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[RP] Rencontre initiatique.

Faust.
[Nemeton* de Carnac - Quelques lieues à l'Est de Vannes]


Il était arrivé un peu avant le crépuscule à Vannes. Depuis, il s'était fait discret, comme à son habitude, ne cherchant querelle ou plaisir chez personne. A vrai dire, il ne s'était même pas fait voir là-bas, il avait simplement trouvé un boulanger pour lui négocier une miche de pain et était reparti avant que les portes de la ville ne soient abaissés pour la nuit.
Depuis, il marchait, sans trop savoir où. A environ quatre ou cinq lieues à l'est de Vannes lui avait-on dit. Au sud de Ploemel. C'était les seules indications qu'il avait eues. Et encore, pour les avoir il avait du bataillé puisqu'il avait marché de petits hameaux en petits hameaux demandant son chemin au tout venant. Or le tout venant dans ce genre de bled paumé parlait un étrange mélange de français et de breton. Ou plutôt, il parlait un breton avec quelques mots d'un patois français archaïque par ci par là. Ainsi, il avait du chercher dans les tréfonds de sa mémoire pour trouver ses mots en breton tout en usant de toute son imagination pour mimer un "Nemeton".

Dire qu'il y a quelques heures, il savait même pas ce que c'était qu'un Nemeton !
Il avait reçu la veille un petit mot de la Druidesse lui indiquant la date, l'heure et le lieu du rendez-vous. Et s'il avait parfaitement compris qu'il allait devoir marcher à une allure soutenue pour faire bonne figure, il n'avait pas la moindre idée de la direction à prendre pour se rendre au Nemeton de Carnac. Du moins, jusqu'à ce qu'un vieillard à qui il eut exposé son problème lui expliqua que Carnac était un petit bourg aux environs de Vannes. Du coup, il s'était mis en route pour Vannes au plus vite en glanant ça et là des informations sur Carnac qu'il finit par rejoindre le lendemain au soir.

Il avait décidé en entrant dans la forêt qui entourait le Nemeton d'ôter sa chemise et de bifurquer vers un point d'eau dont on lui avait parlé avant d'arriver à proprement parler sur le site sacré. Fallait dire que cette longue marche ne l'avait pas épargné non plus, et qu'il avait décidé d'être au moins un peu présentable devant la Druidesse, mais aussi devant ceux que le Nemeton rassemblaient, quels qu’ils soient. Il avait eu le temps de faire une légère toilette, effaçant ainsi tout trace de la sueur qui alors couronnait son front avant d'arriver sur le lieu sacré. Elle n'était pas encore là, mais il n'en fut pas déçu. Au contraire, ça lui laissait un peu de temps pour se remettre de toutes ces heures de marche. S'asseyant le dos contre un arbre, il admira le ciel étoilé qui couvrait le lieu, le baignant dans une lumière presque onirique. La tête dans les étoiles, il s'amusa à reconnaitre dans les étoiles les légendes du passé que son père lui avait raconté en des temps d'une autre époque. D'une époque où son corps était encore nu de toute encre et son esprit libre de toutes responsabilités.

Un léger soupir nostalgique s'échappa de ses lèvres. Les constellations restaient silencieuses. Les étoiles étaient bien là, mais il n'arrivait plus à tracer les traits qui dessinaient les icônes de l'Histoire.





*Un Nemeton est un lieu sacré pour les Celtes qui pratiquent là leur culte.

