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[RP] A la croisée des chemins

Roxannemontfortlaval
Les fleurs à cette heure de la nuit, chargent l'air de fragrances épaisses et capiteuses.
Comme soudain tout lui paraissait tranquille et sûr en comparaison de l'aventure pour laquelle elle venait de s'embarquer. Depuis trois jours elle se rongeait les sangs. Non pas pour l'obtention de la charge, mais parce qu'elle sentait que quelque chose se passait. Qu'une sorte d'aura planait autour d'elle, mais c'était totalement indescriptible. Et elle s'était bien gardé d'en parler à quiconque. Elle luttait pour trouver un moyen terme entre sa raison et son instinct.

Combien de danger une femme n'est-elle pas prête à affronter dans sa quête du bonheur. Mais il n'y a qu'une casse cou comme elle pour aller se jeter dans le vide les yeux fermés. Et c'est ce qu'elle venait de faire. Mais étonnament, elle se sentait d'une légèreté absolue. En ce moment et ce, depuis quelques mois déjà, sa Breizh lui faisait l'effet d'une terre étrange, où les règles de la vie ordinaire n'avaient plus cours. Elle avait désormais cette impression d'être conduite par la main le long d'un chemin parsemé de pétales peut-être, mais qui menait vers un abîme.

Vingt ans de sa vie avaient un peu tempéré sa candeur. Il devait y avoir des pièges sur ce chemin qui s'ouvrait à elle, et voilà que le sablier du temps lui accordait deux mois afin de les déjouer. Il était arrivé le temps de tomber le masque. Celui de laisser découvrir celle qu'elle cachait, par protection. Son grand-oncle, son père, son ami, le loyal et fidèle, celui qui manquait déjà tellement, et dont il lui avait dit, que le temps venu, elle saurait se dévoiler telle qu'elle est vraiment. Montrer à tous ce que lui avait perçu depuis longtemps. Les étoiles sauraient la guider lui avait-il dit. Avait-il le don d'ubiquité ? Avait-il eu une prémonition ? Elle ne le saurait jamais.

Et les gris se perdent dans l'immensité astrale et dans la contemplation de cette lune qu'elle aime tant. Lui aimait les étoiles. Elle est une fervente de l'astre lunaire. Tu es là et tu veilles. Leurs souffles à tous trois s'entremêlent dans ce petit vent qui fredonne. Un peu d'Elfyn, un peu de Phoe, un peu d'Anakin. Promesse enfin tenue à l'un. Amour paternel et bienveillant d'un autre parti bien trop tôt. Et les conseils avisés, l'encouragement, le soutien inconditionnel et tous ces tendres aveux dont lui avait fait part l'Ami, celui qui déjà manque cruellement.

Le chemin venait de se tracer. A elle désormais de le suivre avec honneur pour la Breizh. Pour cette terre d'Armorique tant aimée que ces trois personnes là lui ont appris à chérir. Pour ce peuple breton qui mérite que l'on se batte jusqu'à son dernier souffle pour lui. Pour ceux qui croient en elle. Pour ceux aussi qui n'y croient pas. Leur montrer jour après jour ce qu'elle a dans les tripes. Qu'elle est différente de ce que certains et certaines ont pu véhiculer d'elle alors qu'ils ne la connaissent pas. Le paraître et le véritable être, voilà où se trouve toute l'essence de la jeune Montfort.


« - C'est le résultat qui comptera dans deux mois. Si tu te plantes, c'est tout un peuple qui te lynchera et avec raison. Si tu tiens cette promesse faite à ton grand-oncle sur son lit de mort, tu auras au moins pour toi le sentiment de la tâche accomplie. Et celui d'avoir réussi à montrer qui tu es vraiment à cette terre de Breizh. Tombes le masque Roxanne, plus de faux-fuyant, plus la peine de te protéger désormais. Ce sera difficile durant ces deux mois car l'ampleur de la tâche est énorme. Mais il y a tout un conseil, des hommes et des femmes qui eux aussi sont là pour Breizh. Un peuple qui aime sa terre également. Breizh n'est pas amorphe, Breizh n'est pas endormie ! Breizh ne demande qu'à vivre. A revivre. Une Bretagne Unie est une Bretagne forte. »

Un grand homme a dit un jour qu'il ne faut avoir peur de rien, sauf de la peur elle-même. Elle s'était récemment aperçue que cette vérité s'appliquait à elle, et elle espérait qu'il n'était pas trop tard pour faire preuve de cette nouvelle sagesse.

Cette nuit, elle a grandi.

