes chères zouailles, dispensant les sacrements partout où on a besoin de moi, y compris hors de ce royaume, sans rien attendre en retour. La rouquine reprit son souffle avant d'enchaîner. Et il est vrai qu'avec le temps et avec les attaques répétées contre l'Eglise puis contre moi, j'ai progressivement baissé la garde... Après tout, j'avais décidé d'aider mon prochain, de rendre service, d'être utile, je n'avais aucune vocation pour le martyr. J'ai donc laissé mes zouailles pâturer où bon leur semblait, en me disant que j'avais bien le droit au repos, moi aussi. Que personne n'était indispensable en ce bas monde. Qu'après tout, ce n'était pas bien méchant si je vivais en recluse au lieu d'aller au devant des fidèles de mes paroisses. Et ce fut là une terrible erreur puisque, sans m'en rendre compte, je sombrais dans l'acédie. Je me suis éloignée de ma foi, de ma charge d'âme et cette faiblesse a eut des conséquences très lourdes à présent puisqu'elle a contribué à l'ancrage de l'hérésie dans ce comté. Maintenant, j'en ai pleinement conscience.

Cependant, ce n'est pas le moment de baisser les bras et de s'apitoyer sur son sort, de s'auto flageller pour expier mes fautes. Je n'ai pas l'optimisme démesuré de mon voisin, mais je suis bien d'accord avec lui. L'heure est venue de se réveiller, de se mettre en marche, d'être solidaires. Constater avec fatalisme que le comté est en train de sombrer ne fera pas avancer les choses, cela ne ramènera pas nos zouailles sur le chemin de la Vertu. C'est à nous, membres de l'Eglise, de reprendre nos bâtons de berger pour prêcher la parole de Dieu à tous ceux qui pourront l'entendre, c'est à nous d'être les exemples de l'Amitié et de la Vertu. Nous ne sommes pas parfaits, mais nous pouvons tendre vers ce but. C'est à force de paroles et d'actions que nous finirons par rassembler notre troupeau avant qu'il ne soit trop tard, que nous ramènerons les égarés, que nous ferons taire la voix discordante et agressive de l'hérésie. Ermelina se tut et ferma les yeux. Cette prise de parole, bien que courte, l'avait épuisée.
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Navigius
L'ecclésiaste avignonnais écouta avec grande compassion les paroles de la dianconesse Ermelina. Il sourit faiblement devant son constat. Peu de gens comprenaient vraiment ce qui était attendu du clergé, la lourde responsabilité qui restait sur leurs épaules. Ils devaient être vertueux, ils devaient se dévouer, il ne pouvaient jamais s'accorder de pause, les gens voulaient tout, tout de suite. Il lui sourit avant de reprendre la parole.

- Je vous remercie de ce témoignage, Dame Ermelina. C'est très touchant et une belle interprétation du dogme. Voyez-vous, aujourd'hui est la Saint-Nicholas V. Nous le verrons plus tard, il est à l'origine du renouveau de la Foy, et c'est un renouveau que nous nous proposerons tous en partage, afin de laisser l'arbre de la Foy reprendre racine en nos coeur et faire grandir nos vies. J'irai donc de ma propre interprétation du texte, qui de valeur, égalera je l'espère les trois interprétations de qualité que nous avons eû.

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
Navigius
Il s'approcha du livre des Vertus et prononça son interprétation du texte, d'une voix calme, douce et reflétant des années d'expérience.

- J'ai sélectionné ce texte car il permet une rétrospective sur notre but, dans cette grande aventure qui est la vie. Comme nous le savons, l'homme a été placé par Dieu au commandement de toutes les espèces parce que lui seul avait compris que la nature de la vie est de tendre vers Dieu et d'aimer Dieu, créateur de toute chose.

