Navigius
L'ecclésiaste italien se fit charmant et de bonne nature, toujours soucieux de faire se sentir au mieux chaque interlocuteur, qu'il soit une engeance réformée où un dévot fidèle. Après tout, chaque homme était enfant de Dieu et capable de gentillesse, même si parfois les grands choix guidant la vie étaient faits dans l'ignorance ou l'erreur. Il discuta donc avec le médicastre.
- Ah! Vous étiez donc béarnais! Une magnifique contrée, ma foy, perturbée par certains conflits à une triste époque. Je me souviendrai toujours les espoirs que nous portions au moment de la colonisation, de faire du Béarn une contrée fidèle et paisible. Le conflit avec Vae Victis a laissé, hélas, des cicatrices profondes. Étiez-vous béarnais du temps où j'y officiais comme évêque de Tarbes?
L'homme exprima son dédain pour le Béarn. Il en déduit donc que ce dernier devait être opposé aux politiques de la Comtesse Azilize, qui régnait sans partage sur le comté depuis plus de six mandats consécutifs. Il hocha gravement de la tête, se disant que chaque opinion méritait d'être considérée et démontrée par les faits, puis tendit ses poignets à l'homme, démontrant les marques bleutées qui témoignaient de la solidité de ses liens. Il fallait dire que passé un certain âge, l'on marquait plus aisément.
- Je comprends naturellement votre dégoût face à la torture, il s'agit d'une pratique dégradante et barbare, mais qui hélas est parfois nécessaire pour protéger la multitude. Nos positions en tant qu'homme de foy et de médecine sont très proches, je vous l'avoue. Vous me voyez fort heureux de votre surprise, j'ai toujours cru que je ferais un bien pauvre torturé, puisque je dis toujours la vérité lorsque questionné. J'eût souffert pour rien, quelle tristesse.
La consultation se poursuivit, le médicastre posant des questions et pestant contre la vie politique béarnaise de façon presque égale. L'italien lui fit la conversation, le remercie à plusieurs moment de ses attentions. Quand vint le temps de se mettre à nu, l'ecclésiaste obtempéra, n'étant ni prude ni en proie aux pensées saugrenues. Il révéla donc un corps marqué par des années de discipline et scarifié des nombreuses saignées qui lui avaient été faites pour guérir sa maladie, avec une efficacité mitigée caractéristique de l'époque. Une voix de femme se fit entendre, à laquelle il répondit, bonhomme.
- Madame, je crains qu'un triste spectacle n'agresse vos yeux si vous entrez, l'évêque étant aristotélicien, il n'a rien d'Appolon mais heureusement, rien de Bacchus non plus!
- Ah! Vous étiez donc béarnais! Une magnifique contrée, ma foy, perturbée par certains conflits à une triste époque. Je me souviendrai toujours les espoirs que nous portions au moment de la colonisation, de faire du Béarn une contrée fidèle et paisible. Le conflit avec Vae Victis a laissé, hélas, des cicatrices profondes. Étiez-vous béarnais du temps où j'y officiais comme évêque de Tarbes?
L'homme exprima son dédain pour le Béarn. Il en déduit donc que ce dernier devait être opposé aux politiques de la Comtesse Azilize, qui régnait sans partage sur le comté depuis plus de six mandats consécutifs. Il hocha gravement de la tête, se disant que chaque opinion méritait d'être considérée et démontrée par les faits, puis tendit ses poignets à l'homme, démontrant les marques bleutées qui témoignaient de la solidité de ses liens. Il fallait dire que passé un certain âge, l'on marquait plus aisément.
- Je comprends naturellement votre dégoût face à la torture, il s'agit d'une pratique dégradante et barbare, mais qui hélas est parfois nécessaire pour protéger la multitude. Nos positions en tant qu'homme de foy et de médecine sont très proches, je vous l'avoue. Vous me voyez fort heureux de votre surprise, j'ai toujours cru que je ferais un bien pauvre torturé, puisque je dis toujours la vérité lorsque questionné. J'eût souffert pour rien, quelle tristesse.
La consultation se poursuivit, le médicastre posant des questions et pestant contre la vie politique béarnaise de façon presque égale. L'italien lui fit la conversation, le remercie à plusieurs moment de ses attentions. Quand vint le temps de se mettre à nu, l'ecclésiaste obtempéra, n'étant ni prude ni en proie aux pensées saugrenues. Il révéla donc un corps marqué par des années de discipline et scarifié des nombreuses saignées qui lui avaient été faites pour guérir sa maladie, avec une efficacité mitigée caractéristique de l'époque. Une voix de femme se fit entendre, à laquelle il répondit, bonhomme.
- Madame, je crains qu'un triste spectacle n'agresse vos yeux si vous entrez, l'évêque étant aristotélicien, il n'a rien d'Appolon mais heureusement, rien de Bacchus non plus!