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[RP] Domaine d'Arvoriad

Roxannemontfortlaval
Elle est dans la chambrée des enfants. Silencieusement, elle glisse jusqu'auprès de Yaouen. Qu'elle regarde endormi. Il a terminé d'hoqueter. Il semble calme maintenant. D'une main tendre, elle effleure les petits cheveux épars sur le drap. Long soupir qui s'échappe doucement. Comme pour un soulagement qu'elle ressent alors à le voir ainsi abandonné au sommeil. Ma Doué qu'elle l'aime cette chair de sa chair. Quand il a mal elle est mal. Quand il est heureux, elle a le sourire.
Puis doucement, elle va se pencher au-dessus des petits lits des jumeaux. Ils sont avec eux encore pour quelques jours. Les mains sur le bois du lit, elle les observe paisiblement endormis. D'un tendre regard, elle les enveloppe. Comment ne pas s'attacher à cette petite fille qui a les yeux à l'identique de son papa. Et ce petit bout, tellement craquant avec cette petite fossette là, sur la joue.


"- Dormez bien petits anges, très bientôt vous retrouverez votre maman".

Reculer de quelques pas et soudain, sentir une présence en son dos, une main sur sa taille. Elle n'a nul besoin de se retourner, cette main qui allume brasier en son être. Et le temps de réaliser qu'il est là, de retour, qu'il est rentré, c'est un merveilleux bouquet sauvage qui se présente sous ses yeux.
Les mains glissent sur le carmin du foulard qui vient se lover en caresse contre sa joue, les narines s'enivrent du parfum à nul autre pareil de ces fleurs.


Bon anniversaire Priñcez.

"-Trugarez Amour"

Le bouquet vient se loger contre son coeur tressautant, et le corps s'abandonne, légèrement, savoureusement, contre celui de son Unique.
Pour rien au monde, elle n'échangerait ce moment là, si précieux, contre tout autre.

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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
Leenn
Une lettre arrive, un pigeon harrassé qui s'ecroule. Et personne pour le lire.


Citation:
D'une petite Soeur perdue,
A ses Frères en Bretagne,

Mes chers frères, tout d'abord je m'excuse. Ce que cette lettre va vous annoncer, vous vous en serez surement déjà douté.
Je suis partie, j'ai quitté la Bretagne. Je me pensais capable de vivre ma vie de mes propres ailes, telle une vraie Dame.
Mais je dois me rendre à l'évidence que c'est un échec. Ce fût fait sur un coup de tête que je passe mes journées a regretter.

Je suis a Bézier, je veux rentrer à la maison! J'ai perdu tout l'argent et toutes les affaires avec lesquelles j'étais partie.

Je suis désolée, je suis désolée, plus jamais je ne recommencerais.
Vous me manquez.

Leenn qui ne fait pas sa fière perdue a l'autre bout du Royaume de France.
Lababette


Des jours que Babette n'avait plus vu Leenn. Et elle venait de s'apercevoir que quelques unes de ses affaires manquait. Puis le palefrenier, le Perceval, qu'il était venu lui raconter une histoire abracadabresque. Que l'cheval de la soeurette du M'siô Caled qu'il avait disparu. Envolé de l'écurie.
Qu'ça pue c'te histoire encore. Et que Mim'zelle Roxanne elle a disparue aussi. Qu'elle s'en voit pas non plus le maître des lieux.
C't'y la catastrophe que tout le monde qu'il a disparu. Puis c'est quoi qu'ce papier qui arrive encore. Qu'elle sait pas bien déchiffrer Babette. Elle arrive à écrire c'déjà pas mal pour la meschine qu'elle est.
Fichtre. Quoi faire ? Elle sait ! Qu'elle va y envoyer l'Perceval à Rennes !

Et ben mi beau brave, qu'tu va t'en aller au plus vite porter ça chez Mim'zelle Roxanne et M'siô Caled à Roazhon. Dans la rue Sainte Nathan, au 1. Vas y pas t'tromper hein. J'crois qu'c'est y la soeurette du maître qui y'a écrit mais j'soyons pas sûre.
Alors tu donnes ça à Krystos dans sa main et que la sienne, sauf si tu vois m'siô Caled ou Dim'zelle Roxanne.
Capish hein ? Files vite, et dépêches toi d'revenir qu'les écuries elles vont pas s'nettoyer toutes seules non plus !