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Naeligdekerrandic
En ce moment j'étais un peu perdue, nan même complètement. Mes repères tombaient. Les grands semblaient se renfermer. Mais môa je n'étais malgré tout kune enfant.
De nouvô, je me sentis terriblement seule, et comme chake fôas ke ça arrivait, je m'enfonçais dans le bois de KP.
J'allais vers ma bicoke de la forêt. Peut être kune visite à mes amis les lutins me ferait du bien ils m'avaient toujours aidé à y voir plus clair, comme Ela mon amie de brume, dont je ne devais pô parler à tous les grands.
Je marchais depuis longtemps ô son de chants ôkels je ne comprenais rien, kand d'un seul coup, je m'arrêtais.
Regardant ôtour de moi je m'apperçus ke je reconnaissais pô l'endroit.
Pourtant, sans savoir pourkoi, je n'eus pô peur du tout. Je pensais ke mes amis lutins m'avaient sûrement jouer un tour à leur façon.
Un chemin s'ouvrait devant moi et je le poursuivis jusqu'à un drôle d'endroit, ô milieu des arbres il y avait comme un trou et planté ô milieu de drôle de pierres.
Je ressentis de drôle de choses près de cet endroit et malgré tout ce lieu m'attirait, alors, je pénétrais dans la trouée dénudée d'arbres et m'approchais des pierres à preske les toucher, kand j'aperçus kelkun près d'un arbre et je bifurkais vers lui.
M'approchant, je le reconnus et immédiatement m'arrêtais à bonne distance de lui, me demandant ce kil me ferait cette fôas.....

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Faust.
[Les Korrigans, c'pas des méchants!]


Il commençait à s'inquiéter de l'absence de la Druidesse. Avait-il correctement lu le mot. Etait-il vraiment au Nemeton de Carnac, ou était-ce un autre Nemeton ? Il n'avait pas la moindre indication là-dessus mais tentait de se rassurer en se disant que des Nemeton, il ne devait pas y en avoir cent non plus. Pour parfaire son argumentation, il se repassa en mémoire les indications de ceux qu'il avait croisé sur la route et qui l'avait aiguillé tout le long de son chemin pour les comparer à la route qu'il avait suivi. Non, définitivement, hormis quelques indications qu'il n'avait pas comprises ou qui corroboraient trop singulièrement les autres pour être vrai, il les avait toutes suivies et était sur d'être au bon endroit. Ou presque. Une part de doute l'habitant toujours. Une part de doute qu'il tenta de faire taire en imaginant sa rencontre avec la Druidesse. Il ne savait comment cela allait se passer. Mais alors absolument pas. Il fit défiler dans son esprit les maigres connaissances qu'il avait déjà sur le druidisme pour essayer de supputer de ce qu'allait donner cette rencontre.

Selon ses maigres connaissances, il savait que les lieux de cultes dans lequel officiaient les druides étaient réputés pour être des points de jonctions entre notre terre et les paradis aquatiques, étoilés ou forrestiers qu'habitaient les Dieux ou toute sortes de créatures étranges qui existaient au-delà des limites que s'imposaient l'homme. Il n'en avait jamais croisé une seule cela étant dit. Mais il n'avait pas de souvenir de s'être rendu sur un Nemeton non plus. Ainsi, il se prit à imaginer comment se manifestait la présence d'un Dieu au cours d'une cérémonie. Il fut rapidement dépassé par on imagination trop débordante en cette nuit de printemps et abandonna pour réfléchir aux animaux et aux créatures qui pouvaient peupler la forêt de Carnac. Il connaissait de noms les Korrigans, en avait vu quelques uns dessinés sur les pages de certains livres mais n'en avait jamais vu en vrai. Ainsi, pour occuper le temps, il se prit au jeu d'imaginer à quoi pouvait bien ressembler ces créatures en vrai. En vain.

Jusqu'à ce qu'un bruit ne l'alerte et que la réalité apporta la réponse que son imagination ne pouvait apporter. Regardant d'où venait le bruit, il vit une chevelure brune éparse et en bataille dépasser d'un buisson au loin. D'un coup, il se releva de toute sa stature pour scruter plus le buisson en question. Baigné dans la lumière de la Clairière, le petit être devait le voir aussi clairement qu'en pleine journée. Malheureusement pour lui, la réciproque n'était pas vrai; si la clairière était convenablement éclairée par la lune, les buissons l'environnant baignait dans une obscurité alourdie par le contraste. Le petit être finit par quitter le buisson, pour mieux se cacher derrière les pierres dressées là. Décidant d'aller à sa rencontre, il cria alors sans attendre que le petit être ne soit dévoilé à sa vue :

    Qui va là ?!

