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[RP] Les cendres de la Salamandre

Rhân
Il sentit avec plaisir son amante frissonner doucement alors qu'il déposait le collier sur sa peau. Son frissonnement, la chaleur de sa peau, sa présence, son sourire... tout allumait en lui un brasier de désir et c'est à grand peine qu'il se retint de ne pas l'enlacer, la serrer fort contre lui comme si plus rien d'autres qu'eux existait, l'embrasser, la posséder...

Troublé, il la regarda avec amour ne quittant pas son visage, ses yeux du regard, lui souriant avec insouciance comme si rien ne pouvait plus arriver, lui répondant dans un souffle.


Splendide.. à ton image ma chère...


Il continua de la dévorer du regard alors que ses yeux à elle se perdaient dans le vague derrière lui, ses doigts sur le bijou.Ils ne pouvaient pas se parler librement devant tout ce monde, mais se comprenaient sans peine et devaient partager cette même envie de serrer l'autre contre soi. Mais la foule leur donnait des obligations qui tournaient au supplice de Tantale ; sa présence si proche et tellement inaccessible et le devoir de résister au désir qui le consumait et qu'il ne pouvait montrer.
Un peu en retard, toujours troublé par sa présence, il répondit en se tournant en souriant vers la dame de Flavigny qui venait de le tirer de sa rêverie par son enthousiasme.


Bien sûr, je vous accompagnerai et à défaut de vous conseiller niveau chiffon, je vous servirai de cavalier et de garde du corps personnel, ainsi que de porteurs des effets de la vicomtesse


Le petit groupe avança vers un marchand d'étoffe dont la marcandise attira la jeune vassale de Leah qui se jeta dessus pour tâter et comparer les tissus, les regardant à la lumière du soleil pendant que la vicomtesse qui, plus habituée, n'était pas entrainée par la frénésie de sa vassale, d'un air plus détachée et détendue la conseillait et lui faisait quelques remarques pratiques. Et le baron regardait le spectacle d'un air heureux, le sourire au lèvre, les yeux sur l'objet de son désir quand celui-ci se retourna brusquement et regarda comme tétanisée au loin quelque chose que le baron qui s'était retourné de ce côté n'aperçut pas. Elle était devenue subitement fébrile, inquiète, regardant avec méfiance les passants. Il s'avança vers elle, la prenant par l'épaule, un peu plus tendrement qu'il n'aurait fallu en public avant de lui demander un brin inquiet.

Léah? Que se passe-t-il? Qu'as tu vu?

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Sur ma bannière, vous voyez 3 gentils lapins dans un champs, hein?.. Bah vous avez tort
Catheolia
Or, Azur, Pourpre, Vert ... Les étoffes se démultipliaient devant la jeune Dame de Flavigny qui ouvrait des yeux de petites filles.
Le marchand, apparemment ravi, ne cessait de dérouler les tissus avec force de mots encourageant à l'achat. D'ailleurs, si elle l'avait écouté, toutes les etoffes présentes sur l'étal lui iraient comme un gant.

Néanmoins les différents tissus commençaient à perdre de leur intérêt. Quelqu'un les observait ? Ou était-ce simplement la foule ? Pas moyen de se rassurer. D'ailleurs Léah semblait être du même avis ...


Atto ...

Quoi ?

Catheolia leva le tête brusquement mais trop tard. Pas de trace de l'Italien dans le champ de vision de la jeune femme.

Léah tu es sure ?

Apparemment oui ...
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Ylalang
Les secondes s'écoulaient inexorablement, tandis qu'elle cherchait fébrilement dans la foule la trace de son époux, ignorant les sollicitations de Catheolia et Rhân. Un autre éclair blond, non, ce n'était pas lui... là non plus... Plus rien...

Il ne se trouvait qu'à une vingtaine de pas d'eux, si il était venu vers eux, il serait déjà là...


Je...