La lettre remise dans l'escarcelle du Perceval, beau jeune homme bien au goût de la Babette sinon qu'elle lui parlerait pas comme ça, c'est presque si elle ne le pousse pas au-dehors pour le faire activer.

Dépêches toi y , traines y pas en route qu'c'est p't'être urgent qu'cette affaire là hein !

Caled
Treguier. Un retour qui n aurait du etre qu un simple aller retour... mais voila rien ne se passe jamais comme prévu dans leur vie a tous deux. Mairie pour lui. soudaine décision de déménager pour elle.

L'aube poimte son nez. Il est tard et d accoutumé il est deja aux champs, au moulins ou comme plus recement. a etudier. Hors ce matin. il traine se prélassant contre sa douce. d un semi sommeil. ou tout semble plus merveilleux.

Maisonee qui a son rythme s eveille. Il ne se decide qu a quitter la douce chaleur des draps que lorsque viens a ses ouïes. les protestations de LaBabette face aux plus jeune de la maison.

il se vetit. Un peu negligeament pour quitter la piece. Le contrasre est grand dans cette partie de la maison et il est heureux de trouver la chaleur du feu qui ronronne dans la cuisine et qui au gré qu'il descends les escalier rechauffe l'athmosphere.Au vol iil attrape un Wyatt qiui visiblement fuit la bien patiente Babette.

-Naaaan P'pa.

Il embrasse le petit garcon et le chargeant sur son épaule termine sa descente accompagné par les rires du garcon.

- Un soucis ma chere Babette?

Amuse de voir la femme legerement couverte de farine dont il connais la provenance il se penche recevant un bisiux,collant, de sa fille.

- c est iaatt! pi aouen naussi. y embete na Babette!

il assied son jeune garnement ecoutant les gromellements de la suivante

- Les males Kemabons Ma Doué tous des voyous!

Il attrape une tartine et jettant un regard au dehors.

- Quelques chose pour nous Babette ce matin?

Elle s'épousette et relevant la tête.

-Oui, M'sieut Caled un colis pour Dim'zelle Roxanne.

- sa tenue? je suppose que vous y avez jetté un oeil curieux?

Air faussement offusqué de la meschine.

- Moué? nan nan nan regardez je l ai posé dans le petit salon. la bas.

sourire amusé alors qu il attrape le paquet.

- je vais le lui porter. Je vais emener Wyatt avec moi ce matin. pouvez vous l'habiller?


sitot fais. il a juste le temps de grifonner un mot pour Roxanne et de le deposer avec le colis sur un gueridon



" J ai par miracle reussis à l'obtenir. Da garan n'Amour. j emene Wyatt au moulin sans ca Babette va devenir folle.

Da Garan"


Deja il entends Wyatt l 'appeller et devalant les escaliers il realise sa betise.

- Babette vous ferez lecture a Roxannne? elle aura sans doute besoin de votre aide.

Elle n'a pas le temps de répondre qu'ils sont déjà partis.
Roxannemontfortlaval
Les mains de Roxanne lui parurent glacées lorsque Caled lui avait signifié qu'ils étaient arrivés. L'air salé par les embruns de la mer toute proche fouettait encore son visage lorsqu'elle l'avait senti se glisser un peu plus tard dans les draps, contre elle pour la nuit. Et au petit matin, elle l'avait bien senti paresser, et elle ne s'en plaignait pas, bien au chaud entre les bras de son Unique. Elle se demandait parfois comment il faisait pour garder le contrôle de lui-même, alors qu'ils partageaient la même couche. Connaissant son passé, car il ne lui avait rien caché, cela l'émouvait encore plus, et elle ne l'en aimait que davantage son brun aux gris tempêtueux. Elle effleura d'une main troublée son dos, avant qu'il ne se lève, et se glisse dans la place encore chaude, de l'empreinte de son corps. Une habitude qu'elle a prise et qu'elle adore.