La tête brune finit par sortir de derrière la pierre qui la cachait. « Ca ressemble à ça, un Korrigan ? » Ce fut sa première pensée avant de reconnaitre la gamine de l'investiture qui elle par contre l'avait reconnu à n'en pas douter vu son regard à la fois hargneux et craintif. Alors que sa mine était bien circonspecte, la petite moue qu'arborait la petite imposa à son visage la grimace d'un sourire. Ce même sourire qu'il ne lui avait offert à leur première rencontre. Un sourire simple, rassurant, intime et même peut-être un peu protecteur dans lequel on dénotait pourtant d'une pointe de moquerie qui ne se décrivait pas, qui ne se voyait même pas mais qui pourtant se ressentait.

Lui tournant le dos pour retourner s'asseoir, il ajouta simplement en se retrouvant de nouveau face à elle.

    Que fais-tu donc là à une heure pareille, Petit Korrigan ?

Il ne savait pas comment elle s'appelait. Et étrangement, il ne ressentait pas le besoin de le savoir. A l'heure actuelle, elle lui avait inspiré cela et il trouvait que cela lui allait bien. Lui qui n'en avait jamais vu un pour de vrai.

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Naeligdekerrandic
Je le regardais s'avancer vers moi, et portais la main à mon bâton. Je le regardais avec suspicion, sentant encore sa main sur mon épôle lors de l'investiture dans le cercle. J'avais pô cro apprécié d'ailleurs, alors je restais sur mes gardes.
Je le dévisageais, avec ses dessins il me plaisait pô bôcoup, me faisant penser à l'ancien Dug que j'aimais pô du tout lui.
Je le vis sourire, un sourire pas très franc que j'aimais pô cro comme l'ôcre fôa, pis il me questionna :

Citation:
Que fais-tu donc là à une heure pareille, Petit Korrigan ?

Et le regardant, retourner s'asseoir, je lui répondis :
D'abord môa j'suis pô un comme ke tu dis.
Pis j'suis où là ?
J'étais dans le bois d'KP, pis les lutins, y ont chantés et me v'là ici !
Pour sûr ky m'ont fait une blague............mais pô cro gentille, passe ke tôa t'as pô cro l'air d'un gentil.
Môa suis Naelig, pitite peste de KP! L'arme secrète des Ailes ôssi !
Pis tôa t'es ki d'abord !

Je le fixais toujours sur mes gardes, attendant kil me donne des réponses .....

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Faust.
Cette jeune fille le laissait perplexe. Moqueur aussi. Un peu. Mais principalement perplexe. Son regard suspicieux, ses mimiques d'adulte adaptées à un faciès d'enfant, son bâton qu'elle empoignait fermement, toutes ces expressions se mélangeait avec une harmonie si parfaite qu'elle en était troublante pour lui à la curiosité que son regard portait face à ses dessins. Une curiosité accompagnée d'une certaine défiance certes. Mais il le savait au fond de lui, l'oeil hargneux de la donzelle brillait sous la lune d'une lueur teintée de milles caractères. Parmi ceux-ci, il ne doutait pas de sa curiosité. Plus que cela, il en était même ravi.

Sachant qu'on ne fait pousser une plante qu'à la lumière du soleil, il retourna s'asseoir silencieusement. Restant coi, l'observant en souriant de ce sourire qu'elle devait maintenant bien connaitre, il la toisa simplement. Son regard semblait lui souffler : «Voilà, Petit Arbuste, je me tais. Je te laisse libre de t'exposer à la lumière de mon silence.»

