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[Ouvert] Préparation du mariage

Syuzanna.
[Mariage : J-18]
{Etat de la mariée : léger affolement}

Les jours se succédaient aux autres, de plus en plus vite. Hier encore, il y avait un mois et demi avant la date fatidique, et maintenant, moins de vingt ! Et rien, rien de rien, n'était prêt. Pas l'ombre d'un préparatif en cours. C'était... affligeant. Et à la limite de l'inconscience, aussi.

- Et c'est toujours les mêmes qui trinquent, râlait Syu. Les femmes ! Sous prétexte que Môsieur s'est pris une armée en pleine tête, il ne peut pas participer aux préparatifs ! La bonne excuse...

Rageuse, la rousse se tourna vers la femme qui la suivrait partout à la Tour jusqu'au lendemain des épousailles. Engagée rapidement sans demander autre chose que son prénom, Charlotte - puisqu'il fallait la nommer - avait pour mission d'aider Syu dans toutes les tâches relatives aux épousailles.

- Bon, Madeleine, tu vas commencer par me trouver de bons chasseurs. J'y serai bien allée moi-même, mais je suis un peu occupée. Qu'ils me dégotent une biche, des lapins, du sanglier, des faisans, des pigeons et... ouais, du poisson aussi. Tu feras faire des pâtés avec le sanglier, des tourtes aux lapins, des brioches de faisan, et rôtir les pigeons. Quand à la biche, rôtie aussi, c'est parfait. Les poissons... comme tu peux.

La blonde bouclée hocha la tête tout en notant sur un parchemin tout ce que lui disait sa « patronne des dix-neuf jours ».

- J'ferai tout ça, M'dame, mais moi, c'est Charlotte, pas Madeleine.

- Silence, Amandine ! Je réfléchis. Il faudra des légumes. Tu trouveras ce que tu pourras en cette saison. Ce ne sera pas facile, mais espérons. Il doit bien y avoir des choses. Carottes, navets, radis, fèves, pois... Tu te débrouilles ! Ah, et tu écriras à Sybelle aussi. Que je sache où elle en est de son apprentissage druidique. Note aussi que je passe là-bas voir Merwynn. Maintenant que j'ai toute ma tête, je peux retourner suivre son Enseignement. Et vois aussi si Duncan a demandé à Manu d'être son témoin. Et assure-toi que Sybelle passe bien l'invitation à son frère ! Et note qu'il me faudra une robe.

Dix-huit jours pour organiser son mariage ? Tout était sous contrôle.
_________________
--Charlotte._



[J-19 avant la fin du contract]
{Etat de la patronne : complètement frappée}

- J'frai tout c'que vous m'demandez mais mince, j'm'appelle Charlotte, pas Amandine ou Madeleine !

Ainsi pestait la pauvre femme engagée pour l'occasion. Heureusement, celle qui l'embauchait se proposait de la payer relativement bien. Elle aurait le droit à une belle part du buffet, et quelques écus qui seraient les bienvenus.
Charlotte ne se destinait pas à une vie de servante intérimaire, au départ. Sa mère devenue veuve avait d'ailleurs décidé qu'elle serait nonne - cela ne coûtait rien, et en plus on avait un allié de choix pour l'ouverture des portes célestes. Mais la blonde n'en avait fat qu'à sa tête et était partie chercher le bonheur ailleurs. Et elle était devenue servante. Intérimaire. Parce que pour l'instant c'était la seule chose de disponible. Pas de chance, mais elle faisait aller.

Charlotte était tombée sur cette annonce incroyable. « Cherche femme volontaire et travailleuse pour 19 jours de travail. Paiement en nourriture et dix écus. Contactez Syuzanna NicDouggal, etc... ». Fille d'Untel MacChose, elle n'en avait rien à faire, la bonne Auvergnate. Elle avait contacté la femme, avait été embauché et... se rendait compte que cette patronne là n'avait de doux que les cheveux. Et encore.

- Et tout ça à prix réduit je présume ? grommella-t-elle sans attendre de réponse - elle n'en aurait pas de toute façon.

Sur la longue liste des tâches, elle en choisit une, au hasard. Advienne que pourra et si ça se trouvait, cette Sybelle n'y répondrait même pas. Mais ce n'était pas son problème, à elle, si les invités et autres personnages préféraient éviter cette folle rousse ! Elle les comprenait, après tout.
S'armant d'un nécessaire à écrire, elle rédigea une courte missive.



A Mademoiselle Sybelle (?)
De l'employée extraordinaire de Mademoiselle Syuzanna NicDouggal

Je vous écris sur ordre de votre... amie (?) Syuzanna NicDouggal. Elle voudrait savoir où en est votre apprentissage religieux


Cela ne pouvait pas être druidique. Les druides, c'étaient des païens. Elle ne tavaillait quand même pas pour des païens ?! Si ? Elle se signa et poursuivit :



et aussi si vous aviez transmis à votre frère l'invitation au mariage.