Un tour sur elle-même, se dérobant ainsi à l'étreinte de l'Orléanais, pour chercher ailleurs dans la foule, mais sans succès. Son coeur s'était mis à battre la chamade, elle ne pouvait pas s'être trompée, même si quelque chose qui lui échappait la chiffonnait.

Enfin je croyais...

Elle prit un inspiration, répondant à l'Orléanais et confirmant l'interrogation de Catheolia.

Il m'a semblé voir Atto dans la foule, mais je ne le vois plus.


Elle chercha d'un regard protecteur son fils, et fut rassuré en voyant Lorenzo fouiller dans les tissus sans se préoccuper de l'agitation de sa mère. Elle se passa une main sur le front, restant préoccupée.

Je dois être un peu fatiguée je crois...


Elle eut un pâle sourire pour les rassurer, et recommença à regarder avec application les tissus, espérant ainsi se distraire.

Quelques secondes plus tard, venant des toits alentours, le premier carreau d'arbalète siffla aux oreilles du petit groupe et alla se fracasser sur l'étal des parfums tout proche d'eux.

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Catheolia
Regard soupçonneux.

Tu es sure que ça va ?

Voyant que Léah se replongeait dans la contemplation des etoffes, Catheolia n'insista pas pour le moment. Mais gardait quand même un sentiment inconfortable.
Elle fit donc mine de se replonger dans sa fièvre acheteuse, gardant un oeil tant sur sa Vicomtesse que sur Lorenzo qui jouait avec les pans de tissus.


Mauve ou Vert ? Ou je chang ...

Un fracas se fit alors entendre sur l'étal du parfumeur, ce même étal où elles étaient quelques instants plutôt. Par reflexe Catheolia s'accroupit, protégeant Lorenzo de ses bras. La foule rassemblée sur le marché s'affola aussitôt et commençait à se disperser, poussant des cris suraigus.
Quoi, on fait tant de bruit pour un étal qui tombe ? Cath se releva à demi, protégeant toujours le garçonnet mais suffisamment pour voir le carreau d'arbalète fiché dans les bottes de pailles qui tenaient l'étal.
Visiblement l'étal n'était pas tombé tout seul... Voilà qu'elle allait se mettre à l'humour douteux ...

Le premier instant de frayeur passée, la jeune femme se releva complètement, gardant Lorenzo contre elle


Léah, Rhân, ça va ?
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Rhân
Elle s'était avancé un peu dans la foule, n'écoutant ni sa suivante ni lui-même, semblant chercher quelqu'un qu'elle aurait aperçu plus loin avant de revenir bredouille mais changée, inquiète, troublée.
Elle se déroba de son étreinte avant de leur expliquer ce qu'elle pensait avoir vu. Atto? Voilà bien longtemps qu'il n'y avait plus pensé. le baron l'avait relégué au rang des fantômes poussiéreux au nom connu mais invisible. Mais connaissant l'individu, si c'était effectivement lui, il y avait un certain danger, à la fois pour lui-même mais aussi pour Léah qui l'avait abandonné brusquement.
Mais normalement, il ne pouvait être là... il devait encore être loin, en retraite..; C'était absolument impossible qu'il réapparaisse sans prévenir, sans qu'il ne le sache

Vaguement inquiet, mais ne voulant le lui montrer mais au contraire la rassurer, il lui sourit et lui dit d'un ton bienveillant.


Tu as dû rêver ma chère... Un peu fatiguée non? Peut-être un peu chaud sous ce gros manteau? Tu devrais rentrer dans ton hôtel remois pour te reposer un peu et écarter ces cauchemars


Mais le cauchemar ne faisait que commencer... Un premier carreau d'arbalète fusa près d'eux, faisant éclater des flacons de parfum de l'étal voisin.
Surpris par ce qu'il venait d'arriver, il ne réagit pas de suite et mis du temps à comprendre la situation en voyant le projectile fiché dans le bois de l'échoppe. Il sourit à Catheolia pour l'assurer qu'il était sauf et sans blessures avant de réfléchir.
Compte tenu de l'arme qui devait être une arbalète au vu du carreau, et connaissant le temps de rechargement de l'arme, la prochaine salve, s'il y en avait une autre devrait arriver.... maintenant...
Instinctivement alors qu'un second projectile sifflait à nouveau dans l'air, il se jeta sur la vicomtesse d'Avize, l'écrasant à terre et la faisant rouler sous l'étal du marchand d'étoffe en criant à l'attention des autres


Attention!