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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
Mimilia74
[Bureau de la Baronne, Pluvaeg]

La Baronne était venue faire un saut dans son domaine. Quelques mois qu’elle n’avait pas fait le déplacement. L’hivernage permet à Mimilia de rester dans le village côtier et laisser en paix ses paysans qu’en temps normal elle harcèle de ses visites de soutient. Mais voilà, elle s’en veut d’être si lasse et donc en ce jour elle a pris la route pour aller jeter un œil sur ses terres. Elle a fait rallumer les cheminées et elle a secoué le peu de personnel qu’elle possède. Ses gardes déjà… qui dormaient à poing fermés et la cuisinière… il ne fait pas bon de laisser ses gens trop longtemps sans la maitresse de maison. Puis elle est montée dans son bureau. Elle attendait des nouvelles de la sénéchaussée. Elle suivait avec attention et attendait que le conseil soit nommé. La petite prunelle qu’elle protège depuis la mort de son père sera-t-elle Duchesse ? Mimilia lève son regard sur le portrait de Phoenellion qui trône non loin de là. Un petit pincement au cœur. Qu’est-ce qu’il manque ! Elle sourit tout de même, elle a réussi, plus ou moins bien, son rôle de tantine… la jeune pousse est devenue une belle plante. Elle sait la tantine que Roxanne se barricade depuis des mois. Moyen de se protéger contre les langues de vipères qui pullulent dans le royaume. Bref, Morgannen attends. Elle n’a plus goût à grand-chose mais elle suit quand même de prés sa petite famille. Une blessure immense qui la fait souffrir, l’éloignement de Loanne… entre autre… Les Montfort-Laval, elle les veille comme la prunelle de ses yeux. Ses courriers lus et répondus, la Baronne se lève et se dirige vers les hautes-fenêtres. Elle observe les corbeaux chercher des graines à travers la fine couche de neige. C’est un peu sa vision de la Bretagne. Des vautours picorant ce qu’il en reste… et finissant de la trainer dans la boue, maculant de marron sa pureté d’hermine. Un long soupire sort de la poitrine de Mimilia.

Non vraiment, il n’y a plus que ma famille qui vaille le coup que je me batte pour rester en vie.

Oui … parce qu’elle ne veut pas mourir la Baronne, mais elle sent bien qu’elle s’enfonce et s’encroute. Heureusement qu’elle a les quadruplés à élever. Ça la force à se mouvoir.
Ses pensées s’envolent vers le château encore. Que va devenir sa Suzeraine et son intendante. Il ne faut pas croire, elle s’est retirée de la politique la blonde mais elle suit encore. Arnaud vient toquer à la porte.


«
- Madame la Baronne, les nouvelles sont tombées.
- Oh bien, entrez Arnaud. Je vous écoute. »

Et le jeune garde d’énoncer les noms et les postes. Un sourire fier s’étire sur le visage de la tantine. Maintenant, il va falloir la soutenir et la recadrer ça prend une tournure qui ne plait pas à la Tantine. Oh non elle ne se mêlera pas des faits… des politiques, des idées… mais de l’attitude de sa nièce. Elle veille la tante, inflexible… mais tellement pleine d’amour. La baronne remercie son garde d’un sourire et un petit mot puis vient reprendre place à son bureau


Citation:
De nous, Mimilia de Montfort-Laval, Tantine
A toi, Roxanne de Montfort-Laval. Ma nièce.

Tu ne pensais tout de même pas que j’allais t’appeler Duchesse ? Quoique je sois assez capable de le faire juste pour voir ta petite moue prendre forme sur ton visage.
Je viens par ce court courrier te féliciter. Je suis fière de toi.
Il te faut devenir, mon petit aiglon, un grand aigle comme Phoenix. Tu en es capable cesse de courber l’échiner et de te cacher sous des faux semblants qui ne te ressemble pas. Montres-toi. Exprimes-toi et conduis avec fierté et avec tempérance ton conseil. Tu es pendant deux mois le visage de Breizh ne l’oublie pas.
Ton père serait fier de ce que tu es devenu. Sois en fière aussi. Je ne te permets aucune incartade. Redresse la tête et sourit. Crois en toi ! Laisse les injures et les insultes glisser tant qu’elles ne concernent pas notre terre. C’est une lourde charge que celle de Duchesse. Mais tu as la tête qu’il faut pour la couronne. Ne te laisse abuser par personne.

Je t’aime Roxanne
Et quoiqu’il arrive je serai toujours là.

Je suis là et je veille, attends toi à ce que je râle si ce que je vois ne me plais pas.
Je suis là aussi si tu as besoin de temps en temps que je te garde Youenn-Elfyn pendant quelques réunions importantes.

Je te laisse, tu dois avoir à faire.
Retiens que je t’aime.
Tantine.



La tantine replie la missive, y appose la cire et attache le tout à un joli pigeon.
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Roxannemontfortlaval
"- Comment un père peut-il faire ça, le sais-tu toi papa ? Il y a des choses que je ne comprendrais jamais".

