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[RP fermé] "Nous sommes des oiseaux de passage...

Maegorn55
Son hospitalité n'a pour lui aucune limite. Et puis, son ami ne lui avait-il pas écrit " Si un voyageur venait à demander toit où dormir, acceptez." ? La jeune femme se lève et le regarde en lui souriant après avoir retiré son écharpe.
" Et il est non négociable que tu te fatigues ce soir. Demain, j'aurai surement besoin d'aide par contre. "

Quand il annonce qu'elle le comble de bonheur, Maegorn s'amuse et le taquine.
" Attends de goûter. Qui sait si le potage est bon ? "

Elle lui sourit et pose sur le fauteuil son écharpe. La maison de son ami médecin est un petit pied à terre. Lorsqu'on entre, passée l'entrée, on se trouve dans la pièce de vie où nous font face la cheminée et le dos d'un fauteuil. A droite, trône une table de ferme et plusieurs tabourets. Au de-là de la table, il y a la cuisine et le débarras où sont stockées les bûches.
A l'opposé, il y a un lit d'une place installé contre le mur. Plus loin, à l'angle, il y en a un autre similaire. Le second sert pour l'instant, davantage pour stocker sacs et diverses choses que de lit. Entre les deux lits, une porte mène à la salle de baquet et à la pharmacie du propriétaire.

" Je vais te débarrasser le lit d'appoint. Tu y seras à ton aise. "

Son regard revient sur Cendre. Il va rester quelques jours. Le temps qu'il aille mieux. Le temps peut-être qu'elle lui avoue ses sentiments. Quand il lui demande ce à quoi elle a cœur, celui-ci bondit dans sa poitrine, pris par surprise. A quoi a t-elle coeur ? A le voir et à l'avoir près d'elle, à partager de simples moments avec lui, à faire ce qu'ils ne pouvaient faire avant sans se sentir coupables. A partager les routes avec lui, et les haltes aussi.
Mais comment le lui dire ? En y pensant, elle plonge ses yeux dans les siens.

" J'ai coeur à profiter de la vie maintenant. Et toi ? "

Un simple sourire accompagne sa réponse.
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Cendre1886
D'accord,je t'aiderais demain alors.

Il lui sourit et,assit sur sa chaise,entreprend de retirer ses bottes.Les bandes partent avec,accentuant la douleur du Brun.Mais il n'en dit rien et seule une grimace le laisse paraitre.Le supplice ne dure qu'un instant,et Cendre met ses bottes humides à sécher près du feu.Les bandes,elles,le rejoignent.Elles ne lui seront plus utiles de toutes façons.De sa sacoche,il sort de nouvelles bandes,des chausses de cuir souple doublées de fourrure à l’intérieur et un petit torchon.

Une seconde...

Il se lève et va ouvrir la porte,sort dehors.Il avait remarqué un petit tas de neige encore en vie.Le torchon y est trempé,les blessures nettoyées.Il n'en avait que sur le dessus et les côtés des pieds,aucun risque donc de les salir en revenant!D'ailleurs,il revient vite et ferme la porte.Un grand sourire est adressé à Mae et Cendre va se rassoir.Tout en prenant soin de ses pieds,il parle et écoute la Brune.

Moi je sais qu'il sera bon,et en ce temps,même le potage le plus infecte me paraitrait une merveille.La différence,c'est que le tien sera une merveille sans être infecte.

Les pieds sont de nouveau bandés.Propres.Ils se remettront vite.Les chausses sont enfilées,toutes chaudes.Cendre sourit en remuant les pieds et la regarde.

Tu veux que je t'aide pour débarrasser le lit?Sinon ce n'est pas grave hein...J'ai dis que je pourrais dormir par terre,je ne mentais pas!

"On pourra dormir dans le même lit sinon.Il est simple en plus,on devra se serrer,merveilleux non?" s'imagine-t-il répondre à la place de ce qu'il vient de dire.Un rire le prend.Cette franchise taquine,il avait apprit à l'aimer,cette manière de n'être gêné de rien et de dire les choses.Mais il ne les dira pas.Pas cela du moins....Pas maintenant.
Son regard croise celui de Mae et son intensité le fait frémir agréablement...Ce regard,il le connait,il sait l’interpréter,le lire...L'aimerait-elle encore?Son hypothèse prend de la force quand il se dit qu'une réponse comme celle que Mae lui a faite,assez banale en somme,ne se dit pas avec un tel regard;même si son sourire peut faire office de masque.Son coeur rate un battement alors qu'il noie son regard dans celui de Mae et qu'un doux sourire prend place sur ses lèvres.


Moi aussi...J'ai laissé assez de temps me filer entre les doigts je pense.

Oh oui,il avait laissé filer trop de temps...Celui avant qu'il ne connaisse Mae,celui après qu'il l'ait connu.Celui que son manque de courage avait causé.A présent,il saisirait ce temps à pleine main,dès aujourd'hui,et pas question qu'une seconde ne serait-ce ne lui échappe.
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Maegorn55
Il retire ses chaussures et elle voit les bandes qui ont entourés ses pieds. Maegorn a l'habitude qu'elles servent pour réchauffer les pieds ou les protéger des effleurements avec le cuir. Une légère grimace passe sur leurs deux visages. Sur l'un quand il retire ses chausses, sur l'autre quand elle voit ses blessures. Cendre sort pour nettoyer ses blessures et Maegorn en profite pour accrocher la petite marmite de soupe dans la cheminée. Quand il revient, elle lui rend son sourire. Sourire qui s'élargit à ses paroles sur le potage.
" Une chance que tu es très faim alors, ainsi ce pourrait être une infecte merveille.. "

dit-elle amusée. Tandis qu'il s'occupe de ses pieds, Maegorn commence à débarrasser le lit en glissant ce qui était dessous ou à côté. Elle l'écoute et l'entend rire. Ses yeux le regardent et s'amusent.
" Tu te rends compte aussi de l'absurdité du fait que tu dormes à même le sol ? "

