--Robert.arctor
Quelques semaines plus tôt - Genève -
Istanga était installée sur le banc du jardin de la Lanterne aux Lucioles, lisant. Les quatrains d'Omar... son esprit avait commencé à dériver, rien qu'à cause du prénom. Omar, triste vie. Puis elle s'était attachée à les lire. Puis de nouveau, à haute voix. Sa voix si chaude lorsqu'elle ne se sentait pas observée.
Arctor l'observait pourtant, dissimulé derrière le tas de compost.
Il n'aurait su dire pourquoi il l'épiait ainsi, se demandant, une fois encore, s'il éprouvait des sentiments autres qu'une admiration sincère et un attachement insensé.
Robert avait bien changé, depuis sa rencontre avec Istanga dont il était le fidèle intendant depuis des années. Il avait toujours cet air de retenue qui le faisait passer pour un homme étriqué et fade, mais qui l'aurait connu il y a bien longtemps aurait pu remarquer l'oeil plus vif, le sourire plus acéré.
Un courrier arriva, porté par le pigeon lyonnais, qu'elle s'empressa de détacher du volatile avant de le confier à Miette, qui venait justement chercher de l'eau au puits.
Robert profita de ce moment pour sortir de sa cachette, bienheureux de respirer un air moins corrompu.
Quand Istanga l'aperçut, elle agita la main joyeusement à son intention :
Une lettre de Miroslav, Robert ! Approchez, nous la lirons ensemble!
Arctor sourit, il appréciait beaucoup le frère de la jeune femme. Il avait souvent des idées qui lui paraissaient étranges mais que, après un examen rigoureux, il se devait de trouver diablement intéressantes et prometteuses.
Il écouta la jeune femme.
Istanga était installée sur le banc du jardin de la Lanterne aux Lucioles, lisant. Les quatrains d'Omar... son esprit avait commencé à dériver, rien qu'à cause du prénom. Omar, triste vie. Puis elle s'était attachée à les lire. Puis de nouveau, à haute voix. Sa voix si chaude lorsqu'elle ne se sentait pas observée.
Arctor l'observait pourtant, dissimulé derrière le tas de compost.
Il n'aurait su dire pourquoi il l'épiait ainsi, se demandant, une fois encore, s'il éprouvait des sentiments autres qu'une admiration sincère et un attachement insensé.
Robert avait bien changé, depuis sa rencontre avec Istanga dont il était le fidèle intendant depuis des années. Il avait toujours cet air de retenue qui le faisait passer pour un homme étriqué et fade, mais qui l'aurait connu il y a bien longtemps aurait pu remarquer l'oeil plus vif, le sourire plus acéré.
Un courrier arriva, porté par le pigeon lyonnais, qu'elle s'empressa de détacher du volatile avant de le confier à Miette, qui venait justement chercher de l'eau au puits.
Robert profita de ce moment pour sortir de sa cachette, bienheureux de respirer un air moins corrompu.
Quand Istanga l'aperçut, elle agita la main joyeusement à son intention :
Une lettre de Miroslav, Robert ! Approchez, nous la lirons ensemble!
Arctor sourit, il appréciait beaucoup le frère de la jeune femme. Il avait souvent des idées qui lui paraissaient étranges mais que, après un examen rigoureux, il se devait de trouver diablement intéressantes et prometteuses.
Il écouta la jeune femme.
Miroilouette a écrit:
Chère Istanga,
Je ne sais si cette lettre te trouvera, néanmoins je voulais te faire part d'un de mes rêve.
Je sais que le LD a quelque peu usé ton entrain, mais je crois savoir pourquoi. Aujourd'hui, la politique prend le pas sur les vertus attribuées à la noblesse. J'ai fait le rêve d'une noblesse neuve, purifiée et purifiable. Je sais que la majesté ne te fait pas peur, aussi vais-je éclaircir mon propos.
Pour moi, la noblesse commence à l'instant où un héros se lève pour servir une noble cause. Elle s'éteint parfois quand ce héros se terre ou s'égare, mais elle peu se rallumer aussi vite. Je rêve d'observer cela, de voir briller des hameaux perdus que toutes les sangsues administratives s'attachent à qualifier de fief, de voir des héros s'élever et vivre au lieu de les voir louvoyer entre ces sangsues.
Je veux voir la parole d'un homme corroborer celle d'un autre homme, que la parole du féal témoigne de la noblesse de son suzerain, et que cela serve le pays. Néanmoins, je sais que cela ne se peut. Trop agrippés à leurs impôts et à leur communication ennuyeuse, nos élus ne renonceront jamais à leur anoblissement administratif et corrompu...
Bien à toi, Miro
Chère Istanga,
Je ne sais si cette lettre te trouvera, néanmoins je voulais te faire part d'un de mes rêve.
Je sais que le LD a quelque peu usé ton entrain, mais je crois savoir pourquoi. Aujourd'hui, la politique prend le pas sur les vertus attribuées à la noblesse. J'ai fait le rêve d'une noblesse neuve, purifiée et purifiable. Je sais que la majesté ne te fait pas peur, aussi vais-je éclaircir mon propos.
Pour moi, la noblesse commence à l'instant où un héros se lève pour servir une noble cause. Elle s'éteint parfois quand ce héros se terre ou s'égare, mais elle peu se rallumer aussi vite. Je rêve d'observer cela, de voir briller des hameaux perdus que toutes les sangsues administratives s'attachent à qualifier de fief, de voir des héros s'élever et vivre au lieu de les voir louvoyer entre ces sangsues.
Je veux voir la parole d'un homme corroborer celle d'un autre homme, que la parole du féal témoigne de la noblesse de son suzerain, et que cela serve le pays. Néanmoins, je sais que cela ne se peut. Trop agrippés à leurs impôts et à leur communication ennuyeuse, nos élus ne renonceront jamais à leur anoblissement administratif et corrompu...
Bien à toi, Miro
La voix s'éteignit. Robert songea que, bientôt, il lui faudrait travailler sur un nouveau projet. Il connaissait bien cette lueur, là, qui faisait briller les yeux d'Istanga.