Très chers soeurs et frères et princes et chers ministres de la Sainte Eglise, la Curie Romaine,
Comme il appert que je dois garder le chaud ainsi que me le prescrivent mes médicastres en raison d'horribles vomissements qui m'empêchent de paraître dignement par devant vous, je vous adresse ces lettres comme mes dernières décisions et réponses suite aux récentes sollicitations de divers princes et ministres de l'Eglise.
Concernant les affaires du Royaume de France, il ne saurait être question que soit remis en question le gouvernement du Cosmos voulu par Dieu qui, comme Aristote lui-même a pu le dire, est bien le règne des Rois-Prêtres et donc des Clercs à qui sont subordonnés les souverains temporels qui ne bénéficient que d'une délégation dont la plus prestigieuse est le sacre. Si le Roi de France prétend décider seul ce qu'il lui plaît de respecter ou de rejeter dans le Saint Droit Canonique, qu'il n'abjure pas définitivement tous ses écarts et errements, alors il restera à jamais ce qu'il est actuellement sans le sacre : un Anti-Roi, Sicaire Démoniaque à la solde du Chaos, de la Créature Sans Nom, et il conviendra par tous les moyens nécessaire de l'écraser et l'empêcher de mettre en péril les âmes de ceux qu'il prétend gouverner comme ses sujets. Idem la présence comme dauphin officiel d'un hérésiarque de la Religion Prétendue Réformée, ledit Sancte, reste comme une injure au Ciel qui ne saurait rester sans que lui soit administrée une saine et sainte médecine. La Sainte Eglise ne manque pas de fidèles souverains prêts à défendre la Vérité et il est grand temps de mettre en branle les fidèles aristotéliciens, guidés par le clergé, afin de faire triompher la Vérité et le Cosmos. Que ceci soit proclamé et annoncé avec force sceaux et hérauts afin qu'aucun fidèle n'ignore le péril menaçant son âme.
Concernant spécifiquement le clergé de Gaule et de Bretagne, nous avons reçu de nombreuses missives témoignant de l'incompréhension suscutée par les affaires de l'écartement du gouvernement de l'Eglise de Clodeweck et Verty. S'il appert s'il ont si gravement fauté qu'ils doivent rendre leur chapeau de cardinal et leur mitre d'évêque, alors tel est ce qui adviendra, mais le temps bien long de l'éclaircissement de toutes ces affaires et la situation politique critique du royaume de France engendrent le risque grave d'un schisme : lesdits prélats, et d'autres, pourraient se trouver tentés d'accompagner l'anti-roi Eusaias dans la constition d'une Eglise séparée. Si tel prélat que Clodeweck venait à sacrer Eusaias en Reims ou autre lieu consacré, l'Eglise de France pourrait s'en trouver si fortement ébranlée que bien des fidèles ne sauraient plus quelle est la voix de Dieu. Les Princes de l'Eglise que sont les cardinaux seraient des proies faciles d'une manoeuvre aussi abjecte, et des évêques pourraient rejoindre ledit schisme. Aussi prends-je la décision suivante que pour le règlement du statut et du cas de Clodeweck et de Verty, la Curie romaine doit incontinent, sous dix jours, réunir un tribunal collégial exceptionnel ; les juges devront être issus de l'épiscopat breton et de l'épiscopat français et de l'éspicopat impérial francophone, la procure sera le fait des cardinaux qui connaissent le mieux le cas et la sentence sera ratifiée par vote conjoint des évêques bretons, français et impériaux francophones.
Enfin, tout le procès devra être public en une tribune sur la place d'Aristote afin que tous fidèles sachent que même les Princes de l'Eglise, contrairement aux assersions iniques de l'anti-Roi Eusaias, sont tenus de respecter la Loi de Dieu, que les évêques sont la plus belle émanation qui puisse être du prêtre-Roi défini par Aristote, et que l'Eglise est Unie et Forte et Vraie et Juste.
Concernant les affaires du royaume d'Albanie, je ne saurais que trop vous conseiller de faire preuve de diplomatie en usant du Patriarche grec, qui vint nous visiter à Rome lors de la recherche des tablettes perdues de pseudo-Aristote, iol semblait être un homme de paix cherchant le dialogue et non la guerre. Le Roi d'Albanie s'est montré fidèle guerrier prompt à mettre ses armées au service de l'Eglise. Sauvez-le et vous gagnerez des armées pour la cause romaine.
Concernant l'Empire, Sa Majesté et Eminence Adala fit également montre d'une grande fidélité à l'égard de Rome et on successeur semble de même vouloir soulager l'Eglise par une médiation. Qu'il lui soit bien dit que la seule diplomatie ne saurait suffire face à la Créature sans nom et vous devez vous assurer qu'il est prêt à faire tonner les trompes de guerre si l'anti-roi Eusaias devait refuser d'abjurer. Enfin, qu'une messe soit donnée à la fin de janvier en Saint Titus en mémoire de l'Impératrice Adala, cérémonie lors de laquelle sera l'occasion de sublimer la figure du souverain juste et saint, fidèle et obéissant bras de l'Eglise.
Concernant l'Eglise d'Irlande, celle-ci se trouve à ce que certaines lettres disent, dans une folle crise et que des évêques et des prêtres prêteraient allégeance aux Eglises de rite grec et souhaiteraient quitter le giron romain. Là encore, une réaction doit avoir lieu, et pour ces lointains territoires, je ne saurais que préconiser l'envoi de missionnaires et d'un légat afin que ces îles ne deviennent pas des forteresses schismatiques, y porter la guerre y serait décidément extrêmement difficile.
Concernant l'organisation ONE qui corrompt bien des pays et spécialement le royaume de Valachie, j'ai appris quel danger ils pouvaient être. Là encore, vous devez apporter aide et soutien au clergé roumain pour les soutenir. Ces brigands possèdent de nombreuses armées mais ils fabriquent une grande haine dans la population. Des missionnaires et un légat pourraient y faire de véritables miracles et y gagner un royaume tout entier dévoué à Rome comme celui d'Albanie.
Concernant les territoires scandinaves, ceux-ci sont des terres de mission également, encore vierges, et le clergé y est très certainement laissé à l'abandon, les religieux directement choisis par le peuple, sans doute ne disposent-ils même pas du Livre des Vertus dans leur langue. Des missionnaires doivent également y être menés, et un clergé y est à forme, depuis le Danemark jusqu'à la République de Novgorod.
Que cette lettre soit baillée également aux évêques du monde entier pour leur faire connaitre qu'en cette nouvelle année, les combats de l'Eglise sont nombreux mais que nul n'est isolé en sa paroisse et que l'Eglise Aristotélicienne ne saurait être qu'universelle et collégiale.
In Majorem Dei Gloriam,
Innocent, Pontifex Maximum