Elle s'en était assise au beau milieu du caveau familial, à même le sol. Retournée par ce qu'elle avait entendu en place publique. Non pas par les paroles des acolytes de Maël, ça lui passait bien au-dessus de la tête tout cela. Mais par ce qu'elle avait entendu après. Sa Pelote. Elle avait mal. Sur le chemin, elle s'en était même arrêté pour en vomir tellement cela lui en avait retourné les tripes.
Puis aux gardes qui la regardait d'un air inquiet, elle avait fait signe que tout allait bien et s'en était descendu dans l'air vicié du caveau de la famille.
Parler à son père comme elle le faisait souvent. Mais pas qu'à lui. Aujourd'hui, elle était aussi venu discuter avec son grand-oncle. Dans un sens, elle espérait que de là où il se trouvait actuellement, il ne voit rien et n'entende rien de ce qu'il se passait ici-bas, sur ces terres qu'il avait tant chéries, sur cette Breizh qu'il avait tant aimé et pour laquelle il n'avait cessé d'oeuvrer, du mieux qu'il l'avait pu.


"- Voilà grand-oncle Elfyn. Ta promesse je l'ai tenu en partie seulement pour le moment. Mais je t'assures que je vais faire de mon mieux pour l'honorer durant ces deux prochains mois."

Et c'est un long moment qu'elle va passer dans l'humidité des lieux mais dans un calme absolu et bénéfique à son recueillement et sa méditation. S'imprégnant de la force et de la sagesse que ces deux hommes ont su lui inculquer tout au long de sa vie.
C'est l'un des gardes qui vient troubler sa quiétude.


"- Votre grâce, un pli vient d'arriver pour vous"

Hochant la tête afin de le remercier, elle se saisit du vélin et les gris transpirent de tendresse en y reconnaissant l'écriture de sa tante. Les mots se font forts et s'imprègnent dans la caboche de la jeune Montfort. Encore un peu plus de force qui vient se greffer à son tempérament de battante.
La tête se cale contre l'une des pierres. Les missives de soutien et de félicitation affluent d'un peu partout. Elle en est restée coite, bien loin de s'imaginer en recevoir autant.

Ces derniers jours, elle les a passé à évoluer dans les différents bureaux, à prendre connaissance et conscience de tout ce qu'il se dit, ce qu'il se passe. Des projets en cours. De ceux qui traînent. De ceux qui doivent avancer. De ceux qu'il faut travailler et la tâche est ardue. Mais le conseil s'est mis au travail.
Elle a même pris plaisir à discuter avec le nouveau capitaine des armées. Le chantier est en bonne voie de finition.
Et sa promenade rituelle cette nuit s'est terminé comme à l'habitude, dans les ailes des couloirs diplomatiques. Pour s'échouer au petit matin et au réveil la trouver installée sur le parapet du phare dans lequel elle réside durant son séjour à Kastell-Paol. Un petit déjeuner frugal et les premiers sourires échangés avec son fils avant d'entamer la journée. Qui sera longue.

Tout se met doucement mais sûrement en place. Que les critiques pleuvent alors qu'elle débute et elle n'en dressera que davantage la tête. Pour mieux s'atteller à la tâche. Le travail. S'acharner au travail sans en oublier de vivre néanmoins. Bretagne a besoin de ce supplément d'âme.


"- Je ferais de mon mieux. Il y a des gens investis et souçieux de bien faire dans ce conseil. Je ne dis pas que je vais guérir Breizh de tous ses maux mais je vais contribuer à apporter ma petite pierre à l'édifice. Pour Breizh. J'espère que vous rigolez bien ensemble là où vous êtes. Et que tu te reposes maintenant grand-oncle Elfyn. Et toi papa je suis sûre que tu ne cesses de me surveiller. J'ai eu du mal à retenir Phoenix tout à l'heure. Mais tu le sais j'en suis certaine. Je dois vous laisser parce que la tâche qui m'attend est rude. Mais je sais que vous ne serez jamais bien loin. Trugarez à tous les deux pour tout ce que vous m'avez appris et ce que vous avez contribués à faire de moi...Ma Pelote. Tu me manques. Ce manque m'a violemment clashé à la figure tout à l'heure tu sais..Ma gaffeuse.."

Le vélin de sa tante est soigneusement replié. Elle lui répondra en fin de journée dès qu'elle trouvera un nouveau moment de tranquillité. Ce matin, elle a pris la plume déjà pour répondre à plusieurs vélins reçus. Dont certain a eu le don de lui arracher des larmes.

Elle se retrouve de nouveau à l'air libre. Apaisée. Elle peut maintenant s'en continuer ses tâches en toute quiétude.

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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
Roxannemontfortlaval
Le vent soufflait bruyamment. Elle s'arrêta hors d'haleine, et balaya du regard la cime des arbres de la forêt, la tour du Colombier à l'horizon. Pour un Chevalier, la Breizh était un pays plein de promesses. Et de valeurs ancestrales.

