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[RP] Blanche mais pourquoi t'as fait ça ?

Edmond..
[Ce RP a lieu deux mois avant aujourd’hui. Oui, c’est anti-daté tout à fait.]

C’est un nain mais c’est un homme avant tout. Et là, contre le mur d’une rue des Halles, Edmond cède à ses plus bas instincts, ceux d’un homme avili par sa condition de mâle. Cela vous prend et cette envie, on ne peut qu’y céder, alors il a cédé bien malgré lui, mais non sans regrets, parce qu’il a des choses à faire et qu’il perd du temps, pourtant, c’est agréable de céder à ses envies. C’est chaud dans le corps, ça vous prend et ça ne vous lâche que quand c’est fini, ça s’achève dans une jouissance qui n’a que peu de pareilles, et quand enfin, cela sort, cela vous rend tout chose. Le soulagement à l’état brut.

« On dit que ce sont des brigands. »
« Mais poussez-vous donc ! Laissez-les passer ! »


Et on le pousse pour laisser passer qui de droit, et le nain de s’insurger.

« Et merde ! Mais qui m’a foutu une paire de glands pareille ! »

Le voilà plein de pisse sur les bottes. Le pied bat l’air vainement pour en dégager les gouttes d’urine et finalement, avec un soupir résigné, il relace ses hauts de chausses et rabaisse son pourpoint. Las déjà alors que la journée commence tout juste, il pense avec rancœur que l’odeur de pisse aura au moins le mérite d’atténuer l’odeur putride de Paris. A tout malheur quelque chose de bon.. Et enfin, comme tous les badauds parisiens, le voilà qui s’intéresse au convoi étonnant qui passe. Pas de livrées sur ces gens-là qui ont l’air bien mal en point, et un cheval sur lequel, on a chargé un fardeau duquel s’extirpe quelques mèches d’un blond clair. Le blond c’est beau, cela lui évoque tant de choses.

A la femme du tanneur qui a profité de l’occasion des commissions pour quitter le commerce puant de son époux, une question est posée. Il faut dire qu'à eux deux, ils détiennent un réseau de commères hors du commun, et que c'est bien l'une des rares femmes de Paris à avoir vécu plus que la quarantaine. Elle en a vu, et à l'écouter, elle en verra d'autres.


« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
« Comment voulez-vous que je sache ! »
« Pas à moi voyons ! Vous êtes les yeux et les oreilles de Paris. »
« Huhu.. Petit gredin.. On dit qu’ils quittaient Paris pour aller dans les Flandres et que des brigands les ont attaqués. Les pauvres ! En plus, leur maîtresse est si jolie de ce que j’en ai vu ! »
« Il y a donc une femme.. Vous savez qui elle est ? »


Ah la curiosité malsaine de Paris, c’en est marrant tant c’est écoeurant. La voix de la bourgeoise se fait murmure alors que du regard, il observe l’avancée bancale du petit convoi, peu aidé finalement par l’attroupement.

« Il paraît que c’est une comtesse de Flandres. »
« Vous savez ma chère, les flamands, j’aime leurs draps et leur bière, je n’ai pas l’heur de connaître leurs femmes.. »
« Que vous êtes amusant mon petit. »
« Vous aussi. Je vous laisse ? Le bon jour à votre époux. »
« Prenez soin de vous.. Et faites attention à vos fréquentations ! »
« Elles savent se tenir, ne vous inquiétez pas. »


Ce n’est plus un secret pour personne qu’Edmond a ouvert sa porte à des filles de rien sous le prétexte de ne pas les laisser baguenauder dans la rue et importuner les arrivants dans la Capitale, en somme, il aide le commerce ce nain. S’ils savaient tous. Et lui veut savoir, on est curieux où on ne l’est pas, alors il se mêle aux autres et profite de sa petite taille pour rejoindre le convoi et se mettre à hauteur de l’homme tenant les rênes du palefroi chargé de son précieux fardeau.

« Que votre maîtresse a l’air mal en point, permettez que je vous aide ? »
« Bas les pattes nabot ! Ne touche pas la Comtesse de Douai ! »


Et le convoi continue d’avancer et les curieux avec lui, tandis qu’Edmond s’est figé à l’annonce de l’homme. Douai.. C’est un souvenir qui peine à franchir les barrières de sa mémoire, il n’est pas si lointain pourtant. Le Comte de Douai et son épouse, il les a déjà vus. En Touraine notamment, à Mailly avec Naelhy, les cheveux blonds l’aident pour beaucoup, et soudain, c’est la révélation. Balancement exacerbé des hanches alors qu’il remonte la file pour rejoindre l’homme.

