Symphonia
« Mon âme est comme un orchestre caché. Je ne sais pas quels instruments résonnent et jouent le mieux en moi, cordes et harpes, timbales et tambours. ? Mais je veux la connaitre que comme une symphonie. »*
- Quelques jour auparavant sur Sarlat -
Bonne fin de soirée !
Cest par cette simple phrase, que je laisse derrière moi, le groupe de personnes restant dans la salle principale de lAuberge des "Amazones". Gravissant les marches menant à létage dun pas léger, éclairées par une lampe à huile à la tige recourbée que je tiens à la main. Je longe le couloir, mes pas ralentissent devant la troisième porte à droite, un fin filet de lumière passe par dessous le seuil qui mindique quil est bien là. Un petit sourire éclaire mon visage, tout en sentant une excitation venir pincer mon cur, où se mélange peur et envie. Quelques pas de plus et jouvre la chambre que jai réservée pour quelques nuits, une lame de parquet craque, un rapide coup dil me permet de la repérer, car la discrétion sera de rigueur pour plus tard.
Un lit trône au milieu de la pièce au plafond bas et à grosses poudres apparentes, dans la cheminée pétille encore quelques braises, jallume une chandelle trônant sur une table et ressort la dernière missive reçue. Mon regard se porte sur la patère se trouvant accroché à la porte, une tenue de soubrette se trouve bien là, comme convenu. Si elle peut paraître discrète pour passer de chambre en chambre, elle ne conviendra pas au programme du soir. Car je compte bien faire cette escapade nocturne avec lui pour visiter ces lieux dont il ma parlés, le lac et certaines de ses criques. Mon regard se détourne à ce moment-là vers la fenêtre, la lune est ronde et brillante, nuls nuages ne vient obstruer la lumière quelle reflète. Je m'allonge un instant.
Mes oreilles sont aiguisés aux bruits venant de la salle du bas, qui doucement deviennent de plus en plus sourd, lheure tardive arrivant, les gens rentrent sans doute doucement chez eux. Des pas dans le couloir, une porte qui souvre et se referme. Mes doigts jouent avec le couvre lit, je reste ainsi un instant avec de me relever et de sortir du coffre poser devant la fenêtre le Mantel dhomme que jai acheté chez un marchand durant laprès-midi. Il est un peu trop grand une fois passé, mais il me couvre ainsi en entier presque jusquaux pieds, je me place devant la glace et remonte mes cheveux les cachant dans un couvre-chef tout aussi masculin. Un coup dil rapide me fait penser que de loin je peux faire illusion, face à face avec quelquun la chose sera moins facile.
Je colle mon oreille contre le battant en bois, il me semble que le bruit le plus fort que je perçois soit le battement de mon propre cur, vient ensuite le crépitement du feu derrière moi, et plus loin le ronflement dun dormeur dun chambre voisine. Il me faut me lancer, dune geste rapide je sors. Un regard à droite à gauche, personne. Eviter la lame de parquet qui craque et parcourir les quelques pas me menant à sa chambre. Jouvre la porte sans frapper pour ensuite la refermer sans la faire claquer et je madosse contre, laissant les paumes de mes mains se poser sur le bois le long de mon corps.
Il est là assit sur une chaise devant une table identique à celle où je me trouvais tout à lheure dans lautre pièce. Un fin sourire vient illuminer mes traits quelque peu cachés par le chapeau.
Première mission accomplit, me voilà.. Es-tu prêt pour les différentes étapes de cette nuit ?
Librement inspiré par Fernando Pessoa. Le livre de lintranquillité.
Symphonia
"Un autre monde, rêver réalité ! *"
Je le regarde, la lumière de la bougie posée devant lui éclaire ses traits, que je détaille avec douceur. Son regard sur le moment est fermé sans doute pense-t-il à encore à la visite dun importun, mais ma voix lui a fait comprendre que cétait moi sous cet accoutrement.
Avec lenteur, je déboutonne le mantel, tout en plongeant mon regard dans le sien, je le laisse tomber au sol avant de relever mes bras pour ôter le chapeau qui dégage ma chevelure. Une fois libéré de cette entrave, ils tombent en cascade sur mes épaules à moitiés nues, tout en mavançant vers lui. Je massois à califourchon sur ses genoux.
Je nai croisé personne
Pas même lombre dune de tes curieuses !
Sans une parole de plus, nos yeux se parlent entamant une partition particulière, Nos lèvres se cherchent avec avidités se donnant un baiser se voulant octave en musique, vous en prenez un, vous en voulez deux*. Ladagio se laisse vite emporter par une passion vibrante qui nous anime, mes mains jouent sur sa peau une gamme des plus céleste, et les siennes mapportent des vibratos utilisant toutes les cordes les plus sensibles me faisant vibrer, harmonie des gestes. Unissons des corps qui roulent sur le sol. Envolée de plaisir, qui memporte dans la plus magnifique des mélopées.