Elle se retourne. Botte. Attaque. Contre. Dégagement. Personne ne s'étonnait en ces lieux de voir la jeune duchesse bretonne s'entraîner.

Roxanne avait quitté son lit avant l'aube, parce qu'elle aimait le petit matin, passer en ses bureaux en diplomatie et travailler dans le silence bienfaisant des lieux. Et c'est ce qu'elle avait ce matin, comme tous les autres. Les grecs avaient répondus à ses courriers et leurs relations avançaient doucement, prenant tournure.
Petit matin, heure de la journée pleine d'espérance. Moment où elle pouvait savourer la vue grandiose qui se déployait devant ses gris. Un sentiment de plénitude et de paix s'emparait alors de son âme.
Elle avait aussi écrit à l'un des Chevaliers. Ses escuyers allaient arriver sur Treguier et de manière à être raisonnable, c'est l'un des chevaliers de l'ordre qui allait venir l'escorter sur le peu de route qu'elle avait à faire. Mais il le fallait, même si elle aurait tout aussi bien pu faire route seule. Certaines convenances étaient désormais plus que de rigueur. Et tant qu'à faire route agréable, autant la faire avec la Commandeur de l'Ordre. Elle attendait aussi son jeune cousin, dont la mère lui avait demandé de bien vouloir le prendre en tant qu'escuyer personnel. Roxanne avait discuté avec le jeune Eldric et avait accepté. Après tout l'oncle du jeune homme lui avait été à elle, il y a quelques années, d'un grand bienfait à la mort de son père. Et aujourd'hui, elle s'apprêtait à rendre ce qu'elle avait reçu il y a quelques années.

Une nouvelle botte bien appliquée sur la pierre ne serait-ce qu'effleurer, vient faire jaillir quelques étincelles. Roxanne était venu déposer un petit bouquet de fleurs des champs et un petit sac d'avoine au pied de ce menhir là. Colonne de granit gris de trois mètres cinquante de haut, qui ressemblait vaguement à une femme. On discernait sur la pierre des inscriptions patinées par le temps. Et ce matin là, le monument était enveloppé d'une brume glacée.

Le vent détachait ses mèches blondes de ses nattes. Elle entendit le chant d'un oiseau, le murmure de l'océan non loin de là, le feulement de son aigle poursuivant un mulot. Le soleil levant illuminait le paysage, de l'autre côté de l'eau. Elle poussa un soupir. Comment aider la Breizh à se relever du marasme actuel qu'elle traverse et lui rappeller quelles sont ses valeurs ? Certainement pas par les offrandes ni par les incantations.

La réponse était dans l'action.

Phoenix vola en piqué vers elle puis vint se poser sur son point ganté tout en regardant au loin. Vers la forêt. A travers le brouillard, Roxanne aperçut un cerf fouillant la bruyère.

"- Ach !! Phoenix !! Tu aimerais bien lui voler après hein ? "

Et de gratouiller la tête emplumée de son rapace. Fière et droite à côté de la grande colonne de pierre, elle se sentait protégée par Phoenix autant que par ce menhir.

L'aigle agita violemment ses ailes.


"- Phoenix qu'y a t'il ?"

Un homme descendait la colline. La taille de l'étranger, sa carrure, ses cheveux noirs, sa carrure, lui étaient inconnus. Si elle avait su qu'elle était observée, elle ne se serait pas attardée ici avec son rapace.

"- Calme Phoenix ! " ordonna t'elle en une caresse douce et ferme sur l'emplummé.

Roxanne de Montfort-Laval ! Je t'ai vu pendant que je chassais, j'ai à te parler. Tu es seule ?

L'homme scrutait les alentours.

"- Pas pour longtemps".

De toute façon songeait-elle, si son absence se prolongeait, les gardes ne tarderaient pas à se mettre à sa recherche.

Calme ton aigle ou bien je m'en charge !

L'homme effleurait le fourreau de son poignard.

"- Du calme Phoenix". L'oiseau se tut.

C'est un aigle obéissant. Un bel animal.

"- Je l'ai eu depuis qu'il est né, mon père l'a dressé avant que je ne prenne le relais".

Il a donc été gâté par une main de femme.

"- Tu veux que je te prouves le contraire étranger ?"

Roxanne avait l'intuition que cet homme lui avait écrit il y a peu. Au sujet de son propre fils. Elle ne savait pourquoi, mais quelque instinct lui disait que ce pourrait être lui l'auteur de la missive reçue quelques jours plus tôt.

Pour l'instant tu n'as rien à craindre. Mais nous gardons une vieille rancune contre ta famille. Et à ce jour je suis là pour m'assurer que tu sois bien celle que tu dis. Car avec tout ce que l'on peut entendre en place publique il y a de quoi être perplexe. Néanmoins, nous t'accordons le bénéfice du doute. Mais si tu faillis, tu sais qui en subira les conséquences. Puisque le seul moyen de t'atteindre vraiment, c'est de s'en prendre à celui qui est tout pour toi. Et il se raconte que tu es une bonne mère pour ton rejeton. Saches que je n'hésiterais pas une seule seconde.

