Au crepuscule, quittant Niort, mais profitant d aller decouvrir le vieux chene sacre, dont on lui avait conte l existence, la Dona, mignonne, trottinait, cahin-caha, sans compagnon, sur le sentier, evitant les ornieres , sa coiffure, un chignon torsade de fils d or, haut sur le crane et pointu, lui donnant des airs de licorne.
Elle jetait de temps a autre, son regard eclaire de femme des bois, et de nature gourmande, sur les bas-cotes, esperant recolter de ces champignons succulents , les girolles !
Puis relevant le cou , a la lisiere de la foret, d une clairiere, elle distingua enorme , le chene pedoncule, encadre de malingres accacias, regrettant presque de ne pas etre en octobre pour l admirer sous ses couleurs ocres.
Un couple d ecureuils , la queue acajou, coquettement recourbee, campes sur une de ses branches etaient occupes a compter leurs glands.
Elle approcha, prete a se prosterner devant lui, lorsqu un couinement cadence, lui fit relever la tete : spectaculaire, un coleoptaire, le corps incline, elytres releves et antennes largement deployes en arc de cercle s appretait a se poser, sacrilege ! sur le chene venrable.
Et Le capricorne , sans crainte, s accrocha a l ecorce du tronc.
Elle deposa sa hache, et calmement, s empara de sa sarbacane, introduisit une minuscule fleche et souffla , elle piqua l insecte, percant sa coque.
Les visiteurs curieux pourraient ainsi, encore contempler le chene sacre
Les lucanes et autres scarabees devraient se contenter du bois deja mort.
Elle s accorda un moment de repos et enfin, dans la le ciel nocturne, piquete d etoiles, lumignons, la lune a sa lucarne, nixe, elle s eloigna sur le chemin caillouteux.
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Sans la liberte de blamer, il n est point d eloge flatteur