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[RP]Quand maraudage rime avec naufrage

Airina
Taillefer un normand, enfin si sa connaissance ne le détrompait pas. Elle aurait pu le deviner. Il n'y a que les normands qui savent reconnaitre un autre normand ..enfin...sauf elle.

Vous avez bien déduit ...le calva, mon petit accent qui me trahit parfois bien que j'essaie de le masquer...mais fallait pas non plus être fortiche pour deviner !

Sa viande enfournée, le petit repas frugal continua avec du pain et du fromage. Une demi-miche lui fut donnée suivie d'un fromage qui par son originalité fit sourire Airina.
Il lui tendait un coeur et non pas le sien mais un fromage cendré aux formes si significatives.

Elle ignorait si c'était une tactique ou sa façon de se lier avec les autres mais il lui dévoilait peu à peu sa vie comme si la nécessité de partager avec une étrangère qu'elle était, lui faisait du bien. Ou alors tout simplement une solitude à combler.

Le voyant faire cavalier seul, cette dernière supposition pourrait être la bonne. Mais allez savoir ...pour le moment elle avait tout faux !

Merci...je vais faire honneur à votre fromage ...

Son petit bras contourna le feu dont les flammes s'étaient calmées, pour attraper le fromage tourangeau et s'en couper une part et ainsi trancher ce coeur en deux. L'autre moitié serait pour lui.

Puis les questions reprirent. Il était bien curieux le brun. Ma foi, ses questions n'étaient pas bien compromettantes et entre deux bouchées fromagères elle répondit.

Cela fait bien longtemps que je n'habite plus à Dieppe. Je viens de Roc'han. Je m'y suis installée pour vivre auprès de feu mon père.

Puis réagissant à sa façon d'une douceur normande

Et je ne joue pas à la brigande !!! Je suis mal tombée un point c'est tout en vous choisissant !!!

Elle plissa du nez en pensant à son échec pour sa première. Mais elle n'était pas découragée et une deuxième tentative de brigandage lui tentait bien. Cependant la prochaine fois elle choisirait un peu mieux sa victime. Certainement une femme peu douée ferait bien mieux l'affaire.
Revenant à l'échange entre les deux, elle lui retourna la question. Elle aussi voulait savoir. Ce brun commençait à l'intriguer.

Et vous, à part cogner de vos grosses mains une frêle jeune fille que faites vous ici ?

Instinctivement elle passa sa paume sur le haut de son crâne pour sentir sous ses doigts la douleur du coup de massue.

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~Fille adorée de son tad Niark ~ Ne quitte jamais sa Kristall~
Taillefer
[A la guerre comme à la guerre, entends cogner le tonnerre, la furie des sanguinaires...*]

Il prit l'autre moitié du fromage, et tout en répondant à la jeune femme, s'attela à le fourrer dans sa moitié de miche de pain.

- Ce que je fais ici?

Son regard se perdit quelque peu dans le vague, quelques instants seulement, le temps de penser à ce qui s'était passé ces derniers temps en Anjou où il venait de combattre pour la dernière fois sous l'étendard du Cœur Navré.

- Je rentre chez moi, à Chinon, y régler quelques affaires. Et je repartirai en quête d'un autre combat à livrer. Parce que c'est de la guerre que je vis.

Il ne savait pas à ce moment là qu'il se retrouverait à défendre la Bourgogne face aux armées au service de l'Eglise.

Puis il revint au cours de la conversation.

- Ainsi donc, tu vis en Bretagne...Je n'ai jamais eu vraiment de sympathie pour les bretons...mais le fait qu'ils aient quitté l'Alliance du Ponant est un bon point pour eux.

Toute sa vie durant, il avait été persuadé que les bretons n'étaient qu'un ramassis de brigands sans honneur, venant semer trouble et désordre dans le Royaume, malgré les incessantes négociations de part et d'autre. Il avait souvenir de razzias et de pillages sur les terres normandes où il avait grandit. Et les voyageurs colportaient leur lot de rumeurs les concernant. Mais tout cela était en train de changer dans son esprit. L'expérience lui montrant que parfois les pires ennemis du Royaume se cachaient en son propre sein, et cela lui faisait relativiser les choses.

- Mais reparlons un peu de ce qui vient de se passer entre nous, veux-tu? Un vrai brigand n'aurait peut-être pas hésité à m'enfoncer de suite sa lame dans le dos, s'il avait bien observé à qui il avait à faire. N'as-tu pas vu mes armes? N'as-tu pas vu le prix que pourrait valoir tout ce que je possède? Comment crois-tu qu'un simple roturier comme moi ait pu se payer pareil apanage? Il y en a assez pour se payer une petite seigneurie là dedans.

Il lui indiqua ses deux chevaux, les sacs de toiles et ses sacoches de selle contenant tout son équipement: une armure complète de fer sombre, des armes de qualité, un bouclier de belle facture, et bien d'autres biens onéreux.

- J'ai acquis tout ça en guerroyant mais aussi en pillant et en détroussant. Des brigands, j'en ai croisé des tas. J'en ai côtoyé mais j'en ai aussi occis. Et certains étaient d'un acabit dont on fait des contes pour effrayer les enfants. Bref...tu voudrais l'être, mais tu manques d'expérience et tu gardes une certaine innocence dont il te faudra te séparer si tu persistes à suivre cette voie.