"- Sais-tu étranger, que la haine est très mauvaise conseillère ? Et que tu es en train de te fourvoyer toi-même ? La Breizh peut être détruite par les querelles, la maladie, la malchance. Elle peut se trouver décimée. La Breizh peut être menacée par un ennemi cruel -ajouta t'elle en le foudroyant de ses grisailles- mais la fierté et l'héritage de notre terre demeureront. Tout comme la mienne et celle du peuple breton. En fait, tu n'anéantiras rien."

L'homme grogna et avança d'un pas. Mais Phoenix se fit plus menaçant sur l'épaule de sa jeune maîtresse.

Une femme têtue est une femme stupide. Tu as la réputation d'être obstinée mais il semble que tu puisses aussi être raisonnable. Tu es belle mais exaspérante. On dit aussi que tu es forte, que tu manies le longbow et burin et maillet comme un homme. J'ai des outils que tu pourras utiliser quand tu en auras envie.

Les gris se plissent. Et voilà, c'est reparti. Quand donc vont-ils enfin comprendre ? Mais surtout, il vient de lui faire comprendre qu'elle est en effet étroitement surveillée. Personne ne sait pour son travail de la pierre. Hormis une personne et ce n'est pas celle-ci qui serait allé en parler.

"- Pars ! Mon bras est fort, mais à retenir mon rapace, il se fatigue."

Femme de pierre. Fais attention. Un jour tu ne seras plus protégée et l'homme qui te tomberas dessus fendra cette pierre en t'enlevant ce que tu as de plus précieux et il t'achèvera en te prenant également ce que tu te refuses obstinément à donner. Si je le voulais, je te prendrais de suite au pied de ce menhir, aucun aigle ni aucun esprit ne pourrait m'en empêcher. Je vais être généreux et te laisser jusqu'à la Sainte Brighid. Autant dire jusqu'à presque la fin de ton mandat ducal. Mais si tu faillis, c'est ton fils qui en pâtira et toi ensuite. D'une façon ou d'une autre, ça sera réglé.

Avant que Roxanne n'ait eu le temps de répondre, il pivota et s'en gravissait la colline. Le coeur battant de colère contenue, la jeune dukez le regarde disparaitre dans le brouillard. Elle pouvait désormais mettre un visage sur la menace qui pesait sur son fils. Mais elle ignorait toujours qui il était.

La brume s'évaporait à mesure que le soleil se levait. Et elle se dirigea alors vers un petit bâtiment qui jouxtait l'orée du Colombier. Sur les terres de sa Baronnie.

La pièce dans laquelle elle pénétra était longue, basse de plafond et encombrée de bancs et de pierres. La lumière pénétrait par une petite fenêtre carrée. Au centre de la pièce, un brasero procurait un peu de chaleur. Le sol était jonché d'éclats de pierre qui craquaient sous ses bottes. Les bancs supportaient des blocs de différentes tailles et couleurs, et les étagères étaient chargées d'outils et de bougies. Sur un long établi poussé contre un mur, étaient posées plusieurs pierres plates et sculptées.
Les murs chaulés étaient couverts de croquis, certains sur des morceaux de tissu et d'autres dessinés à même le mur. Dans un coin, un gros bloc de pierre rosée reposait sur des tréteaux.

Phoenix alla se poser sur le perchoir qui trônait non loin du brasero. Le vieux rapace semblait affectionner les lieux. Et ceux là étaient sacrés pour Roxanne. Personne d'autre qu'elle ou Phoenix n'y pénétraient. La neveziad trouvait ici le secret de la pierre dans laquelle elle était elle même taillée. C'est ici qu'elle trouvait la ressource nécessaire qui faisait qu'elle ne se laissait nullement intimider et encore moins atteindre par les mauvaises ondes et les langues de vipère. Seul l'un de ses henchers savait qu'elle aimait à travailler la pierre. Mais même lui n'avait pas mis un pied dans son antre. Il était le seul à savoir que l'apprentie druidesse sculptait les pierres. Ce qui n'est d'ailleurs vraiment pas courant pour une femme et encore moins pour quelqu'un de sa condition.
Les outils exigent plus de délicatesse que de force pourtant, et certaines pierres tendres ne sont pas plus dures à sculpter que le bois. N'importe quelle pierre pouvait être déplacée avec des leviers ou des rouleaux. Et si la pierre n'était pas trop grosse, elle la déplaçait elle-même. De tailles différentes, les pierres témoignaient toutes d'une main ferme et habile.