La voyageuse sourit et achève de préparer le lit quand elle croise son regard empli de douceur. Sa réponse est marquée par la détermination. Quel temps a t-il laissé fuir ? Tandis qu'elle finit de préparer le lit, son esprit pense à feue l'épouse de Cendre. Regrette t-il de ne pas avoir été suffisamment pour elle ou est-ce le temps qu'ils ont partagé ensemble qui lui a paru trop court ? Maegorn décide de ne pas trancher ce soir, préférant nettement la dernière hypothèse à la première. Pour elle, ça fait bien trop longtemps qu'elle réfléchit en vain. Un sourire à Cendre dont elle croise le regard.
" Je vais aller chercher un peu de bois pour ce soir, veux-tu prendre un bain ? "

Après toute la marche qu'il a fait, un bain l'aiderait surement à aller mieux. Elle lui pose la question comme si c'était une question habituelle et ce, sans s'en rendre compte.

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Cendre1886
Une infecte merveille...Ppff,n'importe quoi.

Il lui sourit gentiment.Qu'elle est belle quand elle s'amuse...Le sourire gentillet devient tendre tandis ce qu'elle débarrasse le lit.Et ce sourire,il le garde alors qu'elle se retourne et le regarde.Sa réponse à propos du sol l'amuse à son tour.Il lui semble soudain qu'ils ne se sont jamais quittés,qu'il est là depuis depuis bien plus longtemps que le court laps de temps depuis qu'il est arrivé.
Un bain.Elle lui parle même d'un bain.Un bain chaud sans doute.Mais aujourd'hui,il en a prit un,ce matin,malgré le froid.Et il ne veut pas s'imaginer devoir la quitter,être séparé d'elle encore,ne serait-ce que par une simple porte,pendant dix minutes.Dix malheureuses minutes,mais qu'il venait de promettre de ne pas laisser filer.


Oh ça ira merci,j'en ai pris un ce matin!Tout propre tout beau!Je vais plutôt t'aider à faire le dîner.Il y a des légumes à éplucher?Demande-t-il en prenant les devants,se dirigeant vers la porte la plus étroite,espérant que c'est là que se cache le bois qu'il veut ramener avant que la Brune n'y aille et ne se fatigue.

Il pousse la porte,fait comme chez lui sans forcément s'en rendre compte.Pour lui,c'est chez Mae.Et avec Mae,il ne ressent pas de gêne.C'est ainsi.En attendant,jackpot,le bois!Il prend quelques buches qu'il cale sous ses bras encore robustes et revient.


Je les mets où?Interroge-t-il en souriant d'un air amusé d'avoir devancé Mae.
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Maegorn55
Son sourire lui a manqué, des détails, lui en son entier. Il lui répond pour le bain et elle n'en est pas mécontente. L'idée d'aller au puit alors que l'hiver est rude ne l'attirait pas plus que ça, surtout quand il y a un brun dans la maison.
" Non, tout est prêt il ne reste plus qu'à surveiller la cuisson. "

dit-elle en le suivant du regard. La cuisine n'est pas par là. Il ressort avec du bois dans les bras et elle le regarde, touchée et tout aussi amusée.

" A droite de l'âtre s'il te plaît. On va en remettre une au feu ou nous ne mangerons que lorsque la nuit sera bien avancée. "

Elle va vers lui et prend une des bûches qu'il ramène, associant le geste à la parole. Maegorn le regarde et sourit. Voilà moins d'une journée qu'ils se sont revus et pourtant, quelqu'un qui regarderait par la fenêtre penserait que ce fut ainsi tous les jours. Elle pose la bûche sur le feu et délicatement, la jeune femme soulève le couvercle puis le rabaisse, accroupie. Il ne reste plus qu'à attendre et mettre la table mais ils ont encore le temps. Son verdict fait, elle se tourne vers lui.
" Ça n'est pas pour tout de suite. "
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Cendre1886
Le Brun dépose les bûches à l'endroit indiquer.Peut-être ses bras se fatiguent-ils plus vite,mais pour Mae,ils sont infatiguables,invincibles.
Il vient s'asseoir sur la petite marche de pierre devant la cheminée.Placé de manière à voir Mae,il l'observe sans être gênant.Soulever un couvercle est chose courante,mais chez elle,tout prend une tournure unique et emplie de beauté.Un bref instant,son regard glisse sur ses courbes qu'il connait par coeur.Elle le regarde et Cendre relève les yeux avec un sourire.Il espère qu'elle n'a pas vu la manière dont il la regardait,manière qui pourrait être gênante.Il ne voudrait pas paraître intéressé par son corps seul!Et puisqu'il n'est pas encore temps de manger,Cendre en profite.


Alors parlons pour faire s'écouler le temps plus vite.Voyons...Un instant,il fait mine de réfléchir à ce dont ils vont bien pouvoir parler.Mais Cendre sait déjà.Son coeur sait déjà.Raconte-moi toute ton épopée,j'ai hâte d'entendre.Ravie du tour en bateau?

