Roxannemontfortlaval
Si tu ne te souviens pas de la moindre folie que l'amour t'ait jamais inspirée, c'est que tu n'as pas aimé.
~~William Shakespeare~~
Femme en cette humeur a t'elle été jamais courtisée ? Femme en cette humeur a-t'elle jamais été gagnée ?
Roxanne se dandina un instant devant la ruelle, alternant d'un pied sur l'autre. L'Armoricaine haussa le menton d'un cran et affronta l'enfer qui lui faisait face. L'enseigne du Boudoir des Sens.
Ah ils avaient été bien trop loin pour certains afin qu'elle ne les prenne point au mot. Revanche quand tu me tiens. A trop jouer avec le feu, ils n'avaient fait que la pousser dans ses derniers retranchements. Elle déglutit et chassa une mèche blonde emmêlée qui lui tombait dans les yeux. Pas question de laisser voir aux gens de cet endroit, la terreur qu'ils lui inspiraient. Elle avait décidé qu'elle en passerait par là. Défi qu'il ne fallait pas provoquer en elle.
Plus pucelle, mais pas femme accomplie non plus. Cela faisait des mois qu'elle avait érigée autour d'elle un véritable iceberg. Un bonheur qu'elle avait cru éternel. Des tromperies. Un enfant. L'abandon. La solitude. Dissolution d'un mariage. Des tâches toujours plus lourdes à porter sur les épaules. Elle ne vivait plus que pour son travail et son fils.
Et puisqu'on l'avait provoquée, une idée avait jailli dans son esprit et finit par faire son chemin.
En ces lieux, elle ne serait qu'une cliente comme une autre. Qui avait largement de quoi rémunérer les services offerts. Et ici, trouverait elle peut être la réponse à la torture qu'elle s'impose depuis des mois et des mois.
Ce devait être le genre d'endroit où on se moquerait bien de savoir si elle est duchesse, baronne, chevalier ou simple gueuse.
Clairement, elle n'y connaissait rien en personne de petite vertue. Elle était vierge avant son mariage et son époux avait joué avec elle le temps de l'engrosser et s'en était allé retrouver ses anciennes maîtresses. Pourtant selon lui, elle était une bonne élève.
La jeune dukez haussa les épaules, histoire de se prouver à elle-même qu'elle n'était pas intimidée. Ce qu'elle s'apprêtait à faire dépassait largement le bon sens, quoi que. Un regard sur ses mains qui tremblaient légèrement. La peausserie de ses gants était aussi fine et suave que du beurre sur sa peau délicate.
De toute manière pour elle, les hommes étaient tous des trompeurs. Alors cette fois, c'est elle qui allait s'amuser aux dépends de ce que les viles langues de vipère avaient pu siffler. Elle prit néanmoins une longue inspiration avant de pousser fermement la porte.
Découverte de draperies d'un ton saumon, enjolivées de guirlandes de lierre doré. L'intérieur, somptueux, était éclairé par des dizaines de bougies dans des lanternes de verre.
La jeune femme repoussa alors la capuche qui cachait ses boucles blondes et resta figée sur le seuil, le souffle coupé par ce qu'elle voyait. Une petite table sculptée était déposée au milieu, près du pilier central et flanquée d'un fauteuil assorti garni d'un coussin de velours rouge. De légères volutes de fumée montaient d'une chaufferette en cuivre et parfumaient l'air d'une odeur exquise.
Elle ne sembla pas prêter attention aux conversations qui allaient bon train autour d'elle, et se glisse dans le fauteuil.
Captive des lieux, bien qu'elle y soit entrée de son plein gré.
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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.
~~William Shakespeare~~
Femme en cette humeur a t'elle été jamais courtisée ? Femme en cette humeur a-t'elle jamais été gagnée ?
Roxanne se dandina un instant devant la ruelle, alternant d'un pied sur l'autre. L'Armoricaine haussa le menton d'un cran et affronta l'enfer qui lui faisait face. L'enseigne du Boudoir des Sens.
Ah ils avaient été bien trop loin pour certains afin qu'elle ne les prenne point au mot. Revanche quand tu me tiens. A trop jouer avec le feu, ils n'avaient fait que la pousser dans ses derniers retranchements. Elle déglutit et chassa une mèche blonde emmêlée qui lui tombait dans les yeux. Pas question de laisser voir aux gens de cet endroit, la terreur qu'ils lui inspiraient. Elle avait décidé qu'elle en passerait par là. Défi qu'il ne fallait pas provoquer en elle.
Plus pucelle, mais pas femme accomplie non plus. Cela faisait des mois qu'elle avait érigée autour d'elle un véritable iceberg. Un bonheur qu'elle avait cru éternel. Des tromperies. Un enfant. L'abandon. La solitude. Dissolution d'un mariage. Des tâches toujours plus lourdes à porter sur les épaules. Elle ne vivait plus que pour son travail et son fils.
Et puisqu'on l'avait provoquée, une idée avait jailli dans son esprit et finit par faire son chemin.
En ces lieux, elle ne serait qu'une cliente comme une autre. Qui avait largement de quoi rémunérer les services offerts. Et ici, trouverait elle peut être la réponse à la torture qu'elle s'impose depuis des mois et des mois.
Ce devait être le genre d'endroit où on se moquerait bien de savoir si elle est duchesse, baronne, chevalier ou simple gueuse.
Clairement, elle n'y connaissait rien en personne de petite vertue. Elle était vierge avant son mariage et son époux avait joué avec elle le temps de l'engrosser et s'en était allé retrouver ses anciennes maîtresses. Pourtant selon lui, elle était une bonne élève.
La jeune dukez haussa les épaules, histoire de se prouver à elle-même qu'elle n'était pas intimidée. Ce qu'elle s'apprêtait à faire dépassait largement le bon sens, quoi que. Un regard sur ses mains qui tremblaient légèrement. La peausserie de ses gants était aussi fine et suave que du beurre sur sa peau délicate.
De toute manière pour elle, les hommes étaient tous des trompeurs. Alors cette fois, c'est elle qui allait s'amuser aux dépends de ce que les viles langues de vipère avaient pu siffler. Elle prit néanmoins une longue inspiration avant de pousser fermement la porte.
Découverte de draperies d'un ton saumon, enjolivées de guirlandes de lierre doré. L'intérieur, somptueux, était éclairé par des dizaines de bougies dans des lanternes de verre.
La jeune femme repoussa alors la capuche qui cachait ses boucles blondes et resta figée sur le seuil, le souffle coupé par ce qu'elle voyait. Une petite table sculptée était déposée au milieu, près du pilier central et flanquée d'un fauteuil assorti garni d'un coussin de velours rouge. De légères volutes de fumée montaient d'une chaufferette en cuivre et parfumaient l'air d'une odeur exquise.
Elle ne sembla pas prêter attention aux conversations qui allaient bon train autour d'elle, et se glisse dans le fauteuil.
Captive des lieux, bien qu'elle y soit entrée de son plein gré.
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En deuil de ma Pelote, Dame de Concoret & de Naël d'Artignac, Duc du Tregor et Chevalier de Pontekroaz.