Et elle s'exprima. Et quel expression ! Il faillit en perdre son masque d'impassibilité et exploser de rire. La petite était définitivement d'un genre différent de ses congénères. Il lui semblait qu'elle avait réussi l'exploit que seul quelques petits Korrigans étaient capables de réaliser qu'était celui d'imposer aux adultes leur façons de penser. Et à n'en pas douter, elle montrait actuellement toute l'étendue de son talent à un Faust qui sentait qu'il perdait du terrain et cédait au charme de la petite.

    D'abord môa j'suis pô un comme ke tu dis.
    Pis j'suis où là ?
    J'étais dans le bois d'KP, pis les lutins, y ont chantés et me v'là ici !
    Pour sûr ky m'ont fait une blague............mais pô cro gentille, passe ke tôa t'as pô cro l'air d'un gentil.
    Môa suis Naelig, pitite peste de KP! L'arme secrète des Ailes ôssi !
    Pis tôa t'es ki d'abord
    !

Et, lui ? Il était qui d'abord ?! Son sourire s'élargit à cette question. Il hésita avant de répondre, mais prit le pli de se laisser aller au jeu d'une discussion puisque la Druidesse tardait à venir. Il souffla alors en réponse.

    – Moi ? Je ne suis rien, sinon le prochain protégé du Ki-Du.

Voyant son air surpris à l'énonciation de ce dernier mot sur lequel il avait volontairement mis l'emphase, il ajouta de son air le plus énigmatique en essayant d'imiter l'air que son Père prenait lorsqu'il lui racontait une histoire.

    – Sais-tu qui est le Ki-Du, Petit Korrigan ?


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Naeligdekerrandic
Nan mais les idio c'lui-là ke y comprends pô ce ke je lui dis ou qôa ? ke j'me dis dans ma tête, ke je secoue, passe ke le pôvre kand même. Je le regarde encore et cherche kel âge kil peut avoir, mais en tout cas c'est un grand. Ben il est pô gâté d'rien comprendre comme ke ça à son âge kand même.
Je lui souris comme on le fait à un simple d'esprit, mais un voile de peur pourtant fuse dans mon regard au mot kil prononce.

Môa suis pô un Korchais pô qôa. T'es vraiment cro bête tôa.
Alors je va te dire encore une fôa en articulant bien de bien. Fais attention hein.
Môa je suis,
je détache bien les lettres, et les prononce tout fort, esprès pour kil comprenne bien kes ce ke je lui dis, bien lentement en plus :
N A E L I G
Vraiment je fais un gros effort avec lui hein. Je le regarde fronçant les sourcils, c'est vrai ke j'connais pô grand chose, mais kand même hein. Alors au final, sans ciller une seconde, j'ajoute :
Vi j'a d'jà 'tendu ça ! Mais c'est pô bien ça !
C'est l'chien d'la mort ki s'appelle comme ke ça j'crôa bien.

D'un seul coup, à ce mot de mort, je me souviens d'Ana, pis d'pôpa des étoiles, pis d'Ela ôssi et j'vacille. Envolée la force de Nael, j'tombe à genoux et je pleure tout plein.

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Faust.
La fille s'énerve alors, il me semble qu'elle change d'état. Elle le fixe, elle passe du mépris à la peur puis à la colère, puis à la violence dans ses paroles, avant de laisser le doute s'emparer d'elle. Un doute qui ne dura que peu de temps avant de s'en aller, laissant alors la petite seule avec la seule émotion qui lui restait. Une tristesse. Réelle et omniprésente. Une tristesse qui avait assombri le Nemeton. Une tristesse qui avait même alourdi le Ciel Etoilé qui les couvrait.