Pas de "depuis".La période est déjà définie,et il ne veut pas mettre de mot dessus.Le tour en bateau,voilà qui est assez banal en somme comme sujet.Mais ce sera parfait pour introduire,apprendre.Ce sera parfait pour amener plus tard un sujet plus commun,où ils pourront rire,sourire.Et puis aller plus loin sans doute...Cendre ignore,il ne sait pas,mais veut tout tenter.Sa vie,il ne la voit plus qu'avec Mae.
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Maegorn55
La jeune femme sent qu'il la regarde. Un frisson parcourt agréablement son dos. Ce regard qu'a lui seul elle permet. Ce regard qui ravit son coeur et lui permet de croire que tout recommencer est possible. Il propose de converser, Maegorn s'assied sur le sol. Les sièges comme le fauteuil ou le tabouret lui paraîtraient trop loin si elle y avait pensé. Non, elle s'assied naturellement auprès de la cheminée et face à lui. La voyageuse le regarde réfléchir et sourit quand il a trouvé.

Son regard se voile légèrement en pensant à ce qu'il lui a fait prendre la route toute seule. Deux personnes lui ont déjà demander un récit sur son passé. A toutes deux, la voyageuse a répondu plus ou moins vaguement.
" J'étais au Nord. " "Je viens de débarquer en Poitou. " "Je visite. "
A Cendre, elle veut faire part de chacune de ses impressions. Plusieurs fois, Maegorn avait hésité à les lui écrire et les partager avec lui. Mais alors qu'elle prenait la plume son coeur se serrait et elle rangeait tout. Elle avait eu la crainte d'un refus, d'un silence comme réponse ou d'une froide indifférence. Peur de tout ce qui aurait pu briser son coeur. Mais aussi par respect de son deuil. Ce deuil qu'elle aussi a l'impression d'avoir porté. Si une fois éteinte, cette dame avait tout son coeur ? Et quand cette pensée lui venait, c'était avec dégoût qu'elle se regardait. Comment pouvait-elle... Alors il lui arrivait de boire ou d'avoir des paroles glacées. Elle avait voulu l'oublier pour le laisser être heureux.
Pourtant ce soir, il se tenait face à elle et c'était lui qui lui demande de raconter. Aussi, elle veut tout lui dire. La jeune femme relève une de ses jambes sur laquelle elle pose son coude. Par où commencer ?

" Le bateau a un côté attrayant mais qui s'efface rapidement. Dès que l'on a quitté l'Artois, mon refuge était la vigie. J'y passai mes journées entières quand le bateau ne nécessitait pas de grandes manoeuvres. J'étais marin sans l'être. "

En parlant, elle a l'impression de s'y trouver à nouveau. D'être en haut du mât, parmi le ciel gris et le bruit du vent.
" Mes yeux n'ont jamais été las de voir l'étendue d'eau, les animaux qui y habitent ou son ciel étoilé. C'est surprenant comme les étoiles étincellent plus quand on est loin des villes... "

Un léger sourire en coin lui prend ses lèvres. Les pensées ont tendance à rendre fou quand on leur laisse trop de place.
" Nous avons fait une halte chez les Anglais où j'ai rencontré un vieux loup de mer. Enfin nous sommes allés en Bretagne où j'ai rencontré des gens sympathiques. Quelque soit le moment de la journée, il y a toujours prétexte à boire du chouchen. Mais ça n'était pas toujours une belle idée. Parfois, je n'étais pas jolie à voir. "

Alors elle n'était pas de ceux qui deviennent bavards une fois saouls. Sa méfiance était bien trop importante. La jeune femme se méfiait de tout le monde ou presque. Les villages devaient manquer de femmes pour que tant d'hommes lui aient offert à boire. Non, Maegorn devenait silencieuse, muette presque. Le vide qui se trouvait en elle était à son paroxysme avec l'alcool. Son comportement devenait désagréable. Elle en oubliait de prendre des nouvelles de ses compagnons, poser les bonnes questions. Il lui arriva même de perdre le sourire. L'hiver n'avait pas aider à lui rendre sa bonne humeur.
" Enfin nous avons quitté la Bretagne. Je crois n'avoir jamais tant attendu un départ. Bien que le bateau ne soit pas grand, jamais personne n'allait en taverne. Je ne m'entendais plus si bien avec les autres. "

Le Cap' sortait rarement, Seb quelque fois mais ils ne s'entendaient déjà plus. Avec son frère, ça n'était plus pareil.
" Mais nous sommes arrivés à la Rochelle, la terre promise presque. "

Elle le regarde presque sans le voir, amusée en se souvenant de tout le temps où elle avait attendue. Son impatience avait même agacé le Cap'. Mais finalement, à la Rochelle, ce ne fut que querelles.
" J'y suis restée quelques jours. Je me suis fachée avec Seb, mon frère me faisait des reproches au nom de la sincérité et moi je suis devenue irritable et agacée. Agaçante aussi peut-être. Quoiqu'il en soit j'ai eu envie de tout quitter. Une envie de calme et de solitude. D'un endroit où je pourrai être sans me poser de questions pour me retrouver. "

Une réflexion sur elle, voilà ce dont elle avait eu besoin. Trop de choses lui avaient déplues et elles s'étaient amassées les unes sur les autres jusqu'à générer un sentiment de colère. Colère qui l'avait métamorphosée en une autre personne. Colère désormais apaisée. La routine l'avait prise et sans vivre réellement, elle allait mieux en laissant le temps faire son oeuvre de guérison. Maintenant il se trouvait à ses côtés et l'amour qu'elle avait voulu taire ne demande qu'à se montrer.
Son regard revient sur lui comme si son esprit revenait dans le présent. En a t-elle trop dit ? Aurait-elle dû répondre de façon plus courte ? Lasse des questions, elle le regarde en souriant avec une tendresse. Maegorn ne veut pas se cacher et surtout pas à Cendre.

