Blanche_
Citation:
Cher ami,
Comme vous me l'avez demandé, voici des nouvelles. J'ai passé la frontière. Et Lourdes. Je voyage en équipage réduit.
Portez vous bien. *rature*
Blanche.
Comme vous me l'avez demandé, voici des nouvelles. J'ai passé la frontière. Et Lourdes. Je voyage en équipage réduit.
Portez vous bien. *rature*
Blanche.
Être concise. A vrai dire, elle ne savait pas comment écrire plus de toute façon.
Cette situation l'indisposait dans son intégralité ; ça rendait pâle sa peau et tirés ses traits. Une figure sale et fatiguée du voyage, avec la même robe depuis trois nuds, sa superficialité lui ordonnant de changer au moins de chemise ; ce qu'elle faisait, au demeurant, car n'est pas sale qui veut l'être.
Le climat depuis la Castille avait beaucoup changé. La langue aussi. Le catalan ne lui plaisait toujours pas, non pas qu'elle y comprenne beaucoup plus de sens qu'au castillan, mais les consonances étaient plus rugueuses. Et il y avait ce petit quelque chose en elle qui se dressait fièrement face à ce pays-là et son patois, en guise peut être d'héritage d'Astaroth. Elle le quittait et restait en elle un peu de lui, sous la forme de l'antipathie monumentale que vouaient les espagnols de l'ouest à ceux de l'est : après des années à son chevet et sa couche, elle avait un peu de lui, finalement...
Ce genre de pensées lui venait un peu tard, près de chez son cousin, à Clermont, où elle savait qu'il logeait. Partagée entre le plaisir qu'elle aurait à le revoir, et l'utilité toute logistique de cette visite : Clermont n'était qu'un passage obligé vers le but de ce voyage, où elle espérait parvenir, donc, si l'escorte qu'On lui avait promise finissait par venir : où était elle, d'ailleurs, cette fameuse cohorte armée qui devait l'attendre soit-disant à la frontière? On lui avait dit qu'elle serait là, on lui avait promis monts et merveilles, on lui aurait donc menti ?
Raah.
Elle avait déjà envoyé la lettre et c'était trop tard pour une seconde. Au prix qu'on lui avait vendu ces piafs -dressés à retourner en Bourgogne- elle ne pouvait pas se permettre, pour son petit orgueil personnel à écrire une seconde ligne, une ligne de remontrances en plus, quoique certaines questions lui brûlaient les lèvres.
Alors qu'elle arriva au lieu où On lui avait dit d'attendre le chevalier qui viendrait la quérir, elle avait au creux de ses affaires le début d'une prochaine lettre, qui s'ouvrait ainsi, ballottée entre un baluchon de fringues et de bas usagés, un ouvrage de théologie corné, et plusieurs vélins de bonne facture, vierges :
Citation:
Cher ami,
J'aurais apprécié trouver plus tôt l'homme que vous m'aviez promis. Quel est-il, d'ailleurs? J'espère que vous avez choisi pour moi quelqu'un de confiance et de pas trop écervelé ; je voudrais rester discrète, je vous l'ai déjà dit.
J'aurais apprécié trouver plus tôt l'homme que vous m'aviez promis. Quel est-il, d'ailleurs? J'espère que vous avez choisi pour moi quelqu'un de confiance et de pas trop écervelé ; je voudrais rester discrète, je vous l'ai déjà dit.
Il restait de la place pour le reste de ses pensées, si elle jugeait bon de les lui dire. Et si, au moment de les coucher sur le vélin, elle ne trouvait pas cela trop déplacé.
Mais n'était-ce pas justement la base de cette situation, que le manque d'orthodoxie? On aimait bien se foutre royalement des convenances, cela, elle l'avait bien senti.
[Bonjour, bonjour,
Merci de citer la source du titre de votre RP comme cela est stipulé dans les Règles d'or du Coin des aRPenteurs.
Bon jeu et bon RP.
Modo Mahelya]
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