Ki-Du*
.
Certaines amulettes, certains endroits, certaines gravures, certains dessins et même certains mots avaient un pouvoir. Il en était convaincu.
Sa Question avait été simple et il l'aurait voulu moins empreinte de sens caché. Et pourtant elle en avait. «Sais-tu qui est le Ki-Du, Petit Korrigan, avait-il demandé ?» Et elle le savait. Elle avait d'abord tenté d'éluder la question. Elle avait ensuite tenté d'y répondre avec des mots. Mais rien n'y fit. Il ne s'avait si c'était la puissance du lieu ou la puissance du mot, mais cette question ne se satisfaisait pas d'une réponse composée de mots. Avide, elle demandait une réponse plus sincère, dénuée de l'intermédiaire du langage, elle demandait une réponse de l'Ame. Et il pouvait être content, Faust. Car sa réponse, il l'avait eu après tout. Toutefois, il ne voulait pas ça, il n'avait pas voulu ça. Il avait simplement voulu occuper l'enfant en attendant que la Duchesse ne vienne elle, elle qui serait surement plus apte à l'aider que lui. Pourtant l'enfant était là, à pleurer, dévoilant devant lui des trésors d'une souffrance intime au possible. Elle était là, devant lui, à verser ses larmes les plus sincères, celles qu'on ne garde que pour ce temple des rêves qu'on rejoint tous les soirs, qu'on garde pour ce petit coin d'intimité où tout emmailloté que nous sommes dans nos couvertures, nous sommes si bien que nous nous laissons aller à reposer notre conscience. Elle pleurait les larmes qu'une enfant ne révélait même pas aux êtres qui l'avaient conçus et qui les gardait plutôt pour son oreiller.

Le regard rivé sur cette enfant, il finit par se lever et l'attirer à lui dans un geste assuré et serin. La petite lui arrivait à peu près au ventre, ses bras pouvaient dès lors entourer ses épaules ce qu'il fit dans un geste qui s'imposa.


    – Et si tu me racontais, Petit Korrigan, ce que tu sais du Ki-Du ?

La réconfortant comme il pouvait d'une étreinte, il avait soufflé ces deux petits mot qui l'avaient mise en colère du bout des lèvres comme pour rappeler à son esprit qu'il n'était pas seul avec cette tristesse. Tout ce qu'il arrivait réussi à lui inspirer, c'était cette étrange colère. Et bien tant pis, il s'en servirait comme d'une perche pour la ramener vers des cieux plus joyeux que cette terne et sombre tristesse qui envahissait son âme.




*Le Ki-Du renvoie à un chien mythologique, chien sombre de la mort qui accompagnait l'Ankou lorsque celui-ci venait emporter un mort.

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Naeligdekerrandic
Sans ke je m'en rende compte, il s'approcha et m'entoura de son bras. Ce geste se voulait tendre, rassurant sans doute, mais il n'eut d'autre effet que de me faire m'effondrer contre la poitrine de cet uluberlu coloré.
La peine de ces morts ki même si je ne les connaissais pas tous vraiment pour de vrai me mankaient. Je repensais un instant à Léo et à mon Wouaf disparus je ne savais trop où. Les larmes avaient bien du mal à se tarir.

Mais l'entendre encore me servir ce nom stupide ke je n'aimais pô vraiment, me fis sortir de ma torpeur. Je me redressais fronçant les sourcils, le visage rougit par la colère ôtant ke par les larmes.
Je le regardais les yeux flamboyants de cette colère, et dis :

Nan mais tu vas arrêter de m'appeler comme ke ça vi !
J't'a dis j'suis pô un Korchaispôqôa !

Pis j'veux pô parler du chien noir ki vient chercher les morts môa !
J'aime pô ça kand les gens y sont morts, passe ke ça fait cro du mal tout plein à Nael !

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Faust.
La petite s'énerva de nouveau. Apparemment il avait réussi son coup. Etrangement, bien qu'en colère, elle ne se défit pas du bras autoproclamé protecteur qui avait pris la décision de couvrir la petite de son égide. Elle n'avait pas quitté ce bras toutefois elle s'était redressé de toute sa stature. Elle le regardait dans les yeux pour lui faire comprendre toute l'étendue de sa colère. Elle le regardait dans les yeux et le visait toutefois elle n'arrivait pas à l'atteindre. Le bleu brut de son regard terni par les expériences douloureuses avait laissé place à une couleur d'un beu vif, innocente, fière, enfantine. Un bleu d'un vif appuyé encore par la dilatation de ses pupilles qui semblaient légèrement vrillé.