" Voilà mon épopée. Elle n'a rien de grandiose en soi finalement. "
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Cendre1886
Le Brun l'écoute,l'admire.Il ramène,comme elle,un genou vers lui et y pose son menton,détaillant son visage sur lequel danse la lumière des flammes.Un sourire le prenait parfois,amusé ou sincère,tout simplement.Du bateau,elle en avait gardé les mêmes impressions que lui:c'est bien,mais juste pour aller plus vite!Comme lui,son refuge avait été la vigie,et le Brun garde en sa tête une question qu'il lui posera par la suite.Il a tant de choses à lui demandé,à lui dire;à commenter surtout.Mais il se tait,fasciné,son coeur battant au rythme des paroles de Mae,aux intonations de sa voix.Et si jadis la muraille qu'il avait dressé avait quelque peu empêcher la lecture de son âme à travers ses yeux et sa façon de regarder,c'en était bien fini aujourd'hui.

Elle parle d'une terre promise,la Rochelle,et cela ne l'étonne point.Il avait toujours su sa...Enfin,la,Brune préférant marcher sur la terre et avancer qu'arpenter un pont de bois et tourner en rond comme un poisson dans son bocal.Il sourit.
Elle parle d'une dispute avec Seb et son frère.Cendre s'en trouve en état indescriptible.
Il avait parfois jalousé ce Seb de partager les routes avec Mae,alors que cela ne tenait qu'à lui.Il avait grogné aussi,et aurait bien pu lever la main envers cet homme,quand Mae lui avait apprit les sentiments qu'il avait envers elle.Mais il avait fait confiance à la parole,aux sentiments de la Brune qui lui assuraient qu'il n'y avait que lui.Cendre savait se montrer jaloux,très jaloux et prêt à en découdre s'il le fallait,mais il savait également rester à sa place quand il se sentait "en sécurité".Même s'il rechignait.
Aussi reste-t-il partagé entre le sentiment de sécurité total qui le prend,et la désolation que Mae se soit disputée avec celui qui restait tout de même un de ses amis les plus proches.Sans compter son frère.
Avaient-ils tout deux perdus leur entourage par décès ou querelles?Pour se retrouver?L'idée plaisait au poète.Ce qu'il n'avait pas eu le courage de faire,le destin le faisait à sa place.Enfin,cette solution était bien injuste envers Mae...

Elle termine son récit et Cendre sourit.


Mais que dis-tu là voyons...Dit-il d'un air sensiblement amusé alors que cette phrase ne lui sert que de légère diversion pour que sa chausse vienne toucher le bout de celle de Mae.
Il l'a dit sur un ton qui se veut amusé,mais la tendresse prend majorité.Cendre frémit et ne peut retenir une rougeur qui lui monte aux joues.Ce contact,même de chausses,est le premier depuis bien longtemps.En entrant,ils ne s'étaient pas touché,ni effleurer.Seulement caressés du regard alors que l'un avait le dos tourné.Quoique,quand il voulait bien le cacher...


Je t'ai toujours mieux vu en marcheuse qu'en marin de toutes façons.Le plafond de rames y était-il toujours?Demande-t-il avec un sourire en coin,amusé,les yeux brillants de malice.
Des étoiles,je penses qu'on les voit plus parce qu'on les observe plus,particulièrement en mer où l'on n'a rien à faire.Tu ne crois pas?


L'esprit critique n'avait pas été perdu.Pas plus que l'esprit fin et poétique,qui avait pourtant cesser de faire animer une plume.Dorénavant,ce n'était que quelques vers libres et en rimes qui témoignaient encore de la capacité du poète.Dorénavant,ce n'était que quelques jolies phrases et paroles qui déclenchaient les regards légèrement admiratifs des gens qui n'avaient pas qualité de poète.

Pas jolie à voir,que racontes-tu donc...C'est parce que tu es toujours jolie à voir qu'on t'offrait des verres;pour voir si,même soul,tout ça n'en était pas altérer.Et c'est parce que jamais ils ne le constataient qu'ils recommençaient chaque fois.

Le Brun était devenu écarlate,mais cela se voyait-il à la lueur du feu non loin? Il avait poussé.Juste un peu.Mais Cendre avait finit par conclure qu'il lui faudrait un peu d'audace pour signifier le premier pas,premier pas qu'il était largement près à faire,quitte à repousser sa timidité au plus loin,quitte à taire toutes les interrogations qui pourraient l'assaillir.
De son pied,il tapota légèrement celui de Mae.


Ce n'est déjà pas mal!
Tu devrais retirer tes chausses tu sais;je les sens humides jusqu'ici,et tu as le temps de les faire sécher,pieds compris,en attendant que la soupe soit prête.


Ah la soupe...Les choses dépendaient beaucoup d'elle et Cendre en avait presque oublier sa faim!Absorbée par Mae et son récit,par Mae et sa respiration qui soulevait légèrement son buste,par Mae et ses yeux profonds où Cendre cherchait à se noyer,par Mae et ses paroles qui faisaient remuer ses lèvres qu'il devinait douces à l'extrême,par Mae et ses sourires qui animaient son merveilleux visage...Par ce tout qui faisait d'elle qu'elle était elle,Mae.
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Maegorn55
Au fur et à mesure qu'elle parle, la jeune femme a vu l'attention de Cendre pour ses propos. Le temps de leurs conversations, de leur complicité, de leur amour lui paraît à la fois lointain et tout proche. Peut-être qu'il est entrain de revenir.
Quand elle se tait, le sourire de Cendre la réconforte. C'est l'un de ceux dont il a le secret et qu'elle aime tant.

Il est plus tendre qu'amusé et sa chausse vient à la rencontre de la sienne. Elle sourit et regarde leur pied, appuyant légèrement le sien contre celui du Brun.