Un peu à l'abri du tireur mystérieux, et remis de l'émotion, il sentit doucement une douleur s'insinuer sur son épaule gauche et la chaleur de son sang se répandre doucement. Il grimaça. La blessure n'était pas bien grave, mais c'était eux qu'on visait apparemment et celà était bien plus inquiétant. Il se retourna vers elle dans la semi-pénombre et l'espace confiné du dessous de l'étal pour lui demander plus qu'inquiet:


Ca va Leah? Tu n'as rien mon amour?
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Ylalang
Un instant de flottement, avant que Rhân ne la pousse au sol. Elle en eut le souffle coupé par la violence du choc sur les pavés, son chignon se défaisant alors qu'il la ramenait sous l'étal du marchand.

Dans la semi-pénombre, elle ne vit pas la blessure de son amant, trop préoccupée par la survie de son fils et de sa vassale.


Oui, oui je vais bien.

Elle rampa un peu pour voir ce qui se passait au dehors et pour comprendre la situation. Un troisième, puis quatrième carreau tombèrent alors non loin d'elle.

A MOI LA GARDE !

Quand avait-elle déjà hurlé cela ? Elle ne s'en rappelait plus à vrai dire... Néanmoins elle n'eut pas le temps de se poser la question plus longuement, une violente douleur à la hanche se manifestant alors. Elle étouffa une exclamation de souffrance, comprenant qu'un carreau venait de la toucher, mais elle n'avait pas le temps de vérifier sa blessure. Elle eut l'impression un instant que ses forces refluaient, mais elle se fit violence.

CATH ! LORENZO ! A L'ABRI !

Le garçonnet, déjà abrité par les bras protecteurs de Catheolia, s'était mis de suite à ramper sous les étals pour s'abriter. De sa voix fluette il rassura sa mère, caché derrière un tonneau d'un étal de boissons.

Sans attendre plus longtemps, elle saisit sa vassale par sa cape pour la ramener sous l'abri précaire de l'étal d'étoffes. Les carreaux se mirent à pleuvoir de façon soutenue, visiblement il n'y avait pas qu'un seul tireur sur les toits.

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Catheolia
Le sourire rassurant de Rhan ... pas de blessé ... Lorenzo toujours accroché à sa robe en un seul morceau ... Terrifié mais sain et sauf ...

Attention!

Un autre carreau siffla alors, et Catheolia eut juste le temps de voir Rhân plonger sous l'étal avec Léah avant de se baisser à nouveau pour protéger Lorenzo.


CATH ! LORENZO ! A L'ABRI !

Se redresser, laisser passer Lorenzo ... L'enfant se cacha. Tout va bien, il est en sûreté ...

Léah, ça va ? Rhân ?

Pas le temps de répondre d'autres carreaux tombaient autour d'eux. Combien étaient-ils ? Pourquoi en avaient-ils après eux ? C'était qui ?
Sans chercher à se protéger, la jeune femme regardaient partout autour de la place, sur les toits. Les tireurs devaient être embusqués, impossible d'apercevoir quoique ce soit.

Les carreaux continuaient de pleuvoir sur la place, brisant les étals, mettant à sac roulottes et marchandises. Quelqu'un la tirait en arrière, sans qu'elle puisse déterminer qui c'était. Rien à faire, elle se leva à demi pour tenter d'apercevoir un visage au milieu des tirs qui continuait

C'est un carreau d'arbalète qu'elle vit. Il venait de se loger dans sa poitrine.

