Eilith
Bazas, juste avant la rac..l'assaut.
Elle y avait cru, au début.
Ben bien sûr.
Récupérer ces fichus bouts de ferrailles, et s'en aller. C'est simple, non ?
Et bah non.
Une discussion avec le cousin et le Commandant Poivrot, et c'était lancé. Une machine bien huilée, au départ, si si. Le Poivrot qui se chargeait de tout, on s'amusait, ce serait du gâteau qu'il disait. On aura besoin que de trois personnes, aussi.
Sauf que ce dernier est aussi tête en l'air qu'elle, voire plus. Et que le cousin lui a dit qu'ensuite qu'il était pas sérieux. Du coup, la voilà propulsée de simple co-organisatrice de la petite sauterie à coordinatrice-toute-seule-comme-une-grande-avec-encouragements-de-loin et pivot central.
Déjà, rien que là, c'était passé du "c'est du gâteau" à "ça va peut-être pas être de la tarte".
Ensuite, rester discret, essayer de garder contact avec tout le monde, voir les contretemps s'amasser, observer les allées et venues, se farcir des rapports alors qu'elle déteste écrire.
Eilith était donc déjà bien passée au-delà du côté du "ça va pas être de la tarte". Elle l'avait même allègrement dépassé, prête à basculer dans le "j'vais jamais y arriver".
Mais elle continuait d'y croire. Bah oui, pourquoi pas, hein ? Y a pas de raison.
Puis y a eu l'armée.
Ah.
Ben oui, normal.
C'est pas drôle, sinon.
Rajoutez à ça des désistements de dernière minute, et des embauches de dernières minutes (mais vraiment les dernières, là) à la milice... et on obtient un parfait tableau pour une mission suicide.
Du coup, elle y croit plus trop. A quelques secondes de l'assaut, il est temps de commencer à douter, faut dire.
La pucelle envisage sérieusement l'hypothèse d'une taupe, là.
Mais d'un autre côté... c'est le Commandant Poivrot qui a été à l'origine de l'histoire, quand on sait que c'est l'une des personnes les plus poissardes sur cette terre... sûr qu'il lui a tout refilé, ce fumier...
Elle serre son épée, regardant autour d'elle ceux qui, malgré tout, sont toujours là. Des kamikazes, des moins joyeux, des motivés mais réalistes... Juste une poignée... et ils risquent fort de se prendre une raclée... tant que la silhouette miniature ne prend rien... Surtout que pour plus de la moitié, elle ne sait même plus trop quoi en penser. Partenaires ne veut pas dire amis, et sa naïveté concernant le genre humain a tout de même été sacrément mise à mal, ces derniers temps.
Là de suite, la jeune fille a le réflexe enfantin d'espérer d'un coup l'apparition d'un sauveur, du genre avec sourire de requin dans une mare aux grenouilles qui dirait "t'en fais pas, je me charge de tout, vous avez encore fait les pestes, dis-moi!"
Même si elle avait rêvé de lui prouver qu'elle était grande, au sauveur potentiel en question. Mais la fierté, en l'occurrence, elle est prête à s'asseoir dessus.
La Châtaigne secoue la tête, chassant ses pensées vagabondes.
Oui mais non, va y avoir personne. Du moins, personne pour prendre les rênes. Le Fossoyeur est sûrement même pas au courant de sa dernière ânerie en date.
Un regard vers le groupe, puis ses amies, et un sourire, mal assuré. Bah, tant pis...
Elle respecte au moins un point de la maison :
"On dit, on fait."
Puis, dans un souffle ténu...
Et on morfle ?
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Elle y avait cru, au début.
Ben bien sûr.
Récupérer ces fichus bouts de ferrailles, et s'en aller. C'est simple, non ?
Et bah non.
Une discussion avec le cousin et le Commandant Poivrot, et c'était lancé. Une machine bien huilée, au départ, si si. Le Poivrot qui se chargeait de tout, on s'amusait, ce serait du gâteau qu'il disait. On aura besoin que de trois personnes, aussi.
Sauf que ce dernier est aussi tête en l'air qu'elle, voire plus. Et que le cousin lui a dit qu'ensuite qu'il était pas sérieux. Du coup, la voilà propulsée de simple co-organisatrice de la petite sauterie à coordinatrice-toute-seule-comme-une-grande-avec-encouragements-de-loin et pivot central.
Déjà, rien que là, c'était passé du "c'est du gâteau" à "ça va peut-être pas être de la tarte".
Ensuite, rester discret, essayer de garder contact avec tout le monde, voir les contretemps s'amasser, observer les allées et venues, se farcir des rapports alors qu'elle déteste écrire.
Eilith était donc déjà bien passée au-delà du côté du "ça va pas être de la tarte". Elle l'avait même allègrement dépassé, prête à basculer dans le "j'vais jamais y arriver".
Mais elle continuait d'y croire. Bah oui, pourquoi pas, hein ? Y a pas de raison.
Puis y a eu l'armée.
Ah.
Ben oui, normal.
C'est pas drôle, sinon.
Rajoutez à ça des désistements de dernière minute, et des embauches de dernières minutes (mais vraiment les dernières, là) à la milice... et on obtient un parfait tableau pour une mission suicide.
Du coup, elle y croit plus trop. A quelques secondes de l'assaut, il est temps de commencer à douter, faut dire.
La pucelle envisage sérieusement l'hypothèse d'une taupe, là.
Mais d'un autre côté... c'est le Commandant Poivrot qui a été à l'origine de l'histoire, quand on sait que c'est l'une des personnes les plus poissardes sur cette terre... sûr qu'il lui a tout refilé, ce fumier...
Elle serre son épée, regardant autour d'elle ceux qui, malgré tout, sont toujours là. Des kamikazes, des moins joyeux, des motivés mais réalistes... Juste une poignée... et ils risquent fort de se prendre une raclée... tant que la silhouette miniature ne prend rien... Surtout que pour plus de la moitié, elle ne sait même plus trop quoi en penser. Partenaires ne veut pas dire amis, et sa naïveté concernant le genre humain a tout de même été sacrément mise à mal, ces derniers temps.
Là de suite, la jeune fille a le réflexe enfantin d'espérer d'un coup l'apparition d'un sauveur, du genre avec sourire de requin dans une mare aux grenouilles qui dirait "t'en fais pas, je me charge de tout, vous avez encore fait les pestes, dis-moi!"
Même si elle avait rêvé de lui prouver qu'elle était grande, au sauveur potentiel en question. Mais la fierté, en l'occurrence, elle est prête à s'asseoir dessus.
La Châtaigne secoue la tête, chassant ses pensées vagabondes.
Oui mais non, va y avoir personne. Du moins, personne pour prendre les rênes. Le Fossoyeur est sûrement même pas au courant de sa dernière ânerie en date.
Un regard vers le groupe, puis ses amies, et un sourire, mal assuré. Bah, tant pis...
Elle respecte au moins un point de la maison :
"On dit, on fait."
Puis, dans un souffle ténu...
Et on morfle ?
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