" Non, il ne reste qu'une rame clouée et elle fait office d'accoudoir. Peut-être que les autres se sont désolidarisés avec le vent. "

Il est vrai qu'elle est avant tout une marcheuse. Une fois qu'on a fait le tour du bateau, il n'y a aucune surprise. Une fois qu'on a rencontré toutes les personnes présentent sur le bateau, il n'y a plus de rencontre. Ses lèvres sourient quand il parle des étoiles. Il est fort probable qu'il ait raison, jamais elle ne les avait tant regardé. Si les étoiles n'étaient pas si nombreuses, la voyageuse aurait pu tracer une carte du ciel.
" En regardant les étoiles, j'ai découvert que le ciel changeait chaque nuit. Comme les nuages, on dirait que les étoiles bougent. "

Cette idée n'est basée que sur une impression mais la jeune femme s'en était étonnée. Il reprend la parole et elle plonge à nouveau son regard dans le sien. Serait-il entrain de la complimenter alors qu'elle lui parle d'un état d'ivresse ? Ses propos donnent à la voyageuse ivre qu'elle était une beauté dont elle n'aurait pu se douter. Elle le regarde intensément, rosissant légèrement aux paroles. Etait-il gentil ou y avait-il plus derrière ses mots ? Le feu flamboie derrière lui et donne à ses cheveux de jolies nuances, son visage bien que dans l'ombre paraît rougir tandis qu'il sourit. Est-ce la chaleur la raison de son teint ? Son pied tapote le tien et elle pense à ses chausses trempées oppressent ses pieds.
Et à nouveau Cendre la surprend en formulant sa pensée. Voilà plusieurs fois qu'il la surprend depuis qu'il est là et ça n'a rien de désagréable. Son coeur tambourine sourdement. La jeune femme le regarde et sourit doucement. Si elle ne l'aimait pas déjà, la jeune femme croit qu'elle tomberait à nouveau amoureuse de lui.

" Tu as raison et je songe à acheter les mêmes chausses pleines de fourrure que toi. Ce doit être tout doux. "

Maegorn ne quitte pas son sourire et ramène à elle un pied puis l'autre et enfin, ses chausses délassées, elle les positionne près du feu. Ses pieds sont froids mais très vite ils se réchaufferont. Cendre parle de la soupe et elle se relève légèrement, accroupie sur ses jambes pour soulever le couvercle et voir où elle en est. Ca n'est pas encore pour tout de suite. Elle rabaisse délicatement le couvercle et fait signe que non au Brun. En se réinstallant, la jeune femme repose ses yeux sur lui et se souvient de ce qu'il lui a déjà raconté. Son pied nu est non loin du pied chaussé de Cendre.
" Comment vont tes pieds maintenant ? "
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Cendre1886
C'est peut-être parce que les étoiles bougent que tu as l'impression qu'elles bougent.Un bateau avance pendant la nuit,mais toi,quand tu dors au sol,tu n'avances pas.Tu dors sous le même coin ciel.

Cendre sourit.Se taire durant plusieurs jours semblait lui avoir fait du bien,il avait remit de l'ordre en lui-même.Il sentait ses paroles posées,ordonnées du moins,il se sentait penser,et non réfléchir,avant de parler.Finalement,était-ce la volonté de bien faire,la crainte de rater,qui l'avait perdu?Il ne sait.Mais en ce moment,ce n'est pas par lui qu'il se perd,mais par le regard de Mae qui a plongé dans le sien,et si elle n'avait pas interrompu sa perdition,son naufrage dans ses beaux yeux par ses paroles,à coup sûr qu'il aurait sourit comme un benêt et se serait mit à fondre comme neige au soleil!
Cendre regarde la Brune délasser ses chausses,découvrir ses pieds nus pour les mettre près du feu.Souvenir d'un feu de camp sur une plage,son grand pied à côté du sien,le couvrant avec un "graou" joueur.Le tout se finissant par...Stop.Le Brun stoppe volontairement ses pensées.S'il pense à un de ces fameux baisers,il ne pourra pas rester en place plus de 3 secondes avant d'aller l'embrasser avec passion.
Doucement il s'approche,rassemblant son courage,le peu d'audace et de franchise que la route lui a accordé.Qui sait si cela durera?Autant en profiter.Venant à côté de Mae,il prend un de ses pieds dans ses mains et le frictionne doucement.La chaleur et les couleurs du feu ne sauraient cacher la couleur de son visage.Presque timidement,Cendre essaie de dire quelque chose.


Oui tu as raison,tu as les pieds tout froid.

Ses pieds sont doux.Peu à peu,les frictions prennent tournure de caresse,et Cendre doit délaisser le pied dont il prenait soin pour s'occuper de l'autre et se re concentrer.Son esprit sait ce que ses mains vont caresser,quelles courbes va paraitre,à quel moment.Il sait tout cela mais ne se lasse pas.De nouveau,les frictions se font moins efficaces pour devenir caresses.C'est à regret que Cendre doit s'arrêter.

Ils vont mieux.La chaleur et les bandes propres leur font du bien;ils n'ont plus froid!Aussi...

Il retire ses chausses doublées de fourrures et les enfiles aux pieds de Mae sans autre forme de procès.Ses yeux se lèvent vers elle et il lui sourit jusqu'aux oreilles.Est-ce son imagination ou bien il sent que son sourire a cet air un peu bête lorsque le Brun fond pour la Brune?Est-ce lui ou bien son sourire affiche plus de sentiments qu'il ne l'aurait voulu en cet instant?Rrraaa,les sentiments,décidément...Pas moyen de faire un plan fixe,il fallait toujours s'adapter à eux.

...Tiens;elles sont grandes,mais bon....Et-on-ne-râle-pas!Sinon...Sinon...Euh...Sinon..............Je trouverais quelque chose!