Alors seulement, elle se laissa tomber en arrière ...

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Ricw
"L'étoffe noire est chère, votre Grâce, et si vous en voulez en double exemplaires...". La phrase tournait et retournait dans sa tête et il ragea encore une fois contre ce poste de Juge qui le clouait littéralement à Reims. Cette vie lui coutait diablement cher, et lui prenait également tout son temps libre et il devait totalement laisser la gestion de tout son patrimoine à son intendant. Certes, celui-ci avait toute sa confiance, ne pouvant être plus proche de lui, mais tout de même...

Il secoua la tête, et chercha dans les quelques sous qu'il avait à Reims pour les dépenses courantes l'argent pour payer l'agent du marchand. Il détestait cette couleur, mais au vu de la nouvelle concernant le chevalier, il n'aurait pas beaucoup le choix. Et son frère avait insisté pour venir... si celui-ci se mettait à avoir des gouts aussi luxueux que lui, tout l'argent de Brienne ne suffirait pas à les entretenir bien longtemps. Déjà que les finances n'étaient pas en excellent état, au vu des derniers rapports qu'il avait pu consulter, alors il se serait bien passé de ce genre de dépenses...

Mais la surprise le prit également quand il dut puiser dans ses réserves. Elles étaient bien moins hautes que la dernière fois qu'il les avait regardé... c'est à dire le matin même ! Il paya sans mot dire l'homme, et partit se renseigner. Qui était entré dans son bureau dans la journée ? On ne lui répondit que seule la duchesse en personne y avait pénétré. Intrigué, il demanda ici et là où il pouvait la trouver, jusqu'à ce qu'enfin, le garde en poste près des portes le renseigne : elle était partie seule vers le centre de la ville, particulièrement en colère.

Il soupira et se mis donc à sa recherche. D'une, on n'entrait pas comme ça dans son bureau, même si on était sa fiancée. Surtout si on était sa fiancée d'ailleurs... Et de deux, elle s'était mis suffisamment de monde à dos pour avoir des problèmes si elle en rencontrait un de ceux là toute seule à Reims... Quelle tête de mule ! Adorable, mais tête de mule quand même !

Ses grandes enjambées lui permirent de rattraper sans trop de mal la Duchesse, mais il préféra rester en arrière, préférant la surprendre au plus mauvais moment... quand elle serait en train de dépenser SON argent, par exemple, à s'acheter des frivolités, vu que sa destination semblait être le grand marché de la ville... Ou quand ce garçon qui la tenait à l'œil voudrait lui couper les cordes de sa bourse. Mais celui-ci disparu bien vite quand il se vit remarqué. Cela lui avait cependant fait perdre de vue Maltea... il pesta intérieurement, avançant un peu inquiet de quelques pas, quand il l'aperçu enfin, et dans une posture tout ce qu'il y avait de plus étranges. Il s'approcha d'elle, et lui tapota sur l'épaule, en prononçant à voix basse :


Duchesse, vous êtes la plus incorrigible des femmes que je connais, vous savez ?

Le sourire quand à sa réaction ne dura cependant guère plus de quelques instants. Il put enfin voir pourquoi elle avait prit cette position étrange : Avize était là, avec la marraine de la petite de Morvilliers. Maltea ne pouvait décemment pas chercher à leur parler de l’endroit où elle se trouvait. Que voulait-elle...

Le premier bruit sourd le tira de ses pensées, et il se rendit compte qu'il n'avait rien suivi de ce qu'avait pu dire ou faire la Duchesse. Il essayait désespérément de se remettre en mémoire ce son qu'il avait entendu avant que l’étal ne s'écroule. Il savait qu'il le connaissait. Il savait qu'il l'avait entendu, et que son estomac ne se nouait pas à présent pour rien, ni sa main qui ne parvenaient plus à quitter la garde de son épée...


Duchesse, et si nous rentrions ?