Pouvait pas le faire elle-même ? Enfin, n'était-ce pas aux mariés d'envoyer les invitations ? Est-ce que maintenant c'était les invités qui devaient inviter les gens ?



En espérant avoir une réponse de vous. Votre amie (?) est un peu énervée...

Charlotte


Sous-entendu : aidez-moi !
Le message étant envoyé, la bonne servante poussa un soupir à fendre l'âme, puis reprit le premier point de son interminable liste. Les victuailles. Il allait y en avoir, du boulot, fois de Charlotte !
Sybelle
[J-18 avant la beuverie]
{Etat de la cousine : fatigante, assurément}


Sybelle c'était enfermée en elle-même. Le temps de son voyage, elle était décidée à s'essayer à l'introspection... Mais c'était sans compter sur sa cousine. La lettre que lui envoyait cette Charlotte était un peu confuse mais si il en ressortait bien une chose, c'est que sa cousine était ingérable. Prenant de quoi écrire, la rouquine commença à répondre au souffre-douleur de son aînée.




Fait le 22 janvier 1460, en pleine cambrousse,

Mademoiselle Charlotte,

D'abord, permettez moi de vous dire que je suis la cousine - préférée - de Syuzanna.

Vous pouvez d'ailleurs rassurer cette dernière, mon apprentissage est arrivé à terme et je ne devrai pas faire de bêtises le grand jour. Pour ce qui est de mon frère : il a reçu son invitation. Lorsque j'aurai sa réponse, je vous la ferai parvenir.

Pour son énervement (qui, à n'en pas douter, vous tape sur le système : je sais ce que c'est) : tisane de camomille, bain avec de l'essence de lavande dans l'eau et par tous les Dieux, trouvez lui une occupation qui l'épuise (mais pas trop non plus : on la veut disposée à ne pas nous enquiquiner parce qu'elle est fatiguée le Jour J) !

Et sinon, dites moi où en sont les préparatifs. Je sais que les invitations ont été envoyées mais y'a-t-il eu toutes les réponses ? La Tour est-elle prête à accueillir tout ce monde ? Les décorations ? Les menus sont définis ? La nourriture a-t-elle été acheté ? L'alcool commandé ? Et ma cousine a-t-elle pensé à s'acheter une robe au moins ?

J'arrive aussi vite que possible.
En attendant, essayez de ne pas mourir d'épuisement : on a bien besoin d'une paire de main en plus pour mener les préparatifs à bien.

Cordialement,

Sybelle NicAvoy.



Jetant un coup d'oeil à son pigeon qui partait à tire d'aile, Sybelle secoua la tête d'un air un peu amusé.
Ah, les écossais... Il faut croire que nous avons un don particulier pour épuiser le monde autour de nous.
_________________
Syuzanna.
[13 jours avant le mariage]
{Etat de la mariée : Un peu sur les nerfs. Mais juste un peu.}

Les jours défilaient, encore et encore. Plus que treize jours, était-ce seulement possible ? Si peu de temps et tant de choses à faire encore ? Et elle n'avait encore de robe ! Cela commençait à poser problème. Elle ne pouvait pas y aller en kilt, tout de même ! Pas le plus beau jour de sa vie. D'emblée, elle élimina le bleu et vert mêlés : trop semblable à son premier mariage.
A cette pensée, elle grimaça. Son premier mariage. Mascarade, oui ! Quelle idée absurde, cette cérémonie cathare. Elle n'était pas de cette confession, et Søren non plus. Tout ça n'avait été bon qu'à énerver sa belle-mère, elle n'en doutait plus. Le fils prodigue avait voulu défier l'autorité maternelle, et n'avait pas trouvé de plan plus machiavélique que d'épouser une païenne à l'aide d'une religion que la mère MacFadyen méprisait. Bel exemple d'intelligence, en vérité ! Dire qu'elle s'était livrée à ce jeu stupide, assez crédule pour croire qu'il faisait ça par amour... Elle s'en voulait, chaque jour un peu plus.
Mais le passé était passé et devait rester à sa place, dans les tréfonds de la mémoire de la rousse.

Pour l'heure, elle tâchait d'imaginer à quoi pourrait ressembler sa robe de mariée. Elle aimait me bleu, cela faisait ressortir le feu de ses cheveux. Quoi que... Non. Impossible. Cette fois, elle voulait de l'éblouissant, du beau, de la perfection. Elle voulait... du blanc. Du blanc comme le demandait ses traditions. Mais elle ne pouvait pas sortir de son chapeau une robe toute prête ! Il lui fallait...

- Charloooootte ! Commande-moi une robe dans un atelier ! Du blanc ! Du beau ! Du sublime ! Et vite ! Va chez Valeryane, prends le catalogue mariage et apporte-le moi.