- Maintenant, cette vocation à l'amour de Dieu n'est pas l'unique chose qui meuble nos vies. Nous arpentons le chemin de la vertu dans nos actions quotidiennes, nous en éloignant parfois par le biais des péchés. Il ne faut pas s'en gêner ou en avoir peur. Même le plus saint des hommes pêchera parfois, car si la perfection est un idéal, les situations de la vie humaines sont innombrables tests de notre vertu, et faillibles sont tous les hommes.

- Le texte nous démontre ce qui arrive quand le péché se généralise, lorsque les hommes oublient que leur devoir est de s'aimer les uns et les autres et d'aimer Dieu. Il n'y a point de faute à donner qu'une faute collective, et il convient, à la lecture de ce texte, de chercher en notre fors intérieur quelle pourrait-être notre contribution, dans notre vie, pour vivre ce message d'amour qui est véhiculé par Dieu et mettre un frein à la généralisation du péché qui détruit la fibre morale de notre comté et qui gangrène l'amour entre frères et soeurs, enfants de Dieu. Cherchons dans nos réflexions des actes vertueux concrets.


Il s'arrêta pendant un moment, juste avant de lire le texte principal de la cérémonie, cherchant une quelconque réaction, puisque la messe se voulait interactive.

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
Ybi_de_dibi
Ybi se tenait au fond de l'église. L'archevêque allait l'accompagner dans sa pastorale et il en était heureux
Il écoutait et là il sourit franchement. Il connaissait son péché et il devait avouer qu'il ne luttait pas du tout pour s'en défaire, il aimait les femmes, surtout la petite brune des étuves ....
Mais pour le reste, il essayait vraiment de tendre vers la vertu.
Il remonta le long de la nef et dit :


On se montre vertueux en acceptant que nos amis comme nos ennemis puissent avoir d'autres pensées que les nôtres.?


Il affirmait toute en interrogeant. Ybi aimait rencontrer des gens de tout bord, de toute pensée, de toute idée. Il aimait ce mélange, ces échanges.
Navigius
L'italien sourit à la remarque de Messire Ybi. Il lui répondit calmement, avec le sourire aimant d'un père de famille.

- Chaque homme et chaque femme est doté du libre arbitre. C'est la raison pour laquelle nous pêchons, car Dieu nous donne le choix de suivre sa lumière ou de s'en écarter par moment. Nous respectons les opinions et croyances contraires à la Vérité, cela ne remet nullement en cause le fait que l'Église Aristotélicienne est dépositaire de la Vérité, donnée par les Prophètes et confirmée par Dieu en de maints miracles. Nous préserverons toujours le droit à l'erreur.

Il sourit, espérant avec répondu clairement à Messire Ybi.

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
Ybi_de_dibi
Ne risque-ton pas un péché d'orgueil en disant : "que seule l'église aristotélicienne détient la Vérité, Monseigneur ?

La question était partie sans prendre vraiment le temps de réfléchir mais Ybi était ainsi. N'est-ce pas ce qui fait la richesse d'une conversation.
Navigius
L'italien sourit à la remarque sagace de l'homme. Il lui répondit avec un large sourire.

- Mon cher ami, il y a des thèses et des thèses théologiques qui ont été écrites sur cette question. Nous pourrons en débattre des heures si c'est ce qui pique votre intérêt. Pour ma part, je me base sur le fait que les Prophètes ont été envoyés par Dieu, leur message est celui de Dieu, et que le Très-Haut, nous prouvant son soutien à son Église, interragis avec nous par le biais de miracles, bien documentés et prouvés. Ces miracles, bizarrement, ne semble être accomplis que par des aristotéliciens. D'où ma conclusion. Mais comme je l'ai dit, nous sommes tous en péril de commettre des erreurs.

Il aimait la discussion, l'Église était discussion. Il invita d'autres personnes à y aller de leur avis, pour meubler la discussion fraternelle.

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
Melian
[29 Novembre 1460, Cathédrale de Tarbes]

- Ma foy, comme il est grand! Comme le temps passe vite. Je regardes, je regardes, il me semble de bonne carrure pour son âge. Sera t'il diplomate comme sa mère ou bien soldat comme son père? Le Béarn pourrait user des deux!