Il avala une grosse bouchée de pain et de fromage puis reporta son attention sur Marie. Il avait remarqué que ses mains s'étaient portées sur son crâne endolorie.

- Désolé d'avoir cogné si fort...Mais comprends bien une chose, si je ne l'avais pas fait, tu aurais continué à résister et ta bravoure m'aurait sûrement conduit à commettre un geste malheureux. Je n'ai jamais eu l'intention de te tuer. Parce que tu es une brave, Marie. Je l'ai vu dans tes yeux. Et il te faudra apprendre à utiliser ce courage à bon escient. Et il te faudra apprendre à manier ceci...

Sur ce, il tira la rapière de sa ceinture et lui tendit, persuadé que tout danger était écarté maintenant.

- C'est une belle arme, de belle facture. Mais rend moi ma dague maintenant. J'y tiens. Et parle moi plus de toi. Ton père n'est plus?

*Lofofora - Comme à la guerre

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Airina
Le temps s'écoulait et la clarté du jour avait laissé place à cette lumière qu'on appelle entre chien et loup.
Alors qu'elle était venue dans cette forêt pour brigander la voilà face à sa victime à partager repas et paroles comme deux amis ayant organisé un pique-nique autour d'un feu.

Elle buvait ses mots, intéressée par son histoire et ses conseils. Il avait évidemment beaucoup plus d'expérience dans la matière qu'elle. Voire simplement de l'expérience, elle en avait aucune.
Il connaissait les moindres gestes qu'aurait pu faire un vrai brigand face à sa proie. Et il avait bien remarqué que la ratoune n'était qu'une novice.

Ainsi donc il avait tout un arsenal avec lui. D'une armure à des armes coûteuses en passant par une quantité de breloques onéreuses. Et le tout car il pillait à ses heures !!!
Elle avait tenté de détrousser un détrousseur. Comment voulez-vous qu'elle ait pu réussir ?!!

Néanmoins tout a une raison d'être. Fallait juste savoir qu'elle était cette raison.

Petit sourire appréciateur de sa façon de s'excuser de son coup. Finalement elle était contente d'avoir reçu la massue sur le crâne, elle ne serait peut-être plus de ce monde s'il ne l'avait pas fait.
Alors autant relativiser et à presque le remercier. M'enfin non elle n'irait pas jusque-là.

Cependant sa gratitude envers lui s'opéra alors que son petit organe vital se mit à battre un peu plus fort lorsqu'il lui tendit son épée. Elle y tenait énormément. Un cadeau de son géniteur, un de ses rares cadeaux qu'il lui fit et dont elle y était attachée fortement. Il avait même pris soin d'y graver deux petites lettres un A et un R, ses initiales.
Son visage s'illumina et déplaçant son fessier sur le côté, elle récupéra sa rapière. En échange elle attrapa la dague du sol et la lui remit.

Merci....et ..tenez...reprenez-la...

Pain et fromage en mode digestion, son repas s'acheva par une lampée d'eau contenue dans son outre. Le faisant face, elle ne bougea plus gardant ses prunelles sur son faciès pour les détourner un instant lorsque celui-ci demanda auprès de son père. Silence perturbé par le crépitement du feu de bois.
Elle venait tout juste de lui dire qu'il n'était plus de ce monde pourquoi en voulait-il savoir plus ?

Il est mort mon père !!! Il s'est noyé !!!!

La gorge se resserre, sa salive ne passe plus. Bien qu'elle ait réussi à vivre sans lui elle n'avait pas tout à fait fini son deuil, doutant qu'elle y arrive un jour. Aucune envie de parler de lui ni de déballer sa vie...sa vie lui appartenait rien qu'à elle.

Cependant Airina releva son visage pour regarder ce brun si intrigant. Aucun étranger ne s'était intéressé à elle comme il le faisait et personne ne lui avait dit tout ce qu'il voyait en elle.
La salive reprenant son cours, son angoisse apaisée, elle se surprit elle-même à lui faire confiance.

Je n'ai pas grand chose à dire vous savez ? Je suis juste une pauvre jeune fille qui voulait se prouver à elle même qu'elle était capable d'être digne de porter son nom. Nous devions le faire à deux...avec lui ..avec tad Niark...ça n'a pas été fait..

Un silence pour reprendre calmement.

Vous voyez cette épée ...c'est un de ses présents qu'il m'avait fait...il devait m'apprendre à la manier comme une guerrière...ça n'a pas été fait...
Le résultat vous l'avez remarqué...un échec complet ...mais.... je ne vais pas jeter l'éponge si facilement !

Et de continuer alors que ses noisettes viennent s'allier à ses bruns.

Je donnerai n'importe quoi pour qu'il revienne, je ferai aussi n'importe quoi pour le rendre fier ...il me manque tellement...

Ne retiens pas tes larmes pleurer ça fait du bien....* Non non non !!! Jamais montrer sa faiblesse ! Une lèvre inférieure mordue, elle tourna lentement sa tête pour cacher ses yeux humides.

Et vous ?

Question idiote mais fallait passer à autre chose.


*Ne retiens pas tes larmes Amel Bent.
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~Fille adorée de son tad Niark ~ Ne quitte jamais sa Kristall~
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