Concentrée, elle prit l'une des plus petites pierres. Celle-ci était sculptée en forme de croix et ornée de motifs compliqués à la manière Celte.
Alignées sur l'établi, les autres pierres avaient toutes la même couleur gris argenté et étaient rectangulaires. Elles mesuraient environ un bras de long, la moitié de large, et une main d'épaisseur. Des pierres à chaux grise. Il y en avait vingt de même taille. Et elle en avait travaillé sept. Elle s'était mise en oeuvre de sculpter une série de scènes. Qui racontent l'histoire de la Breizh.

Sur chacunes des pièces terminées, l'on pouvait voir des feuilles de vigne qui encadraient diverses scènes : des hommes dans des navires, des marins à l'évidence, des chasseurs, une femme luttant avec un loup, des chevaliers, une sirène sur un rocher.. Histoire de cette légende narrant l'épopée d'un humain tombé amoureux d'une sirène, l'autre représentait cette femme qui a tué le loup pour protéger son enfant.
Elle oeuvrait un peu comme une gardienne. Une conservatrice. De ces valeurs qui font la Breizh. Bretagne connait des centaines de contes et légendes qui viennent de la nuit des temps. Il est un maillon dans la longue chaine des bardes qui ont pour mission de rattacher le peuple, génération après génération, à sa culture bretonne et celte.
Roxanne avait ainsi l'impression de ne sauver qu'une infime partie de l'histoire. Et une fois que cette histoire sera gravée dans la pierre, elle aura terminé sa tâche. Alors que d'autres immortalisaient leurs histoires sur des arbres généalogiques ou dans des chroniques, la Montfort avait choisi la pierre. Et si cela devait lui prendre toute la vie, elle sculpterait toutes ces histoires. Parce qu'elle ne veut pas que leur héritage sombre dans l'oubli. Et que les pierres, elles perdurent pour l'éternité.

Elle s'approche du long établi, sur lequel repose un bloc de pierres à chaud à moitié sculpté. D'un geste vif, elle repousse ses longues nattes derrière ses épaules, choisit un ciseau et un maillet et se met au travail. Histoire de s'apaiser après la rencontre avec celui qui ose menacer la chair de sa chair. Et ensuite, il sera temps pour elle d'aller accueillir l'argentier qu'elle vient de nommer. Camille travaille en ce moment même sur l'annonce. Et l'homme est prêt. Elle ne pouvait espérer meilleur économiste. Un qui ne triche pas. Un qui dit les choses telles qu'elles sont. Et qui veille depuis de longues années.

Elle frappa avec son maillet et le ciseau tinta faiblement contre la pierre. Et elle garde le silence, concentrée sur son travail.

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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
Gwilherm
La première phase des travaux de maçonnerie du port briochins s’était achevée la veille. Rentré chez lui, il avait allumé un feu, élément qui le captivait depuis sa plus tendre enfance et cette fascination ne s’était pas estompée avec le temps. Regardant les flammes crépitées sitôt que le vent s’infiltrait par le conduit de la cheminée, il s’était demandé ce qu’il allait bien pouvoir faire dans les jours à venir. Depuis la mi-décembre, Gwilherm refaisait surface, retrouvait goût à la vie et recommençait à penser, à envisager l’avenir. Des projets germaient même en lui.

Le feu crépitait toujours mais l’eau était assez chaude pour qu’il effectue un bon coup de toilette, nécessaire pour se décrasser de la sueur de son labeur de maçon. Il se rasa même proprement, tant qu’il y était. La chose achevée, il passa sa main sur sa joue et se dit qu’il était bon de retrouver la civilisation. Il s’assit à table, seul, et enfila un peu de soupe rehaussée d’un bout de lard, songeant à ces dernières semaines et surtout à ce jour où différents chemins s'étaient offerts à lui. Les flammes dansaient toujours, captivant son regard dans le flou, et il pouvait laisser son imagination divaguer. Il semblait discerner une femme qui dansait et un sourire se dessina sur son visage, imperceptiblement.

Ces yeux bleus-gris sortirent du flou mais son sourire ne s’effaça pas. Il avait trouvé ce qu’il allait faire demain le lendemain. Aller la voir.

En dépit des jours qui s’allongeaient, la brume était plus qu’épaisse dans les montagnes noires, bien que ce massif ne fut plus très jeune ni élevé. Le climat était hostile mais il fallait pourtant les traverser de nord-est en sud-ouest pour pouvoir rejoindre la baronnie de Langolen. Enveloppé dans son mantel, Gwilherm avançait ou plutôt, il se laissait porter par son courageux destrier, qu’il guidait tant bien que mal. Il songeait, au cours de son périple – car c’en était un – à ces légendes de la mort qu’on liait à ces contrées vallonnées… il en avait la chaire de poule ; l’Ankou avait toujours été sa seule et unique réelle angoisse et en même temps, il avait toujours été fasciné par les histoires s’y rapportant. Cela lui faisait penser aux récits que lui relatait sa grand-mère surtout, qui était elle-même à la fois repoussante et fascinante ! Vieille bigote supersticieuse et rigide.