« Mais tu n’as rien compris ! Va-t-en j’ai dit. »
« C’est toi qui va m’écouter. Il s’agit de ma cousine, il s’agit de Blanche de Mirolis n’est-ce pas ? »
« Je.. Oui.. Mais.. »
« Et son mari ? »
« Il est resté en Flandres. »
« Bon sang.. Et que s’est-il passé ? »
« Nous retournions à Douai et des brigands nous ont attaqués. On a voulu poursuivre quand même mais elle s’est mise à délirer. Nous n’avons pas pu trouver de médecin sur le chemin alors nous sommes revenus à Paris. Vous êtes vraiment son cousin ? Vous ne vous .. »
« Ressemblez pas ? Effectivement. Mais elle est Wolback comme moi. Suivez-moi.. »


Non, il ne les amènera pas aux Deux-Ecus, plutôt mourir que de faire se côtoyer des catins et une comtesse. Il les conduit dans une auberge non loin, assez cossue pour y recevoir une comtesse, ou du moins assez propre pour que celle-ci puisse s’y reposer. A l’aubergiste des chambres sont demandées, une en particulier pour la comtesse, sa suite se contentera de deux autres chambres dans lesquelles ils pourront s’entasser à leur guise. Il est bien pourvu financièrement mais il n’y a pas de petites économies, surtout s’il faut faire venir un médecin.

Et le soir tombé, une fois que le médecin est passé à la grande colère d’Edmond, le nain assis sur un tabouret à côté de la couche d’observer le visage baigné de sueur de la douaisienne.


« Ma cousine dans quelle galère vous êtes allée vous mettre.. »

Enfin.. A cela rien d’étonnant, c’est une Wolback. Et cette nuit-là, Edmond découchera pour garder le chevet de cette cousine tombée des cieux et sous les coups des hommes.
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Ma cousine, ce génie de la peinture
Blanche30
Dépêchez-vous ! Les élections sont finies depuis quelques jours et vous traînez ! Il est hors de question que nous reportions indéfiniment notre départ. J’ai une fille et un mari qui m’attendent.

Blanche était en colère. Venue à Paris soutenir le rédacteur en chef de l’AAP dans sa candidature aux élections royales, elle aurait dû être repartie depuis quelques jours. Divers événements n’avaient fait que retarder le retour tant espéré. Aujourd’hui, elle disputait donc chacun afin que tous se hâtent. Skal lui manquait infiniment, et ils avaient rarement été séparés aussi longtemps. Finalement, houspiller son escorte se révéla utile. A Sexte, ils étaient prêts, et le cortège se mit en route. Pas de carriole, juste des chevaux, les uns pour porter les hommes, les autres chargés des bagages. Ils allaient bon train, et sortirent de Paris rapidement, pour s’engouffrer dans une forêt. Blanche discutait avec le chef de son escorte, tout en chevauchant. Ils tentaient de calculer le parcours qu’ils pourraient couvrir aujourd’hui, et où s’arrêter. Lui refusait de camper en forêt, prônant l’auberge pour la comtesse, cette dernière lui assurant pouvoir sans souci dormir au coin du feu, ou sous une tente, avec le reste de leurs compagnons. Nul doute que l’homme gagnerait face à la blonde. Il avait été choisi par Skal. Et Skal gagnait souvent. Trop ! Mais que voulez-vous…
Le temps était sombre, il ne tarda pas à se mettre à pleuvoir. Blanche rabattit sur sa blonde chevelure la capuche de sa cape. Tous furent trempés en peu de temps, et les conversations cessèrent. Blanche pensait à sa fille. Aurait-elle beaucoup grandi en un mois ? Elle avait désormais un an, et rampait aussi vite qu’une petite couleuvre. Il fallait la surveiller constamment, elle n’était pas farouche et beaucoup trop audacieuse pour son bien. Nul doute que Skal lui mettrait une épée de bois en main dès qu’elle saurait marcher. Heureusement, sa chère épouse serait là pour retarder ces exercices ! Apprendre à se battre oui, mais à chaque âge son activité.
La pluie continuait à tomber, toujours plus drue, assourdissant les bruits alentour. Et c’est sans doute la raison pour laquelle ils n’entendirent rien, ni les uns, ni les autres. Ils n’eurent pas non plus le temps de réagir. Blanche, à l’avant, entendit des hurlements. Elle se retourna sur sa monture, et n’eut que le temps d’entrapercevoir les prémisses d’une bataille. Aussitôt, elle dégaina, se lançant au secours de ses compagnons, lesquels tentaient tant bien que mal de se rassembler autour d’elle pour la protéger, conformément à leur mission. Malheureusement, ils étaient trop peu nombreux face à leurs agresseurs. Alors qu’elle se battait contre un homme d’à peu près sa taille, elle s’affaissa sur elle-même. Par derrière, une épée venait de la transpercer. Elle tenta de se redresser, mais un coup porté à la tête l’acheva. Elle tomba à genoux, portant une main à son flan, puis s’écroula, sombrant dans l’inconscience. Elle resta là, gisant, flaque blonde dans la boue brune.

