Miss.
[ Février 1461.
Dans ses nouveaux appartements à Montréal - Bourgogne. ]
Imaginez une petite fiole de verre sombre. Pas plus grande qu'un pouce pas plus large que deux. Une petite chose contenant un liquide pouvant faire beaucoup. Des pouvoirs ? Oui, mais pas celui de faire rapetisser, ni même de grandir. Non, nous ne sommes pas Au Pays Des Merveilles, ici.
Sur la petite étiquette accrochée quelques mots. Pas de Buvez-moi, même si cela aurait pu. Non, des mots bien plus sombres, bien plus marquants : " Si tu bois cela .. L'enfant que tu portes disparaîtra. " *
Margot avait trouvé cette radicale solution chez une herboriste. Lourdement masquée pour ne pas que l'on soupçonne son identité. Elle l'avait payé prix d'or sans encore savoir si elle allait s'en servir.
Depuis peu, c'est à Montréal qu'elle logeait. S'étant retiré le temps du calme pour étudier, pour s'occuper l'esprit et ne penser à rien d'autre. La maison vide dans laquelle elle habitait à Dijon lui donnait le cafard. Ce vide et cette solitude la rongeait jour après jour. Son époux bien trop occupé à passer du temps avec les Licornes et Gertrude, la vieille femme qu'elle hébergeait était partie rejoindre une famille retrouvée.
Voyant dans quelle solitude la brune était plongée, le Vicomte Niall de Rivien l'invita une nouvelle fois, et sérieusement cette fois-ci, à loger à Montréal le temps qu'il faudrait. La Bourguignonne avait accepté, détestant pourtant de dépendre des autres Certaines situations y obligent si l'on ne veut pas mourir de chagrin.
Des appartements mis à sa disposition dans lesquels elle s'était enfermée tout la journée. Classant les nombreux procès dans la matinée. Rangeant le reste de ses affaires entre deux pour ne pas avoir de migraine. Des malles pleines débordaient de partout, laissant des robes apparaître, des produits de luxe, des papiers
Ce n'était pas dans les habitudes de la brune de laisser trainer les choses, et pourtant elle n'avait pas la tête à ça en ce moment et chaque chose à faire lui semblait insurmontable. Si elle arrivait à faire plus ou moins bonne figure en public, parlant de ses recherches de coquins et autres choses pouvant choquer ou faire rire, seule, le masque tombait laissant alors une femme ravagée par son passé.
Sa nouvelle grossesse lui rappelait ces défunts enfants. Après cette tragédie la belle était persuadée que c'était un message du Très Haut lui prouvant qu'elle n'était pas faite pour être mère. Elle ne comprenait alors pas pourquoi aujourd'hui elle portait à nouveau la vie. Etait ce pour souffrir de nouveau dans quelques années ? Pour lui faire connaître l'épreuve d'élever seule un enfant ?
Margot se posait mille et une questions, sans y trouver la moindre réponse, seulement une solution, radicale. Celle de faire mourir cet enfant logeant dans son ventre légèrement arrondi avant qu'il ne voit le jour. Il serait facile de faire croire à un accident, une fausse couche étant si vite arrivée. Bruler ses entrailles volontairement à l'aide de cette potion, à défaut de pouvoir le faire elle même avec sa torche. Pleurer quelques jours pour ne pas vivre dans le doute et dans l'inquiétude toute sa vie, c'est là qu'elle en était.
Assise sur la chaise du petit bureau en face d'elle, ses émeraudes brillantes ne quittaient pas cette fameuse petite fiole qu'elle maltraitait entre ses doigts fins. Elle avait tiré sur le bouchon de liège pour l'ouvrir et avait senti le liquide. Une forte odeur s'en dégageait. Pas encore prête, elle l'avait refermé précieusement. La brune savait qu'elle allait avoir mal, l'herboriste lui avait dit qu'elle aurait l'impression de mourir avec lui, mais ce n'est pas ce qui l'effrayait le plus, elle connaissait la douleur physique et avait appris à la gérer, mais pas celle qu'il y aurait dans son coeur au moment de l'acte.
Un regard perdu vers la fenêtre qui lui envoyait alors les rayons du soleil. Elle resta là, assise, les yeux pleins de larmes à attendre le bon moment, si celui-ci venait à arriver un jour.
Il nous faudra du courage, mais, tu ne le dis pas ...
Inévitable naufrage, mais, tu ne le dis pas ...**
* Inspirée d'Alice au Pays des Merveilles.