Le son se répéta, encore, et encore, et il comprit. Il pleuvait du fer, comme à Compiègne. De mauvais souvenirs. De très mauvais présages pour l'avenir. D'exécrables moments dans le présent. Sa voix se fut plus pressante.

Maltea, on s’en va !
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Maltea
Un bijou… cela ne faisait plus de doute, ils étaient proches, très proches. Maltea se sentit partagée entre deux sensations. Celle de détenir un secret important pouvant faire grand bruit si elle l’utilisait et de l’autre côté, elle trouvait Avize plus humaine tout d’une fois, ce qui ne l’arrangeait pas. En effet le fait de la voir avec des failles et faiblesses la faisait apparaître presque sympathique. Non décidément elle n’aurait pas du espionner, maintenant elle ne pourrait même pas utiliser ce qu’elle venait de découvrir. Blesser et anéantir des gens sans cœur, oui, elle adorait ça, mais de par sa grande connaissance des relations amoureuses, beaucoup de signes imperceptibles pour le commun des mortelles prouvait que la vicomtesse était amoureuse. Trop d’indifférence prouvant le contraire de ce que l’on veut montrer…

Maltea savait trop bien ce que l’amour pouvait faire comme ravage et elle n’utiliserait donc rien de ce qu’elle avait vu et compris, contre la vicomtesse.

Elle se dit d’ailleurs que connaissant la réputation de l’époux d’Ylalang, elle aurait fait comme elle et se serait cachée. D’après les rumeurs, son époux était un assassin sans cœur…

Frivole comme toujours, Maltea se dit tout de même qu’elle avait du gout en matière d’homme. Le baron, du moins de l’endroit où elle se trouvait, avait un profil agréable. Elle se pencha encore un peu plus avant de se redresser un trop vivement et faillit tomber dans les poteries.
Une main s’était posée sur son épaule et elle aurait reconnu la voix qui s’adressait à elle entre mille. Le rouge prit possession de ses joues. Richard… elle eut le temps de se raccrocher à lui et elle soupira de satisfaction. Elle n’aurait pas à payer les poteries cassées et plus important encore, Avize ne l’avait pas vue. Elle avait pourtant eu peur quand elle avait eu l’impression que son regard s’était posé sur elle, mais elle était certaine que ce n’était pas le cas. La vicomtesse aurait fait une remarque, et puis son visage était devenu livide et elle avait cru y voir la peur… et il était impossible que ce soit sa personne qui ait provoqué cela.

Elle reporta son attention sur Richard. Celui-ci ne parlait pas et la regardait étrangement. Elle se préparait déjà à lui lâcher une réplique bien cinglante afin de se protéger de ses reproches somme toute légitimes mais tout de même. Après tout il n’avait pas à autant la délaisser, elle ferait moins de bêtises voilà tout…

Elle le vit mettre sa main sur son épée et elle sentit un frisson lui parcourir l’échine. Quelque chose n’allait pas, il avait l’air trop soucieux. Tout occupée à savoir ce qu’il allait lui dire et faire, elle n’avait pas prit attention aux bruits l’environnant.

Il rompit le silence en lui demandant de partir ce qu’elle allait faire en maugréant comme à son habitude lorsque sa voix se fit plus pressante ce qui eut pour cause de plonger Maltea dans la peur et celle-ci n’arriva plus à bouger.
Elle prenait conscience des hurlements autour d’elle et du bruit d’objet éclaté. Tétanisée, elle ne comprenait pas ce qu’il se passait. Elle voulait bouger mais son corps était lourd. Les tiges métalliques fusaient dans tous les sens, des gens étaient touchés. Maltea poussa un hurlement ne sachant plus comment réagir. Elle retourna sa tête et vit un carreau se ficher dans la poitrine de Catheolia et celle-ci tomber en arrière. Cela eut le mérite de la faire bouger, elle se cacha dans les bras de Richard, le laissant maintenant seul responsable de leur sécurité, de leur survie….


