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[RP] Campement de l'armée Renor Maelthra

Karyaan
Elle écouta l'adolescente jusqu'au bout.
Visage de marbre, ne reflétant pas la colère qui s'imposait en elle.
Elle qui avait défendu cette mère aux relents de marée puante. Capable d'abandonner un enfant juste pour satisfaire une soif de pouvoir.
Elle qui avait comparé sa propre mère à cette bonne femme qui ne lui arrivait pas à la malléole.
Sa mère, qui portait le poids de leurs traditions, de leur communauté. Cette mère qui donnait l'impression à sa fille qu'elle était insignifiante face au Cercle. Cette mère qui par son attitude lui appris tant et tellement. Lui faisant comprendre le poids du pouvoir, les affres de ceux qui dirigent et qui doivent assumer.
Cette mère qui était la sienne, qu'elle a souvent hait parce qu'elle devait s'occuper d'autre chose de bien plus prioritaire que les caprices d'une gamine.
Cette mère qui est un modèle à ses yeux aujourd'hui. Aujourd'hui qu'elle est elle-même une mère.

Non, l'autre n'est pas mue par des obligations au point de délaisser ses enfants, sa fille.
Non, l'autre n'est pas dans l'apprentissage, guidant sa progéniture vers ce que seront leurs devoirs.
Non, l'autre délaisse, renie, et provoque des épreuves dont un enfant n'a pas à subir.

Elle bouillonne la Sorcière, en écoutant le récit de cet enfant qu'elle a connu à quatre ans et qu'elle a pris sous son aile.
Elle bouillonne d'avoir défendu cette femme auprès de sa fille qui, aujourd'hui, est esseulée.
Elle bouillonne d'avoir tendu des mouchoir à cette femme qui en venait presque à se plaindre de son enfant, se flagellant pour jouer la martyre, se déclarant coupable pour au final, se faire plaindre.

La brune avait aimé sa mère. Avait détesté sa fonction. L'avait même maudit. Mais les mots de cette mère là, assumant les erreurs de son héritière au point d'accepter le bucher, souriant à ce petit bout de femme en devenir. Sous la lune de la Saint-Jean, alors que ses bourreaux allumaient ces flammes qui la purifieraient à leurs yeux. Cette mère là, n'avait dieu que pour la petite chose effondrée, regardant sa mère agoniser devant elle. De cette mère là, les derniers mots furent pour sa fille, le sourire aux lèvres, rassurant, lui jurant d'être toujours là. Malgré les éclats de voix, malgré les disputes, malgré un fossé qu'elle pensait avoir creusé. Non, cette mère là, elle a formé son héritière et on ne modèle pas un pain d'argile en le caressant.

Le silence s'imposa alors que la brume de ses yeux ne quittait pas l'azur du regard encore enfantin.
Parce que même adulte, quand on parle d'une mère, on redevient un petit bout de chose.
Elle ne dit rien pendant un long moment, visage impassible, elle laissa la colère s'apaiser en elle pour ne pas éclater au premier mot qu'elle prononcera.

Inspirant et expirant longuement, elle déposa sa tasse sur une table basse non loin. Et parla d'une voix sans timbre, vibrant malgré tout d'un sentiment violent contenu.


Pardonne moi...

Inspirant et soupirant de nouveau, elle se leva, se détournant et fermant un bref instant les yeux.
Faisant volte-face, elle reporta de nouveau son attention sur le petit bout de femme devant elle.


Pardonne moi d'avoir cru que ta mère voulait te former, te forger. Pardonne moi d'avoir penser qu'elle puisse être mue par autre chose que ses propres envies et priorités.
Pardonne moi d'avoir pensé qu'il ne puisse pas en être autrement...
Tu n'as pas à te sentir coupable de quoi que se soit. Tu as essayé. A présent, tu dois penser à toi, à ton avenir et à la vie que se dessine.


Toujours debout, elle ne quittait pas la blonde des yeux. La fixant, déterminée, sure d'elle. Mue par cette assurance de celles qui ont été portées, modelées pour être autre chose que de simples femelles.

Sache que si ta mère en vient à te renier, alors je t'adopterais. Et pour tout t'avouer, c'est une chose à laquelle je pense depuis longtemps. Bezuto et moi en avions d'ailleurs parlé, quand ta mère semblait au plus mal.
Si bien sur... tu le désires...
Tu es et resteras de toute manière comme ma fille.


Elle se tut et sourit légèrement. Dieux qu'elle l'aimait cette enfant là !
_________________

"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots. Licorne
Briana.
Ah ! Ce silence… Celui qui s’installe lourdement à la fin de son récit… Qui dure quelques instants, et qui, alors qu’elle garde les yeux rivés sur son interlocutrice, laisse le temps de tout imaginer de ce qu’elle peut bien en penser.
Sans conteste, les azurs cherchent et plongent dans le regard qui s’offre à eux. Les tourmalines révéleront-elles avec un peu d’avance ce que Karyaan ne tardera plus à exprimer de vive voix ?
Elle tente la jeune MacCord de lire en leur profondeur, fouille dans le noir de ces yeux qui ne laissent à aucun moment croire qu’on puisse parvenir à en toucher le fond. Ils sont tels deux puits sans fin qui gardent au secret les ressentis de l’âme.