Battement reprenant une mesure plus douce, dans le lit allongé, mon visage niché dans le creux de son épaule, je prends plaisir à lécouter parler, mes doigts dessinent des arabesques sur son torse, je suis bien.
Cette chambre où nous sommes était peut être celle où tu vivais quand tu étais sur Sarlat ?
Mes prunelles font un tour rapide de la pièce essayant de limaginer à cette époque-là. Et je ne peux empêcher de laisser échapper un rire en lentendant me raconter son arrivée.
Toi brigander en arrivant ? Voilà donc pourquoi, maintenant tu prends ta revanche à vouloir traquer les brigands, juste retour des choses, ou simple coïncidence, mais cocasse quand tu y penses.
Je me redresse légèrement, le regarde avec les yeux brillants et un grand désir de vouloir tout partager avec lui.
Je rêverais de découvrir ton monde ici, la lune est ronde et un peu blonde, habillons nous et allons voir les ombres danser de ton passé
Fait moi découvrir ta réalité de Sarlat ! *
Un mouvement souple mextrait de cette couche douillette, les reflets des flammes dessinent ombres et lumière sur mon corps nu, dévoilant deux fossettes au creux de mes reins.
*Références de Abraham de Vermeil
* Librement adapté Un autre monde - Téléphone
Symphonia
"Car ça c´est vraiment toi. Ça se sent, ça se sent que c´est toi, et rien d'autre que toi"*
Parcourir les ruelles de Sarlat, deux silhouettes discrètes ne faisant quune seule ombre dessinée par la lune ronde. Atteindre les rives du lac sallonger, et se blottir lun contre lautre. Mes yeux cherchent les siens, les devinant à défaut de pouvoir lire et de me perdre dans son regard. Je laisse sa voix ce soir memporter dans son passé, elle est plus grave et dans son ton il ressort une forme de nostalgie.
Jobverse les lumières quil mindique, imaginant le phare sur lile au loin, je ne perds un mot de ses propos et je limagine à cette époque qui nest pas si lointaine. Le clan des MacFadyen, les noms quils me citent me parlent, pouvant même mettre des visages sur certain. Personnes croisés au détour dune taverne, quelques propos échangés, comme on peut le faire avec des gens que lon ne connait pas vraiment.
Un rire léger suit le sien. Comment ne pas être étonné en le connaissant, maintenant, quil ne puisse avoir quelque chose à dire. Une envie de lui dire que « Ça cest vraiment toi et rien dautre que toi * »
Car bien même si il ne connaissait pas le Comte en place et les valeurs du Périgord, il a les siennes sur la vision des choses, des gens et de la vie, et dun endroit à un autre, elles ne diffèrent vraiment. Et ses valeurs sont souvent identiques aux miennes, ce qui nous à rapprocher surement dans un premier temps. Alors que sur le papier tout était fait pour nous opposer. Et de sourire ensuite mimaginant moi aussi à cette époque à son opposé.
Je laisse ses silences entre ses propos me parler tout aussi bien, que ses mots. Suivant le fil de ses pensées se mêler aux miennes. Je sens son visage se retourner vers moi, je lève une main fine venir se poser sur sa joue dans un effleurement délicat, glissant sur sa peau, lindex terminant sa course à la rupture de son menton.
Folle de taimer ? Je crois que la personne mayant le plus mise en garde, cest uniquement toi. Et puis lamour est un constat pas une chose que lon maitrise. Si, il est maitrisé, il napporte justement aucune folie, et dans lamour il doit y avoir cette part de déraison.
Mais je sais que ce nest pas de cela dont tu parles vraiment. Car je ne te vois pas vivre un amour raisonné. Et si je te disais il ne peut y avoir de désir sans passion et quune passion ne peut être à son apogée sans un désir gorgé damour
Je souris à ces mots, tandis quun nuage passe sur la lune blonde, apportant de nouveaux reflets au décor qui nous entoure, je me serre un peu plus contre lui, remontant une jambe sur sa cuisse. Me lovant dans le creux de son épaule, une de mes mains joue avec un bouton de son mantel. Le silence de la nuit se resserre, je regarde à nouveau les lumières au loin, lueurs faibles dans la nuit obscurcie.
Sais tu ? Chose étrange et qui je pense ma marqué à jamais, cétait quand tu me disais « Danger », je pense que tu devais lire dans mes prunelles une incompréhension totale. Je crois que même la première fois jai dû me retourner en me demandant si il ny avait pas une bande de brigands prête à nous assaillir.
