Evil_erin
8- Dans les griffes de l'Helvétie.
Ma fille avait retrouvé le sourire et voila ce qui m'importait. Je l'avais finalement ramenée avec moi à Genève, non sans quelques craintes, mais après quatre jours et ses rencontres avec quelques habitants et visiteurs, Eileen avait repris ses habitudes de vie d'auberge. Leony avait suivi, discrete et efficace, elle appréciait de pouvoir dépenser son petit salaire comme bon lui semblait dans la ville marchande. Elle était libre, je n'avais émis qu'un ordre : qu'elle soit rentrée en début de soirée pour s'occuper d'Eileen dans la chambre, après que je lui ai donné son diner.
La fête de Noël était là. N'en faisant aucun cas, j'avais pour ma part passé une journee identique aux autres. Si ce n'était quelques évènements qui m'avaient surprise. Il fallait ... il faudrait bientôt, que je m'éloigne de cette ville et de ses bras multiples qui se refermaient sur moi.
Trois jours plus tôt, le Bucheron m'avait offert un présent magnifique : un pendentif d'argent en forme de lune serti d'une émeraude en soleil. Bijou censé me représenter, qu'évidemment je ne porterai jamais.
Puis la veille du jour de fête, le Perlé m'avait offert une paire de bottes fourrées. J'avais bien essaye de refuser mais l'entêtement du "pirate" valait bien le mien.
Plus tard dans la nuit, ce fut la "Mémé" comme l'appelaient les gens d'ici, qui était entrée dans la taverne, armée d'un panier de fruits qu'elle était venu m'offrir. Je devais avouer que mon séjour dans la ville helvète m'avait fait découvrir cette femme sous un angle nouveau.
Leurs marques d'attention, auxquelles je ne savais pas vraiment comment réagir, me laissaient une drôle de sensation, seule dans cette taverne. Quelques passages, des "bonsoir" lancés à la va vite, et la porte s'ouvre de nouveau. Il est la mi nuit et c'est Lui qui entre.
A nouveau, je ne sais pas comment réagir. Il est froid, distant, aucun mot, aucun geste qui pourrait me donner une chance de croire, d'espérer qu'il soit venu pour une autre raison que "la corvée".
Je l'observe, je l'attends, envers et contre tout je l'aime, et je me maudis de ce sentiment qui me pourrit l'existence. N'y tenant plus, faisant les cent pas, je prend sa main et fais l'erreur, celle qu'il aurait mieux valu éviter : je pose sa main sur mon ventre.
Quoi... non. C'est pas possible.
Je le savais pourtant, bien sur que je me doutais qu'il rejetterait tout en bloc. Il nie, cherche des excuses, des raisons d'esquiver sa responsabilité. Et puis la facilité, je n'ai qu'à tuer le fruit de notre union, quitte à y laisser ma vie, pour ce qu'il en a à faire !
Il en vient aux mains, s'énerve, mais je refuse d'entrer dans son jeu de violence et de soumission, il est hors de question qu'il m'entraine sur cette pente à nouveau.
Alors il change de tactique. L'infidélité ! Il m'insulte, me traite presque de trainée alors qu'il sait parfaitement que c'est faux. Comme toujours, il cherche à me faire mal, à me blesser intérieurement, son ton est froid, tranchant comme une lame.
Tu étais totalement hors de mon contrôle, et de ma surveillance. Je doute.
Je serre des dents. C'est un salaud, rien de plus, un minable qui s'en sort toujours par une pirouette, qui ne cherche qu'à me rabaisser et à m'humilier. Au moins, j'ai la conscience tranquille, il sait, il ne pourra pas me traiter de menteuse.
Il dit qu'il n'est pas prêt, puis part en claquant la porte, sans un mot de plus, dans le plus grand désintérêt pour sa famille ... Que pouvais-je en attendre ? Que pouvais-je en espérer ? Il est temps de cesser de rêver, de vouloir sauver quoi que ce soit de notre couple. Il est incapable du moindre effort, il n'en a même pas l'envie, il préfère détruire tout ce qui pourrait lui apporter quelque chose dans sa misérable existence.
J'entends les cloches au loin qui résonnent, la sainte nuit me laisse de marbre, les miracles n'existent pas et ce n'est pas une religion qui y changera grand chose.
