Swan
- [Près du vergé, direction Vendôme]
La rouquine baillait à s'en décrocher la mâchoire. Elle avait fait le chemin entre Loches et Tours de nuit, comme à son habitude, mais elle n'était pas mécontente d'être enfin arrivée. Le voyage avait été long depuis Genève. Là depuis le levé du jour, elle avait attendu que les grilles de la capitale s'ouvrent pour la journée. En franchissant le pont, elle avait salué le soldat en faction, s'était présenté et avait lancé sa roulotte sur les pavés de la ville. Pas très agréable de passer sur les pavés avec une roulotte, soit dit en passant !
La première chose qu'elle avait faite, était d'aller voir le plan du cadastre, non pas pour voir les maisons, puisque pour l'instant, elle n'en voulait pas, mais plus pour voir où elle pourrait mettre sa roulotte et être tranquille. Planté devant le plan qui trônait contre le mur du lieu, elle repéra un coin, à la sortie de la ville, direction Vendôme et tout près du vergé. Cet endroit était impeccable pour elle, elle serait tranquille pour reprendre son entrainement, manger et aussi le fleuve passait non loin. Oui, cet endroit était vraiment parfait pour elle ...
Elle sortie du cadastre comme elle était venu et pris le chemin qui menait au vergé. Elle quitta les pavés et retrouva la terre ferme des chemins. Après être passé sur un pont qui permettait de traverser un fleuve dont-elle ne connaissait pas le nom, elle bifurqua en direction des arbres et s'arrêta non loin de l'eau. Elle tira sur les rênes pour faire stopper « Pirate » et se mit debout pour voir le coin choisi. Oui, c'était parfait pour le moment.
Elle descendit de la roulotte, s'étira tel un chat et alla dételer son cheval qu'elle attacha avec une grande longe à un arbre. Elle lui apporta un seau d'eau et le laissa paitre tranquillement. Elle le brosserait plus tard. Pour sa part, elle partit au bord de la rivière et s'aspergea d'eau le visage. Cela la réveilla un peu et elle respira l'air matinal tout en regardant la vue. Ainsi c'était ici que vivait Tibère et sa famille ...
Tout à ses pensées, elle alla mettre les freins sur les roues de la roulotte, doublée d'un gros caillou devant et derrière chacune des roues. Comme cela, elle ne bougerait pas. Penser à Tibère, lui fit réaliser, qu'elle devait lui écrire pour lui dire qu'elle était arrivée. Elle entra donc dans sa roulotte où il faisait un froid de canard. Pas le temps d'allumer le petit poêle en fonte, elle verrait ça après être allée faire en ville.
Assise en tailleur sur son lit, elle prit parchemin, plume et encre et écrivit quelques mots au blond. Depuis que Lestat lui avait qu'il était son frère et qu'il savait où était Tibère, elle avait repris une correspondance avec lui. Pas tout à fait ce à quoi elle s'attendait en fait. Elle avait tellement de colère et de haine envers lui que la façon dont avaient tourné les choses, l'avait laissée perplexe et la laisse encore perplexe et pourtant elle avait accepté son invitation à venir le voir, lui et sa famille. Pourtant, en même temps, cette reprise de correspondance avait une raison précise ... La missive terminée, elle envoya son albatros « Evinrude » en Bretagne.
Elle regarda un moment l'oiseau qu'elle avait aidé à décoller et quand elle le perdit de vu, elle partit à pied jusqu'à la ville. Elle n'était encore jamais venue jusque là, alors elle fit le tour des rues et ruelles. Elle écouta le débat pour les élections ducales et elle trouva même un travail de charpentier et bien payé en plus. Finalement, elle allait peut-être se plaire ici.
Allez donc savoir avec la rouquine !
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