Tapotant de ses ongles à moitié rongés, elle ajouta :

- Et on a reçu une réponse de Sybelle ? Et as-tu commandé le repas, au moins ?
_________________
--Charlotte._



[J-10 avant la fin du contract]
{Etat de la patronne : folle à lier}

Tous les ordres - et ils étaient nombreux - avaient été suivi. Les chasseurs étaient partis depuis la veille à la chasse, les cuisiniers de la meilleure auberge de la région étaient prévenus et commandaient en conséquence ce qu'il leur faudrait. Sybelle-la-cousine avait été prévenue et avait même donnée réponse, et la pauvre Charlotte avait aussi été chercher le catalogue de la couturière Valeryane. Le choix avait été fait, et maintenant, la rondelette blonde revenait chargée de la précieuse tenue d'un blanc éclatant. Ne restait plus qu'à trouver la sainte patronnesse, comme la surnommait Charlotte en son fort intérieur. Même si de sainte, elle n'avait que l'air, et encore. De loin et les yeux fermés.

Enfin, peu importait, à la fin, elle serait grassement payée. S'approchant de sa rousse patronne, elle lui tendit avec cérémonie sa robe de mariée. Pourquoi blanche, se demanda la servante intérimaire. Les femmes normales portaient du rouge. Mais depuis quelques jours déjà, Charlotte soupçonnait Syuzanna de ne pas être une femme normale.

- Dam... oiselle ? Voici la robe commandée. Et les nappes arriveront dans la semaine. Je puis autre chose pour vous, actuellement ?
Syuzanna.
[J - 4 avant le mariage]
{Etat de la mariée : au bord de l'apoplexie}

Quatre jours. Quatre malheureux jours. Tout était en place, fort heureusement. Sa robe était installée dans sa chambre, à l'abris des regard, enfermée à double tour dans l'armoire.
Les tables étaient disposées en demi cercle, longeant les murs blancs de la tour. Les nappes en fin tissu recouvraient le bois clairs desdites tables. Syuzanna les avait voulu sans ostentation, d'une parfaite simplicité. Le jour J, elles seraient décorées de lierre, sans plus. L'Ecossaise avait les chichis en horreur.

Quatre jours. On aurait pu croire que tout était prêt. Mais ça, c'était sans compter sur Syu. La liste des invités étaient aussi maigre qu'un bouillon de légumes, et pourtant elle était parvenue à rayer un nom de la liste longue comme une phalange. Søren MacFadyen Eriksen ne compterait pas au nombre des présents.
Elle avait horreur qu'on lui impose quoi que ce soit. Plus encore le jour de son mariage. Plus encore quand c'était lui qui voulait l'obliger. Maudit Danois, songea-t-elle en cherchant des yeux la brave Charlotte. Être plus idiot que lui relevait du concours national. Il s'était mis en tête que quelqu'un attentrait à sa vie le jour des épousailles. Comme si. Ce n'était pas le genre de la maison. Pas pendant un mariage, ça faisait désordre. Et par conséquent, le bougre blond avait décidé de rajouter à la liste ses propres invités sans même demander à Syu. Et ça, ça ! elle ne supportait pas. Et comme elle ne connaissait pas la demi-mesure...

- Charlooootte ! Ah, vous voilà. La liste, vous avez la liste des invités ?

La ronde servante l'extirpa de son tablier, le visage rubicond.

- Le v'la.

- Bien. Vous voyez ce nom à coucher dehors ?

- Lequel ? Y'a que ça sur c'te liste.

- Søren MacFadyen Eriksen, soupira l'Ecossaise. Bien, vous voyez ? Rayez-le. Et qu'il n'entre pas, sous aucun prétexte.

- Comment je saurai que c'est lui ?

- Facile. Un grand blond, avec une femme à son bras et peut-être bien des tas de bonnes gens avec eux. Il aura un épouvantable accent danois, et aura l'air aussi suffisant qu'un paon. Et il parlera. Beaucoup, beaucoup, beaucoup. S'il vous colle une migraine, vous irez vous frictionner les tempes avec de l'huile de menthe, qui se trouve dans la cuisine. Je le laisserai bien en vue. Donc vous retenez bien : grand, blond, bavard comme une pie, fier comme un paon, pleutre comme un lièvre.

- Une vraie ménagerie à lui tout seul vot' bonhomme. Mais je ne le laisserai pas entrer... Même s'il est tout seul ? Ou juste avec une femme ?

Syu plissa les paupières, réfléchissant.

- Si une telle chose arrive... appelez... Duncan MacLean, décida-t-elle avec un sourire mauvais. Ou Manu MacDowell. Ou mieux encore... les deux. Et dès le matin de la cérémonie, vous vous postez devant le sentier qui mène jusque ici, avec votre liste, et vous attendez. Les invités devront décliner leur identité, et ils n'entrent que s'ils sont sur la liste, compris ? Touffu sera avec vous.

- Bien M'dame.

Syu hocha positivement la tête. Bien. Parfait. Elle eut un éclair de regret quant à l'annulation de l'invitation à Søren, mais n'était pas disposée à changer d'avis. Une MacDouggal restait une MacDouggal, et telle la roche, elle restait inébranlable.
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