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Ma fille avait retrouvé le sourire et voila ce qui m'importait. Je l'avais finalement ramenée avec moi à Genève, non sans quelques craintes, mais après quatre jours et ses rencontres avec quelques habitants et visiteurs, Eileen avait repris ses habitudes de vie d'auberge. Leony avait suivi, discrete et efficace, elle appréciait de pouvoir dépenser son petit salaire comme bon lui semblait dans la ville marchande. Elle était libre, je n'avais émis qu'un ordre : qu'elle soit rentrée en début de soirée pour s'occuper d'Eileen dans la chambre, après que je lui ai donné son diner.
La fête de Noël était là. N'en faisant aucun cas, j'avais pour ma part passé une journee identique aux autres. Si ce n'était quelques évènements qui m'avaient surprise. Il fallait ... il faudrait bientôt, que je m'éloigne de cette ville et de ses bras multiples qui se refermaient sur moi.
Trois jours plus tôt, le Bucheron m'avait offert un présent magnifique : un pendentif d'argent en forme de lune serti d'une émeraude en soleil. Bijou censé me représenter, qu'évidemment je ne porterai jamais.
Puis la veille du jour de fête, le Perlé m'avait offert une paire de bottes fourrées. J'avais bien essaye de refuser mais l'entêtement du "pirate" valait bien le mien.
Plus tard dans la nuit, ce fut la "Mémé" comme l'appelaient les gens d'ici, qui était entrée dans la taverne, armée d'un panier de fruits qu'elle était venu m'offrir. Je devais avouer que mon séjour dans la ville helvète m'avait fait découvrir cette femme sous un angle nouveau.
Leurs marques d'attention, auxquelles je ne savais pas vraiment comment réagir, me laissaient une drôle de sensation, seule dans cette taverne. Quelques passages, des "bonsoir" lancés à la va vite, et la porte s'ouvre de nouveau. Il est la mi nuit et c'est Lui qui entre.
A nouveau, je ne sais pas comment réagir. Il est froid, distant, aucun mot, aucun geste qui pourrait me donner une chance de croire, d'espérer qu'il soit venu pour une autre raison que "la corvée".
Je l'observe, je l'attends, envers et contre tout je l'aime, et je me maudis de ce sentiment qui me pourrit l'existence. N'y tenant plus, faisant les cent pas, je prend sa main et fais l'erreur, celle qu'il aurait mieux valu éviter : je pose sa main sur mon ventre.
Quoi... non. C'est pas possible.
Je le savais pourtant, bien sur que je me doutais qu'il rejetterait tout en bloc. Il nie, cherche des excuses, des raisons d'esquiver sa responsabilité. Et puis la facilité, je n'ai qu'à tuer le fruit de notre union, quitte à y laisser ma vie, pour ce qu'il en a à faire !
Il en vient aux mains, s'énerve, mais je refuse d'entrer dans son jeu de violence et de soumission, il est hors de question qu'il m'entraine sur cette pente à nouveau.
Alors il change de tactique. L'infidélité ! Il m'insulte, me traite presque de trainée alors qu'il sait parfaitement que c'est faux. Comme toujours, il cherche à me faire mal, à me blesser intérieurement, son ton est froid, tranchant comme une lame.
Tu étais totalement hors de mon contrôle, et de ma surveillance. Je doute.
Je serre des dents. C'est un salaud, rien de plus, un minable qui s'en sort toujours par une pirouette, qui ne cherche qu'à me rabaisser et à m'humilier. Au moins, j'ai la conscience tranquille, il sait, il ne pourra pas me traiter de menteuse.
Il dit qu'il n'est pas prêt, puis part en claquant la porte, sans un mot de plus, dans le plus grand désintérêt pour sa famille ... Que pouvais-je en attendre ? Que pouvais-je en espérer ? Il est temps de cesser de rêver, de vouloir sauver quoi que ce soit de notre couple. Il est incapable du moindre effort, il n'en a même pas l'envie, il préfère détruire tout ce qui pourrait lui apporter quelque chose dans sa misérable existence.
J'entends les cloches au loin qui résonnent, la sainte nuit me laisse de marbre, les miracles n'existent pas et ce n'est pas une religion qui y changera grand chose.
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