Ce n'est que plus tard, qu'elle s'habille en tatonnant et les mains contre les pierres usées, puis la rampe qui la guide, elle descend lentement les escaliers, souriant déjà en entendant les petites voix de Yaouen-Elfyn et Tayabrina dans la cuisine.
A petits pas, elle s'avance.


"- Alors qui sera le plus rapide à venir me faire le bisou ce matin ?"
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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
Lababette


Et dans la cuisine, et bien c'était le bordel ambulant. Depuis que Léenn avait décidé d'aller s'en faire escapade, Babette était souvent accompagnée des petits le matin. Et bien sûr, elle faisait les frais des petites mains enfarinées. Que voulez-vous, quand on a un meunier dans la maisonnée forcément, la farine, hein. C'est souvent ces temps-ci, avec les trois petits monstres que les jupons de la suivante étaient enfarinés.
Mais celle-ci riait de bon coeur, même si pour la forme on pouvait l'entendre houspiller un peu la marmaille.

Elle avait fini par installer les deux loustics sur le banc, et leur avait servis à chacun un bol de lait bien crémeux, qu'elle allait chercher tous les matins chez l'Ancêtre. Piaillarde la Babette, elle s'en était pris la ritournelle d'aller jacqueter avec le vieux Kermabon qui semblait ne rien y trouver à redire. N'empêche que la confrontation avec la jeunette Montfort, risquait d'être comique, car Roxanne n'avait toujours pas vraiment capté lors de la fête de la mer, que c'est bel et bien l'Ancêtre qu'elle se languit de rencontrer qui se trouvaient avec eux dans la barque.

La Babette se précipite lorsqu'elle entend la Dimezelle Roxanne dans les escaliers, lorgnant qu'elle n'aille pas se rétamer parce que sacrebleu, manquerait plus que ça et puis surtout, la Babette, elle regardait lequel de pied, la blonde allait poser au sol en arrivant au bas des marches. Elle tirait à pile ou face à chaque fois, et selon qu'il s'agissait du droit ou du gauche, la journée serait bonne ou pas.
Oui elle est superstitieuse et alors ?!!!

- Dim'zelle Roxanne, que vous allez vous faire vautrer au sol avec les deux poussinets s'ils vous galopent dessus en même temps. Jolie Tayabrina, venez donc avec moi donner la biscaille à Dim'zelle Roxanne. Yaouen, vous irez après vous hein ! Chacun son tour.
Ah pis Dim'zelle Roxanne, que le m'sieur Caled il a dit que je devais vous lire c'qu'il a écrit pour vous c'matin. Qu'il dit qu'y a eu un miracle. Oooohh un miracle que c'est vrai ? Et pou'quoi qu'il vous le dit à vous et pas à moi. J'adooore les miracles ! qu'il dit que le paquet il est enfin arrivé. Et puis qu'il vous dit aussi Da Garan. DEUX FOIS Dim'zelle Roxanne qu'il l'a écrit ça m'sieur Caled !!

Un silence, alors que la Babette pose le paquet sur la table.

- 'Tention à vous Dim'zelle Roxanne, la 'tiote diablesse Kermabon arrive sur vous !!

Et pas le temps de faire un geste, que le petit corsaire Montfort avait décidé de passer à l'attaque, lui, du côté babord de sa mère.

Roxannemontfortlaval
Froncement de sourcils.

"- Passez moi donc ce paquet mar-plij !"

Et de tatonner alors que Babette lui tend le sésame. La jeune femme s'aperçoit alors d'une chose qui ne lui aurait très certainement jamais effleuré l'esprit auparavant, alors que ses doigts effleurent ceux de sa meschine. Et les doigts baronnesques les retiennent, passant un pouce sur les boursouflures. Elle retient les phalanges que Babette essaient de replier sur ses cals.

"- Saperlotte ! Qu'avez-vous donc fait de vos doigts pour les abîmer ainsi ?!!"

J'avions plumé des oies, récuré des planchers et frotté du linge raide de crasse des écuries, Dimezelle Roxanne !

Et la blondine de tapoter le bout des doigts.

"- Vous rongez vos ongles aussi !"