Dans son délirium, il semblait avoir perdu contact avec cette réalité. Il lui sembla alors, qu'en ce Nemeton où les esprits avaient plus de prise sur nous il avait revu l'image de son Père, aussi fringant qu'à l'époque de ses plus jeunes années. Il le revit se pencher sur lui et lui souffler d'une voix à la fois grave et joyeuse, ses mots qu'inconsciemment il avait répété exactement.

    – Sais-tu qui est le Ki-Du, Petit Korrigan ?


Son regard fixe celui de Son Père. Du bout des lèvres, il souffle un léger «Non..», à peine audible. Il entend son Père inspirer, comme la première fois. Il entend ses mains frotter l'une contre l'autre en cherchant le moyen de lui dire.. comme la première fois. Il entend alors la voix lourde qui lui raconte. Sa naissance. Le Ki-Du. Sa mère qu'il a emmené. Qu'il l'avait guidé jusqu'à un ailleurs que les Dieux gardaient pour celle qui avait donné sa vie à un autre. Qu'elle vivait désormais en lui et qu'elle était plus que son héritage : sa Gloire, son Héroïsme. Le Ki-Du l'avait accompagné tout au long de cette épreuve, l'avait guidé. Comme la première fois, il sent des larmes lui monter aux yeux. Il comprend la première raison de sa venue, il voit en cette rencontre un signe étrange de bienvenue. L'image de son père finit par disparaitre comme dans une brume étrange; qu'il remarqua qu'il n'avait pas répondu à l'Enfant et qu'une larme avait tracé son sillon le long d'une de ses pommettes, hésitante à la franchir. La petite l'observe de son oeil à la fois en colère et curieux. Il la relâche et reste silencieux.

Troublé.

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Naeligdekerrandic
Il est vraiment bizarre lui kand même. On dira ke y les parti dans ses pensées ôssi, pis même ke, on dira ke y va pleurer pi têcre.
Môa, j'suis une enfant, et pi têcre ke c'est pour ça, ou ke c'est la magie d'ici, mais je le sens.
Et, alors kil se recule, c'est môa qui vient l'enlacer. Je lui pose une bisouille pis lui caresse la joue, avec tout plein de la tendresse.
Je sais pô ce ki se passe, passe ke je suis pô comme ke ça, d'habitude, vec les gens ke je connais pô. Je frissonne d'un coup, le froid, les émotions, le lieu, la crainte ôssi kil m'inspire, ou tout ça en même temps sans doute.
Je reste pourtant là, un moment, à l'enlacer, sans bouger, et à faire des petits gestes tout bôs, tout tendres, pour le réconforter, à mon tour.

Pis soudain, j'me sens bizarre encore plus kavant.
Le vent me chante une chanson ke j'reconnais pô et pourtant ke j'ai entendu j'crois déjà. C'est une chanson ke chantent les lutins dans le bôas de KP, avec les mots tout bizarre ke je comprends rien de rien. Je regarde le jeune aotroù intriguée, me demandant si lui ôssi il entend, ou si déjà y les cro grand pour ça.
Kelke chose arrive, kelke chose va se passer.....

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Lallie_ap_maelweg
Il était tard, la journée touchait à sa fin mais il ne faisait pas encore nuit. Elle avait délaissé l'étalon racheté à Ana pour monter son vieil ami Raoir à la robe de geai. Longue avait été leur amitié et Raoir désormais était un majestueux vieillard qu'il ne fallait plus trop brusquer. Cette ballade était pour eux l'occasion de se remémorer leurs expéditions passées. Elle ne fatiguait pas trop et lui appréciait cette liberté retrouvée.

