Grayne
Et on est partit de bon matin....
L'air froid et iodé du port de Montpellier emplissait les narines et l''aube commençait seulement à pointer le nez à l'horizon. Elle n'était encore qu'une ligne ténue au loin d'un orange encore froid qui cherchait doucement à se frayer un chemin dans l'épaisseur des bleus foncés. Grayne se tenait là, assise sur un tonneau sentant la saumure entassé dans un coin des quais. Elle respire alors un grand coup, chargeant ses poumons de l'air glacé de janvier et des effluves du port. Algues, poisson, sueur, bois et chanvre mouillé, épices et sel.
Elle regarde un sourire au lèvre le balais rôdé et matinal des gens du port. Les cargaisons se chargent et se déchargent, des hommes crient des ordres, d'autres des blagues salaces, une putain salut un marin qui embarque d'un long baiser humide, un bateau s'amarre avec le vacarme qui s'en suit. Le port est réveillé et alerte, bien plus que Grayne. Elle avait pour le coup, l'impression d'être baignée tout entière dans le tonneau qui lui servait de siège.
Putain, ça y est... Se dit elle en secouant la tête, surtout pour elle même. Elle fouille d'une main hésitante dans sa besace et en sort une flasque de grès. Très vite, une gorgée du liquide brulant et brutal viens réchauffer son gosier.
La gorgée du champion, la gorgée des courageux. Aujourd'hui, elle est capitaine et elle va se lancer à travers la mer. Non on ne peut pas dire que la navigation la connait... Son dernier voyage en bateau de plus d'une journée avait consisté en récurage de pont, serrage de quelques noeuds et surtout, de méticuleusement vider les réserves du mess en bonne compagnie.
Bon, après tout, capitaine, ce n'était que la même chose dans une cabine confortable et à beugler au lieu de récurer non ? Pleinement -ou un peu- rassurée par la gorgée de gnôle infâme et sa capacité à beugler fort au seul membre d'équipage du rafiot, Elle se met en marche et monte.
Rea Silvia, à nous trois !
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L'air froid et iodé du port de Montpellier emplissait les narines et l''aube commençait seulement à pointer le nez à l'horizon. Elle n'était encore qu'une ligne ténue au loin d'un orange encore froid qui cherchait doucement à se frayer un chemin dans l'épaisseur des bleus foncés. Grayne se tenait là, assise sur un tonneau sentant la saumure entassé dans un coin des quais. Elle respire alors un grand coup, chargeant ses poumons de l'air glacé de janvier et des effluves du port. Algues, poisson, sueur, bois et chanvre mouillé, épices et sel.
Elle regarde un sourire au lèvre le balais rôdé et matinal des gens du port. Les cargaisons se chargent et se déchargent, des hommes crient des ordres, d'autres des blagues salaces, une putain salut un marin qui embarque d'un long baiser humide, un bateau s'amarre avec le vacarme qui s'en suit. Le port est réveillé et alerte, bien plus que Grayne. Elle avait pour le coup, l'impression d'être baignée tout entière dans le tonneau qui lui servait de siège.
Putain, ça y est... Se dit elle en secouant la tête, surtout pour elle même. Elle fouille d'une main hésitante dans sa besace et en sort une flasque de grès. Très vite, une gorgée du liquide brulant et brutal viens réchauffer son gosier.
La gorgée du champion, la gorgée des courageux. Aujourd'hui, elle est capitaine et elle va se lancer à travers la mer. Non on ne peut pas dire que la navigation la connait... Son dernier voyage en bateau de plus d'une journée avait consisté en récurage de pont, serrage de quelques noeuds et surtout, de méticuleusement vider les réserves du mess en bonne compagnie.
Bon, après tout, capitaine, ce n'était que la même chose dans une cabine confortable et à beugler au lieu de récurer non ? Pleinement -ou un peu- rassurée par la gorgée de gnôle infâme et sa capacité à beugler fort au seul membre d'équipage du rafiot, Elle se met en marche et monte.
Rea Silvia, à nous trois !
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Journal de bord, premier jour de février 1461
Nous avons réussi à sortir du port. Ah ! C'est une première victoire pour le capitaine Grayne et son fidèle matelot Laviolette.
Après midi. Putain d'chiure. Ce foutu rafiot refuse d'avancer. J'ai tiré sur la corde de *rature* près du mat qui s'attache *rature* à plein de machin. Mais on reste immobile. Faut dire, y'a autant de vent que si jessayai de souffler une bougie. Je crois qu'on à du oublier un truc de marin important. On a essayé d'accrocher un cabillaud à la proue. Les carottes ça marche pour les mules, les bateaux ça doit plutôt fonctionner au poisson.
Note : penser à sacrifier une anguille demain si ça se calme pas. Il y a surement un truc maritime mystique à faire à ce propos.
cantine : J'ai mitonné un ragoût de couenne, au poil ! Ça avait presque le goût de cochon !
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