** Tu ne le dis pas, MF.
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Dans ses nouveaux appartements à Montréal - Bourgogne. ]
Imaginez une petite fiole de verre sombre. Pas plus grande qu'un pouce pas plus large que deux. Une petite chose contenant un liquide pouvant faire beaucoup. Des pouvoirs ? Oui, mais pas celui de faire rapetisser, ni même de grandir. Non, nous ne sommes pas Au Pays Des Merveilles, ici.
Sur la petite étiquette accrochée quelques mots. Pas de Buvez-moi, même si cela aurait pu. Non, des mots bien plus sombres, bien plus marquants : " Si tu bois cela .. L'enfant que tu portes disparaîtra. " *
Margot avait trouvé cette radicale solution chez une herboriste. Lourdement masquée pour ne pas que l'on soupçonne son identité. Elle l'avait payé prix d'or sans encore savoir si elle allait s'en servir.
Depuis peu, c'est à Montréal qu'elle logeait. S'étant retiré le temps du calme pour étudier, pour s'occuper l'esprit et ne penser à rien d'autre. La maison vide dans laquelle elle habitait à Dijon lui donnait le cafard. Ce vide et cette solitude la rongeait jour après jour. Son époux bien trop occupé à passer du temps avec les Licornes et Gertrude, la vieille femme qu'elle hébergeait était partie rejoindre une famille retrouvée.
Voyant dans quelle solitude la brune était plongée, le Vicomte Niall de Rivien l'invita une nouvelle fois, et sérieusement cette fois-ci, à loger à Montréal le temps qu'il faudrait. La Bourguignonne avait accepté, détestant pourtant de dépendre des autres Certaines situations y obligent si l'on ne veut pas mourir de chagrin.
Des appartements mis à sa disposition dans lesquels elle s'était enfermée tout la journée. Classant les nombreux procès dans la matinée. Rangeant le reste de ses affaires entre deux pour ne pas avoir de migraine. Des malles pleines débordaient de partout, laissant des robes apparaître, des produits de luxe, des papiers
Ce n'était pas dans les habitudes de la brune de laisser trainer les choses, et pourtant elle n'avait pas la tête à ça en ce moment et chaque chose à faire lui semblait insurmontable. Si elle arrivait à faire plus ou moins bonne figure en public, parlant de ses recherches de coquins et autres choses pouvant choquer ou faire rire, seule, le masque tombait laissant alors une femme ravagée par son passé.
Sa nouvelle grossesse lui rappelait ces défunts enfants. Après cette tragédie la belle était persuadée que c'était un message du Très Haut lui prouvant qu'elle n'était pas faite pour être mère. Elle ne comprenait alors pas pourquoi aujourd'hui elle portait à nouveau la vie. Etait ce pour souffrir de nouveau dans quelques années ? Pour lui faire connaître l'épreuve d'élever seule un enfant ?
Margot se posait mille et une questions, sans y trouver la moindre réponse, seulement une solution, radicale. Celle de faire mourir cet enfant logeant dans son ventre légèrement arrondi avant qu'il ne voit le jour. Il serait facile de faire croire à un accident, une fausse couche étant si vite arrivée. Bruler ses entrailles volontairement à l'aide de cette potion, à défaut de pouvoir le faire elle même avec sa torche. Pleurer quelques jours pour ne pas vivre dans le doute et dans l'inquiétude toute sa vie, c'est là qu'elle en était.
Assise sur la chaise du petit bureau en face d'elle, ses émeraudes brillantes ne quittaient pas cette fameuse petite fiole qu'elle maltraitait entre ses doigts fins. Elle avait tiré sur le bouchon de liège pour l'ouvrir et avait senti le liquide. Une forte odeur s'en dégageait. Pas encore prête, elle l'avait refermé précieusement. La brune savait qu'elle allait avoir mal, l'herboriste lui avait dit qu'elle aurait l'impression de mourir avec lui, mais ce n'est pas ce qui l'effrayait le plus, elle connaissait la douleur physique et avait appris à la gérer, mais pas celle qu'il y aurait dans son coeur au moment de l'acte.
Un regard perdu vers la fenêtre qui lui envoyait alors les rayons du soleil. Elle resta là, assise, les yeux pleins de larmes à attendre le bon moment, si celui-ci venait à arriver un jour.
Il nous faudra du courage, mais, tu ne le dis pas ...
Inévitable naufrage, mais, tu ne le dis pas ...**
* Inspirée d'Alice au Pays des Merveilles.
** Tu ne le dis pas, MF.
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