Des bruits vinrent l’arracher aux ténèbres, la ramenant à la douleur. Elle ouvrit difficilement les yeux. Tout était flou. Il lui semblait qu’on s’agitait autour d’elle. Tout d’un coup, on la souleva. Elle poussa un cri de douleur. Son flan était chaud, elle le sentait poisseux. Le sang devait couler abondamment. Elle referma les yeux, cherchant à échapper au mal qui la rongeait. Sa tête la lançait violemment. Si seulement elle pouvait s’évanouir à nouveau, échapper à tout cela… Le ciel ne tarda pas à exaucer ses prières, et elle s’enfonça à nouveau dans le silence.
Par la suite, il lui sembla qu’on se disputait, puis qu’on la déshabillait, qu’on la lavait. Elle ne put retenir des gémissements tandis que des mains maudites la torturaient, touchant et retouchant sans cesse sa blessure. Elle aurait voulu y échapper, repousser le bourreau, mais elle était incapable de bouger, d’effectuer le moindre geste. Elle serra les dents. Les jours passèrent, Blanche était incapable de les compter. Elle crut voir Skal, lui amenant leur fille. Elle leur parla, leur rappelant combien elle les aimait. Puis elle pleura, quand ils disparurent tout d’un coup, elle les crut partis pour toujours. Elle hurla quand la douleur lui sembla si insupportable qu’elle aurait voulu mourir. Si elle avait été réellement consciente, le médicastre lui aurait dit que sa blessure s’était infectée. La fièvre la tenait, refusant de lui laisser un instant de répit.
Quelqu’un était là, elle le savait, elle le sentait. Elle aurait tellement voulu que ce soit son époux bien-aimé, mais elle sentait que c’était quelqu’un d’autre. Cependant, la présence lui semblait familière. Elle le supplia de l’achever, voulant échapper à son mal. Rien ne semblait la sortir de son état. De temps à autre, elle s’endormait, échappant pour quelques heures seulement à ses démons. Elle vit ses parents, serrant les lèvres, voulant leur demander pardon sans y arriver. Ailvin était là aussi, elle le maudit sans retenue, l’accusant de l’avoir forcée à fuir, sans toutefois dire pourquoi. Elle lui avoua aussi qu’elle aurait bien aimé le revoir, savoir ce qu’il était devenu. Et à nouveau Skal. Skal, toujours.

Et puis, enfin, la jeune femme s’endormit une nouvelle fois, mais son sommeil devint réparateur. La fièvre tomba. Les yeux bleus s’ouvrirent, son horizon s’éclaircit. Elle prit quelques minutes, le temps de réaliser où elle se trouvait. Elle n’était pas à Douai, non. Ni dans l’hôtel particulier loué le temps des élections. Il faisait jour. Elle plissa les yeux, tournant la tête sur sa gauche. Un homme se trouvait là. Un nain. Le silence continua quelques instants. Blanche prit le temps de fouiller dans sa mémoire. Elle le connaissait, ils s’étaient déjà vus. A Mailly ! Mais oui ! Il était avec Naelhy. Edmond, voilà, c’était son nom. Il était assis là, sur un tabouret, à l’observer, l’air fatigué.


Edmond ?


Sa voix était sèche, elle avait soif. Elle chercha à se tourner davantage vers Edmond, mais elle grimaça. Posant une main sur son ventre, elle sentit un bandage épais sous sa chemise. Elle se contenta donc de rester la tête seule tournée vers lui.


Je... Je ne comprends pas. Que faites-vous ici ?


