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[RP] Les cendres de la Salamandre

Rhân
Il avait fait son possible pour apaiser quelque peu le chagrin de sa tendre champenoise, mais sans trop insister pour ne pas se faire inopportun. Avec Edwards, le dévoué maître d'hôtel de la vicomtesse et même si celui-ci le regardait d'un drôle d'air comme s'il n'avait pas à lui obéir, il avait pris en charge les divers mesures matérielles de la cérémonie d'enterrement. Il avait jute demandé à Leah où et quand elle voulait que sa vassale soit enterrée et si elle désirait quelque chose de spécial.

Pendant la nuit et le sommeil de la vicomtesse, il avait fait venir une vieille embaumeuse, qu'il avait tiré presque de force de sa demeure pour faire une dernière toilette à la défunte qu'on avait allongé dans le lit qu'elle avait toujours occupé dans l'hôtel champenois des Melani afin qu'elle soit prête et visible si la vicomtesse d'Avize avait envie d'aller veiller sa vassale. Il avait aussi fait chercher un prêtre pour réciter des prières pour la morte au pied de son lit et il s'affairait avec un tailleur de pierre pour faire graver la dalle qui recouvrirait la dernière demeure de la dame de Flavigny dans la chapelle d'Avize pendant qu'un menuisier assemblait le cercueil dans lequel serait déposé le corps de la champenoise.
Il avait commandé au maître d'hôtel de faire activer la domesticité pour servir au mieux la vicomtesse et habiller la demeure de quelques atour de deuil.

Il n'avait quasiment pas dormi de la nuit, s'activant pour que tout soit fait sans aucun soucis et qu'elle soit déchargée de tout les fardeaux qui auraient pû la peiner.
Au matin, elle était venue les retrouver, froide, encore comme vidée de tout sentiment, choquée par cette mort stupide et avait lâché ces quelques mots mystérieux avant de s'abattre comme accablé dans son fauteuil.
Il s'agenouilla devant elle, prit sa main tendrement.


Qui donc? De qui parles-tu? Qui est cet individu?

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Sur ma bannière, vous voyez 3 gentils lapins dans un champs, hein?.. Bah vous avez tort
Ylalang
Elle eut un soupir, et répondit à Rhân d'une voix lente.

Agliè... c'est son frère... son frère jumeau.

Depuis hier je ne comprenais pas ce qui me chiffonnait après avoir vu Atto sur la place de Reims. Puis j'ai fini par comprendre à un détail idiot... ses cheveux... Beaucoup trop courts, presque... monastiques... Absolument pas le genre de mon époux...


Elle eut un autre soupir.

Je ne sais pas grand chose de lui, Atto n'a jamais été prolixe à son sujet. Il y a une vieille superstition italienne disant qu'avoir des jumeaux est le fait du Sans-Nom. Ainsi il est presque coutume d'abandonner l'un des deux enfants pour protéger l'autre...

Atto fut le chanceux, puisqu'il était l'ainé, et Agliè fut déposé devant la porte d'un monastère.
Atto grandit à Milan sous la protection du prince de l'époque, devenant son assassin attitré. En échange de la richesse, du luxe, enfin tout ce qu'un homme peut souhaiter...

Puis un autre prince, un Sforza dont j'ai oublié le nom, accéda au pouvoir, et là les choses ne furent plus les mêmes. Je crois qu'il soupçonnait son frère d'être à l'origine de sa déchéance auprès de ce nouveau prince, et il dut fuir l'Italie pour sa survie, après avoir tout perdu. Puis il vint en Champagne...

Il m'avait un jour révelé l'existence de son frère, me mettant en garde contre lui. Il m'a même dit qu'il était encore pire que lui, si cela était possible.

Elle eut un sourire triste.

Agliè est venu se venger de son frère, et je ne doute pas que tous les moyens seront bons pour lui...
Nous ne sommes plus en sécurité désormais...