J'me demandions juste pourquoi ça vous tracasse aujourd'hui Dimezelle Roxanne ! C'est à croire que vous y voyez mieux en étant aveugle qu'en ayant tous vos yeux hein ! C'est pour mieux vous gausser de moi j'suis sûre !

"- Je vous fais le serment solennel, Babette, sur mon glaive de Chevalier, que je ne me gausse nullement de vous."

Peuh ! J'vous croirons que quand les cochons auront des ailes Dimezelle !

"- Qui sait, Babette, qui sait ? Les cochons sont des animaux bien plus intelligents qu'on ne le pense ! Et cessez de faire ces yeux aussi ronds qu'un turbot parce que je m'inquiètes pour vous !"

C'est y point ça qui m'chiffone mais c'est qu'vous préférez vous occuper de mes doigts qu'de votre paquet ! Voulions p'être que je vous l'ouvriasse ?

"- Oui je suis curieuse de toucher cette merveille !"

Quoique déjà sans avoir besoin de toucher, l'exclamation de la meschine lui fournit un léger indice.

Foutredieu Dimezelle Roxanne, j'avions jamais vu du tissu aussi beau. H'reusement que vous y voyez rien sinon qu'vous aurions été éblouie. Z'avions les mains propres pour toucher ? Non parce que j'veux pas que m'sieur Caled me tombe dessus si vous faites des bêtises hein !

Haussement d'épaules de Roxanne qui déjà, a plongé ses mains dans les étoffes, un air extasié se dessinant lentement sur le visage.
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Roxannemontfortlaval
Une chambre. Celle du maître des lieux. Ces derniers jours elle les a passés à Langolen. Mais hier au soir, l'ambiance y était lugubre. Krystos, tirait sa tête des mauvais jours. Elle l'avait trouvé assis au coin du feu et avait bien vu les yeux rougis et les épaules affaissées. La blonde savait pourquoi. Elle ne le savait que trop bien. En pleine nuit, laissant Yaouen-Elfyn dans la sécurité du domaine, elle s'en était galopé jusque là et grimpé se coucher ici.
Elle avait entraperçu une silhouette et sans faire de bruit, c'est la couche qu'elle avait rejoint et au sein de laquelle elle s'était recroquevillée.
Très mal dormi. Toute la nuit elle avait été hantée. Le bruit sourd de quelques cornemuses que gonflaient les souffleurs. Les notes du Pibroch qui s'élèvent, hérissant alors la peau de la gamine qu'elle était encore. Elle revoit le coussinet noir sur lesquels étaient disposés ses gants et son couvre-chef, qui sortait le premier. Puis le champion du trépassé qui attendait au-dehors, juché sur un cheval drapé d'une couverture de velours noir, tout carapaçonné de noir. Il frappait nerveusement le tertre du pied.
Elle revoit encore les quatre longues traverses de bois sous le cercueil. Et cette plainte lugubre des cornemuses qui avaient jaillie lorsque le cercueil avait été soulevé de son catafalque.
Elle se souvenait aussi de l'arôme des viandes grillées, du vin et du chouchen qui coulait à flot et des innombrables verres levés en hommage au défunt. Veillée qui s'était poursuivie très tard dans la nuit et à laquelle elle avait assistée, dégoûtée, cachée sous une cage d'escalier.
Le lendemain, elle se souvenait que sa tante l'avait envoyé à Honfleur, dans ce couvent dont elle s'était enfuie par la suite, ne supportant pas l'autorité des nonnes.
Son père n'était plus et ce funeste jour était là pour le lui rappeller. La campagne était blanche, sans doute Caled était il parti au moulin ou vaquer à quelques occupations. Elle rabattit les couvertures et duvets sur sa tête. En quittant Langolen dans la nuit, pour venir se réfugier ici elle s'était dit que ça lui permettrait de ne pas s'effondrer.
Mais sous l'épaisseur des couettes, c'était encore la frêle adolescente au sortir de l'enfance qui pleurait toutes les larmes de son corps, en appellant d'une voix étouffée ce père qui n'était plus depuis quelques années et dont le deuil se faisait trop lentement, mais inexorablement.
Puis inconsciemment, pleurait-elle aussi sur d'autres choses, qui venaient rajouter à son sentiment de douleur. Ces derniers jours étaient plutôt difficiles à vivre.

