Scult
[La cellule avoisinant celle de la Rousse]
Mais jy pense soudainement, les gardes dans la cellule voisine nauraient-ils pas prononcé le fait que le détenu soit en réalité une femme ?! Une donzelle bien muette à mon goût, pourquoi ne braille telle pas, habituellement, des larmes sont versées au point même de se retrouver presque couvert de honte.
Bien entendu, ça na pas été mon cas, hors de question de me mettre à couiner devant cette poignée de soldats.
Mais je jure den tuer au moins un avant que eux ne décident enfin de me retirer la vie car rien ni personne ne pourra ainsi provoquer en moi ce sentiment déchec sans que jen ai décidé den finir pour de bon. Jimagine alors les quelques atrocités quils pourraient lui faire subir, je vois déjà des mains baladeuses un peu partout sur son corps.
Jimagine aussi la haine qui doit couler dans les veines de la nouvelle détenue et le fait quelle est elle aussi la forte envie de tous les étriper jusquau dernier.
Mais que faire ainsi enfermé dans une telle cellule, certes oui, je suis encore libre de mes mouvements mais je nai pas les capacités de passer une telle porte.
Je me souviens pourtant, lors de mon arrivée ici, un voisin de cellule lui tentait par tous les moyens de rentrer en contact avec moi.
Dabord il chantait pour se faire remarquer, se faisant ainsi passer pour un fou et croyez-moi, les gardes eux les fous ils les laissent en paix pendant quelques temps.
Puis enfin tout est devenu plus concret, il frappait contre le mur de ma cellule afin que jy colle mon oreille pour écouter ce quil avait à me dire. Et cest dailleurs ce que je fais.
Alors que mon visage se colle contre le mur froid et humide, quelques centimètres de pierre et de lautre coté, le dos de la détenue, sans nul doute fermement enchainée de façon à ce quelle ne bouge pas.
Hm !
Voilà que ça remue enfin, un garde hurle à la mort sous leffet dune douleur certaine, finalement, la bien discrète se trouve être beaucoup plus maline que ça.
Sourire discret mais tout de même inquiet, cest une peine que je partage déjà avec elle de là où je me trouve pour avoir déjà subit quelques séances de tortures. Bien que la plupart du temps, ils se contentent de me coller des gifles et de plus en plus fortes.
Mais je ne parlerai pas, à quoi bon, hormis peut-être dans le seul but dinventer un mensonge qui pourrait me couter la vie. Accusé de trahison mais aussi de conspiration, pure histoire inventée de toutes pièces.
Je racle une nouvelle fois le fond de ma gorge pour cracher un même le sol de ma cellule un mollard digne de ce nom mélangé une nouvelle fois à un peu de sang.
Hm, je dois réfléchir, lui faire comprendre de ne pas trop sagiter car elle prend alors le risque de monter plus vite à léchafaud. Ma main vient frotter ce même mur alors que jessaye dimaginer la position de son corps et ainsi le positionnement exact de sa tête de lautre coté du mur.
Ainsi je frappe sans marrêter, essayant de me faire discret. Espérons quelle finisse par entendre ainsi que ressentir cette légère vibration à peine perceptible et que les gardes eux se décident enfin à stopper leur petit jeu