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Rhân
Il écouta attentivement son discours, malgré la fatigue qui venait s'ajouter à la complexité de l'affaire, avant d'acquiescer silencieusement de la tête.

D'accord, je pense avoir compris. Atto, son frère jumeau, la rancœur qu'il peut avoir contre son frère et sa famille...


Il sourit doucement en la prenant tendrement dans ses bras pour la rassurer. Bigre, la situation ne semblait pas la meilleure du tout mais vu sa situation, le moment n'était pas de l'inquiéter encore plus. Il s'occuperait de tout pour qu'elle n'aie pas à s'inquiéter plus que de raison.


Pire que Melani... d'après ce qu'on dit de lui ce serait bien difficile.
Et je suis là pour te protéger, ne t'en fais pas, tu n'as rien à craindre ici

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Ylalang
[Plus tard...]

Le vent soufflait sur le lac de Ste Ménéhould, créant des ondulations miroitantes lumineuses. C'était une matinée du mois de mai, chaude et pleine de promesses. Sur la barque qui dérivait doucement, Atto et Léah, cette dernière dans les bras de son compagnon, tentaient de pêcher quelques poissons. Il portait son insigne de chevalier de Mathusalem, point encore de blason noble sur sa chemise, quant à elle, sa robe simple, son air juvénile montraient une Ylalang à peine sortie de l'adolescence, ses pieds nus tapotant légèrement l'eau.

Tu vas faire fuir les poissons vita mia...


Bah, on se contentera d'amour et d'eau fraiche !


Hum non, je suis toujours grognon quand j'ai faim.


Un petit éclat de rire cristallin se fit entendre, troublant un peu plus la quiétude du lieu. Le panier de charcuterie posé non loin de là confirmait bien que l'italien concevait difficilement sa vie sans avoir un plat de nourriture à portée en toute circonstance.


Et dire que tout cela ne fait que commencer...


Oui, meme si les bonnes choses ont une fin. Celle-ci en aura une, pour le meilleur et pour le pire.

Déjà les nuages s'obscurcissaient dans le ciel, voilant l'éclat du soleil. L'Italien leva les yeux, tout en caressant les cheveux de celle qui n'était encore que sa compagne, non point encore sa femme ou la mère de ses héritiers.


Nel mezzo del cammin di nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura,
ché la diritta via era smarrita*


Mais il y a une lumière au bout du chemin, la joie vient après le chagrin.


Un instant de sérénité, de calme, à le regarder.


C'est la fin du rêve ma chérie... Toujours trop courts sont les instants de répit...

Il tapa alors trois coups sur la barque.


Toc toc toc...

Ylalang se réveilla alors en sursaut, en nage. Edwards entra alors dans sa chambre, après les trois petits coups rituels. Il s'approcha du lit, et les stigmates de la fatigue se lisaient sur le visage du vieil anglais.


Habillez-vous Vicomtesse, et accompagnez moi.

Le ton était directif sans toutefois donner l'impression d'un ordre, et suffisant pour qu'Ylalang quitte la chaleur de ses draps pour se vétir. Elle le suivit sans un mot, le coeur battant lourdement dans sa poitrine. Le froid était glaciale, les pavés rendus presque glissants par le givre, et elle serra contre elle son épais manteau. Quittant la rue des Archers ou se trouvait l'Hotel, il la guida jusqu'à la place de Reims, ou il s'arrêta.

Un instant les pas de la Vicomtesse se ralentirent, angoissée à l'idée de retourner sur les lieux de la mort de Catheolia. Puis arrivée à la hauteur de son guide, ses yeux se fixèrent sur le spectacle qui était la raison sa venue.
Ses jambes se dérobèrent alors sous elle, et Edwards dut la soutenir pour qu'elle ne tombe pas à terre.

Madame !

Un instant d'abattement avant de se forcer à reprendre contenance, son regard violet ne se détachant pas de la tragique scène.

Ca va aller... ca va aller...

