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[RP Privé] Comme une envie d'pisser.

Astana
Lèvres scellées un cran plus fort, plissement d'yeux. Agacement de l'acariâtre face à la présente rêverie de son employeur pris en flagrant délit. Sors d'ici immédiatement. Franchis pas la ligne, Cazayous. Une voix horriblement atone espère le faire sortir de sa torpeur en confiant l'évidence même.

- Je ne suis pas une grande amatrice des effusions de tendresse.
- Non, moi non plus.


S'il fixe ses pupilles sur les lippes contrariées de la Danoise avant de s'en détacher, non sans peine, c'est le moment qu'elle-même a choisi pour obliquer un regard vers lui. Échange glacial et maladroit, évité de justesse avant la catastrophe. Comme deux étrangers, ceux-ci s'esquivent et feintent ; et les billes grises grimpent à nouveau s'accrocher aux poutres du plafond bas. L'on peut entendre un soupir tendu qui se carapate, même. Pas de répit pour l'Écrin et son Joyau, le calme fut de courte durée.

- Bien bien.
- Ce serait ridicule.


À qui le dis-tu.

Dépliant sa carcasse bancale, la paume de la main enrobant fermement le manche de sa troisième jambe, le Gaélique s'avance alors. Vers elle, ou plutôt la porte. Seule issue raisonnable à cette entrevue. Ses yeux se fichent sur la lourde pour n'en plus dévier ; geste que la nordique perçoit et comprend. Ainsi donc elle s'efface sur le côté, libérant l'accès, en dépit du palpitant qui loupe un battement. Les yeux rivés sur les nervures du plancher. Non pas en signe de soumission, ni de honte. Rien qu'un réflexe acquis depuis que ses "yeux de blonde" se font trop expressifs.


- J'devrais y aller.
- Oui, vous devriez.


Et contre toute attente il s'arrête à sa hauteur, semblant trouver quelque intérêt aux planches de bois également, le front baissé.

- L'idée vous séduit vraiment ?

- Hein ?! Ah oui, l'écu vous voulez dire. C'est parfait, je l'y ferai frapper au plus vite.

Avance-t-elle, prise de court, tout en crispant une main sur la poignée pour ouvrir la porte.
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Finn
Une atmosphère lourde de celles qui précèdent la tempête a surpris les deux complices, en faisant subitement de vulgaires étrangers. Immobilisé contre son gré, l'Irlandais fixe le bout de ces chausses empêtrées dans la marée montante, de l'eau jusqu'aux genoux. On est pas sortis du sable, hein ?

Il s'était jeté à corps perdu dans la gueule du loup sans en percevoir la menace. Sous les frisons poivre et sel se délie à présent la langue de bois lui ayant savamment dissimulé ses véritables desseins. Avec une clarté naissante, lui apparaît l'évidence.
Ôte tes œillères, vieille branche. T'es trop vieux pour jouer à ces conneries.
Un vieux proverbe de son cru s'imprime en lettres d'or dans son esprit alors que la réalité le frappe et lui provoque un rire amer débité nerveusement. Il partage l'hilarité.


- « A trout in the pot is better than a salmon in the sea. »
[« Une truite dans la marmite vaut mieux qu'un saumon dans la mer. »]

Ou comment se contenter de ce que l'on possède déjà.
What a joke !

[Quelle blague !]

Rien à faire. La rengaine ne s'en trouve pas moins absurde une fois prononcée de vive-voix. Bien au contraire. Poussé au cul, le vieux con se braque, l'assurance de fuir envolée.
Tu vois, on est pas si différents toi et moi.

Loin de s'imposer en maître-mot, la raison s'égare et la patte s'avance, se referme sur la détentrice de la poignée. L'empêchant d'entrouvrir davantage sa porte de sortie. Pis, la poigne n'en reste pas là et coule une caresse sur l'avant-bras scandinave. S'y attendrit à l'instant même où oblique le regard de la veille sur l'Ecrin.


- « J'aime pas les proverbes. », susurre-t-il au visage amaigri.

Do(n't do) me a(ny) favour(s). Again.
[Ne me fais aucune fleur. Encore.]
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Astana
Brûlure.