Les heures passant et les lieux défilant, presque couché sur son cheval quand le vent se faisait trop sentir, il quitta la Haute Cornouaille pour se rapprocher du pays Glazik où il arriva en début d’après-midi, toujours sur le dos de son cheval, qui commençait à fatiguer. Après avoir tourné en rond un bon moment, il finit par demander à un paysan qui préparait ses semis.


- Mat ar jeu ? Ne ket re start gant ar yenien ? Klask a ran maner baronez Langolen, gall a rez diskouez din pelec’h emañ ? (ça va ? Pas trop dur avec le froid ? Je cherche la manoir de la baronne de Langolen, tu peux me montrer où il se trouve ?) Le tutoiement n’était pas en l’espèce un manque de respect mais simplement une habitude de langage ; dans son breton, on tutoyait.

Le vieux haussa les épaules pour signifier que froid ou pas, il fallait bien bosser. Il était entendu que le Bréhatin s’en foutait pas mal de savoir si c’était dur de semer avec ce temps en Basse Cornouaille. D’ailleurs il ne faisait pas froid en cet après-midi puisque le soleil rayonnait pour la première fois depuis plusieurs semaines sur la terre armoricaine. Le vieux paysan, qui n’avait plus que trois dents de ce que pouvait voir Gwilherm, lui répondit pour le reste.
- Ya vat ! A-dreñv iliz Sant-Gunthiern emañ an hent, kit gantañ betek ar c’horn-tro kentañ. A-se emañ ar maner. (Oui ! Derrière l’église Saint-Gunthiern se trouve un chemin, suivez le jusqu’au premier virage le manoir se trouve là.)

Un signe de tête de remerciement et il prit la direction de ladite église, qui était plutôt bien bâtie. Il la contourna et emprunta le chemin indiqué. Se rapprochant du virage, un doute commençait à le tarauder. Était-ce une bonne idée d’être venu ? Elle avait sans doute bien d’autres choses à faire et, même si ce n’était pas le cas, aurait-elle envie de le voir ? Il s’interrogeait mais maintenant qu’il était là, il n’allait pas faire demi-tour, son cheval ne le supporterait pas de toutes façons. Gwilherm libéra d’ailleurs à l’entrée du domaine le dos de celui-ci et le prit par les rennes, s’aventurant à pied à ses côtés vers le premier bâtiment.

Comme il s’y attendait, un garde vint à sa rencontre et le Harscouët se présenta à lui. Il allait bientôt être fixé si Roxanne accepterai de recevoir cette visite impromptue d’un homme qu’elle ne connaissait que peu et qu’elle avait pourtant sauvé du naufrage...

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Roxannemontfortlaval
La surface de la pierre était encore plate et lisse, couverte seulement de vagues croquis. Elle donna un coup de maillet, puis souffla sur la poussière. Le martèlement régulier de son maillet résonnait comme un battement de coeur. Et son esprit lui se perdait dans sa rencontre matinale. Si cet homme avait le malheur de toucher à la chair de sa chair. Oh oui. Il serait un homme mort car elle n'aurait de cesse que de le retrouver et lui faire payer son acte.

Et les images défilent dans la caboche blonde. Ce port naturel en Anjou où elle avait accouchée sur le foncet breton qui mouillait là. Foncet qui par la suite avait été coulé mais c'est une autre histoire que cela. Elle ne remerciera jamais assez celle grâce à qui enfant et maman étaient encore en vie. Et plus les images qui suivent se déroulent et plus elle cogne fort avec son maillet.

Roxanne se saisit d'un tisonnier métallique et se pencha pour attiser les braises au-dessus du brasero. Après avoir ajouté quelques morceaux de tourbe elle se remit sur sa sculpture. C'était une scène du Tir n'a Nog. La terre de l'éternelle jeunesse. Que l'on nomme aussi Tir Tairngire, la Terre de la Promesse. Une île verdoyante à l'extrême Ouest, où le coucher de soleil est comme de l'or en fusion sur une mer étincelante. Cette île comporte une tour dont les murs sont d'argent, la porte de bronze et le toit de plumes blanches. Le seigneur de cette île était le plus courageux des guerriers et sa Dame, la plus gracieuse et la plus belle des femmes. Leur terre était riche, avec des collines couvertes d'arbres fruitiers, des rivières pleines de saumons et les oiseaux se nichaient dans les arbres. Une terre de joie et d'espoir. Une terre comme devrait l'être la Breizh. Et c'est cette sculpture là qui renferme tous les espoirs et les rêves de la blondine. Qui est soudain interrompue par un garde qui frappe à la porte. C'est que personne n'ose entrer en ces lieux, réputés pour être le refuge de la jeune femme.