Ses jambes acceptèrent de la porter à nouveau, et elle reprit sa marche. Il était là. Ou plutôt ils étaient là tous les deux, allongés au sol, presque côte à côte. Les vetements immaculés d'Atto étaient couverts de sang, et une dague était plantée dans la poitrine de l'Italien, oriflamme mortel d'une vengeance ayant mis plus de trente ans à s'accomplir.
Son jumeau semblait lui avoir été étranglé, les marques violines sur la peau de son cou étant révelatrices de la violence usée par le Vicomte pour anéantir le responsable de sa déchéance italienne...

Elle ne cessait de se répeter depuis deux jours que tout ceci n'était qu'un cauchemar, mais le réveil était trop cruel. Elle s'agenouilla à coté du corps d'Atto, passant la main dans les cheveux blonds, presque blancs, de l'Italien. Les larmes commencèrent à rouler sur ses joues, sans sanglots, et elle finit par prendre contre elle le corps presque froid de celui qui avait partagé sa vie si longtemps. Elle se mit à caresser avec tendresse le visage de son époux, les traits fins, qui semblaient si sereins dans la mort, avant que ses doigts ne s'arrètent sur le pendentif qu'il portait. Elle amena à la lumière du petit matin la petite fée en argent, offerte à leur tout premier rendez-vous à Langres.
Une éternité...
Et tout la submergea alors. Ce fut un cri primal, presque inhumain, sortant de ses entrailles même qu'elle poussa. Détresse, rage, chagrin, désespoir.

Paradoxalement, même si elle lui avait été infidèle, elle lui était toujours restée loyale. Elle lui devait la vie par deux fois, et elle avait toujours su que cette dette la maintiendrait rattachée à lui, en plus de l'amour fou qu'elle avait pour lui. Car c'etait bien de la folie amoureuse que la fougueuse irlandaise avait contracté pour le glacial italien d'une décennie son ainé lors de leur rencontre, l'ayant parfois amené à cotoyer les sombres abysses de la déraison.

Elle lui murmura son dernier adieu :


Pardon, pardon, pardon... et tu sais à quel point je t'ai aimé aman cara...

Qu'il faisait froid sur cette place de Reims...




* :Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai par une forêt obscure,
car la voie droite était perdue.
Premiers vers de la Divine Comédie de Dante Alighieri.

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Ylalang
Sur la place du marché de chaque ville champenoise, à l'heure ou l'affluence était la plus grande, les crieurs qui faisaient leurs office se mirent à déclamer de leur voix la plus vive :

Or Oyez, Or Oyez,

Par un froid matin de novembre,
une rose écarlate naissant sur sa robe,
par un lâche trait mortel,
périt ainsi Catheolia de Flavigny,
ancienne conseillère ducale,
et vassale de la Maison Melani.

Que la Champagne pleure cette fleur à peine éclose,
pleine de promesses et de vie.

L'épée au clair dans la lumière de l'aube,
pourfendant sans pitié son meurtrier,
sur la froide place de Reims mourrut
le Vicomte Atto Melani de Beaurepaire,
Commandeur de Mathusalem et serviteur
fidèle de la Champagne.

Que la Champagne pleure la perte ce chevalier,
que les mots du Duc Caedes trouvent,
une dernière fois un écho sur vos lèvres,
pour l'un de ses lieutenants les plus fidèles,
Force et Honneur...


Les crieurs remballèrent le parchemin scellé de la Salamandre, continuant à proclamer d'autres annonces.
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Gwenhwyvar
A l'annonce des morts de son suzerain et de l'ancienne dame de compagnie de Leah, devenue sa vassale, Gwen faillit défaillir. Elle changea ses plans militaires imminents et décida de faire route vers Beaurepaire le plus tôt possible. Elle lui fallait tout d'abord demander congé auprès du Duc de Joigny, dans les plus brefs délais...
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Gwenhwyvar uí Fergus, Baronne de Boissy-le-Châtel, Dame de Creil et Dame de Mathusalem
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