De nouveau le poète sourit,amusé.Leurs taquineries,voilà qui lui avait bien manqué également,et,comme toujours,il était souvent le premier à lancer la première plaisanterie,ne serait-ce que pour voir Mae rire ou sourire,ne serait-ce que pour fondre de bonheur et d'amour de la voir ainsi.
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Maegorn55
Cette histoire d'étoiles l'intrigue. Aux beaux jours, elle dormira à la belle étoile. Quelque chose lui disait que si les nuages bougeaient, peut-être que les étoiles aussi. Maegorn y songeait quand elle sent le regard de Cendre sur elle.

Ses yeux se relèvent et le voyageur vient s'installer à côté d'elle. Ses mains chaudes entourent son pied et sa peau s'anime au contact de celle de Cendre. Comme si elle avait une mémoire cutanée. Comme si un seul contact avec lui et ses sens s'animent. Ses mains sont si douces et chaudes, ses gestes si agréables. Elle ne voit pas tout de suite la couleur de son visage, regardant ses doigts frictionner son pied puis l'autre. Il dit que ses pieds sont froids, elle ne dit rien en relevant légèrement son visage. La jeune femme n'est pas pétrifiée. Elle le couvre d'un regard sombre, lui qu'elle devine concentré sur ses pieds. Chaque détail est effleuré. La peau de ses mains où apparaissent très légèrement en relief ses veines, ses avants bras, son torse, l'ouverture de sa chemise sur son cou, la forme de son menton, la texture attirante de ses lèvres, son nez et ses yeux. Et finalement, son regard qui vaut tous les paysages du monde. Elle a l'impression qu'il la caresse et rouspéterait presque quand les mains de Cendre quittent ses pieds. Non, c'est un sourire taquin qui apparait sur son visage. Elle espère qu'il n'est pas gentil de cette façon avec toutes où elle les jalousera. Non. Quelque chose lui dit qu'il n'est pas ainsi avec tout le monde. Un battement sous sa chemise ne se fait pas.

Sa bouche s'ouvre pour le remercier d'avoir réchauffé ses pieds quand ceux-ci se retrouvent au chaud et dans la douceur de la fourrure. Elle va pour refuser quand la volonté de le faire la quitte. La voyageuse ne voit pas l'air bête mais l'homme qu'elle a aimé clandestinement et qu'elle aime encore. Il lui interdit de râler alors que la jeune femme proteste. Elle sourit amusée et le défie.

" Que trouverais-tu ? "

Ses yeux le quittent finalement pour regarder les chausses dans lesquelles elle flotte. Elle rit comme une petite fille, heureuse. Ses orteils bougent doucement dans la chausse pour jouer avec la fourrure. Serait-ce de l'amour qu'elle a vu dans les yeux de Cendre ? En sa présence, la voyageuse a le sentiment de revivre, de ne plus ressentir ce vide qui entourait son coeur, d'être entière. Tiens, ses pieds chaussés sont à côté de ceux de Cendre... Maegorn a envie de le reconquérir. Elle en a oublié la question qu'elle lui a posé.

Des grésillements sortent de la marmite. La soupe est entrain de bouillir...
Elle s'en amuse et le regarde.

" On met la table ? "
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Cendre1886
Cendre sait qu'elle le regarde durant ce temps où il redécouvre ses pieds de ses mains.Il le sait.Il se doute de quel regard il s'agit,celui qui s'assombrit,qui pétille,qui précédait bien souvent leurs amours interdits...Pour lui du moins.Aussi ne lève-t-il pas les yeux et reste concentré.Si son regard croise le sien,il n'y a plus la moindre chance qu'il reste assis là à la regarder.

Elle rit et Cendre sourit,la regardant,heureux lui aussi.Son sourire le défie et il y répond par un sourire taquin et un sourcil quelque peu haussé dans une expression de malice.


Ce que je trouverais?Hum je ne sais pas...Te chatouiller durant cinq bonnes minutes me parait pas mal.Pas toi?

Il lui sourit.Peut-être était-ce le moment de l'embrasser,là,maintenant...?Peut-être était-ce le moment de lui dire qu'il l'aimait plus que tout,qu'il ne voulait plus s'endormir et se réveiller sans qu'elle soit à ses côtés?Peut-être était-ce le moment de lui avouer combien elle lui avait manqué et...Un grésillement se fait entendre.D'accord,tout ça ne sera pas pour tout de suite!Mais bientôt,il l'espère.Cendre se relève et lui tend les deux mains en souriant,les yeux brillants.

Allons-y,debout alors!

Les deux relevés,Cendre se dirige vers la cuisine et cherche du regard les placards susceptibles de renfermer les couverts.Il en ouvre un au hasard.Ah,ce sont les assiettes creuses!Bon début.Il vaut mieux manger de la soupe dans une assiette creuse que dans une assiette plate!

J'ai trouvé les assieeeeettes!Tu prends les couverts?

Un sourire s'affiche et le Brun ressort de l'endroit tout en se demandant quand tout cela va avancer.A croire qu'ils tentent de rester sages,comme dans le passé.Et...Ils finissaient toujours par craquer.Alors quitte à arriver au même but...A trois...Un...Deux...Trois.Au passage,un baiser sur le front de la Brune est posé alors que Cendre rougit et lui glisse doucement:

Tu m'as manqué...

