Herode
Citation:
RP ouvert à tous ceux qui ont une raison - et une envie - de se trouver là.
Mais quel est ce là ?
En premier lieu : les campements de soldats autour de Sémur ; campements royalistes à l'heure où s'ouvre ce fil mais qui sait de quoi demain sera fait ?
Après, tout ce qui traine autour : l'hospice où sont soignés les blessés pour commencer.
Le reste, c'est à votre imagination qu'il devra peut-être d'exister.
Bienvenue à tous ceux qui le veulent, autour de Sémur, dans le respect des règles du RP
Mais quel est ce là ?
En premier lieu : les campements de soldats autour de Sémur ; campements royalistes à l'heure où s'ouvre ce fil mais qui sait de quoi demain sera fait ?
Après, tout ce qui traine autour : l'hospice où sont soignés les blessés pour commencer.
Le reste, c'est à votre imagination qu'il devra peut-être d'exister.
Bienvenue à tous ceux qui le veulent, autour de Sémur, dans le respect des règles du RP
[Hospice des Gris Faillis, à une lieue de Sémur]
Ci gisent tant d'âmes oubliées que les murs pleurent et les jours et les nuits.
Certains disent que ce sont les larmes des morts.
D'autres disent : fadaises ! c'est la rosée !
La rosée.
Je sais ce que pleure le jour. Je l'ai pleuré aussi.
C'est à cela sans doute qu'il nous sert de mourir.
La nuit est noire mais oublieuse.
La nuit nous dissimule tout : la souffrance comme la beauté.
La souffrance pour commencer.
Pourtant, elle est le prix de la beauté.
Je veux dire : de la vie.
Etienne se redresse sur sa couche. Elle est faite de poussière et de foin. Le foin sous les corps souffrants des malades, des blessés, laisse jaillir dans la salle immense tendue de pierres jaunes et grises, laisse jaillir l'odeur forte et musquée des souffrances décomposées.
Il y a des râles aussi dans la grande nuit moite, puante et glacée qui roule cet hiver entre les vastes colonnes de grès sculpté.
Il y a des corps qui se tordent, des gorges qui gémissent. Des âmes qui s'évanouissent enfin dans le grand calme gris des oublis. D'autres qui brûlent et se ramassent en scories.
Elles vous envahissent les bronches, elles vous prennent à la gorge.
Leur agonie vous étouffe. Puis leur mort vous délivre.
A la droite d'Etienne, un homme a rendu l'âme. Son chant d'adieu a duré trop longtemps. Il lui a arraché la gorge et les poumons.
Libre enfin à jamais !
Je sais où tu vas, inconnu.
J'en reviens. Nous y finirons tous.
A bientôt et salut !
Etienne est secoué d'un quinte de toux. Il crache sang et vie. Se réveille parfois et alors, il écrit les fragments d'une lettre comme si elle allait le sauver.
Il l'a achevée ce matin, une des soeurs converses qui hante l'endroit l'a mise sous pli et l'a envoyée à Nevers où elle devait aller.
Etienne lui a chuchoté la destination avant de sombrer à nouveau dans la nuit douloureuse qui forme la frontière entre vie et trépas, vie et oubli, souffrances espoirs mouvements et infinis silence paix.
Il a reposé la tête sur la paillasse de foin aigre où il gît. La douleur le reprend. Fièvre en guise d'épreuve et de rédemption.
Il se rendort et il rêve. Ou perçoit.
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Etienne LaHire, dit Herode