Il choisira son chemin Monseigneur, en temps et en heure. lui répondit-elle en souriant, regardant tendrement leur fils aîné.

Puis ils entrèrent dans la Cathédrale et prirent place. Elle installa Olivier sur ses genoux afin qu'il soit bien au chaud et aussi bien installé que possible, et l'office commença.

Après l'introduction, ce fut son époux qui se lança dans la lecture. Un extrait de la Préhistoire. Melian ferma les yeux et en récita chaque mot, de concert avec sa moitié. Elle connaissait les saints écrits par coeur, et plus encore avait cherché à en cerner le sens véritable et le message qui pourrait l'aider à s'améliorer au quotidien.

Lorsque Acar s'en revint à sa place, elle prit sa main et la serra. Elle écouta les interprétations, observations, critiques et questions avec grande attention, de même que les réponses apportées.

La toux de Dame Ermelina ne lui échappa pas d'avantage, et le médecin qu'elle demeurait se promit d'aller la voir à la sortie pour lui proposer son aide, s'il lui seyait.

Puis elle se replongea dans ses pensées. Chercher en son for intérieur quelle pourrait être sa contribution... Elle avait tant donné à ce Comté, que pouvait-elle lui offrir de plus ? En l'état, elle ne trouvait guère de réponse.

Un Messire pour sa part semblait en trouver, du moins Melian l'espérait-elle. Il semblait avoir moult interrogations, fort compréhensibles au demeurant et plus encore en le contexte actuel. Et car l'on apprend toute la vie, elle ne ratait rien de ces échanges, bien au contraire.

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Navigius
Continuant, il aborda le moment de la messe où le crédo serait récité. Viendrait ensuite la lecture de l'hagiographie de Sainct-Nicholas V, puis la communion. Pour le moment, il était temps de s'unir tous ensemble.

- Voilà donc qui occupera nos pensées cette semaine. Maintenant, prenons-le temps de faire profession de notre foy, par ces simples lignes qui nous unissent à tous les aristotéliciens de toutes les contrées, ces mots répétés en toute sincérité.



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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
Enguerrand_de_laigny
Enguerrand buvait les paroles du Primat comme du petit lait. Il fallait dire que l'enseignement dispensé par Navigius donnait matière à réflexion et que le grand Tolédan appréciait d'avoir à cogiter, qu'il aimait s'interroger. Assez étonnamment, lui, qui était précepteur et passait ses journées à dispenser son savoir, trouvait jubilatoire de se retrouver dans le rôle du disciple, avide de connaissance et d'échange. Vraiment, il regrettait bien moins le déplacement - il avait toujours quelques scrupules à n'avoir pas réussi à obliger sa promise à rester chez elle - et il comprenait beaucoup mieux pourquoi Ermelina avait tant insisté pour assister à l'office.

A présent, à l'invitation de Navigius, Enguerrand entonna le Credo. Comme toujours, il ferma les yeux pour mieux ouvrir son coeur à Dieu. Et comme toujours quand il s'exprimait spontanément, c'est dans l'une des deux langues qu'il avait appris dans sa petite enfance qu'il s'exprima. Ce ne fut pas l'arabe cette fois qui franchit ses lèvres - sans doute était-ce parce qu'il associait toujours cet idiome à son averroïste de mère - mais bien le castillan. A voix basse, il reprit donc l'antique prière avec l'accent chantant qui faisait le charme du doux parlé de Tolède.

Creo en Dios, el Altísimo todopoderoso,
Creador del Cielo y de la Tierra,
de los Infiernos y del Paraíso,
Juez de nuestra alma en la hora de la muerte.

Ça, certains s'en rendront compte bien trop tard et regretteront amèrement ce jour-là d'avoir volontairement quitter le droit chemin, pensa le grand Tolédan avant de se reconcentrer sur sa récitation.

Y en Aristóteles, su profeta,
El hijo de Nicómaco y Faestis,
enviado para enseñar la sabiduría
y las leyes divinas del Universo a los hombres perdidos.