Sors moi de là je t’en supplie…

Elle jeta un regard et vit des gens courir partout, affolés et se demanda si c’était le début d’une guerre.
Ylalang
Ylalang vit sa vassale se lever, et d'instinct regarda dans la même direction qu'elle. Eblouie par le soleil, le carreau d'arbalète sembla pour elle naître de la lumière elle-même pour fondre sur la frèle rouquine.

C'était étrange cette sensation que tout allait au ralenti. Pouvoir imaginer un instant que l'on pouvait changer le cours des choses, qu'il était possible de dévier la course de la pointe mortelle, d'épargner une vie à peine commencée.
Malgré la force usée par la Vicomtesse pour ramener Catheolia à l'abri, le carreau sembla accélérer sa course comme pour narguer la noble et ses velleités de refuser l'inéluctable.

Elle sentit presque le choc de la pointe dans la poitrine de la jeune femme, voyant avec effroi quelques gouttes vermeil s'envoler dans la lumière automnale, pour aller s'écraser au sol en même temps que Catheolia chutait dans les bras de sa suzeraine. Dans un réflexe presque inutile, presque inhumain au vu des forces qui lui restaient, Ylalang ramena sa vassale sous l'abri de l'étal, ignorant sa propre douleur et le sang qui perlait de sa blessure.

Il n'y avait aucun besoin d'être herboriste ou médicastre pour comprendre que la blessure était mortelle, et qu'il ne restait que quelques instants de conscience à la rousse. Le carreau n'était point Caledfwlch* à retirer d'un rocher pour obtenir une royauté, mais bien l'épée s'étant abattue sur Damoclès.
Chaque détail de la scène sembla s'inscrire au fer rouge dans l'esprit d'Ylalang. La chevelure de feu de Catheolia, la peau pâle et presque luisante parsemée de taches de rousseur, le poids de son corps dans ses bras, l'odeur melée des parfums répandus au sol, et ce froid si pénétrant qu'il envahissait son propre coeur, ses poumons, la prenant à la gorge.


NON ! Non tu n'as pas le droit de me laisser !


Serrant presque convulsivement Catheolia contre elle, lui murmurant presque ces mots, les sanglots commençant à voiler sa voix, des larmes d'impuissance roulant sur ses joues.

Cath, non, pas toi, ne m'abandonne pas...




*Excalibur.
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Ricw
"Le Très Haut a mis les femmes dans la vie des hommes pour qu'ils évitent de s'ennuyer", lui avait dit un jour un de ses professeurs avec le sourire. A l'heure actuelle, il n'avait jamais été aussi persuadé de la justesse de la maxime !

Il secoua la tête, et prit le bras de Maltea, la faisant passer derrière lui. La plupart des carreaux semblaient venir d'en face, elle serait ainsi à l’abri. Mais pas pour longtemps, de toute façon. Quelque soit l'ennemi, il était semble-t-il sur la plupart des toits alentours. Il fallait rentrer. A l'intérieur, ils seraient à l'abri.

Il poussa la duchesse sans trop de ménagement devant lui, la faisant zigzaguer comme il pouvait. Fort heureusement, il semblait qu'ils n'étaient pas la cible exacte des tireurs, les carreaux semblaient moins pleuvoir au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient de la place centrale. Il ne s'arrêta quand il put la jeter contre une porte cochère. Une auberge, pensait-il. Au moins, elle espérait qu'elle aurait la présence d'esprit de rentrer là dedans et de se mettre à l'abri.

Il fit trois pas vers la place, mettant sa main devant son visage pour se protéger. Il avait cru voir Catheolia tomber. Peut-être avait-elle besoin d'aide. Deux événements simultanés se déroulèrent alors. Le premier fut la pensée qui, comme un hurlement, déchira son esprit "les femmes sont la malédiction des Wagner". L'autre, ce fut la douleur qui se propagea instantanément de sa main à sa tête. Ses yeux d'un coup brouillés ne voyaient plus que 4 doigts à son gant. Il se retourna pour contempler le petit bout de tissu sombre qui se trempaient de sang, un carreau d'arbalète fiché en plein dedans...