*Ça c'est vraiment toi by Téléphone
Symphonia
"Clair de Lune*"
Un sentiment de plénitude menvahie, jaime tous les instants que je partage avec lui, que cela soit la fusion de nos corps qui sétreignent ou simplement discuter de tout et de rien, nos silences aussi qui se veulent complices, comme les regards souvent que nous nous échangeons. Dans ses yeux je peux presque tout lire comme il doit tout lire dans les miens. De cet amour qui a commencé à tout petit pas, presque sans crier garde. Et ce soir cest un soir particulier, il mavait dit quil me ferait visiter Sarlat, et avec ce clair de lune comme seul témoin de notre amour. Amour dont il me met en garde, mais quand on aime, on aime tout, car lautre ne fait quun, le cur ne décide pas de ne choisir quune partie si non on naime pas véritablement.
Lui répondre, je laisse un petit éclat de rire perler en me sentant rouler au sol, nattend il donc pas de vrai réponse à sa question ? Surement, mais lui dire et lui redire dans un murmure au creux de son oreille venant dune voix douce lui chuchoter ces quelques mots.
Pour moi cest une bénédiction de taimer, et si tu nétais pas ainsi, si tu navais pas ton côté noir, rouge, et toutes tes autres facettes que jai découvertes, je crois que je ne taimerais pas autant, tu es toi, et cette malédiction qui est là, et bien je la porterais avec toi, et je taiderais à la soulager
.
Une bouche qui se fait ronde, un souffle qui vient frôler son front, refaire ce geste pour lui oter comme une fée pourrait le faire toutes pensées obscures.
Mentrainer ailleurs voir un autre des lieux quil aime, tout connaitre de lui. Une crique se présente, contours noirs qui se devinent illuminés dune façon magique par le pâle reflet de lastre lunaire qui nous guident dans cette nuit. Des bottes qui sont enlevées, avant quil ne laisse glisser mes bas de soie gaînant mes jambes. Un frisson qui se décline, sentir ses doigts rouler sur ma peau, frisson qui parcourt lensemble de mon corps. Jaimerais que la saison soit autre, que cette nuit soit une nuit dété. Ce mettre à nu et plonger dans une eau tiède, jaurai passé mes jambes autour de sa taille, tandis que mes bras se seraient retenues à son cou. Ses mains encerclant ma taille fine, nos lèvres sunissant dans ses baisers si parfait, deux corps imbriqués, deux amants complétés pour devenir objet polymorphe scintillant de plaisir. Un jour nous reviendrons et nous nous baignerons ainsi, je cherche son regard et lui offre de ma bouche aux lèvres roses pâles que jentrouvre un sourire de la blancheur de la nouvelle neige avant de laisser échapper un petit rire léger en écoutant ses dires.
Un bain de minuit de pieds ? Oui cela sera un préambule
Mais je veux que tu promettes une chose, un jour nous reviendrons cet été pour un vrai bain de minuit !! Nous nous enlacerons nus dans ce lac avec comme seul témoin la lune, laissant leau nous envelopper dans le plus doux des écrins.
Un orteil qui se glisse dans leau, leau glacée pique telles des aiguilles lextrémité de ce peton tendu, tandis que je me tiens à son bras.
Un peu, voir beaucoup froide tout de même ? Tu pourrais te baigner en entier ? Car il ny a pas de cabane à suer par ici, donc ensuite rien pour se réchauffer ou faire cet effet froid chaud, apportant cette sensation si délicieuse que tu mas fait connaitre
* http://www.youtube.com/watch?v=tNoSB1E7tYE
Jacquot
[A la peche aux moules]
Tu viens tu ?
Y fait oun froid dé canard.
J'va t'réchauffer ma belle t'inquiète : j'ai un truc, un truc d'pécheur transmis d'père en fils pour sur !
Le Jacquot passa sa langue sur ses lèvres et entraîna la brune gironde en serrant sa petite main dans sa grosse main calleuse.
C'était jour de chance. La gueuse l'était pas farouche pour deux sous : L'avait croisé en taverne ; l'avait d'suite vu qu'l'avait une touche. L'était pas trop tôt : après des mois de bredouille, sa canne faisait grise mine. Celle là, il avait suffit de lappâter un peu : quelques coup de gnôle, ben l'avait l'gosier développé, c'est sur, ça lui avait coûté au moins le bénéfice de trois pèches et des bonnes! En même temps, elle avait les bombardes qui allait avec. On en faisait pas des comme ça par icit. Il la reluqua en coin avant de désigner de son doigts tendu vers la plage de galet, des ombres.
C'est là.
Avec cette lune, le pécheur qui connaissait la plage comme la poche de son veston avança d'un pas sur vers une des barques. Il s'arreta tout net et tout en se baissant pour soulever le bord de l'embarcation; il expliqua
Tva voir, on a ben chaud la d'dans pis on est à l'abri des r'gards