Il lui sourit,entre douceur et tendresse,et va poser les assiettes sur la table.Mais qu'est-ce qui lui a pris?!Et si Mae n'était pas prête?Et si,tout simplement,elle ne voulait pas de lui?Ah vraiment,Le Fou était un surnom qui lui allait bien!
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Maegorn55
Cinq minutes de chatouilles continues ? C'était un châtiment bien cruel... Elle mourrait de rire. Il lui sourit et elle lui rend.
" C'est un peu long. Bon, pour cette fois, je ne râlerai pas. "

Si elle cède facilement ? Non, la jeune femme n'a plus envie de râler. Ses pieds sont au chaud et ses yeux dans le regard de Cendre. Elle est bien ici.
Mais, si la soupe leur avait permis la discussion, maintenant elle se rappelait à eux.
Elle se relève agilement en prenant les mains de Cendre et le voit partir vers la cuisine. Un autre sourire amusé et une pensée. C'était comme s'il était revenu dans sa vie. Il n'a jamais quitté son coeur mais à présent il est là, à se diriger dans une cuisine qu'il ne connaît pas pour mettre la table. C'est à croire qu'il est déjà venu... Et s'il repartait aussi vite qu'il était revenu ?
Elle rit quand il annonce qu'il a trouvé les assiettes.

" Tu n'es pas censé te reposer et reprendre des forces ? "

L'air taquin, à son tour, la voyageuse entre dans la cuisine et passe à côté de lui pour ouvrir le tiroir des couverts. Au passage, il lui pose un baiser avant de lui glisser des mots qui font chavirer son coeur. Elle le regarde et à nouveau, il s'éloigne mais la voyageuse le retient par le bras. Il est entrain de la mettre dans tous ses états... Pourquoi elle, reste t-elle encore sage ? Pourquoi lui s'en irait ?
" Toi aussi. "

Elle regarde ses doigts venir lentement se croiser avec ceux de Cendre. Lui aussi il lui a manqué. Son absence était la cause du vide qui était en elle jusqu'à ce qu'il frappe à la porte. Ses doigts serrent les siens Le deuil s'immiscerait-il entre eux ? Un léger sourire apparaît alors. Ça lui ferait mal si c'était le cas. Voilà pourquoi elle est restée sage. A t-elle seulement le droit alors qu'il y a peu de temps qu'elle n'est plus ? C'est surprenant ce respect que l'on a davantage pour les morts que pour les vivants.
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Cendre1886
Mais je ne fais pas d'efforts voyons.Je t'aide!

Sourire amusé lui est adressé.La table n'est pas loin,Cendre s'y dirige.Il pense à ce qu'il vient de faire,mais en regardant la table,c'est aux assiettes qu'il pense.Mangeront-ils en face à face ou en côte à côte?En face à face,ils pourront mieux se voir,mais en côte à côté,ils pourront mieux se toucher,s'effleurer,s'embêter.Se rapprocher.Là en était le dilemme du Brun alors qu'une main le retient par le bras.Aussitôt il s'arrête,se retourne.C'est elle...Elle l'a retenu...Pour quoi d'ailleurs?Pour lui glisser ces deux mots qui l'assaillent de joie.C'est sa chance,il le sent,il le sait.Il le réalise,il le comprend.
Toujours on lui avait dit "saisis ta chance",et toujours il l'avait guetter en toutes situations.Mais une chance,à quoi cela ressemblait-il?Une chance faisait-elle un signe?Était-ce quelque chose d'évident?Il n'avait jamais su,et il n'avait jamais trouvé ça évident.Aussi ne les avait-il saisis que par pur hasard,quand il en saisissait une.Jusqu'à aujourd'hui.Sa chance,elle est là.Ce sont ces deux mots.Sa chance,elle est là.La chance de tout recommencer,avec elle.Sa chance,elle est là.Dans sa tête,les paroles cent fois rabâchées,les colères de désespoir de ses proches à voir qu'il ne comprenait pas...Tout prend un sens.Sa vie même en prend un,mais à ses côtés seulement.

Leurs doigts se croisent,et Cendre les observe doucement.Mae y fait pression et le Brun y répond avec tendresse.Ses yeux se relèvent vers ceux de Mae,détaillent son visage avant de se noyer dans les siens.Ah mais quelle histoire le destin n'avait-il pas écrit là!Rien de tout ça ou presque n'aurait du arriver.
Si la guerre n'était pas arrivée à cet instant,Cendre ne serait pas parti.Si Grenat n'avait pas rencontré Sharl,il ne se serait pas battu contre les siens.S'ils n'avaient pas changer plusieurs fois d'armées,ils ne seraient peut-être jamais arriver dans celle qui les avait fait stationner à Saumur.Si Cendre n'avait pas prit toutes ses affaires,il serait rentré en Alençon sans problèmes.Si Saumur n'avait pas été en Anjou,Le Brun serait sorti plus souvent.Aaahh,mais si Mae avait demandé un LP à la Touraine,elle n'aurait pas été poutrée à Saumur!Si Mae n'avait pas été dans cette taverne ce soir-là,Cendre ne serait jamais venu.Peut-être que s'il n'avait pas glissé,le délire des portiers ne serait jamais né et ne les aurait jamais rapproché.Si Mae n'avait voyagé avec sa famille,jamais Cendre ne l'aurait suivi.Si tant de choses!Et si le destin ne les avait aidé,Cendre serait peut-être rester fidèle et loyal,envers et contre tout.Tout ça parce que si sa femme ne l'avait pas trompé à plusieurs reprises,sa foi n'en aurait pas ébranlé.Tout ça parce que si sa femme avait été plus démonstrative,Cendre se serait senti véritablement aimé.Mais c'était trop rare.
Si la guerre n'avait pas eu lieu,Lennia n'aurait pas été blessé.Si elle n'avait pas été blessée,elle n'aurait pas été malade.Si elle n'avait pas été malade,elle ne serait pas partie.Si elle n'était pas partie,et sans doute décédée,les choses seraient restées telles quelles.Si elle n'était pas partie,et sans doute décédée,Cendre n'aurait pas craquer,il ne serait pas devenu fou,il n'aurait pas quitté sa famille,il n'aurait jamais laissé Nolann.S'il n'était pas devenu fou,Cendre ne serait peut-être pas rentrer en Alençon.Et là-bas...S'il avait su être clair envers lui,s'il avait su être autrement,alors il n'aurait blessé personne.S'il n'avait blessé personne,il ne se serait pas blessé.S'il n'avait pas blessé,il ne serait pas parti sur les routes.S'il n'avait pas laisser le commandement à ses pieds,peut-être ne serait-il pas venu par ici.Si le temps avait été moins froid,ses provisions plus nombreuses,peut-être n'aurait-il pas chercher refuge.S'il n'avait pas cherché refuge,peut-être n'aurait-il jamais trouver la maison où Mae s'était installée.Et si Mae n'avait pas débarqué à La Rochelle avant de se disputer avec les siens,peut-être elle aussi n'aurait-elle pas cherché refuge.Si elle n'avait pas connu cet ami,elle n'aurait jamais été dans cette maison à la porte de laquelle Cendre a frappé...