Pour le coup, Enguerrand souleva une paupière, la gauche, pour être précis, et fixa discrètement Navigius. Allez savoir pourquoi, il trouvait un certain air de ressemblance entre Aristote et lui en ce jour. La paupière retomba quand le grand Tolédan attaqua la suite de la prière.


Creo también en Christos,
Nacido de María y Giosep.
Dedicó su vida para mostrarnos el camino del Paraíso.
Por ello después de haber sufrido con Ponce,
Murió como mártir para salvarnos.
Alcanzó el Sol donde lo esperaba Aristóteles a la derecha del Altísimo.

Cette fois, ce fut Ermelina qui bénéficia d'un petit coup d'oeil furtif. Elle aussi était trop bien partie pour se tuer à la tâche.

Creo en la Acción Divina,
En la Santa Iglesia Aristotélica Romana, Única e Indivisible;
En la comunión de los Santos;
En el perdón de los pecados
Y en la Vida Eterna.

Le pardon de nos péchés... Les quelques mots et la notion qu'ils sous-entendaient tournèrent dans les méandres de la cervelle d'Enguerrand. Quelle limite pouvait bien avoir ce pardon ? En avait-il seulement une ? Cela voulait-il dire que même les actes les plus noirs pouvaient se voir un jour absous ? Le grand Tolédan nota la question dans un coin de son esprit : à n'en pas douter, elle serait à l'origine d'une grande, d'une très grande conversation avec Ermi le long du chemin qui les ramèneraient tous deux à Mauléon.

AMÉN
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Navigius
Le crédo étant accompli, l'ecclésiaste fit dévoiler un portrait de Saint-Nicholas-V, qui avait été acheminé du Monastère de Forli jusqu'au Béarn pour l'occasion de la cérémonie. Tout prêt, l'on plaça un livret pour consultation des paroissiens, il s'agissait de l'hagiographie du Saint.

Il continua la cérémonie afin de conclure par la communion.

- Chers amis, il est maintenant temps de communier tous ensemble.

La communion se déroula rapidement, un processus bien ordonné. Il ne resta qu'à conclure la messe.

- Allez dans la paix du Très-Haut, et surtout, réfléchissez sur les lectures d'aujourd'hui, elle peuvent nous guider vers une meilleure vie.

Il se rendit disponible, devant le choeur, pour toute personne désirant discuter avec lui.

Désolé de cette fin un peu abrupte, mais avec toute l'effervescence de Noël, il me fallait bien finir ;P

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Archevêque Suffragant d'Avignon
Primat de France
"Sic nos sic sacra tuemur"
Telya
Elle s'etait installé et, perdue dans ses pensées , avait créée un cocon de silence autour d'elle , indifférente aux discussions , aux personnes .

Elle baissa la tête et ferma les yeux, faisant , intérieurement , une priére.


Je sais que je ne suis pas la plus fervente croyante .
Je ne suis même plus sure d'avoir la foi.
Cela fait bien longtemps que je ne suis plus entrée dans une église. Je n'aime pas ces lieux sombres aux murs froids , aux vitraux laissant filtrer une lumiére sale.

Je comprends les réformés qui prient en plein air , dans des granges , des lieux plus chaleureux où l'on peut sentir Dieu , ici , j'ai l'impression que vous n'êtes pas là seigneur , j'ai l'impression que mes prieres se perdent dans l'immensité de la salle , qu'elles ne peuvent percer l'epaisseur des murs et ne parviennent jamais jusqu'à vous.

Aidez moi seigneur !
J'ai besoin de croire à nouveau en vous ! J'ai besoin de vous pour me guider, pour devenir une meilleure personne.
Sans vous , sans foi , je deviens quelqu'un d'haissable , de detestable
Je n'ai plus foi en l'homme , je n'ai plus foi en dieu.

Aidez moi seigneur car je perds mon âme !

Elle releva la tête et commença enfin à suivre la fin de la messe.
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