La Duchesse portait sur ses épaules une pelisse de fourrure blanche retenue par un fibule d'or de bonne taille, formé de trois corneilles entrelacées. Le tout sur un manteau de pourpre et une épaisse houppelande rubiconde elle aussi. Un simple cercle d'or scindait sa tête dont la chevelure infinie et flamboyante s'étalait sur ses épaules menues. Le sol était enneigé et l'air glacial devenait vapeur au contact de leur respiration mutuelle. Dans cette forêt qu'elle traversait et qui finissais à quelques pas, pas un bruit, la nature s'était endormie avec l'hiver. Rares étaient les courageux pour affronter le froid.

Elle finit par arriver à Carnac, la plaine des pierres levées était aussi immobile que silencieuse. C'était leur point de rendez-vous, le lieu sacré ou pourrait s'échanger les paroles ancestrales. A mesure qu'elle approchait, elle distingua une première silhouette, puis une seconde. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il vienne accompagné, mais pourquoi pas. L'enseignement pourrait profiter à tous. Quand elle fut à leur niveau elle reconnu le visage d'une petite fille. Elle en ignorait le nom mais l'avait déjà croisé. Quant à Faust, son visage lui était inconnu mais elle savait que c'était lui.

Sans descendre de sa monture, une main posée sur l'encolure de son fidèle ami Raoir, elle les salua d'un simple signe de tête en les sondant tour à tour de son regard sombre.


- Bienvenue à Carnac...
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Faust.
La douleur aussi vive que fugace que de revivre cette scène terrifiante de son enfance s'en était allé alors que l'enfant était venue l'enserrer avec force. Il n'avait pas eu le temps d'intervenir qu'à son tour, elle l'avait pris dans ses bras et rassuré à sa façon.

Il retint en soupir en glissant une main dans la chevelure brune de la jeune fille, pensant que ce serait tout pour cette soirée, qu'il allait devoir la raccompagner, que la Duchesse avait du se raviser et ne plus avoir envie d'être son instructeur. Il en avait la ferme conviction jusqu'à ce que le regard de l'enfant ne se tourne de nouveau vers lui. Nouvel échange de regard. Toutefois, cette fois-ci il y dénote quelque chose de particulier. La petite ne semblait plus avoir peur de lui, mais elle semblait être apeurée par autre chose. Dans ses yeux, il croyait lire une phrase que son esprit souhaitait lui adresser : «Tu le sens, toi aussi ?»

Hélas, pourtant, il ne sentait rien lui, et n'arrivait pas à comprendre la raison de la terreur qui se lisait dans les yeux de la jeune fille. Cherchant un moyen comme un autre de la rassurer, il fut surpris d'entendre une voix lui souffler ces quelques mots là.

    Bienvenue à Carnac..

Son regard comme celui de la petite se tourne vers la Druidesse qu'ils n'avaient pas vue arriver. Elle chevauchait un bien vieu canasson qu'elle avait fait s'arrêter à leur hauteur.

    – Bonjour, Votre Grâce. Je suis l'auteur des courriers à votre attention, et voici Naelig. Elle... elle m'accompagne.

Il ne savait pourquoi il n'avait pas dit qu'il l'avait trouvé là par hasard. Tout ce qu'il savait c'est que quelque chose au fond de lui n'avait pas envie de la laisser partir ainsi. Et ces mots avaient retranscrit l'intime sentiment de responsabilité qui était né en lui lorsque la petite avait laissé déborder quelques larmes.

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Naeligdekerrandic
Voilà donc ce kannonçait le chant, me dis je lorske j'entendis une voix dire :
Bienvenue à Carnac..
Comme lui, je tournais mes prunelles en direction de la voix et découvrit la dame de l'investiture. Celle ke javais trouvée cro pô drôle du tout, passe kelle grondait.
Je devins rouge, mes yeux toujours un peu empreints de peur, et l'observais, kand voilà pô, ke lui, y disait ke j'étais avec lui.
Bon, c'est vrai ke à nous voir là, ainsi, à l'instant, sans doute, on pouvait y crôare mais c'était pô la vraie vérité. Pis j'savais pô pourqôa mè la Dame, j'sentais ki vallait mieux pô lui raconter d'bêtises, pis encore moins ici.
Alors je regardais la Dame droit dans les yeux et dis à mon tour :