Il réussit à faire les quelques pas qui le séparaient de Maltea avant d'hurler de douleur, et de serrer une main à qui il manquerait à jamais un membre. Mais il avait eu le temps d'observer qu'au loin, quelqu'un perdait plus que cela... Et le chagrin lui envahissait encore plus le cœur à cette idée...

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Catheolia
Les carreaux continuaient de pleuvoir, mais elle ne les entendait plus. Les cris autour d'eux se transformaient en un brouhaha presque inaudible. Tout semblait ralenti, comme suspendu. Alors c'était ça mourir ? Suspendre le temps, un moment, afin de pouvoir se rappeler de tout ce qu'on a vécu ... De se dire tout ce qu'on aurait aimé faire ... ou dire ...
Pourquoi elle avait froid ? Et tous ces visages qu'elle voyait ...

Quelqu'un la serrait dans ses bras. Un dernier visage, celui qui avait le plus compté.


Cath, non, pas toi, ne m'abandonne pas...

Léah ...

Ouvrir les yeux était difficile, parler encore plus.


Léah ... merci ... t'en fais pas ça va aller ...

Ses yeux se refermèrent. Le corps de la jeune champenoise eut un dernier sursaut, avant de s'affaisser dans les bras de son amie.
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Ylalang
"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours..."*

Les secondes s'arrêtèrent, tandis que la dame de Flavigny prononçait ces quelques mots, et expirait dans les bras de sa suzeraine. Ylalang n'osait plus bouger, statufiée, marmoréenne dans sa douleur de voir celle qu'elle avait chaperonné mourir ainsi.
Puis les quelques mots gaéliques s'égrenèrent des lèvres de la Vicomtesse, presque par réflexe.


Rath Dé ort... Ar dheis Dé go raibh a anam...**

Une larme s'écrasa sur la joue de Catheolia, glissant doucement vers son cou, s'enfuyant dans la chevelure enflammée de la jeune femme. Peu à peu les sons revinrent, les carreaux continuant de se fracasser contre les pavés, sa poitrine oppressée, et ce poids, si lourd dans ses bras. Trop lourd pour elle en cet instant, meme si elle refusait de poser le corps à terre. Quelques exclamations la tirerent presque de son immobilisme, venant des agresseurs.

Presto, la guardia arriva, dobbiamo lasciare ! ***

La pluie mortelle s'arrêta enfin, tandis que des bruits de course se faisaient entendre. Mais elle n'arrivait pas à bouger, regardant toujours le visage de son amie, n'osant pas la lâcher alors qu'elle perdait déjà sa chaleur.

Elle n'aurait pas été si abattue par ce drame qu'elle aurait déjà engagé des mercenaires, préparé une contre-attaque, ne rêvant que d'étriper elle-même ceux qui avaient attenté à sa vie. Mais elle était le chêne foudroyé et renversé par la tempête qui venait juste de s'abattre sur la Maison Melani, et qui venait de faire sa première victime.




* Le Lac, d'Alphonse de Lamartine.
** Que la grâce des Dieux soit avec toi. Repose en paix.
*** Vite la garde arrive, nous devons partir !

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Rhân
"Mais elle était du monde où les plus belles choses
Ont le pire destin
Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses
L'espace d'un matin"

Comme cloué sur place et immobilisé par la situation tellement irréelle, bien plus que par la douleur, il vit comme dans un rêve, un cauchemar même plutôt, sa dragonne lui échapper et quitter l'abri où il l'avait jeté et le rempart de son propre corps pour ressortir sous la pluie de carreaux qui zébraient en sifflant le ciel bleu et glacial de cette froide matinée de novembre pour rechercher son fils et sa vassale qui, a ses yeux à lui, n'avaient quasiment aucune valeur comparée à elle qui lui était si chère.