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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
Caled
L'hiver.

Une sale période. Nu pied, il pousse presque brutalement la fenêtre qui donne sur la cours.

Paysage enneigé e t lunaire. Juste un croissant dans le ciel. Lueur diffuse. Là, il s’assoit sur le rebord. Le froid, mordant pénètre les tissus, trop fin pour l'extérieur.

Il ignore la morsure glacial de celui qui vole sans elle et murmure sans lèvre.

Sombre pensée en son esprit. La mort de Nael, son ami. La tristesse qui emprunt son coeur, le fait d'avoir été ignoré, de n'avoir rien vu. Et ses conséquences.
Retour sur terre, fin du voyage. Croisière idyllique qui se brise sur un rocher, une coque de noix, une cocon de perfection malmené par les vagues. Et un roc puissant, incontournable.

Nul marin n'aurait pu l'éviter.

Les Kermabons ne sont pas stable. De ce qu'il sait de son paternel, des comportements des uns et des autres, il en vient a cette conclusion. Sa soeur est sur la route du retour. Mais pour combien de temps ? Combien avant de s'en retourner vagabonder ? Le seul qui lui tenait en place c’était bien Max, mais le même sang ne coulait pas dans leur veine. Sans doute le coté Auvergnat qui apaisait le tempérament breton.

Il regarde le sol, quelques mètre sous lui. Appel doux. La neige qui s'entends sous ses pieds, est intacte, nulle trace. Un doux matelas de nuage qui l'appelle.

Qu'il serait doux en effet de s'y laisser prendre, s'y laisser choir. Quitter les douces illusions qu'il tentait vainement d'attraper pour revenir au réél.

Vagabondage. Il saute d'une pierre à l'autre, d'une flaque à la suivante. Éclaboussant de pensée morose l'air qui l'entoure. Il songe a Tayabrina et Wyatt depuis quelques jours à Rieux auprès de leur mère.

Il reste ainsi entre ciel et terre, devinant les contour de son village alors que l'aube pointe.
Roxannemontfortlaval
Silhouette blonde qui s'arrête au milieu des marches du grand escalier. Pieds nus, sa seule chainse comme vêture, elle fait fi du froid glacial qui pénètre les lieux. Immobile dans cet immense escalier, elle ne quitte pas la silhouette brune du regard. Par la fenêtre de la grand-salle sur laquelle l'escalier fournit une vue plongeante, elle observe, alors qu'elle se laisse glisser sur l'une des marches, une main crispée sur l'un des barreaux de la rampe, cette carrure dont les épaules semblent affaissées et cette nuque qui semble ployer.

Les bribes de leur discussion de ces derniers jours valsent toujours dans sa tête. Le chagrin la terrasse dans cet escalier, et sans bouger, faisant fi du froid qui lui fait un halo, elle garde ses gris rivés sur lui.

Juste pour lui insuffler une étincelle. Et s'il s'était retourné à ce moment là très certainement qu'il verrait ce que les perlées lunaires lui hurlent en silence.

Non n'Amour. Tu ne m' as pas perdue. Pas encore...Il y a parfois des évènements qui font que l'on se relève autrement, différent, mais plus fort qu'avant encore.

Elle pourrait geler sur place, qu'elle ne bougerait pas de son observatoire, gardant ses perles de lune rivées sur lui.

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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
Caled
Les minutes passent, longues à qui observerait la scène mais courte pour lui.

Le froid commença cependant à faire son oeuvre, et à pénétrer ses chairs. S' ankylosant, il décide enfin à se lever, à la seule lueur de la lune, éclairant les dalles de pierre dans son dos, projetant son ombre , allongé , sur les murs.

Diaphane.

Il ne la vit pas. Pas tout de suite. Luttant contre une brise qui vient perturber la quiétude du dehors, il repousse les deux battants, sans bruit. Bien qu'il n'y avait personne a réveiller, tous dormant profondément à cette heure.

Du moins c'est ce qu'il pensait.