La senestre s’agrippe un chouïa plus à la poignée qu'elle ne veut plus lâcher au contact, niant en bloc la chair de poule lui couvrant l'épiderme. Chut. Ce que la tête pense, le corps le contredit. Coup de jus, coup de sang. Les fourmis s'éparpillent, se propagent le long de l'échine sclérosée. Et la tension monte encore d'un cran, tandis qu'elle plante un regard empli de reproches dans le sien. C'est un jeu ? Ne pas savoir, ne pas chercher. Discerner le vrai du faux n'est plus un exercice facile depuis que la Scandinave s'est focalisée sur le fait de ne pas céder de terrain à l'Irlandais. Rien n'est acquis d'avance, tu devrais le savoir. Je ne le suis pas non plus. Les actes de la veille ne justifient rien. Ou défendent certaines prises de positions, plutôt. À moins que...

Une main posée sur la sienne. Les sens se fracturent.
Stoïque en apparence mais en tempête à l'intérieur.

... j'ai déjà trop livré.

Calme mais ferme, elle repousse sa main. Et libérée de toute étreinte, enclenche la poignée qui a pour conséquence le grincement d'une porte ouverte.


Et... je n'apprécie toujours pas ce genre d'élan.

Pas de cadeau cette nuit.

« Curiosity becomes a heavy load, too heavy to hold, will force you to be cold. »

[La curiosité devient un poids, trop lourd à porter, qui vous rendra distants]
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Finn
Le sourcil se fronce alors que la porte s'ouvre froidement sur l'étroit couloir.
Me dis pas que t'as peur du noir, l'Irlandais ?

Mitigé, le regard un instant égaré, l'esprit reclus dans la perspective d'une nuit solitaire, le Gaélique se fige, la main ballante. A travers les cales qui maculent sa paume s'est soumis l'épiderme scandinave. Une fraction de seconde, seulement. Juste de quoi le dérouter un peu plus encore. Quand bien même le trouble s'est déclaré, le doute s'insinue dans la paire de prunelles qui se posent sur l'Etrangère. Et la sondent alors.

Le flegme insulaire accuse quelques brisures, se craquelle en heurtant l'Iceberg. Il lui faut tâcher de se convaincre n'avoir rien senti du frémissement de la chair à son contact. Sans doute un leurre. Pis, une perception erronée de l'esprit. Mais alors, l'aurait-il à ce point souhaité ?
L'intransigeance de son attitude, loin de le condamner à un abattement soudain, préfère le navrer d'interrogations perplexes. Démêler le paradoxe nordique n'est pas une mince affaire, et même après l'avoir déjà éprouvé à plusieurs reprises.

L'aplomb au plus mal, grièvement entaillé par le givre caustique de ses paroles, l'Irlandais n'en garde pas rancune. Ou peu. Ainsi, sans certitude, l'instinct se livre à l'état brut.


- « Ce n'est pas c'que j'ai 'entendu'. »

Et tu le sais aussi bien que moi.
Démer
de-toi avec ça. C'est pas maintenant qu'on va commencer à se faciliter la tâche, n'est-ce pas ?
« On est dans le même bateau », souviens-toi.

Aveu taiseux mais frappé au fer rouge dans les Grisâtres tandis que l'éclopé tire sa révérence au son du manche de bois sur le plancher.

Tu veux continuer à jouer ?
Jouons.

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Astana
La compassion c'est dépassé, hein ?

La reprise de souffle est douloureuse à s'en faire sauter les cotes.

Mi-figue mi-raisin, elle scrute le trouble silencieux s'emparant du Gaélique, aveugle à ses propres réactions. Parfaitement hermétique l'espace d'un instant à ces mots soufflés, insinués au détour d'un regard des plus expressifs. Il y a un temps pour tout. Or cette nuit, l'humeur n'est plus à rien. T'es trop changeante, Danoise. Les bribes d'une discussion vieille de quelques nuits reviennent secouer sa mémoire ; où la ferrailleuse avait juré qu'il ne pourrait jamais ôter l'armure dans laquelle elle se complaisait si bien — il l'avait défiée. Là. Voilà où nous en sommes : une guerre à sens unique, engendrée par quelques paroles jetées pour voir où elles tombent. En plein dans ta gueule. Tout était calculé, alors ?

Suite au constat désastreux, la scandinave passe une main sur son visage, comme pour en essuyer les récents coups d'estoc subis. Et c'est le rire amer qui fuit, qui résonne dans la chambre vidée d'un Irlandais déjà sur le pas de la porte sur lequel elle coule un dernier regard. On peut tout faire pour sauver les apparences.

Sourire faussement goguenard de circonstances.


Allons, vous êtes sourd d'une oreille.

... quitte à faire semblant de n'avoir pas compris le double sens attaché à ses paroles.

La brèche sur le couloir se referme alors.
Demain, il fera jour.

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