Et où sommes-nous et comment suis-je arrivée là et où est le reste de mon escorte et tant d’autres questions encore. Mais Blanche était trop fatiguée pour les poser toutes. Elle se rappela leur attaque dans la forêt mais le reste n’était qu’un grand trou dans sa mémoire. Si elle aurait aimé avoir Skal à ses côtés, elle était rassurée de se retrouver en présence d’une connaissance. Oh, non qu’elle connaisse réellement Edmond. Ils avaient seulement été présentés. Il lui avait semblé être une personne sage, pondérée. De plus, si Naelhy lui faisait confiance, Blanche aussi. Elle se tut, se contentant de le regarder, présence rassurante éloignant les cauchemars passés.
La comtesse se demanda comment se portaient les membres de son escorte. Un espoir subsistait en elle, celui qu’on ait prévenu son guerrier de mari. A peine formulé dans son esprit il fut balayé, s’il avait été prévenu, il serait assis à côté d’elle, maudissant sans nul doute tout et tous pour l’état de sa blonde épouse.


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Edmond..
Est-ce sérieux de délaisser ainsi ses affaires pour rendre visite à une comtesse ? Bah.. Edmond a toujours été trop sérieux, un peu de déraison ne peut pas lui faire de mal. Voilà plusieurs jours qu’il rejoint l’auberge où l’on veille au rétablissement de la flamande, plusieurs nuits qu’il passe à son chevet, repoussant la fille de l’aubergiste pour se charger des menues tâches inhérentes à la guérison de sa blonde cousine. Nul besoin d’être femme pour éponger un front trempé de fièvre ou bassiner des lèvres asséchées par la soif. Des heures durant à la regarder, maudissant ceux qui l’ont mis dans cet état, méditant aussi sur la suite de cette histoire. Il n’est pas amant, mais cousin et il ne s’en est pas caché, parce qu’il n’y a aucun intérêt à le faire mais pourtant, il sait qu’un jour, il faudra la rendre à sa famille ou du moins prévenir celle-ci, mais à repenser au bonhomme, il se gardera bien de lui faire voir sa femme dans cet état. Pas envie de prendre des gnions, et il sera bien temps de le prévenir plus tard.

Voilà que Blanche-Neige se réveille de son sommeil éternel et sans même un baiser en plus. Voilà le nabot qui se rapproche du lit pour limiter les mouvements de la douaisienne et de se saisir du linge un peu souillé qui repose sur l’anse de l’aiguière. Il regrette un instant de ne pouvoir lui offrir mieux, mais à la guerre comme à la guerre. Il se laisse même le luxe d’un temps de réflexion tandis que le drap qu’il mouille vient tamponner avec douceur le front et les joues. Un sourire qui déforme le visage déjà peu agréable mais un sourire sincère, touché par la grâce d’une Blanche déchue.

« Je passais par là quand votre escorte est revenue. Je ne pouvais pas risquer de vous voir mourir. »

Elle est femme déjà, puis c’est sa cousine. Mais ce détail s’il a son importance n’a pas été révélé à Mailly, Naelhy et lui se sont bien gardés d’en faire mention, le faisant passer pour un confident de la Tartine plutôt que de leur dire la vérité. Eviter les révélations fracassantes un jour de retrouvailles et de liesse. Mais cela semble le bon moment malgré l’état de la comtesse.

« On ne laisse pas sa cousine mourir sur le pavé, tout parisien qu’il soit. Avez-vous soif ? » Voilà une bonne occasion pour lui laisser digérer l’information. Une timbale est saisie, époussetée d’un pan de la chemise puis remplie d’un peu de clairet. « Je vous raconterai quand vous irez mieux, voulez-vous ? Tenez, nous allons vous relever un peu. »

Parce qu’il est nain, mais pas manchot, et qu’il a de bons bras costauds, de ceux qui sont habitués à faire les choses eux-mêmes sans valetaille. Et au prix de milles douleurs pour elle et autant de grimaces pour lui à la voir rendue ainsi, la comtesse d’être redressée assez pour ne pas s’étouffer en buvant. La timbale est portée aux lèvres avec autant de douceur qu’il est possible d’en avoir.

« Cela fait bien une demi-douzaine de jours que vous dormez ainsi. La fièvre est tombée, c’était inespéré. Votre escorte est dans un meilleur état que vous, ils sont logés dans la même auberge, mais dans d’autres chambres. Cela fait-il du bien ? »

Pas de savoir pour ses gens. Le vin, surtout.
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Ma cousine, ce génie de la peinture
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