Surpris, il porte la main à sa taille. Stupide réflexe, stupide conditionnement qu'à l'homme a se braquer à la moindre menace. A se braquer face à l'inconnu.

Mais pas face à cette inconnue là. Quelques marches plus haut, dans l'escalier qui mène à l’étage. Il se détend, et gravit les quelques marches qui la mène à elle, tendrement, il vient déposer un baiser sur ses levres, glissant sa main dans la sienne.

Non,il n'a pas ignorer sa tenue, comment aurait-il pu ? Les quelques rayons de la lune, baignant encore la scène ne dissimulait rien de son corps.
Frisson qui lui parcourt l'échine, alors qu'il se glisse lentement dans son regard, le bref aperçu de son corps encore imprimé sur ses rétines.

- Je t'ai réveillé ma Priñcez ?

Il sent sa main froide, gelée au creux de la sienne, il se glisse alors contre elle, l’enlaçant avec douceur, presque par peur de la voir se briser, tel le givre du matin à la surface des lacs.
Roxannemontfortlaval
Elle est à la limite, non pas de la fêlure, mais de la cassure. Et pourtant. Elle plie oui. Mais elle n'a pas rompue. Même si les apparences peuvent être trompeuses parfois. Même si...elle est fatiguée. Un simple non a causé un ouragan dans leurs vies. Et pourtant. C'est un non qui se combat.

Mais dans l'immédiat, elle est prête à briser. Gelée tout autant de l'intèrieur que de l'extèrieur. Et ce brin de chaleur, même s'il est ténu, elle s'y accroche encore. Parce que neuf mois ça ne peut s'envoler ainsi en fumée. Elle s'y refuse, tout comme lui s'y refuse.


- Je t'ai réveillé ma Priñcez ?

Silencieuse elle secoue doucement la tête. Puis d'une petite voix cassée.

"- Je ne dormais pas tu sais"

Et de s'appuyer contre lui pour remonter.
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Lababette


Cela faisait des semaines qu'elle attendait les ordres. Mais rien ne venait. La jeune maîtresse avait pourtant laissé ses affaires ici, c'est donc bien qu'elle comptait s'en revenir.
Peut-être que ça allait s'arranger entre le jeune maître et elle mais Babette ne savait plus que penser. La demoiselle s'était barricadée dans le village à côté et ne donnait aucune nouvelle. Le jeune monsieur lui il passait son temps à la mairie et elle ne le voyait pas.

Ce matin là, c'est une Babette en transe qui reçoit un pli portant signature de la jeune maîtresse. Mais c'est une journée d'horreur qui commence.

Madre de dios que ce n'est y pas possible !!! pas le p'tiot ! pas le petiot !!

Puis malgré tout, parce qu'on ne sait jamais que le jeune monsieur lui il passe par là, la Babette laisse une missive griffonnée à la hâte sur la tablée de la cuisine.


Citation:

M'siô Caled,

J'm'en suis partie chercher le p'tiot en catastrophe qu'il s'en est arrivé malheur ou que ça ne va bientôt arriver j'avions pas tout compris la lettre de Dim'zelle Roxanne. Sauf que le p'tiot, il faut y que j'le ramenions d'urgence à la Baronnie avec tout plein de gardes qu'elle a dit la Dim'zelle.

Babette


Porte qui claque et c'est en toute hâte que la meschine s'en prend la route du village voisin pour suivre les ordres reçus.

Roxannemontfortlaval
Il est des cadeaux offerts qui mérite réflexion.

- Plus personne n'habitera là, si le domaine te plait il est à toi.

Ils avaient passé des semaines dans le silence. Et puis petit à petit le dialogue s'était renoué entre eux. Faut dire que la blonde en avait bavé mais qu'elle ne l'avait pas épargné non plus. Dans le jeu tu me fais mal, je te rends coup pour coup, elle n'était pas si mauvaise. Mais Caled, c'était Caled. C'était un jeune homme bon, droit et fier. Un pur breton en somme quoi.
Et alors que le propre père de Yaouen-Elfyn n'avait pas daigné se préoccuper le moins du monde de l'enfant, et pourtant, elle avait eu le geste de lui écrire pour le prévenir avant qu'il n'apprenne par la rumeur publique ce qu'il en était. Caled lui, s'était inquiété de l'enfant. Alors qu'il estimait ne pas pouvoir être un bon père.