    *A quoi penses-tu donc ? *
    Le silence à beau être, il n’en demeure pas moins que plus il pèse, plus il en dit long.
    * Et quelle va être ta réaction face aux confidences reçues ? *
    Aura-t-on droit au calme, à la tempête ?


Dans l’attente qui se prolonge, Briana ne manque pas de constater le soulèvement qui s’opère et des épaules, et du thorax qui s’enfle d’air. Respiration qui s’accélère. Voilà qui ne laisse rien présager de bon. Et comme si le vent voulait lui signifier ce que sa Marraine ressent, le voilà celui- là qui se met soudainement à faire claquer le pan de toile qui fait office d’ouverture.
Comment ne pas penser alors à l’habituelle réplique qu’elle renvoie au monde lorsque d’une question l’on vient à lui demander comment elle va.


*«  Comme le vent… »*. Les mots sont ceux là. Et si la Blonde sur l’instant, s’en réfère à la bourrasque qui à tentée de s’engouffrer sous la tente, elle ne peut qu’imaginer le cyclone qui est alors venue envahir le fort intérieur de Karyaan.

    * Qu’en est-il alors ? Quelle colère s’est subitement emparée de toi ? Elle se tait encore pour ce que tu tentes de la contrôler.
    Fâchée ? L’es-tu suite à ce que je t’ai raconté ? *


La question se pose et s’impose à la pensée. Elle sait, pour en avoir déjà discuté avec sa Marraine, ce que cette dernière pensait quant à sa mère (celle de Briana). Toujours elle avait trouvé raison de la défendre, expliquant qu’il était des responsabilités qui incombaient de devoir faire des sacrifices. Et pas des moindres.
Briana, après moult explications avait compris… mais pour un temps seulement.
Si la vie, de ces sacrifices, en était pleine, pourquoi ceux-là allaient-ils toujours à sa défaveur ?
De sacrifices, sa mère n’en avait jamais fait que pour la Politique dans laquelle elle s’était lancée. Et pour sa fille ? Son fils ? Quels étaient-ils ? Elle avait beau chercher, aucun ne lui venait en tête.
Deux enfants qui, à leurs insus, avaient eux-même dû en faire. N’en était-ce pas que de toujours voir sa mère s’éloigner ? N’en était-ce pas que de subir cette intime souffrance que de se demander si finalement vous valiez assez aux yeux de celle qui vous avait fait naître ? Que de se demander si vous valiez assez pour en être dignement aimé…

Si seulement elle avait pu naître en d’autres temps… En d’autres lieux… Peut-être cela aurait-il pu être pire, assurément. Mais mieux peut-être. Avec des « si » ne disait-on pas communément avoir à loisir de refaire le monde ? Si seulement… Si elle avait pu choisir, elle aurait fait choix de grandir au sein d’un autre ventre. Et les yeux sont là qui examinent encore la Marraine, celle de cœur, qui en le sien prend une place incommensurable. Si grande désormais… Bien plus encore qu’autrefois.
Karyaan… où cette mère qu’elle n’aura jamais eu., mais qu’elle s’obstine à ne plus voir autrement. Car le lien qui les lie est bien trop fort pour qu’il soit autre.

Puis le silence, si long, donnant la fausse impression que le temps s’est arrêté s’interrompt.
La voix de Karyaan s’élève, qui demande pardon. Pardon à qui ? A quoi ?
Elle la voit qui se lève alors, cherchant à comprendre. Était-ce façon de s’excuser pour ce qu’elle s’apprêtait à faire ? Pour subitement lui tourner le dos ?
Elle s’était attendu à bien des réactions, mais pas à celle-ci. Quelque chose l’avait perturbé et c’était bien la première fois que Briana était témoin de cela.
Pas un mot ne daigna sortir durant le court laps de temps qui s’écoula avant que la Brune ne se retourne et ne soit de nouveau face à elle.

Les mots se répètent, se confondant encore en pardon. Et alors que les azurs avaient déviées sur un coin de la table faisant office de bureau, elle les relevent, les ancrant de nouveau au regard qui ne la quitte pas.
Elle écoute la suite qui vient, constatant que les faveurs de Karyaan à l'encontre de sa mère ne sont plus d'actualité. Et le reste... Ce qui suit... Cette envie qui aurait pu faire d'elle la mère souhaitée... rêvée dans quelques nuits qu'avaient connu la Blonde.
Et ce rappel à Bezuto. Si elle n'en parle jamais, elle ne l'a pourtant pas oublié. Il est un bout de lui suspendu à son cou. D'ailleurs, c'est machinalement que se porte la senestre sur ce qu'elle considère comme un véritable bijou. Mélange d'une tourmaline et d'acier qu'il aura lui même frappé, travaillé, rare furent les moments où elle s'en sera défait.


Que n'aurait-elle pas donnée alors pour le revoir sur l'instant. Les paupières se ferment alors, un court instant. Juste le temps de revoir les traits... S'ouvrent à nouveau alors que les mains trouvent appui sur le plat de la table et que d'un bond la Blonde se lève pour aller faire face a Karyaan. Les bras ceignent alors dans une tendre étreinte et les lèvres se délient, pour, d'un souffle, venir loger les mots à l'esgourde :


" Merci... Merci Karyaan de me voir et de m'aimer ainsi. Je prierai presque pour que ma mère se décide enfin à me rejeter définitivement... Puisse-t-elle me renier un jour alors... "
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