Marmont
[Confession de Marmont]
Le prélat parlait avec mesure.
Marmont était en effet arrivé à cette conclusion qu'on n'allait pas contre sa nature sans y perdre toute vitalité, et toute estime de soi.
Orgueilleux il était, concupiscent il demeurait.
- Il faut encore que je vous confesse ma vie récente. Vous verrez combien grand est mon orgueil.
Nous nous rendîmes, ma compagne et moi, à Muret, car le village était en émoi et se préparait à faire sécession d'un pouvoir honni. Aaaah le bel enthousiasme que c'était! L'orgueil me poussait à rejoindre ces gens qui senivraient de liberté, mot creux qu'on met à nombre de sauce sans jamais en trouver le goût. je pensais participer à quelque chose de grand, de noble. au sens roturier du terme bien sûr, puisque c'était gens du peuple et bourgeois qui dressaient les armes contre la noblesse locale. Et notre chef nous mit entre les mains d'un Seigneur Brigand, nous enjoignant à rejoindre son armée pour mieux tordre le bras de cette noblesse tyrannique et ostracisante dont nous voulions nous émanciper. Ce fut une cruelle leçon quand, au lieu de tourner nos épées vers Auch, nous nous retrouvâmes à Toulouse, guidés par ce prince Brigand qui ne suivait que ses plans à lui. Nous avions été trompés! Abusés. Et même si je quittais cette armée doublement félone, mon inestimable orgueil a été cruellement nâvré.
avant que je poursuive, il me faut vous dire que même mis à mal, mon Orgueil n'en a été que renforcé. Cette fois, je me le jurais bien, on ne m'y reprendrait plus! Je ne suivrai plus de chef, si prompt à me vendre sans égard pour moi, et je deviendrai chef à mon tour! Car après tout, si les hommes sont des marchandises que l'on peut faire marcher au son du tambour en leur intimant l'ordre de suivre leur prédécesseur sans lever le nez, je veux bien être le premier de ces donneurs d'ordre. Du moins aussi haut que je pourrai me hisser.
es t ce que votre leçon s'applique à cela aussi? Car si c'est bien ma nature, alors pourquoi irais je contre? L'agneau cherche t il à devenir loup? L'oiseau, poisson ou le soleil, lune?
Quant à ma convoitise, ce qui m'anime est intime, désir de conquérir, d'attirer, d'être admiré et aimé. Est ce mal? Lorsque j'étais aigri et méprisant, que je m'interdisais justement cette convoitise pour une charge ou une personne, de bien plus sombres démons m'agitaient et j'ai fait plus de mal que de bien. On me fuyait ou l'on m'attaquait de plus belle. Rien n'avait grasce à mes yeux.
Alors qu'aujourd'hui j'ai amis et compagnons, on me parle avec courtoisie et parfois estime.
je crois quant à moi qu'il est vain de se battre avec soi, qu'il vaut mieux tirer parti de ce qui nous sort de l'ordinaire. Mieux vaut un tres grand défaut qu'une toute petite vertu.
Qu'en dites vous?
Le prélat parlait avec mesure.
Marmont était en effet arrivé à cette conclusion qu'on n'allait pas contre sa nature sans y perdre toute vitalité, et toute estime de soi.
Orgueilleux il était, concupiscent il demeurait.
- Il faut encore que je vous confesse ma vie récente. Vous verrez combien grand est mon orgueil.
Nous nous rendîmes, ma compagne et moi, à Muret, car le village était en émoi et se préparait à faire sécession d'un pouvoir honni. Aaaah le bel enthousiasme que c'était! L'orgueil me poussait à rejoindre ces gens qui senivraient de liberté, mot creux qu'on met à nombre de sauce sans jamais en trouver le goût. je pensais participer à quelque chose de grand, de noble. au sens roturier du terme bien sûr, puisque c'était gens du peuple et bourgeois qui dressaient les armes contre la noblesse locale. Et notre chef nous mit entre les mains d'un Seigneur Brigand, nous enjoignant à rejoindre son armée pour mieux tordre le bras de cette noblesse tyrannique et ostracisante dont nous voulions nous émanciper. Ce fut une cruelle leçon quand, au lieu de tourner nos épées vers Auch, nous nous retrouvâmes à Toulouse, guidés par ce prince Brigand qui ne suivait que ses plans à lui. Nous avions été trompés! Abusés. Et même si je quittais cette armée doublement félone, mon inestimable orgueil a été cruellement nâvré.
avant que je poursuive, il me faut vous dire que même mis à mal, mon Orgueil n'en a été que renforcé. Cette fois, je me le jurais bien, on ne m'y reprendrait plus! Je ne suivrai plus de chef, si prompt à me vendre sans égard pour moi, et je deviendrai chef à mon tour! Car après tout, si les hommes sont des marchandises que l'on peut faire marcher au son du tambour en leur intimant l'ordre de suivre leur prédécesseur sans lever le nez, je veux bien être le premier de ces donneurs d'ordre. Du moins aussi haut que je pourrai me hisser.
es t ce que votre leçon s'applique à cela aussi? Car si c'est bien ma nature, alors pourquoi irais je contre? L'agneau cherche t il à devenir loup? L'oiseau, poisson ou le soleil, lune?
Quant à ma convoitise, ce qui m'anime est intime, désir de conquérir, d'attirer, d'être admiré et aimé. Est ce mal? Lorsque j'étais aigri et méprisant, que je m'interdisais justement cette convoitise pour une charge ou une personne, de bien plus sombres démons m'agitaient et j'ai fait plus de mal que de bien. On me fuyait ou l'on m'attaquait de plus belle. Rien n'avait grasce à mes yeux.
Alors qu'aujourd'hui j'ai amis et compagnons, on me parle avec courtoisie et parfois estime.
je crois quant à moi qu'il est vain de se battre avec soi, qu'il vaut mieux tirer parti de ce qui nous sort de l'ordinaire. Mieux vaut un tres grand défaut qu'une toute petite vertu.
Qu'en dites vous?