Si les choses s'étaient passées un mois avant ou un mois après ne serait-ce,peut-être ne se seraient-ils jamais croisés.Trop de "si" pour que ce ne soit un hasard.Trop de "si".Peut-être n'en y aurait-il plus.C'était sans doute maintenant ou jamais.

Doucement,le Brun se rapproche de Mae.Sa main libre passe autour de sa taille alors qu'il l'attire jusqu'à l'avoir contre lui,ses doigts restant croisés aux siens.Tendrement,de son pouce il caresse la main de la Brune.Il retrouve son corps quelque peu contre le sien,ses cheveux.Sa main,ses doigts;un peu de sa peau.Il pose sa joue sur la tête de Mae,la frottant sensiblement pour sentir ses cheveux la caresser.Ses yeux se ferment,un paisible sourire survole ses lèvres.Rien n'était évident avant Elle.Aujourd'hui,tout l'est:son bonheur,sa place;c'est auprès d'Elle.Son avenir,sa vie;c'est auprès d'elle.Ce qu'il est,ce qu'il n'est pas;c'est auprès d'Elle.Ses mots,ses gestes;c'est auprès d'Elle.Nul besoin de feu si Elle est là.Nul besoin d'efforts si Elle est là.Nul besoin de réfléchir si Elle est là.
Il reste calme,paisible.Le poète se dit qu'il en a assez fait pour ce soir,et la crainte de forcer Mae ou d'aller à l'encontre de sa volonté lui importe.A présent qu'il a fait ses pas,c'est à elle de faire les siens si elle souhaite lui répondre.Mais qu'elle les fassent ou pas,de nouveau,Cendre entend son coeur battre la chamade,revivre en sentant celui de Mae si proche.Il bat à renier les artères qui le retiennent,il bat à faire autant de bruit qu'une cavalerie lourde qui charge...Mais c'est bien parce que sa place est auprès de celui de Mae...

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Maegorn55
Il répond à l'étreinte de ses doigts. Y a t-il encore à hésiter ? Elle le regarde. L'homme qui se tient devant elle n'est plus celui de Saumur ou d'Alençon. Il y a une part de lui qui semble avoir appris beaucoup de choses. Peut-être a t-il tiré des leçons. Mais cet homme elle veut l'appeler comme elle le faisait jadis.

Comme lui, elle pense à ce soir en taverne à Saumur. Maegorn n'était pas particulièrement joyeuse ou triste ce soir là. Elle guérissait doucement du poutrage qu'elle avait subi comme tous les jours depuis qu'elle fut là. Ce qui la contrariait, c'était l'absence de personnes en taverne. Les siens n'étaient jamais très présents, ce qui aidait aux rencontres.
Il était embarrassé de ne pas pouvoir voyager et elle n'avait aucune destination précise. Le Nord était vaste, pourquoi ne pas visiter Alençon ? Il avait une dame malade, elle prendrait soin d'elle par sympathie pour lui. La jeune femme avait pris plaisir à le faire, à organiser ce nouveau voyage mais sans le côté administratif dont il s'était chargé. Non, elle ne pensait qu'à ce qu'il faudrait prendre, comment il faudrait s'équiper, s'organiser. Des amis à elle étaient en ville, poutrés aussi mais curieusement elle préférait la présence de l'Alençonnais, comme elle le surnommait au début, à la leur. Dès le début la présence de Cendre lui faisait du bien loin des intrigues menées par d'autres. IL était un rayon de soleil dans une taverne sombre et froide, sans vie. Un peu de joie dans un univers de rumeurs.

Après, chaque fois qu'il la quittait, elle songeait qu'il ne faudrait jamais recommencer mais il était la fissure à sa volonté comme il est aujourd'hui la personne qui anime son coeur. La simple pensée pour lui la fait sourire. Au simple souvenir de leur moment, le sang lui montait aux joues. Le souvenir de leur amour était à la fois acide et réconfortant.

Est-ce elle qui se rapproche ou lui qui l'attire à lui ? Son odeur l'enivre. Maegorn pose sa tête contre son torse. Il est là. Son corps retrouve les formes du sien comme s'il retrouvait sa place. Tous les signes qu'il lui avait fait depuis le début de soirée ne font plus surgir de questions. Après un moment, la jeune femme détache sa tête de Cendre. Elle en a envie. De sa main libre, elle effleure le cou de Cendre jusqu'à sa nuque. Elle a déjà trop réfléchi. De sa main sur sa nuque, elle attire le visage de Cendre vers le sien et se met sur la pointe des pieds pour que leurs lèvres se rejoignent. Son coeur résonne et elle lui prend un doux baiser en rougissant. Il lui a manqué.

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