La vie était ainsi.

Elle réfléchissait. Soit elle prenait une échoppe ici, soit elle repartait direction Kastell-Paol. Là-bas, il y avait toujours le phare de sa marraine où aller s'abriter. Il y avait l'un de ses henchers aussi. Il y avait la tantine Mimilia et l'oncle Jack.

Ici. Il y avait ce qui fut le berceau d'une très jolie histoire qui aurait pu être celle de sa vie si un grand duc sans même le vouloir et le savoir, n'était venu perturber le cours de cette histoire. Il y avait des personnes qui étaient venu s'installer là en grande partie parce qu'elle y vivait. Chimène et Chrisgue. Son ancienne escuyère, devenue sa filleule. Une histoire qui va bien au-delà d'une simple amitié. D'ailleurs, la Chevalier de Sein était venu l'escorter de Kastell jusqu'ici.
De bon matin, la jeune femme avait récupéré ce qu'elle avait laissé à l'Arvoriad et qui se devait d'être offert pour le Noël des Nobles. Quelques semaines auparavant elle avait pu balancer, enfin, son vieux mandat dans le port de Kastell-Paol. Il avait fallu plus d'un mois pour arriver enfin à une action qui lui avait pris moins de cinq minutes. Et comme elle ne tenait absolument pas à avoir quelconque rapport avec une ancienne CaC qui n'avait pas hésité à balancer des ignominies, fausses de surcroit sur sa vie privée, de droite et de gauche, et oui, c'est que les gens venaient le lui répéter chez elle, Roxanne avait sciemment attendu de pouvoir faire ses transactions avec un CaC courtois. Mandat fourni la veille, départ aussi sec sur Treguier et déjà de bon matin, Rara avait dans ses cabas, les cadeaux promis et qu'elle savait notamment, pour la robe, tant espérée par une petite fille.

Elle réfléchissait à tout cela la jeune dukez. L'Arvoriad était un domaine magnifique et sauvage à la fois. Et la jeune femme s'interrogeait sur ce cadeau offert. Pourquoi ne gardait-il pas cette demeure pour ses propres enfants à lui. Wyatt ou Tayabrina plus tard aimeraient sans doute ce lieu. Peut-être l'endroit lui rappellait-il trop de souffrance et préférait-il s'en séparer, tout en sachant qu'il serait entre de bonnes mains avec elle. Puis après tout, elle pouvait tout aussi bien entretenir les lieux et les remettre à l'un des enfants de Caled lorsqu'ils seraient grands.
Beaucoup de questions venaient torturer l'esprit déjà bien bouillonnant de la jeune femme. Il est clair qu'ici Yaouen-Elfyn ne serait pas dépaysé et qu'il était en sécurité. Parce que pour y monter jusqu'à l'Arvoriad, avec les falaises escarpées qui l'entouraient, fallait déjà sacrément en vouloir !

Et puis bon, il y avait Imagine, il y avait l'amie de sa marraine, Esmylady qu'elle aimait bien et son époux le nouveau recteur. Puis elle n'oubliait pas que son frère Merry avait posé ses valises ici à son arrivée. Et surtout. Surtout. Surtout. Il restait encore Salomé. Sa si chère Salomé. Il y avait longtemps qu'elle ne l'avait vu mais la perte du jeune duc du Tregor n'avait pas du arranger les choses. Naël avait grandi et vécu ici et elle savait combien il adorait cet endroit.

Elle se dit qu'elle allait réfléchir mais c'est machinalement qu'elle envoie une missive à l'un des tisserands du village. Autant sa garde robe peut être fournie autant il lui manquerait presque l'essentiel : une simple chemise.
Elle a demandé conseil à Caled, et il semblerait que le village manque de bouchers, de meuniers, de boulangers. Mais que meunier ça serait bien parce que trois des meuniers du village sont souvent sur les mers ou en voyage.

Alors elle prend le temps de la réflexion. De toute manière, ses escuyers doivent la rejoindre et ils ne sont pas encore arrivés.

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