Il esquissa un jour pour la retenir mais sans y arriver. Elle était déjà là-bas près d'eux et son fils arriva aussitôt. Tout se passait si vite. Il prit le jeune Lorenzo et le tira plus à l'abri tout en regardant avec inquiétude la mère du jeune garçon toujours exposée aux traits meurtriers avant de voir avec effroi, un carreau s'enfoncer dans la poitrine de la jeune dame de Flavigny, laissant fleurir une rose qui grandissait et s'épanouissait sur la robe de la champenoise alors qu'elle tombait dans les bras de la vicomtesse d'Avize.


Elle restait immobile, le corps de son amie rendant son dernier souffle comme seule bouclier contre les traits qui continuaient de tomber vers eux, alors qu'il restait là à contempler le macabre spectacle qui semblait durer une éternité et se dérouler si lentement, incapable de bouger, simple spectateur avant de crier terrifié:


Leah reviens!


La pluie de flèche s'arrêta enfin dans un brouhaha qui le tira de sa torpeur. Il sortit de son abri pour la rejoindre. Tout contre elle, sans un mot, il l'aida à porter encore debout le corps inerte de la suivante avant de lui murmurer doucement.


Leah... catheolia...ce n'est pas possible...
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Ylalang
Les mots lui parvinrent à peine. Quelques minutes plus tard, Rhân finit par la sortir de sa léthargie, réussissant enfin à lui faire lacher le corps de Catheolia. La garde arriva, et peu à peu les choses se remirent en place. Le corps de la dame de Flavigny fut transporté à l'Hotel pour recevoir les derniers sacrements avant l'enterrement. Tout le reste de cette journée fut emprisonné dans un épais brouillard pour la vicomtesse, les choses ne la touchaient pas, la nourriture ni la boisson n'avaient de goût. Seule la perspective de fuir dans le sommeil lui était une perspective agréable.

[Le lendemain]

Après une nuit de sommeil lourd et sans rêve, tout lui parut un peu plus clair. Et il fallait désormais reprendre les choses en main, pour Catheolia, pour elle.

Debout, appuyée contre le mur, la proximité des fenêtres lui étant interdite, elle écoutait sans grand intérêt Rhân et John Edwards, le majordome de la famille, discuter des détails pratiques des funérailles. Le majordome regardait d'un oeil suspicieux le Baron qui se faisait petit à petit une place dans l'Hotel, mais s'avisait bien de faire une quelconque remarque.
Ylalang avait décidé que Catheolia reposerait à Avize, peut-être le seul endroit que la jeune femme avait pu considérer comme son foyer ces dernières années. Une cérémonie intime, pas de chichis, c'est surement ce que la dame de Flavigny aurait voulu.

Puis d'un coup, le détail qui la turlupinait depuis la veille trouva enfin sa solution. Son ventre se noua alors, toutes les pièces du mécanisme se mettant enfin en place pour expliquer l'horreur de la veille. Les yeux dans le vague, elle coupa alors la parole aux deux hommes.


Ce n'était pas Atto sur la place du marché hier...

Elle se tourna vers Edwards.

Mais vous le saviez déjà j'imagine...

Le vieux majordome eut un regard presque compatissant pour la vicomtesse, avant d'incliner légèrement la tête.

J'avais déjà repéré sa présence autour de l'hotel il y a une semaine, et j'ai pris les mesures nécéssaires à votre protection. J'ai préféré ne rien vous dire pour ne pas vous inquiéter. Je ne pensais pas qu'il s'attaquerait à vous en plein jour, et que Catheolia serait la victime de sa folie.

Elle s'assit sur le fauteuil près d'elle, abattue par la nouvelle. Elle n'était plus en sécurité, ni Lorenzo, ni Eilinn, ni aucun d'entre eux désormais.


Agliè... C'est un cauchemar...
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