Demat, mon a ra mad ?
Je suis Naelig de Kerrandic,
je me redressais en disant mon nom complet, car depuis peu j'étais fière de le porter.
Pis je poursuivis :

Mè lui j'le connais pô.
En fait j'étais dans ma forêt à KP, pis les lutins y ont chanté leur chant avec les drôles de paroles ke j'comprends rien, pis j'suis arrive ici.
Mais lui, il était là y l'attendait. Et pis y s'est passé un cruc bizarre et voilà.
Après j'ai encore entendu chanté et t'es arrivée voilà.

Je ôssais les épôles, pis lui demandais pour finir :
Dis on est où là ? Comment ke je rentre à KP môa ?

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Lallie_ap_maelweg
La Druidesse choisie ce moment précis pour alléger le dos de sa monture qui avait bien méritée d'aller goûter l'herbe grasse qui recouvrait la plaine. Quand elle fut à terre, elle ordonna sa mise et rajusta sa pelisse sur ses épaules, c'est qu'il faisait bien froid. Leur souriant tour à tour, elle déclara simplement.

- Tu es bien loin de chez toi, petite Kerrandic.

Se nom ne lui était pas inconnu et si elle était au fait de la situation de l'enfant, elle se garda bien de dire quoi que se soit car tout cela ne la concernait guère, bien qu'elle eut de la peine pour elle.

- Ta curiosité t'as menée bien loin de ta maison, mais ce n'est pas une mauvaise chose.

Puis elle s'attarda sur l'homme à la chevelure aussi rousse que la sienne.

- J'aurais eu du mal à ne pas vous reconnaître, vous êtes typé comme un picte !

Puis les avisant tous les deux, elle dit d'une voix guillerette :

- Je vous garde donc tous les deux et je pense qu'un bon feu s'impose dans cet hiver rigoureux, il faudrait rapporter du bois.

C'était un appel du pied pour leur indiqué la marche à suivre. Quand le feu serait alimenter viendrait le temps de la parole, mais d'abord le bois.
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Faust.
Reprenant alors sur elle cet étrange costume qu'elle arborait à la fois mignon et piquant, la petite se reprit et redevint celle qu'elle était à l'entrée de ses lieux. Elle narra brièvement les faits tandis que Faust approuvait du regard en restant silencieux. Après tout, il s'était toujours bien senti dans le silence de ses pensées à méditer avec lui-même pour analyser ce qui l'entourait. La Duchesse descendit de son canasson, aidant la petite en premier lieu avant de tourner son regard vers lui le jaugeant, le gratifiant de celle qu'elle voulut être un compliment. Un compliment qui raviva une vieille blessure. Il revit mentalement l'image de son père tel qu'il lui était apparu dans ses jeunes années avant que le Manteau sombre du ciel étoilé ne s'abatte sur lui, le délaissant petit à petit pour laisser sa chevelure à nue de toute teinture. Le même sort lui était-il destiné ? Il ne le savait. Il ne le souhaitait pas. Il connaissait la légende. Il connaissait la malédiction et y croyait dur comme fer. Tout ce qu'il souhaitait, c'était qu'elle ne s'abatte pas sur lui.

La Duchesse le tira de ses funestes pensées alors qu'elle demandait aux deux comparses improvisés de ramasser de quoi faire un feu de bois. Ça ne le gênait pas plus que cela, il avait été élevé dans un certain respect envers ses anciens qui le poussait à considérer la parole d'un ainé plus encore que celle d'un noble. C'est ainsi qu'il s'attela à la tache de rassembler des gros bouts de bois abattus par le vent tandis qu'il laissait la petite se charger d'amasser des brindilles pour nourrir le feu qu'il ferait et préparer le foyer de celui-ci.

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