- Votre Grandeur, il y a un homme qui demande à être reçu. Harscouët est son nom.

Elle baisse alors la voix pour s'en assurer.

"- Il..Il est ici ?"

Et devant l'acquiesçement du garde, elle se moque bien d'avoir le visage et les cheveux légèrement recouverts de poussière. Et sans trop même réaliser qu'elle est en train d'ouvrir son antre, elle reste campée sur le seuil.

"- Et bien accompagnez le ice-lieu."
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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
Gwilherm
Attendant poliment – et quelque peu songeur – le retour du garde de la Duchesse et non moins baronne des lieux, Gwilherm regardait aux alentours, tout en passant la main sur la tête de son destrier qui, malgré son âge déjà avancé, s’était montré encore vaillant durant le trajet. Après avoir remercié son compagnon à quatre pattes à voix basse, ce dernier eut l’envie de brouter quelques herbes à sa portée, au pied d’un chêne d’un âge respectable. Délaissé par son cheval, le Bréhatin regarda les arbres qui l’entouraient. Dès l’entrée du chemin menant à la noble demeure il avait pu apercevoir un bâtiment, ce qui lui laissait penser que la forêt sise au domaine se trouvait pour la majeure partie derrière le manoir…

Pourquoi pensait-il à la forêt ? Simplement parce qu’il était persuadé que Roxanne aimait s’y balader, sans doute parce qu’il savait qu’elle était initiée au druidisme et que, dans son esprit, ces deux choses allaient de pair. Bien qu’il se fourvoyait peut-être totalement, il se surprit à l’instant à imaginer la jolie blonde marchant à pas lents entre les arbres, peut-être même tentant une conversation avec eux, toujours selon cette image d’Épinal avant la lettre qu’il se faisait des druides. C’est dire si son inculture en ce domaine était grande et pourtant, nonobsant une éducation pieuse dans le sens aristotélicien du terme, le Harscouët se sentait de plus en plus attiré par ces vestiges des premiers Celtes. Quand il trouverait le temps, il s’y pencherait avec sérieux.

Le soleil bas d’hiver perçait à travers les branchages encore nus, bien qu’ils commençaient à bourgeonner, le printemps approchant lentement mais sûrement, et virent chauffer l’espace d’un instant la peau du Bréhatin. Il avait beau aimer la pluie et ne pas être incommodé par le vent, cette sensation de chaleur n’était pas désagréable, au contraire, surtout après la traversée des Montagnes Noires. Il ferma ses yeux furtivement pour respirer à pleins poumons et quand il les rouvrit, la silhouette du garde se dessinait et venait en sa direction. Arrivé à sa hauteur, il lui dit laconiquement :


- O c’hortoz ac’hanoc’h emañ an Dugez. (La Duchesse vous attend.) Puis il tourna ses talons pour le guider jusqu’à sa maîtresse. Le temps de le suivre, le Bréhatin n’avait pu s’empêcher de se réjouir, dans son for intérieur, que la Duchesse ait eu la bonne idée de s’entourer de gardes bretonnants, facilitant sans aucun doute la communication avec les paysans du pays Glazik qui pour la plupart ne comprenaient pas un traitre mot de langue romane. Puis, cette idée s’évapora vite puisqu’il prit conscience qu’elle acceptait de le recevoir, sans qu’il ait été invité à venir, sans raison réelle si ce n’est le plaisir de la revoir, après l’épisode pluvieux de Rieux. Un sourire fugace se dessina sur son visage et, imperceptiblement, il sentait une forme d’énervement monter en lui, augmentant son rythme cardiaque assez pour qu’il le remarque.

Arrivé plus près des bâtiments, le garde lui désigna du doigt l’endroit où se trouvait la jeune femme et prit les rennes de l’équidé du Bréhatin pour l’emmener se sustenter et se désaltérer, ça ne lui ferait pas de mal, indéniablement. Alors qu’il voyait s’éloigner sa monture, Gwilherm hésita à lui dire de ne pas transformer son cheval en lasagnes, puis il se ravisa… Il y avait de ses trucs à passer par sa tête des fois, c’était incompréhensible ou presque !

D’un pas à la fois pressé par l’impatience de revoir Roxanne et ralenti par la peur de l’importuner, il avançait vers l’endroit où elle se trouvait. Là, devant l’ouverture de la porte, elle semblait l’attendre, lui. Il lui sourit doucement et remarqua le léger voile de poussière disséminé sur ses cheveux, sa peau autant que ses vêtements.


- Demat vostre Grasce… Un peu anxieux, il posa son regard sur elle. … Je vous dérange sans nul doute. Il affirmait car il en était persuadé, les signes tendaient à le faire croire, mais il voulait croire malgré tout qu’elle allait lui dire que non.
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